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Œuvres citées (en italique, autres que des films de cinéma) : Le redoutable – The greatest showman – Oliver ! – Oliver Twist – La La land – Les Misérables – Barbara – Gauguin - Voyage de Tahiti – Noa Noa, voyage de Tahiti – Marie Curie – Wonder wheel – Hannah – Oh Lucy ! – Jusqu’à la garde – Gaspard va au mariage – Wajib - L’invitation au mariage – Wajib – Pentagon papers – Lincoln – Le petit Spirou – Les aventures de Spirou et Fantasio – Knock (2017) – Le retour du héros – L’insoumis – Cas de conscience – Bedoune tarikh, bedoune emza – Une séparation – Les heures sombres – Darkest hour – Atonement – Dunkerque – Atelier de conversation
Personnes citées : Michel Hazanavicius – Jean-Luc Godard – Mao Zedong – Anne Wiazemsky – Louis Garrel – Michael Gracey – Carol Reed – Mathieu Amalric – Édouard Deluc – Paul Gauguin – Vincent Cassel – Marie Noëlle – Woody Allen – Andrea Pallaoro – Xavier Legrand – Denis Ménochet – Thomas Gioria – Antony Cordier – Annemarie Jacir – Steven Spielberg – Nicolas Bary – Lorraine Levy – Laurent Tirard – Jean Dujardin – Christophe Menendez – Philippe de Broca – Jean-Paul Belmondo – Gilles Perret – Vahid Jalilvand – Asghar Fahradi – Joe Wright – Christopher Nolan – Bernhard Braunstein
Réalisé par Michel Hazanavicius
Sorti en France le 21 mai 2017
Sorti en France le 13 septembre 2017
Le film est une comédie satirique, qui montre Godard tel qu’il est et tel que tout le monde ou presque le voit : un personnage à la fois ridicule et antipathique. Myope, en outre, car, à l’instar de beaucoup de célébrités à son époque, il croyait que le sinistre Mao était un grand homme d’État et que sa pseudo-révolution était l’avenir de l’Humanité. Or, même en 1968, Godard ne trompait plus grand monde, comme le montre la séquence à la Sorbonne, quand il a eu la bêtise de déclarer que les Juifs étaient les nazis d’aujourd’hui. Hué, il a dû quitter la salle, et, aux yeux de sa compagne Anne Wiazemsky, ce fut le début de la fin pour leur couple.
Les gags abondent, comme cette scène où Godard fustige les scènes de nu au cinéma, qui ne servent, dit-il, qu’à flatter le voyeurisme du public. Or, au moment où il prononce sa diatribe, il est lui-même entièrement nu ! C’est aussi un clin d’œil en direction de son interprète Louis Garrel, qui a joué nu dans plusieurs films. En somme, Hazanavicius raille à la fois son personnage et l’acteur qui le joue !
Réalisé par Michael Gracey
Sorti au Canada, en Corée du Sud, à Taiwan et aux États-Unis le 20 décembre 2017
Sorti en France le 24 janvier 2018
On ne peut pas reprocher à cette production d’avoir voulu transposer en comédie musicale un fragment de la vie de Barnum. Après tout, le grand Carol Reed avait bien porté à l’écran un spectacle scénique qui triomphait à Londres, Oliver !, d’après Oliver Twist de Charles Dickens, et avait réalisé un grand film. L’ennui, c’est qu’on n’a gardé, du véritable Phineas Taylor Barnum, que le seul aspect spectaculaire, en oubliant toutes ses escroqueries, et que, de plus, le film contient trop de chansons, certes bien mises en scène, mais trop bruyantes, sur des musiques extrêmement médiocres dues aux deux compositeurs qui avaient écrit la musique de La La land, qui ne brillait pas non plus par la qualité (on a donné un prix de la meilleure chanson à l’une de celles qui reviennent sans cesse !). Et Hugh Jackman, qui avait déjà massacré le personnage de Jean Valjean dans Les Misérables, n’est pas du tout le personnage.
Le film n’a d’intérêt que technique : il brille par la forme, mais le fond ne vaut rien.
Réalisé par Mathieu Amalric
Sorti en France le 18 mai 2017
Sorti en France le 6 septembre 2017
On ignore ce qu’a voulu faire Mathieu Amalric avec ce prétexte filandreux et qui a ennuyé des salles entières : une actrice va jouer Barbara, la chanteuse défunte, et se prépare pour incarner son personnage, au point d’en être envahie. Or rien n’est clair, les scènes soporifiques s’enchaînent sans aucun lien, et le film déçoit assez rapidement. En outre, Amalric se filme lui-même en train de filmer, et tout en devient ridicule.
Réalisé par Édouard Deluc
Sorti en Suisse et en France le 20 septembre 2017
Grand peintre mais personnage détestable et indéfendable, Paul Gauguin est quasiment innocenté par ce film plat et ennuyeux, qui passe sous silence le fait archi-prouvé que ce pédophile faisait son marché parmi les très jeunes filles de Tahiti : celle qu’il a prise pour concubine avait treize ans ! Un Polanski avant l’âge...
Vincent Cassel, hirsute et sale, n’a pas grand-chose à faire devant la caméra, et on ne voit presque aucune de ses peintures. Seul le texte qui conclut le générique de fin donne quelques détails sur son sort : il quitte Tahiti, rentre en France, aux frais du gouvernement français, pour se soigner (diabète et syphilis), puis il revient en Polynésie et se remet à peindre. Il y meurt dix ans après son précédent départ.
Le titre maladroit du film vient du carnet de voyages écrit par Gauguin, Noa Noa, voyage de Tahiti, qui mentait beaucoup. En somme, un film aussi malhonnête que son personnage central. À voir pour les Tahitiens.
Réalisé par Marie Noëlle
Sorti en Allemagne (Festival de Hambourg) le 2 octobre 2016
Sorti en France le 24 janvier 2018
Film raté, sur le fond et sur la forme.
Sur le fond, car il donne trop de place à l’histoire de cet adultère commis, après la mort de son mari, par Marie Curie avec Paul Langevin, déjà marié et père de famille. Tout cela, au détriment de la recherche scientifique, uniquement montrée par des images fugitives de lueurs bleutées dans des tubes à essai. Et puis, on se serait bien passé des trois scènes de nu montrant Marie Curie dans l’intimité (dont l’une en compagnie de son amant, nu également).
Sur la forme, à cause de la platitude de la réalisation, et parce que, comme presque toujours dans les films français, les acteurs, en direct ou doublés, avalent les deux tiers de leurs répliques, et qu’on ne comprend pas ce qu’ils disent.
Reste la lutte de Marie Curie contre le sexisme du corps des scientifiques à son époque. Elle a tout de même eu deux fois le Prix Nobel.
Réalisé par Woody Allen
Sorti aux État-Unis le 14 octobre 2018
Sorti en France le 31 janvier 2018
L’affiche française est affublée d’un slogan stupide et à côté de la plaque, car ce film fait plus que décevoir, et je l’ai vu au sixième jour de son exclusivité, dans une petite salle où nous n’étions que sept spectateurs.
Cette histoire, qui n’est pas une comédie, ne comporte aucune scène qui permette de seulement sourire, et n’a aucune conclusion (la fille disparaît sans qu’on sache ce qui lui est arrivé), raconte que la jeune Carolina, qui avait un amant mafioso, l’a dénoncé, lui et sa bande, et sans qu’on sache pourquoi. Depuis, elle fuit pour ne pas être abattue, et se réfugie chez son père, qui travaille avec sa nouvelle femme dans le parc de Coney Island, proche de New York. Mais elle tombe amoureuse d’un jeune sauveteur qui travaille sur la plage, qui aspire à devenir auteur de théâtre, et qui est l’amant de la femme de son père.
On a beau aimer les films de Woody Allen, on doit convenir que, dans le cas présent, il a magistralement raté son film, qui n’a aucun intérêt. Seule la reconstitution du parc d’attraction, qui a dû coûter une fortune, impressionne, mais ce cadre, finalement, ne joue aucun rôle dans le récit.
Alors, bien sûr, les acteurs sont bons, bien que n’ayant aucun dialogue qui vaille, et la mise en scène est impeccable, mais au sevice de quoi ? On s’ennuie terriblement.
Réalisé par Andrea Pallaoro
Sorti en Italie (Festival de Venise) le 8 septembre 2017
Sorti en France le 24 janvier 2018
Un de ces films prétentieux qui visent à l’intellectualisme en cultivant l’obscurité. Le metteur en scène n’explique rien, ni pourquoi le mari d’Hannah est en prison (pourtant, dans la première séquence, on les voit tous les deux quitter ladite prison), ni pourquoi leur fils est brouillé avec ses deux parents, ni pourquoi Hannah garde un petit garçon aveugle, ni pourquoi elle est renvoyée de la piscine qu’elle fréquentait, et autres mystères sans aucun intérêt. Du reste, voici ce qu’en dit le réalisateur, en toute simplicité : son film est « une synthèse soustractive qui “exalte” l’imagination du spectateur en dissimulant plutôt qu’en montrant ».
On ne saurait mieux dire ! Dans la dernière séquence, on voit Hannah descendre un escalier de métro en trois volées, et rien ne nous épargné de ses 128 marches. Même Godard n’oserait plus un tel vide.
(J’étais seul dans la salle où j’ai vu ce film. De toute évidence, il est parti pour faire une carrière triomphale)
Réalisé par Atsuko Hirayanagi
Sorti en France (Festival de Cannes) le 22 mai 2017
Sorti en France le 31 janvier 2018
Film étrange, qui ne ressemble à rien d’habituel. Setsuko remplace sa nièce Mika, qui ne peut plus payer son cours d’anglais, mais que l’agence refuse de rembourser. Or elle tombe amoureuse de John, le professeur (c’est Josh Hartnett, elle a donc des excuses). Mais, dès le deuxième jour, John est reparti aux États-Unis avec Mika. Setsuko décide de la suivre à Los Angeles, en compagnie de la mère de Mika. Bien entendu, comme les deux femmes ne parlent pas l’anglais et que John ignore le japonais, cela va mal tourner.
C’est évidemment un film sur l’incommunicabilité, beaucoup moins ennuyeux que les films d’Antonioni, parce que les personnages sont assez bizarres (en commençant par la totalité des Japonais !), à l’exception de John. Une curiosité.
Réalisé par Xavier Legrand
Sorti en Italie (Festival de Venise) le 8 septembre 2017
Sorti en France le 7 février 2018
Tous les critiques de cinéma, en France, ont loué cet excellent film, sauf... « Les cahiers du cinéma », où l’on peut lire cette énorme sottise : « À force d’esquiver le mélodrame, le film en retrouve les pires travers, pour faire de l’ensemble un épais dossier sur les violences conjugales ». Dire que cette revue a encore des lecteurs !...
Xavier Legrand n’avait réalisé qu’un court-métrage, et, pour son premier long, il fait un coup de maître, sur le thème du divorce et de la violence conjugale, en parvenant à maintenir la même tension tout au long du récit, avec une séquence finale presque aussi violente que celle de The shining, qu’on ne trouvait pas dans un film à l’argument similaire, La séparation d’Asghar Farhadi.
Antoine, le père, joué par Denis Ménochet, fait peur, surtout à son très jeune fils, Julien, rôle tenu par un Thomas Gioria très crédible. Néanmoins, ce n’est pas une véritable brute, comme en témoigne la scène où il est en larmes parce que son ex-femme refuse de lui laisser voir ses enfants un weekend sur deux, ainsi qu’en a décidé le tribunal.
Le film ne comporte aucune musique, sauf celle de la fête d’anniversaire, la seule séquence qui m’a paru à la fois trop longue et pas réellement utile, car elle ne fait guère avancer le récit. En revanche, la bande sonore est très subtile, et les bruits, même très faibles, indiquent bien ce qui se passe en dehors de l’écran. Autre point important : la mère n’est pas décrite comme une victime ni le père comme un bourreau, bien que son personnage soit remarquablement noir : il est violent, mais aussi malheureux (même ses propres parents le fichent à la porte), et tout cela est bien rendu par l’interprète.
Réalisé par Antony Cordier
Sorti en France (Festival de Bordeaux) le 23 octobre 2017
Sorti en France le 31 janvier 2018
Le film agace et ennuie très vite, car le scénariste accumule les comportements absurdes d’une famille qu’il veut pittoresque mais qui semble échappée d’un asile de fous. Outre cela, et sans nécessité, il multiplie les scènes de nu intégral. Le cadre, un zoo de province, aurait pu intéresser, mais finalement, il n’est pas exploité. On retrouve ici la tendance actuelle de bourrer les scénarios d’épisodes accrocheurs mais qui n’expriment rien et ne font qu’allonger le temps de la projection.
Réalisé par Annemarie Jacir
Titre original : Wajib
Sorti en Suisse (Festival de Locarno) le 5 août 2017
Sorti en France le 14 février 2018
Tout se passe à Nazareth, ville où, selon la légende biblique, vivait la famille de Jésus, et les deux personnages principaux sont un père et son fils. Le père, un professeur séparé de sa femme, qui ne sort jamais de sa ville et se fiche du reste du monde, prépare le mariage de sa fille (qui vit déjà avec son fiancé), alors que son fils, architecte à Rome, n’est là que pour la circonstance, et milite pour l’OLP. Les deux personnages sont joués par deux acteurs qui sont liés par la même parenté.
Il se trouve que la coutume locale exige que les invités au mariage soient conviés par une invitation qui leur est remise en mains propres, et c’est donc la tournée, étalée sur un jour entier, que le spectateur peut suivre. Bien entendu, les deux hommes ne sont d’accord sur rien, et finissent par se quereller. Cette scène est le sommet du film, qui, jusque là, est un peu morne.
Réalisé par Steven Spielberg
Sorti en Suisse (Festival de Locarno) le 5 août 2017
Sorti en France le 14 février 2018
Tout comme avec son Lincoln, sorti en janvier 2013, Steven Spielberg traite d’un sujet qui ne peut guère intéresser que ses compatriotes, le vol par un journal des secrets d’État concernant la guerre du Vienam, entamée par le sacro-saint Kennedy – on l’oublie trop souvent –, et que ce journal a publiés avec l’approbation de la Cour Suprême. Ce qui a démontré que le président des États-Unis n’est pas le chef d’État le plus puissant du monde ! D’ailleurs, le plan final de Pentagon papers montre le cambriolage de l’immeuble du Watergate à Washington, qui a fini par faire tomber le président Nixon.
Le film n’est pas raté, mais il ne passionne pas non plus, car il se réduit très largement à montrer des personnages qui parlent. Et puisque tout le monde sait comment cela s’est terminé, il n’y a guère d’enjeu.
Réalisé par Nicolas Bary
Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 27 août 2017
Sorti en France le 27 septembre 2017
Difficile de trouver un film aussi raté ! Cinq ans auparavant, il y avait eu un autre film portant le même titre, un cours métrage de sept minutes en animation, qui n’était sans doute pas pire. Ici, tout est mauvais, la réalisation, les décors bariolés, les jeunes acteurs... Et le public assassine le film dans ses commentaires. Attendons le prochain, qui s’intitulera Les aventures de Spirou et Fantasio.
Réalisé par Lorraine Levy
Sorti en France le 18 octobre 2017
La réalisatrice, venue de la télévision, a eu beau modifier la personnalité de Knock, elle ne parvient pas à faire d’Omar Sy un escroc convenable, pousuivi par des gangsters qui le font chanter. En outre, certaines modifications sont absurdes, comme cette scène où une femme se met nue devant lui, qui n’est pas intéresssé, ou ce curé qui le hait, le dénonce en chaire et se voit désavoué par tout le village.
Si bien que chacun cabotine dans sa sphère, et que le film n’aboutit à rien de valable.
Réalisé par Laurent Tirard
Sorti en France et en Russie le 14 février 2018
Une comédie bâtie sur un anti-héros, personnage qui va comme un gant à Jean Dujardin, car il est assez proche de son OSS 117. Bref, il s’agit d’un soldat qui se fait passer pour un capitaine des armées napoléonniennes et passe son temps, soit à fuir devant le danger, soit à déserter. Hélas pour lui, il est tombé sur une fille qui le voit tel qu’il est, et qui veut l’éliminer de la course au mariage... avec sa sœur. Elle écrit donc des lettres censées de sa main, et, lorsqu’il revient, elle fait tout pour lui mettre des bâtons dans les roues. Et comme ladite sœur a déjà un soupirant (incarné par Christophe Menendez, le jeune homme qui apparaissait tout nu à la fin de la pièce Les damnés et tirait à la kalachnikoff sur les spectateurs – surprenante métamorphose), le prétendu capitaine se laisse séduire par la machiavélique sœur. Fin du film.
Le film évoque un peu ce que faisait naguère Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo, et, par chance, Dujardin est à la hauteur. Le scénario, un peu moins, parce que certains personnages manquent de cohérence.
Réalisé par Gilles Perret
Sorti en France (à la télévision) le 1er août 2017
Sorti en France le 21 février 2018
Film vu le jour de sa sortie, à la première séance, et présenté par son réalisateur, Gilles Perret, très porté sur les questions sociales (il avait réalisé précédemment La sociale). Il s’agit ici de la campagne électorale faite par Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle de l’année dernière, où, malgré ses espoirs de figurer au deuxième tour, il a été éliminé.
Mélenchon est un véritable personnage de cinéma, et l’idée était bonne d’en faire le sujet d’un film – même si, en fin de compte, il ne parvient pas à convaincre, car, s’il est sincère, ses idées peuvent ne pas être partagées, puisqu’il est excessif en tout, y compris dans ses jugements portés sur ceux qu’il a dû affronter.
Réalisé par Vahid Jalilvand
Titre original : Bedoune tarikh, bedoune emza
Sorti en Iran le 1er février 2017
Sorti en France le 21 février 2018
Le titre original iranien est très bizarre, car il signifie « Sans rendez-vous, sans mezzé », le mezzé étant un plat traditionnel iranien ! Alors que le titre anglais signifie « Pas de date, pas de signature ».
La comparaison entre ce film et Une séparation, d’Asghar Fahradi, est justifiée, car les deux films n’ont pas de dénouement, et parce qu’un fait relativement anodin au départ entraîne une cascade de conséquences touchant plusieurs personnages, dont deux morts d’homme. En effet, le docteur Nariman renverse accidentellement un deux-roues sur lequel était juché une famille entière, père, mère, enfant de huit ans et bébé. Le petit garçon est à peine égratigné, et le père refuse d’abord une indemnité financière que propose le médecin, puis s’abstient de conduire l’enfant à une clinique toute proche que lui a indiquée le docteur. Or, le lendemain, on apprend que l’enfant est mort avant d’arriver chez lui, et qu’une autopsie a révélé qu’il était mort de botulisme, une toxine mortelle ayant été découverte dans son organisme.
Peu à peu, on saura que cette intoxication alimentaire vient de ce que son père achetait des poulets à un employé d’une usine de mise en conserve, or cet homme vendait à bas prix des poulets déjà morts. Ce père s’en prend au vendeur, et une bagarre provoque la mort du vendeur et l’arrestation du père. Puis le médecin fait procéder à une seconde autopsie de l’enfant, laquelle incite à croire que la petite victime souffrait déjà d’un traumatisme à la colonne vertébrale. On finit par ne plus savoir qui était responsable de son décès.
C’est donc un film sur la culpabilité, et la ruine des existences qu’elle peut provoquer.
Le film est réalisé de manière classique, il y a peu de mouvements de caméra, et aucune musique. Et il ne juge personne. Néanmoins, son scénario apparaît assez artificiel, et bien des critiques professionnels ont fait la grimace. Le public, lui, est beaucoup plus favorable.
Réalisé par Joe Wright
Titre original : Darkest hour
Sorti aux États-Unis (Festival de Telluride) le 1er septembre 2017
Sorti en France le 3 janvier 2018
Le Britannique Joe Wright est l’un des meilleurs techniciens du cinéma de langue anglaise, et on n’est pas près d’oublier son Atonement, qui écrasait par anticipation le Dunkerque de Christopher Nolan. Ici, il raconte une courte période de la vie politique de Winston Churchill, au moment où le Premier ministre en place, Neville Chamberlain, est obligé de démissionner et de lui céder la place, alors que les nazis ont réussi à envahir la Belgique et à enfermer la totalité de l’armée française dans le piège de Dunkerque. Churchill, qui rejetait de toutes ses forces la perspective de négocier avec Hitler, parvient à galvaniser le peuple britannique et à faire organiser les secours afin de ramener en Angleterre les soldats britanniques grâce aux bateaux civils qu’il a fait réquisitionner.
Le personnage de Churchill est incarné par Gary Oldman, qui ne lui ressemble en rien mais qui a dû se contraindre à des heures de maquillage quotidiens. Joe Wright, lui, cède à son penchant d’enjoliver la réalisation, par de nombreux mouvements de caméras et de nombreuses prises de vue captées à la verticale, ce qu’on lui reproche souvent. Mais le scénario, lui, est infaillible.
Réalisé par Bernhard Braunstein
Sorti en France (Festival du cinéma du réel) le 23 mars 2017
Sorti en France le 7 février 2018
Film bien pensant qui déçoit passablement, car on n’y apprend rien : dans une salle du Centre Pompidou, à Paris, des étrangers vivant depuis peu en France doivent donner leurs impressions sur leur vie chez nous, avec obligation de ne parler qu’en français, qu’ils ne connaissent parfois que très partiellement. Tous les sujets sont abordés, mais on n’est jamais surpris. Tout est filmé en plan rapproché, avec de rares échappées, parfois trop longues, sur le lieu où cela se passe. On ne voit jamais l’animateur Raphaël Casadesus, et le réalisateur, qui est autrichien, a lui-même participé à cet atelier de conversation avant de faire le film.
Une seule scène tranche sur le reste, celle où un Égyptien se plaint de ne pas trouver de viande halal à Paris – ce qui est un peu fort de café puisqu’on en trouve absolument partout, et où un copte lui répond vigoureusement, ce qui contredit le principe posé au départ, celui de ne pas faire de polémique.
Nous n’étions que deux spectateurs dans la salle, qui peut accueillir quarante-six personnes.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.