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JPM - Films vus - Notules -  Novembre 2019

Notules - Novembre 2019

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres : Sorry we missed youJ’ai perdu mon corpsL’auditionDas VorspielPlace des VictoiresRendre la justiceLes éblouisJoyeuse retraite !Gloria mundi

Personnes citées : Ken Loach – Jérémy Clapin – Ina Weisse – Yoann Guillouzouic – Robert Salis – Sarah Suco – Fabrice Bracq – Robert Guédiguian

Sorry we missed you

Lundi 4 novembre 2019

Réalisé par Ken Loach

Sorti en France (Festival de Cannes) le 16 mai 2019

Sorti en France le23 octobre 2019

Le titre de ce film, qui signifie « Désolé, on vous a raté », est à la fois le message que laisse un livreur quand le destinataire d’un colis n’a pas pu être joint pour cause d’absence, mais aussi, dans le cas présent, ce que pourraient dire au père de famille sa femme et ses enfants, pour lesquels il n’a jamais le temps.

Ricky, marié et père de deux enfants dont un lycéen difficile à vivre, trouve un nouveau travail séduisant en apparence, mais chez un employeur où les règles, très strictes, ne lui concèdent aucune liberté, aucun jour de repos autre que le dimanche. Considéré au début comme un bon élément (il conduit le camion que l’enteprise lui attribue, et doit toute la journée livrer des colis sans avoir une minute à lui, pas même pour aller aux toilettes), il finit par accumuler les dettes qu’il fait envers son patron – qu’on ne voit jamais, car il n’a de relations qu’avec son contremaître, brave type mais qui ne lui passe rien, puisque lui-même est responsable de tout.

Comme dans tous ses films, Ken Loach raconte des histoires dont le thème ne varie jamais : le capitalisme, c’est l’ennemi. Et l’histoire n’a pas de fin, elle s’arrête quand Ricky et sa famille ont touché le fond.

En bref : à voir.Haut de la page

J’ai perdu mon corps

Vendredi 8 novembre 2019

Réalisé par Jérémy Clapin

Sorti en France (Festival de Cannes) le 17 mai 2019

Sorti en France le 6 novembre 2019

Dessin animé à la technique très banale, il raconte l’histoire d’un jeune livreur de pizza qui, n’ayant pu entrer dans l’immeuble d’une cliente et ne lui ayant parlé que via l’interphone, tombe amoureux de sa voix, la recherche, finit par trouver l’adresse de son oncle, et se fait embaucher par lui.

Sans trop de raisons, et parce qu’accidentellement il s’est coupé la main droite en se servant maladroitement d’une scie électrique, cette main ne cesse de hanter tous les lieux où il se trouve, et envahit le film sans lui apporter le moindre détail intéressant. Mais tous les critiques ont crié au génie. On a vite fait de trouver du génie à tout le monde, dans cette profession !

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

L’audition

Lundi 11 novembre 2019

Réalisé par Ina Weisse

Titre original : Das Vorspiel

Sorti en France (Festival de Cannes) le 17 mai 2019

Sorti en France le 6 novembre 2019

Un critique crétin, qui officie au « Journal du dimanche », commente ainsi ce film : « Le réalisme classique peut ennuyer, surtout si on n’est pas sensible à Bach ». On peut aussi n’être pas sensible à la prose de ce monsieur dont je n’écris pas le nom, par crainte de lui faire de la publicité ! Un autre, qui sévit chez « Voici », a cru voir dans le film la présence de... Cate Blanchett, qui n’est pour rien dans cette production.

Anna enseigne le violon au Conservatoire de Berlin, et elle fait partie d’un jury de quatre membres, chargés de décider quels élèves on va engager pour l’année. Le jeune Alexandre, qui doit avoir seize ans et qui est un très bon violoniste, sera-t-il retenu ? La moitié des jurés est contre, l’autre moitié est pour. Et Anna est dans cette partie du jury. Alexandre est engagé, et c’est elle qui l’entraînera pour l’examen à venir dans les mois suivants.

Mais Anna a des tas de problèmes personnels, elle néglige son mari luthier et son fils Jonas, lui aussi violoniste, et elle se montre si sévère envers Alexandre que celui-ci, littéralement torturé par ses exigences, abandonne son cours.

Mais, le jour de l’examen, il se révèle si bon que tous les assistants l’applaudissent, y compris Anna. Mais, sans un regard pour elle, il gagne la sortie, et tombe dans l’escalier, où il se rompt le cou. Hospitalisé, va-t-il guérir ?

La réalisatrice a elle-même été musicienne, ainsi que sa co-scénariste, et tout son film baigne dans la musique. Pour l’apprécier, il faut évidemment aimer la musique classique.

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Place des Victoires

Mardi 12 novembre 2019

Réalisé par Yoann Guillouzouic

Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 21 août 2019

Sorti en France le 6 novembre 2019

Le titre vise cette place du centre de Paris où le personnage principal habite... sans jamais payer son loyer, ce qui navre le propriétaire, trop timoré pour le mettre à la porte. Cet homme, plus qu’un peu paumé et que sa femme a largué, se fait dérober son téléphone mobile par des Roms. Il cherche à en retrouver au moins un, et y parvient en capturant... un enfant, qu’il installe chez lui et auquel il s’attache rapidement.

Mais le gosse, presque illettré et qui vole tout ce qu’il trouve (il sait cambrioler), finit par déteindre sur l’adulte.

On ne croit pas du tout à cette étrange conversion, mais les deux acteurs inspirent la sympathie, et c’est la seule raison qui sauve en partie le film.

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Rendre la justice

Jeudi 21 novembre 2019

Réalisé par Robert Salis

Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 12 août 2019

Sorti en France le 13 novembre 2019

Ce film ne montre que des magistrats : des juges et des procureurs. Aucun avocat, aucun prévenu. Et tous exposent leurs sentiments sur la justice et leur façon de la rendre. On veut bien croire à leur sincérité, mais tout de même, si certains reconnaissent avoir commis des erreurs, aucun ne donne de détails. Dommage, on aurait aimé entendre leur opinion sur le juge Burgaud et ses « erreurs » ayant provoqué le suicide d’un homme accusé à tort.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Les éblouis

Vendredi 22 novembre 2019

Réalisé par Sarah Suco

Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 24 août 2019

Sorti en France le 20 novembre 2019

Premier film, autobiographique, d’une réalisatrice qui, jusque là, n’avait été qu’actrice, et qui a vécu l’existence de son héroïne principale, Camille, âgée de douze ans, et dont la famille fait partie d’une communauté religieuse très catholique, l’atmosphère du logis étant une sorte de purgatoire. Mais seul l’aîné des garçons ose se rebeller secrètement. Sa sœur aînée mettra davantage de temps avant de se révolter aussi, ayant enfin compris que ses parents ont entraîné leurs enfants dans une sorte de secte légale.

On pourrait se croire aux États-Unis, où ce genre d’associations est très courant, et fait davantage de victimes.

Le film n’a pas de fin et ne conclut pas, mais le spectateur a tout loisir de se faire son opinion.

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Joyeuse retraite !

Lundi 25 novembre 2019

Réalisé par Fabrice Bracq

Sorti en France le 20 novembre 2019

Film très diversement apprécié, et les avis des spectateurs sont assez partagés. Pour ma part, je l’ai trouvé plutôt agréable, et pas du tout déshonorant.

Le plus divertissant, c’est le mordant des dialogues, assez vachards. Exemple : Marilou se plaint que son frère lui a « piqué son mec ». Son mari lui fait observer qu’après tout, « Il travaille à la télé ». Et Marilou admet que, « En même temps, oui ».

Les acteurs sont bons, surtout Nicole Ferroni, qui tient le troisième grand rôle.

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Gloria mundi

Jeudi 28 novembre 2019

Réalisé par Robert Guédiguian

Sorti en Italie (Festival de Venise)

Sorti en France le 27 novembre 2019

Il n’y a plus de lutte des classes, mais une lutte à l’intérieur d’une classe, la plus défavorisée. Le film a un style de mélodrame, mais il vise et touche juste, pour dénoncer la société actuelle, où les pauvres n’ont aucun espoir de s’en sortir. À la fin, Daniel, sorti de prison, se sacrifie pour éviter la prison au mari de sa fille.

Tous les acteurs sont exellents, et semblent croire à leurs personnages.

En bref : à voir absolument.Haut de la page

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Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés

Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.