JPM - Films - Notules - Décembre 2002

Notules - Décembre 2002

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées (entre parenthèses, autres que des films) : Les mille et une mainsAlf yad wa yadNoces de sangThe big one – Roger et moi – Sweet sixteenC’est le bouquet – L’homme qui tua Liberty Valance – HairMon idole – Le seigneur des anneaux – Ali G.

Personnes citées : Souhail Ben Barka – Mehdi Ben Barka – Gabriel Garcia Lorca – Michael Moore – Phil Knight – Roger Smith – Ken Loach – Jeanne Labrune – Sandrine Kiberlain – Julien Clerc – Gérard Lenormand – John Ford – James Stewart – Lee Marvin – John Wayne – Guillaume Canet – Patrick Le Lay

Les mille et une mains

Lundi 3 décembre 2002
Image absente

Réalisé par Souhail Ben Barka

Titre original : Alf yad wa yad

Sorti au Maroc le 21 mars 1973

Sorti en France le 23 janvier 1974

Un ami me faisait remarquer que les pays sous-développés faisaient travailler des enfants de moins de dix ans. « Moins de 10 ans » ? Précisons : au Maroc, les petites filles employées dans les manufactures de tapis – ceux que vous ramenez de vos vacances là-bas en ayant conscience d’avoir fait une bonne affaire – ont 6 ans. On les prend à cet âge, car elles ont encore une vue excellente. Cette intéressante pratique était le sujet du premier film de Souhail Ben Barka, Les mille et une mains, qu’il avait tourné à Casablanca. Le film est bien sorti au Maroc le 21 mars 1973, mais il a tenu six jours. Après quelques films « révolutionnaires » et une adaptation des Noces de sang de Garcia Lorca, , dont La guerre du pétrole n’aura pas lieu, interdit sur demande de l’Arabie Saoudite, Ben Barka (qui était le neveu de l’autre, Mehdi Ben Barka) est allé à la soupe, et a été nommé directeur du Centre du Cinéma marocain. On n’a plus jamais entendu parler de lui, et il n’a fait aucun autre film.

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The big one

Lundi 3 décembre 2002

Réalisé par Michael Moore

Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 6 septembre 1997

Sorti en France le 10 novembre 1999

Cela tombe bien puisqu’on parlait des enfants au travail, j’ai vu ce matin un troisième film de Michael Moore, The big One, film de 1997. Ce « géant », ce sont les États-Unis, naturellement. Le sujet du film, c’est le chômage provoqué, c’est-à-dire la mise à pied des ouvriers, destinée à augmenter les bénéfices d’entreprises qui marchent déjà très bien. Cette fois, dans la séquence finale, Michael Moore, toujours" aussi faussement naïf, demande à rencontrer le PDG de Nike, le nommé Phil Knight. Contrairement à Roger Smith, de Roger et moi, il y réussit, d’autant plus qu’il a annoncé qu’il apportait un cadeau. Ledit cadeau, c’est deux billets d’avion, un pour lui et un pour Knight, à destination de l’Indonésie. « Vous me ferez visiter vos usines », dit-il benoîtement. L’autre refuse, il est trop occupé. « Bon, alors, accompagnez-moi à Flint [la ville natale de Moore], ou, du moins, créez là-bas une usine de chaussures », suggère le provocateur. Knight répond que, pas question, ses compatriotes refusent de fabriquer des chaussures. « Et si je vous trouve cinq cents habitants de Flint qui acceptent d’en faire ? », propose Moore. Comme Knight rétorque qu’il n’y croit pas, Moore lui passe une cassette vidéo sur laquelle des habitants de Flint proclament qu’ils ont prêts à fabriquer des godasses.

Knight refuse toujours, il n’y croit vraiment pas, les chômeurs, ça promet n’importe quoi pour avoir du travail, mais ensuite, on connaît ces gens-là...

« Bon, alors, vous qui possédez trois milliards de dollars, faites au moins un don aux écoles de Flint ». Knight dit qu’il ne donnera rien, que Flint n’est pas sa priorité. « Et si moi je donne la même somme que vous ? », avance Moore. L’autre finit par céder pour se débarrasser de lui, et promet 10 000 dollars. « Eh bien, sur vos trois milliards, j’aurai au moins fini par vous arracher 10 000 dollars », conclut Moore, sarcastique.

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Demandez le menu

Mardi 11 décembre 2002

Salle de cinéma : endroit où des gastronomes se réunissent pour boire des boissons gazeuses, manger du popcorn et faire craquer des emballages de confiseries, tout en visionnant des publicités, malheureusement entrecoupées d’intermèdes appelés « films ». Cet inconvénient est d’ailleurs en passe d’être résorbé, grâce à l’action des chaînes de type UGC, qui, désormais, en même temps que le ticket d’entrée, délivrent à la caisse UN MENU aux affamés (rigoureusement authentique).

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Sweet sixteen

Jeudi 13 décembre 2002

Réalisé par Ken Loach

Sorti en France (Festival de Cannes) le 21 mai 2002

Sorti en France le 11 décembre 2002

Sweet sixteen, de Ken Loach, c’est très bien. Dommage, le film est interdit aux moins de 18 ans en Grande-Bretagne. Même quand il raconte une histoire pas très gaie (ici, un jeune garçon qui tente d’aider sa famille et tombe dans le trafic de drogue), Ken Loach ne nous colle pas le bourdon. Son jeune acteur, Martin Compston, un débutant, est parfait, il ira loin.

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C’est le bouquet

Jeudi 13 décembre 2002

Réalisé par Jeanne Labrune

Sorti en France et en Belgique le 11 décembre 2002

L’opposé de Sweet sixteen : le film de Jeanne Labrune, est une succession de scènes absurdes, tantôt réussies, tantôt ratées, mais cette comédie ne vous rendra pas euphorique. Peut-être à cause de cette manie bien française de coller des musiques prétentieuses, souvent jouées au violoncelle, sur des images qui n’en demandent pas tant. Et, Dieu ! que Sandrine Kiberlain est moche !...

Sur L’homme qui tua Liberty Valance

Mercredi 19 décembre 2002

Avez-vous remarqué comme les légendes s’installent facilement dès lors que chacun répète, sans vérifier, ce qu’a dit son voisin ? Vu que j’ai un esprit futile, je vais prendre un exemple futile.

Ainsi, TOUT LE MONDE vous dira que Julien Clerc jouait nu dans Hair ! Or, c’est parfaitement inexact : de toute la troupe, nombreuse puisque ces jeunes étaient environ vingt-cinq, il était le seul à ne pas montrer ses charmes ; tout au plus prenait-il une douche, debout dans un tub, vêtu d’un caleçon taillé dans le drapeau britannique, allez donc savoir pourquoi. Gérard Lenormand, qui lui a succédé, faisait de même. Il est d’ailleurs assez amusant de constater que, lorsque l’indestructible Julien Clerc, interviewé à la radio ou à la télé, se voit rappeler cet épisode, il ne se donne plus la peine de démentir : c’est vrai, puisque chacun y croit !

À rapprocher de cette observation que faisait le directeur du journal, à la fin de L’homme qui tua Liberty Valance : dans ce film de John Ford, le personnage de James Stewart a bâti toute sa réputation de courage (et sa carrière politique qui s’annonce) sur le fait qu’il aurait tué un effroyable bandit, la terreur de la région, joué par Lee Marvin. En fait, le véritable exécuteur était John Wayne… mais le journal dont je parlais ne publiera pas la vérité. « Entre la vérité et la légende, je choisis la légende », énonçait le patron du journal, qui a dû inspirer beaucoup de journalistes contemporains.

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Mon idole

Jeudi 20 décembre 2002

Réalisé par Guillaume Canet

Sorti en France le 17 décembre 2002

Un film produit par M6, par TPS et par Canal Plus peut-il être un brûlot contre la télé ? Évidemment non. Et les journaux qui ont raconté que Guillaume Canet, avec son film Mon idole, tirait à boulets rouges contre la télévision, auraient dû plutôt parler de pétard mouillé.

Ça commence comme une satire pas trop féroce des émissions publiques – celles avec un chauffeur de salle qui fait applaudir le public sur commande –, puis ça continue comme un week-end à la campagne chez un couple de riches cinglés, avec meurtre à la clé, et ça se termine par le suicide d’un patron d’une chaîne de télé, qui se jette du haut de sa terrasse parce qu’un sous-fifre vient lui demander un poste mieux payé en lui faisant un peu de chantage. On imagine très bien Patrick Le Lay se suicidant pour une raison de ce tonneau-là.

Bref, le film part dans tous les sens, s’avère ennuyeux et raté, et il est tout à fait anodin.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Sur Le seigneur des anneaux

Dimanche 23 décembre 2002

De ce succès obligatoire, je n’en ai vu que la bande annonce, et ça ne m’a pas encouragé. C’est très violent, très bruyant, et l’image est constamment teintée de ce bleu gris tellement à la mode depuis quelques années dans les spots de publicité. Attendons Ali G., qui sort après-demain. L’idéal pour un jour de Noël !

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Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés

Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.