Œuvres citées (en italiques, autres de que des films) : Le pistonné – Les misérables – Old Santaclaus – A visit from St Nicholas – Forrest Gump – Rain man – La vie est belle – Le huitième jour – Le quatrième homme – De vierde man – Basic instinct – L’adversaire – L’emploi du temps – Monique – Le pacte des loups
Personnes citées : Coluche – Jean-Luc Godard – Claude Chabrol – François Truffaut – Éric Rohmer – Peter Bogdanovitch – Michel Cournot – Pierre Marcabru – Pierre Kast – Jacques Doniol-Valcroze – Henry Chapier – Jean-Paul Le Chanois – Jean Gabin – Clement Clarke Moore – Tom Hanks – Frank Capra – Paul Verhoeven – Nicole Garcia – Daniel Auteuil – Valérie Guignabodet – Jean-Luc Delarue – Marc-Olivier Fogiel
Beaucoup de sites consacrés au cinéma sont en fait des sites publicitaires et provisoires : la plupart des films qui sortent aujourd’hui ont le leur, qui disparaît quand le film a terminé son exclusivité. Ils sont plus ou moins bien faits, mais il ne faut pas en attendre autre chose que des louanges sur le « produit ». Parfois truffés de bourdes, comme des fautes dans le nom des interprètes, ou carrément l’oubli du nom du scénariste, du musicien, que sais-je encore – autant de sottises que je ne cite pas au hasard, puisque tout le monde peut les constater.
Et puis, il y a les sites des sorties, comme celui de « Pariscope ». On y trouve surtout des renseignements comme le générique (très partiel), la durée du film et la date de sortie. Parfois, un forum où les internautes laissent leur opinion, mais c’est rarement intéressant, car on ne peut pas parler bien d’un film en seulement trois lignes.
Tout à fait à part, le site Internet Movie Database, qui sait à peu près tout sur tous les films de cinéma et de télévision. Une erreur quand même, dans la notice sur Coluche : on le fait débuter dans Le pistonné, ce qui est faux, il avait eu auparavant un rôle minuscule dans un film suisse, celui d’un ouvrier immigré italien qui vient toucher un mandat à la Poste.
Enfin, je ne pense pas qu’il y ait des sadiques chez les gens qui parlent de cinéma. Mais il y a quelques frustrés : des tas de critiques se sont essayés à faire un film. Les rares qui ont réussi, Godard, Chabrol, Truffaut, Rohmer, Peter Bogdanovitch aux États-Unis, ont laissé tomber la critique. Les autres sont revenus à l’écriture : Michel Cournot, Pierre Marcabru, Pierre Kast, Jacques Doniol-Valcroze, Henry Chapier, et j’en oublie des dizaines. Aucune femme dans le lot.
Le cinéma, c’est un métier de général en chef, rien à voir avec l’écriture.
Je m’étais bien marré, il y a quelques années, en revoyant à la télévision Les misérables, de Jean-Paul Le Chanois, avec Jean Gabin. Le Chanois, réalisateur communiste, qui n’était pourtant pas un inculte, avait laissé passer une belle connerie dans le dialogue, où Jean Valjean, donnant une poupée à Cosette, lui disait que le père Noël était passé plus tôt cette année-là. Il ne risquait pas, puisque le père Noël est né, pense-t-on, en 1821, dans un livre pour enfants contenant un poème intitulé Old Santaclaus – livre d’un auteur inconnu, mais attribué à Clement Clarke Moore, un pasteur, plus tard auteur d’un autre poème, A visit from St Nicholas, dans le journal « The Sentinel » de la ville de Troy (État de New York). Il n’a gagné l’Europe que bien plus tard. Et le Japon en 1874.
Les psys qui bataillent en faveur de ce mythe si « poétique » sauraient-ils nous expliquer comment diable on faisait avant, sans père Noël ? Que les enfants devaient être malheureux !...
Cela dit, le film de Le Chanois était réussi, la meilleure version qu’on ait faite au cinéma.
Forrest Gump, sorti en 1994, c’est l’exposé de la philosophie actuelle des Yankees : l’innocence, la naïveté, la « candeur » (comme disent les neuneus) sont les clés de la réussite. En poussant à l’extrême, la bêtise elle-même, puisque le personnage interprété par Tom Hanks est un débile mental. Rien de nouveau : douze ans auparavant, on avait déjà eu Rain man.
Bien entendu, dans la vie réelle, c’est tout le contraire. Il faut croire que les États-Uniens pratiquent la méthode Coué ! La bonté et l’innocence qui triomphent, voyez La vie est belle, de Frank Capra ! Sauf que le film de Capra était un bon film...
J’ai refusé de voir Le huitième jour. Ce film a été apprécié davantage par le « grand » public que par les critiques, qui ont bien vu la faille : on sollicite constamment le spectateur en misant sur ses bons sentiments. Ça s’appelle faire de la retape, et ce genre de film ne m’intéresse pas.
Réalisé par Paul Verhoeven
Titre original : De vierde man
Sorti aux Pays-Bas le 24 mars 1983
Sorti en France le 25 mars 1992
Si vous avez Canal Jimmy, ne ratez pas Le quatrième homme tout à l’heure. Étonnant que ce film n’ait pas eu des ennuis avec l’Église catholique. Il n’est pas du tout connu, car il a été tourné quand Paul Verhoeven vivait encore à Amsterdam, donc avant Basic instinct.
C’est l’histoire d’un écrivain homosexuel et catholique qui fait la connaissance d’une femme que, très vite, il suppose diabolique, car ses trois premiers maris sont décédés de mort violente, alors qu’elle les filmait. Qui sera le quatrième ? Lui, ou le jeune homme qui est l’amant de la femme et que lui-même convoite ? Finalement, le jeune homme, qu’il a presque réussi à séduire (scène de fellation par le garçon dans le caveau de famille de la fille), sera victime d’un accident très violent et spectaculaire, que l’écrivain avait vu en rêve précédemment ! L’écrivain veut dénoncer la femme diabolique, mais nul ne le croit. Juste à ce moment, elle fait la connaissance d’un nouveau jeune homme, adepte des sports dangereux... et elle lui propose d’aller filmer ses exploits.
Réalisé par Nicole Garcia
Sorti en France (Festival de Cannes) le 25 mai 2002
Sorti en France le 28 août 2002
C’est rare que le même fait divers donne lieu à deux films, comme ici L’adversaire et L’emploi du temps, surtout à quelques mois d’intervalle. Mais aucun des deux ne nous dit comment tout a commencé. Ce n’était pas intéressant ?
L’adversaire m’a paru un peu long, avec trop de retours en arrière. Finalement, on s’ennuie un peu, puisqu’on sait comment tout cela va finir et qu’entre-temps, les péripéties ne sont pas extrêmement passionnantes. Autre inconvénient : trop de vedettes, dont Daniel Auteuil, qu’on voit trop souvent en ce moment. L’emploi du temps était meilleur.
Réalisé par Valérie Guignabodet
Sorti en France le 21 août 2002
Vu ce matin Monique. Le film est tellement misogyne que j’ai d’abord cru que c’était moi qui l’avais réalisé ! Mais non, c’est l’œuvre d’une femme. L’histoire d’un type malheureux en ménage et qui s’achète sur Internet une poupée grandeur nature, non pas gonflable, mais moulée, et très réaliste. Et ensuite, eh bien... il est parfaitement heureux avec elle. Et qui donc est jalouse ? C’est sa femme, qui l’avait largué pour aller vivre avec un autre.
Je crois que je vais m’acheter une poupée, moi aussi. Le dernier numéro des « Dossiers du Canard » rapporte que ce n’est pas une blague, ça existe. C’est seulement un peu cher. Mais enfin, moins cher qu’un être humain fabriqué par ses parents. Et au moins, ça ne ment pas, ne vous vole pas, n’est jamais en retard à un rendez-vous, n’a pas de famille – une bénédiction –, ne parle pas pour se vanter, ne téléphone pas sans arrêt, n’a pas besoin d’être invité au restaurant, ne prétend pas être fatigué, ne vous dit pas que vos cheveux sont trop longs et vos vêtements démodés, ne regarde pas des émissions débiles sur M6, ne vous envoie pas voir Le pacte des loups, ne vous dit pas que Jean-Luc Delarue et Marc-Olivier Fogiel sont des gars formidables et que les Yankees sont géniaux.
Au fond, Dieu s’est gouré : il aurait dû créer un monde de poupées moulées en latex. On serait plus heureux. Et lui aussi.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.