Œuvres (en italiques, autres que des films de cinéma) : Quand nous étions sorcières – The juniper tree – Les particules – Parasite – Gisaengchung – The host – La compagnie des glaces – Affreux, sales et méchants – Mother – Dernier train pour Busan – La mégère approvoisée – Roméo et Juliette – Charlotte a 17 ans – Slut in a good way – Le daim – Rubber OSS 117 - Rio ne répond plus
Personnes citées : Nietzchka Keene – Jacob Grimm – Wilhelm Grimm – Björk Guðmundsdóttir – Blaise Harrison – Joon-ho Bong – Georges-Jean Arnaud – Sang-ho Yeon – Franco Zeffirelli – Luchino Visconti – Bernard Pivot – Sophie Lorain – Quentin Dupieux
Réalisé par Nietzchka Keene
Titre original : The juniper tree
Sorti aux États-Unis le 10 avril 1990
Sorti en France le 8 mai 2019
Film tourné en Islande, d’après un conte des frères Grimm. L’histoire est assez sinistre : à la fin Moyen-Âge, Jóhann, un paysan dont la femme est morte et qui élève seul son petit garçon, Jónas, se remarie avec Katla, qui vient donc vivre chez lui, avec sa jeune sœur Margit (jouée par la chanteuse Björk Guðmundsdóttir, plus connue par son prénom), et dont la mère a été brûlée pour sorcellerie. Or Jónas déteste la nouvelle épouse de son père, et pousse celui-ci à la chasser, alors que lui-même se lie avec Margit. Mais la mère de Margit apparaît à sa fille et lui fournit un porte-bonheur destiné à Jónas.
Cette histoire abracadabrante tourne mal : Jónas tombe dans un précipice et meurt, poussé par sa marâtre, qui lui coupe deux doigts, dont un qu’elle insère dans la bouche du garçon avant de lui coudre les lèvres, et sert l’autre au repas du père. Jónas est alors transformé en oiseau !
Ces sottises ont attendu une trentaine d’années avant d’être montrées au festival du politiquement correct, celui de Sundance. On a cru bon, pour cet évènement, de restaurer le film, qui, pour des questions d’argent, n’était jamais sorti.
Réalisé par Blaise Harrison
Sorti en France (Festival de Cannes) le 22 mai 2019
Sorti en France le 5 juin 2019
Quatre garçons un peu fumistes et qui se croient musiciens font leur dernière année d’études dans un lycée construit au-dessus du CERN de Genève, situé à cheval sur la frontière franco-suisse. Mais l’accélérateur qui se trouve sous leurs pieds provoque des changements dans le monde qui le surplombe, au point que des êtres vivants sont détruits, et que leurs particules disparaissent dans l’atmosphère. C’est ce qui arrive à l’un d’eux, au point que même ses proches jurent n’avoir jamais connu son existence ! La scène finale n’est pas piquée des hannetons : un garçon et une fille s’embrassent dans la nature, le garçon dit « Je t’aime », et tous deux disparaissent.
On ne sait ce que l’auteur du scénario a voulu dire, et sur quelle loi de la physique il s’appuie.
Ce film, parfaitement crétin, et dû à un débutant qui sans doute n’ira pas beaucoup plus loin, ne raconte rien d’intéressant, et les acteurs sont franchement mauvais.
Réalisé par Joon-ho Bong
Titre original : Gisaengchung
Sorti en France (Festival de Cannes) le 21 mai 2019
Sorti en France le 5 juin 2019
Avec une belle mais incompréhensible unanimité, tous les critiques professionnels se sont extasiés sur la Palme d’or du Festival de Cannes, sans laquelle ce film aurait sans doute remporté un bien moindre succès.
Rappelons d’abord que ce réalisateur, Joon-ho Bong (le prénom, c’est Joon-ho, pas Bong, ce que semble ignorer la totalité des Français) « a la carte », comme on dit, alors qu’il a commis précédemment un fameux navet, The host, une histoire de monstre, un animal ridicule et sous-marin, récit parfaitement idiot et raté, puis un Snowpiercer, bien réalisé quoiqu’un peu pompé sur une série romanesque de Georges-Jean Arnaud, La compagnie des glaces, bien connue des gens qui savent lire mais restée ignorée des cinéphiles, et c’est fâcheux.
Mais que dire de Parasite ? Que sa technique, très recherchée, est parfaite, mais fondée sur un scénario déjà vu (voir Affreux, sales et méchants), étiré au-delà du raisonnable et peu cohérent. En gros, une famille pauvre mais malhonnête s’infiltre chez les riches pour les escroquer. La fin, en particulier, tourne presque au film gore, mais sans effrayer le moins du monde.
De ce réalisateur, seul Mother m’avait convaincu de son talent. Mais il devrait s’offrir un meilleur scénariste. Je reste convaincu que Sang-ho Yeon, avec son Dernier train pour Busan, est un bien meilleur réalisateur.
Triste nouvelle, on annonce que Franco Zeffirelli est mort aujourd’hui, à l’âge de 96 ans. De ses quatorze films (il a aussi travaillé pour la télévision), j’ai vu quelques-uns, toujours plastiquement beaux : La mégère approvoisée et Roméo et Juliette. Il aimait aussi l’opéra, et en a mis plusieurs en scène, davantage que de films.
Comme il avait été l’amant de Visconti, il s’était offusqué quand Bernard Pivot avait évoqué ce détail dans son émission Apostrophes, à quoi Pivot avait répondu que lui-même, le principal intéressé, l’avait mentionné dans un livre.
Réalisé par Sophie Lorain
Titre original : Slut in a good way
Sorti au Canada le 2 mars 2018
Sorti en France le 12 juin 2019
Film sur des filles, écrit et réalisé par deux filles, et dans lequel tous les adultes sont absents, ainsi que tous les détails sur l’informatique (ordinateurs, téléphone smobiles, SMS, etc.). Il paraît, selon la réalisatrice, que ce serait un film féministe. En fait, c’est assez vulgaire, banal et niais. On s’ennuie très vite.
Par chance, ce truc (en noir et blanc) est plutôt court.
À noter que le parler québécois est à ce point incompréhensible qu’on a jugé bon de sous-titrer les dialogues. C’est le seul point positif.
Réalisé par Quentin Dupieux
Sorti en France (Festival de Cannes) le 15 mai 2018
Sorti en France le 19 juin 2019
J’avais aimé tous les films de Quentin Dupieux depuis Rubber. Mais là, non, le film déçoit. Peut-être parce que, pour une fois, il a été tourné en France, alors que Dupieux, français, faisait tous ses films aux États-Unis. Peut-être aussi parce que les célèbres coqs-à-l’âne de ses films précédents, qui parvenaient à hisser l’absurdité au rang de la poésie pure, ont été laissés de côté, au profit d’une seule absurdité, la passion inexplicable de Georges pour ce blouson en daim qu’il a acheté, moyennant une somme colossale, à un vieillard, lequel, en prime, lui a offert un camescope ayant peu servi, objet qui va désormais l’autoriser à se prétendre cinéaste. Peut-être, enfin, parce que les deux personnages principaux passent leur temps à expliquer ce qu’ils veulent faire. Pas à le faire.
La manie de Georges n’aboutit qu’à une situation : il tue tous les personnages qu’il croise et qui portent un blouson, parce qu’il veut être seul dans son cas. Et comme il a blessé un jeune garçon qui ne faisait rien de pire que le regarder, le père du garçon, qui est le patron de de son hôtel, l’abat d’un coup de fusil.
Jean Dujardin fait le minimum, beaucoup moins que dans les deux films sur OSS 117, dont le second est passé hier soir à la télévision.
(Nous n’étions que trois spectateurs dans la salle à la toute première séance parisienne)
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.