Œuvres citées (entre parenthèses, autres que des films) : Une affaire privée – Fenêtre sur cour – La mariée était en noir – Bridget – La couleur pourpre – Amistad – La liste de Schindler – Indiana Jones – Les dents de la mer – Une journée particulière – Playtime – L’attaque des clones – Star Wars : Episode II - Attack of the clones – Un coupable idéal – Le fabuleux destin d’Amélie Poulain – Irréversible – Le voyou
Personnes citées : Guillaume Nicloux – Brian De Palma – John Malkovich – Alfred Hitchcock – Cornell Woolrich – William Irish – François Truffaut – Bernard Herrmann – Grace Kelly – James Stewart – Amos Kollek – John Wayne – Clark Gable – Steven Spielberg – Woody Allen – Sophia Loren – Ettore Scola – Marcello Mastroianni – Adolf Hitler – Benito Mussolini – Silvio Berlusconi – Xavière Tiberi – Jacques Tati – George Lucas – Hayden Christensen – Gaspar Noé – Claude Lelouch – Nicole Croisille – Monica Belluci – Vincent Cassel
Réalisé par Guillaume Nicloux
Sorti en France (Festival de Cognac) le 13 avril 2002
Sorti en France le 30 avril 2002
Une affaire privée a failli être un bon film. Si seulement il avait été plus court et plus clair ! Franchement, je n’ai rien compris à l’histoire. C’est assez prenant au début, puis j’ai fini par perdre le fil. Dommage.
Vous savez que la France attire beaucoup les étrangers ? Brian De Palma a fait son dernier film à Paris, et John Malkovich met en scène une pièce au théâtre Marigny. Il est vrai que lui est très francophile.
Fenêtre sur cour (et pas « sur court », le tennis tenant peu de place dans cette histoire) est l’un des meilleurs films de sir Alfred. Il est adapté d’une nouvelle de Cornell Woolrich, alias William Irish, par ailleurs auteur de La mariée était en noir, dont Truffaut a fait un excellent film musiqué par Bernard Herrmann. Ce qui est intéressant, c’est que l’auteur de la nouvelle n’avait pas du tout prévu qu’Hitchcock ferait de son texte une série de variations sur le mariage.
Grace Kelly a fait trois films avec Hitchcock, et James Stewart, quatre. Tâchez de le voir à la télé, où il passe fréquemment.
Réalisé par Amos Kollek
Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 7 février 2002
Sorti en France le 30 avril 2002
Vu Bridget ce matin. C’est n’importe quoi. Il paraît que c’est le troisième épisode d’une trilogie, mais je n’ai pas vu les deux premiers. Vais-je y survivre ?
Un détail pas très connu sur James Stewart : c’est l’acteur qui avait le grade le plus élevé dans l’Armée des États-Unis. En effet, il était général. John Wayne et Clark Gable n’étaient que colonels. Il y a eu une époque où, en Espagne, on n’admettait pas les comédiens dans les grands hôtels. Mais on y admettait James Stewart, à cause de cela.
Spielberg a raté son coup pour A.I., parce qu’il veut toujours en faire trop, et qu’il souffre d’un excès de sentimentalité. En fait, chaque fois qu’il a voulu tourner un film sérieux (certains disent « adulte »), il s’est planté. Ça a été le cas pour La couleur pourpre, son premier film sérieux, puis pour Amistad, La liste de Schindler, et maintenant celui-ci. Je ne veux pas dire que c’est un mauvais réalisateur, car il est très bon dans les films d’action comme les Indiana Jones et Les dents de la mer. Mais il devrait s’abstenir de penser, et laisser ça aux Français !
La liste de Schindler aurait été plus réussie sans la scène de douches, qui a scandalisé tous les gens sérieux et concernés par ces questions. Le film est bon, assez émouvant, mais gâché par cette scène.
On attend avec impatience le dernier film de Woody Allen : un aveugle doit réaliser un film tout en dissimulant qu’il est aveugle !
Très bon film ce soir sur Arte : Une journée particulière. Regardez bien le premier plan, avec la caméra qui monte le long de la façade de l’immeuble, entre dans un appartement par la fenêtre et suit pas à pas Sophia Loren en train de réveiller sa nombreuse famille. Ce film de Scola raconte l’histoire de deux exclus, une mère de famille et un homo (Mastroianni), seuls dans leur immeuble de Rome le jour où Hitler est venu rendre visite à Mussolini. Et dites-vous bien que c’est Berlusconi qui a tué le cinéma italien. On ne verra plus ce genre de film.
À un moment, j’ai eu un choc : on voit longuement Sophia Loren dans l’embrasure de la porte, et le nom « Tiberi » sur la plaque, juste à côté. Je me suis dit que Xavière avait fait un séjour dans un institut de beauté.
On ressort Playtime, de Jacques Tati, dans sa version d’origine, et l’on entend beaucoup dire que la production a censuré le metteur en scène pour des raisons commerciales.
Il se trouve que j’ai vu cette version d’origine, qui durait 2 heures 45... et c’était horriblement emmerdant ! Si on a allégé le film, c’était pour le rendre un peu plus dynamique. Tati avait des tas de qualités, mais le sens du rythme propre à la comédie lui faisait défaut. C’est flagrant, et on va le vérifier avec cette ressortie de Playtime. Ce soir, sur Arte, vous pourrez le vérifier aussi avec Trafic.
Réalisé par George Lucas
Titre original : Star Wars : Episode II - Attack of the Clones
Sorti aux États-Unis et dans 40 autres pays le 16 mai 2002
Sorti en France le 17 mai 2002
Certes, je hais les acteurs. Hitchcock a dit que les acteurs étaient du bétail, et ce n’est pas gentil pour le bétail, vu que les membres de cette engeance (qui s’intitulent « comédiens » parce que ça fait tellement bien) ne sont pas comestibles. Mais je ne prétends pas que Hayden Christensen est un acteur, et je m’en fous totalement. Ce garçon est beau, un point c’est tout. Pour ce genre de films, c’est bien suffisant.
Si vous n’avez pas regardé, jeudi dernier sur France 2, le documentaire français Un coupable idéal qui a eu un Oscar à Hollywood (et rien à Amélie Poulain, ha ha !), il repasse dimanche sur France 5. Ne le ratez pas, vous verrez en marche la Justice états-unienne.
Réalisé par Gaspar Noé
Sorti en France le 22 mai 2002
Irréversible est un gentil petit film, délicieux et tout à fait charmant, que vous allez adorer.
J’ai ricané dans ma barbe en lisant le carton de fin, « Le temps détruit tout » : mais c’est du Lelouch ! Il manque une chanson de Nicole Croisille. Si le réalisateur avait eu deux sous d’esprit, il aurait remplacé le mot FIN par le mot DÉBUT, puisqu’il a commencé son film par le générique de fin défilant à l’envers.
Somme toute, le film oscille entre le répugnant et l’emmerdant. La scène d’ouverture entre les deux types qui causent dans la chambre ne sert à rien, et la caméra, qui n’a rien à montrer, bouge tellement qu’on ne sait plus où est le haut et où est le bas. Pareil ensuite avec la scène de foule devant la boîte homo : on dirait que Noé veut montrer à tous qu’il sait se servir d’une Louma.
Au passage, encore un ricanement : une boîte gaie qui s’appelle « Le rectum », je demande à voir ! Ouarf ! À Paris, les boîtes gaies s’appellent « Le Dépôt », « Le Keller » ou « Le Gobelet d’Argent ». Pourquoi pas « Le Trou du Cul », tant qu’on y est ?
Je plains Monica Belluci d’avoir dû tourner cette scène de viol, sans doute pénible au-delà du raisonnable, mais en même temps, elle aurait pu s’en dispenser, elle gagne assez d’argent. Quant à Vincent Cassel, je confirme ce que j’ai déjà dit de lui : que cet acteur intelligent et cultivé sabote sa carrière en ne tournant que des conneries. Ce n’est pas parce qu’on est venu au monde avec une tête de voyou qu’il ne faut jouer que ce genre de rôle.
Pour ce qui est de raconter le film à l’envers, c’est une fausse bonne idée, car on commence sur un temps fort et on finit sur des platitudes, et le public s’emmerde ferme durant l’interminable scène de couple à poil. Des histoires racontées dans le désordre, même Lelouch a faut mieux avec Le voyou. Or ce film ne visait qu’à distraire ; ici, on veut philosopher, et c’est d’une prétention apothéosique. Vous savez quoi ? Quand on sort de là, on a envie, pour se décrasser l’esprit, de visionner un bon vieux film porno, c’est infiniment plus propre, car sans hypocrisie.
Finalement, je ne me suis intéressé qu’à la technique : comment faire un plan séquence aussi long dans un lieu public (dix minutes, pas plus, car les bobines de pellicule ne contiennent que six cents mètres, il me semble), comment montrer le bousillage progressif du crâne d’une victime sans aucune coupure dans le montage, comment faire apparaître le sang sur le visage de Monica Belluci sans interrompre la prise de vue, etc.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.