a JPM - Films vus - Notules - Août 2017

JPM - Films vus - Notules -  Août 2017

Notules - Août 2017

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : Walk with meDe standhaftigeUne femme fantastiqueUna mujer fantásticaLes filles d’AvrilLas hijas de AbrilCrash test AglaéNuages éparsMidaregumoThe circleLa planète des singes - suprématieWar for the planet of the apes – Apocalypse now – DunkerqueDunkirk   Atonement – Lola paterLumières d’été – 200 000 fantômes – Live by night – Docteur Jerry et Mister Love Cars 3Ciel rougeMort à SarajevoSmrt u SarajevuHôtel Europe – No man’s land – SummertimeL’estate addossoHitman et bodyguardThe hitman’s bodyguardThe party 

Personnes citées : Lisa Ohlin – Sebastián Lelio – Michel Franco – Éric Gravel – Mikio Naruse – James Ponsoldt – Matt Reeves – Francis Coppola – Christopher Nolan – Joe Wright – Nadir Moknèche – Jean-Gabriel Périot – Ben Affleck – Jerry Lewis – Brian Fee – Olivier Lorelle – Danis Tanovic – Bernard-Henri Lévy – Jacques Weber – Gavrilo Princip – François-Ferdinand de Habsbourg-Este – Gabriele Muccino – Patrick Hughes – Blake Edwards – Peter Sellers – Jerry Lewis

Walk with me

Mardi 1er août 2017

Réalisé par Lisa Ohlin

Titre original : De standhaftige

Sorti enItalie le 7 avril 2017

Sorti en France le 26 juillet 2017

Pourquoi ce titre anglais pour un film danois, et qui n’est pas la traduction du titre authentique – lequel signifie « L’invincible » ?

Thomas, soldat qui lutte en Afghanistan contre les talibans, saute sur une mine et y perd ses deux jambes. Dans son pays, on lui pose des prothèses, difficiles à utiliser, et il est aidé par Sofie, une ballerine du Ballet Royal de Danemark. Son moral, pas très bon, est soutenu par son désir ardent de retourner en Afghanistan pour y dégommer l’ennemi, ce que l’armée refuse car on n’envoie pas au front des soldats mutilés, mais il prendra conscience que la mine avait été posée par un enfant âgé d’onze ans, Saïd, qu’il avait cru du bon côté.

Mais l’essentiel du récit est constitué par l’histoire d’un amour naissant entre le soldat et la danseuse, et par le parallèle entre les efforts des danseurs et ceux du soldat en cours de rééducation.

Un détail qui ne touche pas au fond : par deux fois, la fille fait référence au « revolver » du mutilé, et il la corrige chaque fois : c’est un pistolet ! Il est rarissime qu’au cinéma, on connaisse la différence, et nos chers scénaristes-dialoguistes s’y ridiculisent constamment, eux.

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Une femme fantastique

Mercredi 2 août 2017

Réalisé par Sebastián Lelio

Titre original : Una mujer fantástica

Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 12 février 2017

Sorti en France le 12 juillet 2017

Marina s’appelait d’abord Michel, et elle est devenue la compagne d’Orlando, de vingt ans plus âgé et pourvu d’une famille « normale » : une femme et deux enfants. Mais il meurt soudainement, et la véritable famille va s’acharner contre Marina. Bien sûr, sans jamais perdre sa dignité, elle va lutter et tenter de s’imposer.

Le dénouement est un peu à côté de la plaque, il faut le reconnaître. Mais, jusque là, le film, qui n’est pas du tout militant, est fort bien dirigé, et montre parfaitement que le Chili, un quart de siècle après la dictature de Pinochet, n’est pas encore tout à fait entré dans la démocratie.

Daniela Vega, qui joue Marina, est elle-même une femme transgenre.

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Les filles d’Avril

Vendredi 4 août 2017

Réalisé par Michel Franco

Titre original : Les hijas de Abril

Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 12 février 2017

Sorti en France le 12 juillet 2017

Le cinéaste Michel Franco, souvent comparé à Michael Haneke, ne fait pas dans la dentelle (il avait réalisé Daniel & Ana et Despues de Lucía), et n’utilise ni la musique ni la psychologie. En foi de quoi, on doit lui en être reconnaissant !

L’Avril du titre est une folle, quadragénaire séduisante, éprise de yoga, et séparée de son mari de 67 ans, qui a refait sa vie avec une autre femme dont il a eu deux enfants de cinq et sept ans. Avril, qui vit à Mexico, a une fille, Valeria, qui a dix-sept ans, vit à PuertoVallarta avec sa sœur Clara, très effacée et en léger surpoids, et elle attend un enfant de son amant Mateo, qui a le même âge (erreur de distribution, l’interprète en paraît dix de plus !) et qui manque clairement de maturité. Lorsque naît le bébé, Avril rejoint sa fille, s’occupe beaucoup du bébé Karen, et finit par en faire tant, qu’elle... enlève l’enfant pour l’emporter à Mexico, puis séduit Mateo dont elle fait son amant et qu’elle couvre de cadeaux : vêtements, scooter, offre d’un poste dans son futur cours de yoga.

Restée seule, Valeria, dont la mère vient de mettre en vente la maison où elle vit et se voit donc menacée d’expulsion, se rend à Mexico, recherche sa mère, trouve son adresse, mais celle-ci, qui se sent traquée, abandonne l’enfant dans un café. Le bébé est placé par la police dans un hôpital, et Valeria, informée par les services sociaux, doit présenter le père afin de récupérer son enfant. Ce qu’elle fait, mais ensuite, elle abandonne Mateo dans une gare.

La réalisation est volontairement très froide, mais très claire, et l’histoire passionne, car rien n’arrive qui soit attendu. Tout au plus, la fin est un peu bâclée, car Avril disparaît du récit après l’épisode du café, et on ne saura jamais comment elle va tourner.

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Crash test Aglaé

Mardi 8 août 2017

Réalisé par Éric Gravel

Sorti en France le 2 août 2017

L’idée originale était séduisante, mais elle est mal exploitée : une entreprise française veut localiser son personnel en Inde. En fait, ce projet, bidon, visait surtout à être refusé par les ouvrières, afin de mieux les contraindre à une deuxième option moins rose.

Mais l’une des trois héroïnes de l’histoire, Aglaé, clame qu’elle se fiche de partir en Inde et que seul son travail l’intéresse. Avec deux copines qu’elle a réussi à convaincre, elle part donc... en voiture.

À partir de là, le film part en sucette : Yolande Moreau disparaît de l’histoire, Julie Depardieu aussi, mais pour revenir peu avant la fin, et Aglaé vit une odyssée invraisemblable, à l’issue de laquelle elle perd un doigt, se retrouve enceinte d’un soldat kazakh, et se voit sauver par un médecin indien adepte comme elle du cricket, ce qui la décide à rester en Inde.

C’est un premier long métrage, et cela se voit, d’un cinéaste québécois. Il ne devrait pas rester longtemps à l’affiche.

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Nuages épars

Mercredi 9 août 2017

Réalisé par Mikio Naruse

Titre original : Midaregumo

Sorti au Japon le 18 novembre 1967

Sorti en France le 19 juillet 2017

Sorti chez nous avec... cinquante ans de retard, ce film n’a d’intérêt qu’historique. Il n’en est pas moins d’une lenteur pénible, et ultra-prévisible, car on a compris dès la première séquence que Mishima, qui, au volant de sa voiture a involontairement provoqué un accident mortel (un des pneus de sa voiture avait éclaté), finirait pas tomber amoureux de la veuve, et que celle-ci succomberait aussi à son charme.

Le réalisateur est mort en 1969, et faisait ici son dernier film.

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The circle

Vendredi 11 août 2017

Réalisé par James Ponsoldt

Sorti aux États-Unis (Festival de Tribeca) le 26 avril 2017

Sorti en France le 12 juillet 2017

Mae, fille à la fois intelligente et naïve, est engagée dans une grosse société qui tient de Google, de Twitter et de Facebook (tiens, on a oublié Apple !). Or elle est incitée à participer le plus possible aux activités collectives, puis à coopérer à la création d’un système d’espionnage collectif, via des caméras miniatures disposées partout. Bien entendu, cela tourne mal : ses propres parents voient leur vie personnelle étalée aux yeux de tout le monde, et un ami d’enfance meurt d’un accident provoqué par un drone. Mae riposte alors en incitant les membres de la firme à espionner leurs propres patrons.

Le sujet était ambitieux, mais son traitement, un peu trop ramifié, rend le propos assez confus. En fin de compte, le film n’est pas à la hauteur du projet. Il a été coproduit par Abou Dhabi, un de ces émirats du Golfe dont on sait à quel point ils sont attachés à la démocratie.

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La planète des singes - suprématie

Samedi 12 août 2017

Réalisé par Matt Reeves

Titre original : War for the planet of the apes

Sorti au Royaume-Uni et en Irlande le 11 juillet 2017

Sorti en France le 2 août 2017

Les critiques français sont tombés en admiration devant ce film qui, s’il n’est pas mauvais, est tout de même très au-dessous du film de 1968 qu’avait réalisé Franklin Schaffner, lequel n’employait aucun trucage numérique, et pour cause, mais bénéficiait d’un scénario très proche du roman de Pierre Boulle. Il y eut plusieurs suites, assez moyennes, avant que l’ère de l’image de synthèse remette le thème à l’honneur, en mettant tout sur l’aspect visuel confié aux ordinateurs.

Autre motif d’admiration pour les chers critiques français, les multiples allusions au film de Coppola Apocalypse now. Elles sont certes présentes et très visibles, mais enfin, faire allusion à un film prestigieux ne suffit pas ! En réalité, tout n’est que violence dans ce dernier opus, qui plaira aux amateurs, mais on ne palpite jamais face à l’intrigue, un peu sommaire.

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Dunkerque

Lundi 14 août 2017

Réalisé par Christopher Nolan

Titre original : Dunkirk

Sorti au Royaume-Uni le 13 juillet 2017

Sorti en France le 19 juillet 2017

Nolan, pour une fois, a voulu faire vrai, et s’est attaqué à un épisode réel de la Deuxième Guerre mondiale. Hélas, il n’a pas été assez pointilleux, et les critiques français ont tous répété ce que raconte le film ; par exemple, que les soldats pris dans le piège de Dunkerque étaient quatre cent mille. C’est faux, ils étaient au nombre de 338 226. Il oublie aussi de mentionner que cet épisode aurait été beaucoup plus désastreux si Hitler n’avait pas retiré ses troupes, afin d’économiser son armée, qu’il voulait envoyer sur le front russe ! Je l’ai mentionné ailleurs. Du reste, Nolan économise aussi les soldats allemands, puisqu’on n’en voit pas un seul ! Curieux film de guerre...

Et puis, il est très maladroit de filmer le front de mer de la ville alors que les immeubles qui le bordent, de style très actuel, n’évoquent en rien l’aspect des lieux en 1940 !

Le film, exceptionnellement court chez ce fabricant de blockbusters, a coûté très cher, deux cents millions de dollars, et on a beaucoup privilégié la bande sonore, qui n’est pas avare de vacarme. En revanche, les dialogues brillent par leur absence, ou quasiment. Mieux vaudrait sans doute revoir le fameux plan-séquence de cinq minutes dans Atonement, de Joe Wright, beaucoup plus émouvant, et qui fait plus que friser le génie.

Enfin, que la musique est agaçante !

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Lola pater

Mercredi 16 août 2017

Réalisé par Nadir Moknèche

Sorti en Suisse (Festival de Locarno) le 3 août 2017

Sorti en France le 9 août 2017

Zino, jeune accordeur de piano d’origine algérienne mais vivant à Paris, perd sa mère, dont le mari l’avait quittée depuis des lustres. La lettre du notaire révèle à Zino l’adresse de son père Farid. Il s’y rend, et trouve que ledit père a changé de sexe et se prénomme désormais Lola. L’entrevue se passe mal. Mais une nouvelle rencontre va arrondir les angles, et une tentative de suicide de Farid-Lola va les rapprocher.

L’argument est donc bien mince, et le film tient surtout par les deux acteurs principaux.

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Lumières d’été

Vendredi 18 août 2017

Réalisé par Jean-Gabriel Périot

Sorti en Espagne (Festival de San Sebastian) le 20 septembre 2016

Sorti en France le 16 août 2017

Le film serait plus supportable s’il n’était pas précédé d’un court métrage soporifique, 200 000 fantômes, du même réalisateur, qui montre des centaines de photos d’Hiroshima, avant la bombe, juste après la bombe, et prises aujourd’hui, cadrant toutes ce monument en ruines qu’on a conservé et qui est mondialement connu. Cela, pendant qu’une voix masculine lit d’un ton lugubre un poème (en anglais non sous-ritré), accompagné d’une mélodie au piano très répétitive. Un ennui irrépressible.

Le personnage central de cette histoire, Akihiro, est un réalisateur japonais quadragénaire qui vit à Paris et tourne des documentaires pour la télévision. À Hiroshima, il filme l’interview d’une dame âgée qui a vécu le bombardement de la ville et y a perdu toute sa famille. Puis il rencontre dans un parc une jeune femme, Michiko, assez ridiculement optimiste, qui l’entraîne au bord de la mer. Là, ils rencontrent un enfant de huit ans, Yuji, et son grand-père, qui pêchent et qui les invitent à dîner, puis à passer la nuit chez eux. Au matin, Akihiro constate que Michiko est partie avant son réveil, et lui-même doit rentrer à Paris. Fin du film.

Le film est assez beau, calme, et, volontairement, ne montre rien de pittoresque. Tous les comédiens sont des amateurs.

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Live by night

Dimanche 20 août 2017

Réalisé par Ben Affleck

Sorti aux États-Unis le 13 décembre 2016

Sorti en France le 18 janvier 2017

Vu avec sept mois de retard, ce film n’était pas indispensable : encore un film de gangsters. Que deviendrait le cinéma, sans les truands ?

Ben Affleck, qui a écrit le scénario d’après un roman, l’a produit, réalisé et interprété, est en outre constamment présent à l’écran. Mais il ne fait pas grand effort pour rendre intéressant ce personnage de fils d’un chef de police, élevé strictement mais qui, revenu de la guerre en France (nous sommes en 1917), décide de devenir un révolté, c’est-à-dire un gangster. Au début, il hésite à tuer, puis, dix ans plus tard, il tourne sa veste et ne rate aucune occasion de flinguer ceux qui se mettent sur son chemin. Il devient donc trafiquant d’alcool à Boston, vole un caïd de ce trafic, lui prend sa petite amie (qui, après l’avoir trahi, disparaît opportunément à la faveur d’un accident et ne revient qu’à la fin du film), et, après être devenu lui-même un caïd, renonce et passe le pouvoir à son lieutenant ! On voit ça tous les jours, bien sûr...

Les scènes de fusillades abondent, et les cadavres s’amoncèlent, dans un vacarme qui devient vite pénible.

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Jerry Lewis

Lundi 21 août 2017

Jerry Lewis est mort hier à Las Vegas. Il avait 91 ans, et il était malade depuis longtemps. J’ai rédigé un Entracte 27, qui complète mon article sur Docteur Jerry et Mister Love, dans la section des classiques. Jerry était un génie du spectacle, et un grand réalisateur, même si dans son pays, il n’a jamais été reconnu comme tel. Son cinéma est éternel.

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Cars 3

Lundi 21 août 2017

Réalisé par Brian Fee

Sorti aux États-Unis le 10 juin 2017

Sorti en France le 2 août 2017

Une resucée des deux premiers épisodes, ne brillant pas par le scénario, mais soutenu par une technique, celle de Pixar, qui progresse sans cesse. Seule originalité, l’entraîneur du champion de course automobile est ici une femme, et... c’est elle qui remplacera le champion et gagnera la course.

Le cinéaste a été scénariste pour les deux premiers épisodes, et signe ici sa première réalisation.

Reste que la déification de la course automobile et de la vitesse ne sont pas très morales. Mais ça, apparemment, tout le monde s’en fiche.

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Ciel rouge

Mercredi 23 août 2017

Réalisé par Olivier Lorelle

Sorti en France le 23 août 2017

Encore un premier long métrage d’un scénariste, lequel, ici, ne s’est pas foulé pour écrire un scénario intéressant.

En 1946, la France s’est engluée dans une guerre en Indochine, contre les combattants du Vietminh. Il est vrai que De Gaulle a refusé d’accepter les revendications des intellectuels asiatiques comme Ho Chi Minh, qui pourtant ne manquaient pas, et avait donné la préférence au maintien de l’Empire français. C’est ainsi que Philippe, joué par l’excellent Cyril Descours qu’on ne voit pas assez souvent, se trouve sur place, persuadé de participer à une œuvre de pacification, et s’avère forcé de torturer une Vietnamienne qui parle parfaitement le français (elle a étudié au lycée français d’Hanoi), mais déteste qu’on l’incite à trahir ses compatriotes. Elle ne consent qu’à réclamer un livre à son tortionnaire, et finit par le persuader de déserter en sa compagnie ! Il finira par tirer à la mitrailleuse sur ses anciens camarades de guerre. Évidemment, faute de munitions, il est contraint de se rendre, et, enfin prisonnier, réclame... un livre au lieutenant qui commande l’escouade. Truc de scénariste !

Quelques paysages de montagne sont assez surprenants, et les deux acteurs sont beaux. Mais on est un peu surpris de voir que Philippe, peu avant la fin, porte un uniforme complet de militaire, chaussures comprises, alors que, jusque là, il n’avait qu’un short. Faux raccord ?

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Mort à Sarajevo

Vendredi 25 août 2017

Réalisé par Danis Tanovic

Titre original : Smrt u Sarajevu

Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 15 février 2016

Sorti en France le 23 août 2017

Paradoxe : Bernard-Henri Lévy s’est pratiquement ridiculisé chaque fois qu’il a voulu réaliser un film, mais sa pièce de théâtre Hôtel Europe, portée à l’écran par un autre, donne un excellent film, court et passionnant de bout en bout. En outre, ce film est le travail d’un autre réalisateur qui, après un premier long métrage en 2001, No man’s land, n’avait rien fait de bon...

Donc, en vue de commémorer l’attentat de 1914 qui a fait deux victimes, l’archiduc François-Ferdinand de Habsbourg-Este et sa femme, et provoqué la Première Guerre mondiale, guerre terrible qui n’avait aucune cause et a ouvert la voie au nazisme allemand, on joue à Sarajevo la pièce de BHL, et Jacques Weber a été invité à y faire une conférence. Oui, mais tout va mal dans l’hôtel où il est descendu, les interviews faites sur le toit de l’immeuble tournent au vinaigre parce que la télévision a eu l’idée géniale d’inviter un descendant du meurtrier Gavrilo Princip, qui porte le même nom (il y a bel et bien un petit neveu ainsi nommé, gérant d’un hôtel près de l’aéroport de Sarajevo), et qui est un excité bosniaque et pro-serbe. En outre, les employés de l’hôtel, pas payés depuis deux mois, ont lancé une grève...

Si l’on ne connaît rien aux évènements tragiques ayant suivi la décomposition de l’ancienne Yougoslavie, on ne comprendra pas forcément tous les détails de cette histoire fictive. Mais peu importe, il n’y a rien de trop, et les acteurs sont aussi bons que la mise en scène.

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Summertime

Lundi 28 août 2017

Réalisé par Gabriele Muccino

Titre original : L’estate addosso

Sorti en Italie le 31 août 2016

Sorti en France le 16 août 2017

Le film commence bien, mais finit par s’égarer dans le sirop et les ajouts inutiles. À Rome, Maria et Marco ont été invités par un copain à séjourner à San Francisco, chez deux amis à lui. Marco n’UUapprécie pas du tout Maria, qu’il juge à bon droit plutôt coincée. Or leurs deux hôtes sont un couple d’homosexuels, très heureux ensemble, mais qu’immédiatement Maria juge comme des pervers.

Évidemment, on devine que toutes ces opinions vont changer, sinon il n’y aurait pas de film ! Marco finit par tomber amoureux de Maria, laquelle, hélas, s’entiche de Matt, l’un des deux gays, qui, ne détestant pas les filles, refuse néanmoins de « faire ça à Paul » .

Le film est beaucoup trop long pour une histoire aussi mince, surtout baignant dans la mièvrerie, et il gagnerait à se terminer avant les deux épisodes de la fin, à Cuba puis à New York.

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Hitman et bodyguard

Mardi 29 août 2017

Réalisé par Patrick Hughes

Titre original : The hitman’s bodyguard

Sorti à Hong-Kong le10 août 2017

Sorti en France le 23 août 2017

Le titre original signifie en réalité « Le garde du corps du tueur à gages », mais c’était trop compliqué pour un public français...

Film comique, au montage remarquablement serré et aussi inventif dans la mise en scène que dans les dialogues. On a rarement vu, au cinéma, une poursuite de voitures sur les quais d’Amsterdam ! Le prochain exploit, à Venise ?

Le prétexte de cette histoire tourne autour du procès d’un ancien président de la Biélorussie, accusé de toutes sortes d’atrocités sur son peuple, mais les preuves manquent. Le Tribunal International de La Haye se contenterait bien de témoignages, encore faut-il que le seul témoin acceptant de témoigner, un de ses anciens tueurs à gages, emprisonné en Angleterre, puisse arriver au Tribunal, alors qu’il se trouvera fatalement dans le collimateur des partisans du dictateur. Il faut donc qu’Interpol se charge de sa protection, via un garde du corps qui a eu son heure de gloire avant de déchoir lors de l’exécution d’un homme d’affaires japonais, tué sous ses yeux, justement, par le même tueur ! Conflit d’intérêts évident.

Naturellement, embarqués tous deux dans la même galère, les deux hommes vont devenir amis, après bien des aventures mouvementées. Rien n’est pris au sérieux, mais le film n’est évidemment pas un documentaire. Le public s’amuse beaucoup.

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The party

Mercredi 30 août 2017

Réalisé par Blake Edwards

Sorti aux États-Unis le 4 avril 1968

Sorti en France le 13 août 1969

Ressorti en France le 20 juin 2001

Peter Sellers, ce clown extraordinaire, interprète Hrundi V. Bakshi, un figurant indien qui, par maladresse, réussit à ruiner un grand décor, très coûteux, du film dans lequel il joue. Furieux, son réalisateur demande à leur producteur de le placer sur liste noire afin que plus jamais il ne trouve d’engagement à Hollywood, mais celui-ci inscrit son nom sur... la liste des invités à la réception qu’il donne aux gens de cinéma dans sa luxueuse villa.

Bakshi va, sans le vouloir, ruiner complètement la fête. En compensation, il amorce une idylle avec une jolie actrice débutante, qui est française.

Nous entrons en pleine folie, quoique graduellement, les catastrophes étant aussi provoquées par le fait que la maison est équipée de tous les gadgets modernes, qui bien sûr se détraquent. Beaucoup de gags ont été improvisés, à partir d’un scénario très mince (65 pages).

Blake Edwards a repris le procédé de contrôle des scènes par vidéo, qu’avait inventé Jerry Lewis pour son propre compte.

En bref : reprise. À voir absolument.Haut de la page

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Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés

Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.