Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : Madame Marguerite – Les hommes préfèrent les blondes – Paul – Shawn of the dead – Rencontres du troisième type – E.T. – Rencontres du troisième type – Alien – Les trente-neuf marches – Mourir d’aimer – Docteur Françoise Galland – Avant l’aube – Sans identité – Unknown – Hors de moi – La permission de minuit – Never let me go – The remains of the day – Boy A – Fighter – The wrestler – Les six samouraïs – Three kings – Les rois du désert – Jimmy Rivière – Poupoupidou – Deux de la Vague – La nuit américaine – La ligne droite – World Invasion: Battle Los Angeles – La guerre des mondes (2005) – Alien – Transformers – Le dahlia noir – 2012 – Route Irish – Looking for Eric – Ma part du gâteau – Les poupées russes – Paris – Ha ha ha – Hahaha – La vierge mise à nue par ses prétendants – Revenge – Hævnen – Brødre – Les quatre cents coups – Les yeux de sa mère – Le héros de la famille – Cirkus Columbia – No man’s land – L’enfer (2005) – L’agence – The adjustment bureau – Winter’s bone
Personnes citées : Annie Girardot – Bob Decout – Jane Russell – Marilyn Monroe – Greg Mottola – Woody Allen – Simon Pegg – Nick Frost – Steven Spielberg – François Truffaut – Éric Woerth – Sigourney Weaver – Alfred Hitchcock – Raphaël Jacoulot – Vincent Rottiers – Sylvie Testud – Sorj Chalandon – Jaume Collet-Serra – Didier van Cauwelaert – La maison de cire – Esther – The Blues brothers – Delphine Gleize – Jean Rochefort – Emmanuelle Devos – Mark Romanek – Kazuo Ishiguro – James Ivory – Andrew Garfield – Charlotte Rampling – David O. Russell – Darren Aronofsky – Sugar Ray Leonard – Sharon Waxman – Mark Wahlberg – Christian Bale – Teddy Lussi-Modeste – Guillaume Gouix – Béatrice Dalle – François Truffaut – Jean-Luc Godard – Jean-Pierre Léaud – Isild Le Besco – Régis Wargnier – Cyril Descours – Rachida Brakni – Jonathan Liebesman – Anthony Mann – Samuel Fuller – Andrew Marton – Aaron Eckhart – Roland Emmerich – Ken Loach – Paul Laverty –Sang-soo Hong – Thierry Klifa – Géraldine Pailhas – Nicolas Duvauchelle – Jean-Baptiste Lafarge – Claude Brasseur – Danis Tanovic – Miki Manojlovic – George Nolfi – Philip K. Dick – Emily Blunt – Matt Damon
Elle est morte hier. Elle aurait eu quatre-vingts ans le 25 octobre prochain. Naturellement, c’est très triste, car tout le monde l’aimait bien. À cette occasion, les chaînes de télé ont repassé inlassablement son intervention à la cérémonie des Césars de 1996, où, en larmes, elle regrettait que le cinéma l’ait abandonnée. Pourtant, à qui la faute ? Nul n’a saboté sa carrière avec autant de constance qu’Annie Girardot. D’abord, en étant trop présente sur les écrans ; ensuite, en se liant avec Bob Decout.
Annie Girardot tournait trop : six films en 1964 et en 1969, cinq en 1970, quatre en 1972 et 1976, cinq en 1977 et 1978... Le public (qui acclamait les moins bons, Mourir d’aimer et Docteur Françoise Galland) n’en pouvait plus, on ne voyait qu’elle. Il a fini par se lasser, et sa carrière décline à partir de 1982, où elle ne tourne aucun film. Lorsqu’elle reparaît sur les écrans, c’est surtout à la télévision, mais ses grands rôles sont derrière elle, et désormais, elle n’a guère que des seconds rôles.
Et puis, il y a eu Bob Decout. Étrangement, il la persuada de se lancer dans la production d’une comédie musicale, où elle se ruina. Pourtant, elle aurait dû savoir que, mauvaise chanteuse, elle n’avait aucune disposition pour ce genre très particulier, que les Français ne savent pas traiter. Sans un sou après cela, elle dut vendre son appartement de la place des Vosges pour aller, je crois, vivre à deux pas de là, rue du Foin.
Au théâtre, elle eut du succès, mais au début de sa carrière surtout. Bien plus tard, elle joua Madame Marguerite, un rôle d’institutrice provocatrice (au public du théâtre qui lui tenait lieu de classe, elle enseignait des grossièretés), et, lorsqu’elle fut en perte de vitesse, elle reprit une adaptation de cette pièce, mais si ratée qu’elle eut beau la promener en province et à l’étranger, le succès ne revint pas.
La maladie l’avait frappée depuis plusieurs années, et elle vivait dans une institution médicalisée, comme on dit, avant d’aller mourir à l’hôpital Lariboisière, à Paris où elle était née.
Le même jour est morte Jane Russell, belle actrice, connue par sa taille imposante, et qui fut la partenaire de Marilyn Monroe dans Les hommes préfèrent les blondes. Elle aurait eu quatre-vingt-dix ans le 21 juin prochain.
Réalisé par Greg Mottola
Sorti au Royaume-Uni le 14 février 2011
Sorti en France le 2 mars 2011
Le réalisateur a été à deux reprises assistant pour Woody Allen. Il a surtout travaillé à la télévision, et Paul est son quatrième long-métrage. Sans doute aussi le seul bon. Le scénario a été rédigé par ses deux vedettes masculines, Simon Pegg et Nick Frost, qui nous avaient bien divertis avec Shawn of the dead.
Enfin une comédie qui fait rire, avec de vrais gags et un point de vue, ici, la satire (vigoureuse) des mœurs et lubies états-uniennes, à commencer par ces croyances ridicules à tout ce qui défie le bon sens, aussi bien la Bible que la vogue des extraterrestres (qui sont parmi nous, chacun le sait mais le gouvernement nous cache tout).
Paul est donc un extraterrestre, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à ceux qu’on voyait à la fin de Rencontres du troisième type, et pour cause, puisque c’est lui qui a soufflé son scénario à Spielberg ! Il lui a seulement conseillé d’être sobre dans son style, et tonton Steven lui a répondu « Compte sur moi » (c’est bien lui qu’on entend au téléphone). On sait combien Spielberg cultive la sobriété dans ses films.
Non content de cela, mais Paul, qui parle parfaitement l’anglais mais aussi l’argot du pays puisqu’il est sur terre depuis soixante ans, collabore avec le gouvernement des États-Unis depuis que son vaisseau spatial s’est écrasé, bien sûr, dans la fameuse zone de la route 51, pas loin de Roswell, et à deux pas de la célèbre montagne où François Truffaut attendait l’énorme soucoupe volante en fignolant les cinq notes de musique qui devaient servir d’avertisseur. Ça va, vous suivez ? Hélas, après avoir bien pressé le citron extraterrestre, les salopards du gouvernement ont voulu le jeter come un vulgaire Éric Woerth, et Paul a fui. Il finit par tomber sur deux touristes anglais passionnés de littérature extraterrestre (l’un d’eux a écrit le scénario d’une bande dessinée, dont l’autre a fait les dessins), et qui sont venus en pèlerinage aux États-Unis, seul pays où l’on prend ce thème au sérieux. Ce qui nous vaut ce dialogue entre les deux zozos et un policier local : « Vous venez d’où ? – D’Angleterre. – Il paraît qu’il n’y a pas beaucoup d’armes en Angleterre. – Oui, c’est vrai, pas beaucoup. – Alors, comment font les flics pour buter les gens ? ».
Tout y passe, la religion, la toute-puissance de la police, le commerce (tout se vend à 299,99 dollars, « sans les taxes »), la National Rifle Association, la xénophobie, et j’en oublie. Les références aux films célèbres abondent, et le jeu consiste à ne pas les rater : E.T., Rencontres du troisième type, Alien (Sigourney Weaver apparaît à la fin), et même, ce que le public ne voit peut-être pas, Les trente-neuf marches, d’Alfred Hitchcock !
Je me suis régalé.
Réalisé par Raphaël Jacoulot
Sorti en France le 2 mars 2011
L’histoire lamentable d’une réinsertion ratée, par manque de chance. Frédéric est un jeune homme ayant fait trois mois de prison pour avoir frappé un type qui l’insultait. Placé ensuite en stage dans un hôtel des Pyrénées, il est involontairement témoin d’un accident mortel : le fils de son patron, au volant de sa voiture, a renversé un client de l’hôtel, a traîné le cadavre loin de la route et s’est enfui sans rien dire à qui que ce soit, sauf à son père. Ce dernier, pourtant, a compris que Frédéric a tout vu, et, dès lors, pour l’inciter à se taire, l’engage à demeure, le favorise, l’admet dans l’intimité de sa famille, jusqu’à ce que l’enquête d’une policière trop curieuse menace directement l’hôtel et tous ceux qui y travaillent. Accusé à tort par son fourbe de patron, Frédéric, pour s’enfuir, vide la caisse, poignarde un collègue qui tentait de l’arrêter, se sauve dans la montagne, mais il est capturé puis emmené en prison. Mais la dernière scène laisse prévoir que l’enquêtrice a repéré un indice, des taches de vin sur le lieu de l’accident, qui permettront de remonter jusqu’à l’homme qui conduisait réellement la voiture. Fin de l’histoire.
Suffisamment solide, le scénario est soutenu par une réalisation qui installe une atmosphère de mystère, et par une interprétation impeccable. Vincent Rottiers, une fois de plus, démontre qu’il possède une présence étonnante, qui ne le cède en rien à celle de Jean-Pierre Bacri, lequel, pour une fois, délaisse ses éternels rôles d’homme bougon et qui ne termine pas ses phrases. Seule, Sylvie Testud en improbable enquêtrice apporte au film une note saugrenue.
Je l’aurais parié : « Le Canard enchaîné » sorti aujourd’hui descend en flammes ce film sorti le même jour, Paul. Rien d’étonnant, il faut toujours prendre à contrepied les avis de ce journal en ce qui concerne les films.
Orné de la mention « Les films qu’on peut ne pas voir », Paul est pris pour le contraire de ce qu’il est, une comédie satirique sachant choisir les bonnes cibles (les croyances absurdes des États-Uniens), et qui fait mouche. Le rédacteur du « Canard », un nommé Sorj Chalandon, écrivain de second ordre, le dernier recruté dans ce journal, aimerait montrer qu’il est un homme cultivé, c’est pourquoi il utilise le plus souvent ce style abscons propre aux intellos germanopratins, mais il n’a vu aucune des références cinématographiques dont le film est parsemé. Notez que le reste de la presse n’a pas vu non plus la référence à Hitchcock : la balle qui se loge dans la Bible et empêche sa cible d’être touchée. Ils sont infaillibles, tous ces oracles, un vrai bonheur...
Réalisé par Jaume Collet-Serra
Titre original : Unknown
Sorti aux États-Unis le 16 février 2011
Sorti en France le 2 mars 2011
Le résumé du film dit ceci : « Alors qu’il est à Berlin pour donner une conférence, un homme tombe dans le coma, victime d’un accident de voiture. Plus tard, une fois réveillé, il apprend qu’un autre homme a pris son identité et cherche à le tuer. Avec l’aide d’une jeune femme, il va tout mettre en œuvre pour prouver qui il est ». Ben non, justement, ce résumé est mensonger, comme souvent. Le docteur Martin Harris n’est pas ce qu’il croit, un biotechnicien états-unien, c’est en réalité un tueur canadien atteint d’amnésie, sa prétendue femme est sa complice (pas amnésique, elle), et tous deux participent à un complot fomenté par des industriels de l’agro-alimentaire, ayant pour but – via un attentat visant en apparence un prince saoudien qui subventionne la recherche – d’éliminer un savant berlinois qui a inventé un OGM, une variété de maïs capable de résister à tout et donc susceptible de résoudre le problème de la faim dans les pays pauvres (car il faut être pauvre pour manger du maïs, qui est une infâme saloperie au goût de carton).
L’histoire est due à Didier van Cauwelaert (Hors de moi, roman publié en 2003), et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle évoquerait assez le périple d’un voyageur qui, pour se rendre de Paris à Marseille, passerait par Lille, Strasbourg, Brest et Biarritz ! Le MacGuffin (le prétexte du film d’action, selon Hitchcock) n’est révélé qu’à la fin, et il est plutôt ingénieux. On regrette seulement que, pour corser le tout, le réalisateur, un Espagnol qui avait déjà fait l’excellent La maison de cire et le très raté Esther, ait cru devoir inclure dans sa réalisation deux poursuites de voitures dans les rues de Berlin ; ce type de gadget cinématographique a un triple inconvénient : il est banal (on a déjà vu cela trois mille fois), il est ennuyeux (on ne fera jamais mieux que The Blues brothers), et il retarde le récit et l’avancée vers le dénouement. Pour le reste, c’est réalisé très classiquement, avec quelques clichés, et l’on a trois bons acteurs masculins.
Réalisé par Delphine Gleize
Sorti en France le 2 mars 2011
La réalisatrice en est à son quatrième long-métrage, dont un documentaire sur le cheval, avec Jean Rochefort, et j’avoue n’avoir rien vu d’elle. Ce film-ci raconte l’histoire d’un garçon de treize ans atteint d’une maladie rare : les rayons ultra-violets mettent sa vie en danger, aussi ne peut-il sortir de jour que protégé par une combinaison qui l’en garantit, et sa vie est bien compromise. Des relations étroites se sont développées entre lui et son médecin, mais le docteur doit partir exercer à l’étranger, et le garçon, du coup, lui en veut. Mais, parallèlement, l’une de ses grandes peurs est de devoir mourir sans avoir connu l’amour, et là, je vous rassure, une fille ravissante apparaît dans le récit, qui va résoudre ce problème. À la fin, le garçon est opéré, mais on ne nous dit ni en quoi consiste cette opération, ni si elle a réussi...
À force de vouloir éviter le mélodrame, ce qui est méritoire, le film est froid et laisse le spectateur indifférent. Des trois acteurs principaux, on retient surtout Emmanuelle Devos, actrice atypique, comme on dit, et qui inspire généralement la sympathie. Pour le reste, l’histoire s’étire en longueur, et serait meilleure avec une demi-heure de moins.
Réalisé par Mark Romanek
Sorti aux États-Unis (Festival de Telluride) le 3 septembre 2010
Sorti en France le 2 mars 2011
Le titre, tout d’abord : c’est celui d’une chanson mentionnée dans le film, et présente sur une cassette attribuée à une chanteuse, Judy Bridgewater, qui a la particularité... de ne pas exister ! Pas plus, heureusement, que le système de santé qui est à la base du scénario, issu du roman d’un auteur anglo-japonais, Kazuo Ishiguro, lequel avait écrit The remains of the day, dont James Ivory a fait aussi un film. Le réalisateur, lui, est l’auteur de plusieurs films sur la musique, dont je n’ai vu aucun.
L’histoire commence dans une école privée luxueuse, mais on s’aperçoit très vite que les enfants, d’une part, n’ont pas le droit d’en sortir, ensuite, qu’ils ne semblent pas avoir de parents. Peu à peu, l’explication nous est révélée : ce sont des clones, qui ont été fabriqués pour servir de réserve à organes lors d’une transplantation ! Cette histoire fantastique n’est pourtant pas située dans l’avenir, puisque elle se déroule entre 1932 et 1944, et elle a reçu quelques échos dans l’actualité, avec ce récent fait-divers à propos des « bébés-médicaments ». Ici, nous suivons un trio d’enfants, un garçon, Tommy (l’excellent Andrew Garfield qui jouait dans Boy A), et deux filles, Kathy et Judy. À dix-huit ans, ils sortent de l’école et deviennent disponibles pour donner leurs organes à qui en aura besoin, sans qu’il leur vienne à l’idée de s’insurger, car ils ont été élevés ainsi. Le garçon aime l’une des deux filles, mais... couche avec l’autre, pendant que la première devient « Accompagnante », c’est-à-dire guide de l’un des Donneurs, ce qui lui fournit un sursis avant de devenir Donneuse à son tour. Les deux autres restent ce qu’ils sont, mais, après deux ou trois dons, il leur reste peu à vivre, et, en effet, ils mourront tous les deux. Seule Kathy survit, mais pour combien de temps ?
Le scénario de cette histoire cruelle est bien construit et révèle peu à peu les éléments du mystère, de sorte que l’intérêt ne se disperse jamais. Mais il faut accepter le postulat de ces personnages qui acceptent leur sort sans regimber, alors qu’il leur serait si facile de refuser le sacrifice et de disparaître dans la clandestinité ! Certes, il s’agit d’une fable, mais elle est traitée comme une histoire réaliste, et l’on peut ne pas marcher...
La mise en scène est toute britannique, sans esbrouffe, et les acteurs sont excellents. Le seul trait d’humour (noir) est dans cette réplique de Charlotte Rampling : « Hailsham – l’école, qui a disparu – était le dernier endroit où subsistait la déontologie ».
Réalisé par David O. Russell
Sorti aux États-Unis le 10 décembre 2010
Sorti en France le 9 mars 2011
Je n’aime pas Darren Aronoksky, seulement producteur ici, et qui nous sert par personne interposée une resucée de son The wrestler, film sur le catch. Comme tous les films sur le sport, le canevas est immuable, et on sait dès la première minute comment le film va se terminer, d’autant plus que, au générique, on nous avertit – une fois de plus – que tout cela nous est conté « d’après une histoire vraie », la belle excuse qui ressort au moins deux fois par semaine.
Bref, Dicky, quinze ans plus tôt, a mis K.O. sur le ring le champion Sugar Ray Leonard. Du moins il le prétend, mais tout le monde pense que Sugar, en fait, avait glissé et s’était estourbi tout seul. Depuis, Dicky est tombé dans la drogue, comme, au cinéma, la totalité des sportifs déchus. Mais il compte sur son jeune demi-frère, Micky, pour reprendre le flambeau. Micky est sérieux et accepte son frère comme entraîneur, mais ce dernier est un vrai charlot, disparaît des semaines entières, n’arrive jamais à l’heure aux séances d’entraînement, etc. Un vrai boulet.
Puis une rixe avec la police envoie Dicky en prison, alors que Micky commence à boxer. Un conseil judicieux que lui donne son frère lors d’une visite à la prison lui permet de mettre K.O. son premier adversaire valable, et Dicky, enfin libéré, le reprend en mains et le conduit au championnat du monde, qu’évidemment il gagne, sans quoi il n’y aurait jamais eu de film.
Fighter est réalisé par un cinéaste qui possède une cote surprenante, alors que son seul titre de gloire, tout relatif, est d’avoir été abondamment cité comme un génie dans un livre de Sharon Waxman, Les six samouraïs, surtout pour son film Three kings (en français, Les rois du désert, comédie satirique sur la guerre au Moyen-Orient). Le film, en réalité, ne vous convertira pas aux beautés de la boxe, et vaut surtout pour ses deux acteurs, Mark Wahlberg, crédible en boxeur mais comédien très moyen, et Christian Bale, qui en fait des kilotonnes dans le rôle d’un allumé, sans jamais boxer lui-même.
Rendez-vous au prochain film sur le sport, qui ne tardera pas. Je m’engage à ne pas employer des expressions comme lutte victorieuse contre l’adversité ou dépassement de soi-même. On a sa dignité, merde quoi.
Réalisé par Teddy Lussi-Modeste
Sorti en France (Festival « Un état du monde ») le 28 janvier 2011
Sorti en France le 16 mars 2011
Passons sur le Titre À La Con : donner à un film, en guise de titre, le nom de son personnage principal, ce n’est pas risquer une entorse au cervelet...
Encore un film sur le sport, mais un sport qui ne prend pas toute la place : Jimmy, jeune gitan passionné de boxe, « rencontre Jésus », comme on dit chez les allumés de l’irrationnel. Du coup, il tente de larguer à la fois sa passion et sa petite amie, qui pourtant est folle de lui. Mais cela ne va pas durer, car il revient à ses premières amours. En compensation, il est mis à l’écart de sa communauté.
Après trois courts-métrages, Teddy Lussi-Modeste, diplômé de la FEMIS (l’ancien Institut Des Hautes Études Cinématographiques), réussit un film sobre et classique. Voilà un garçon totalement inconnu qui a tout compris à la mise en scène. Un exemple : Jimmy et sa sœur, assis dos à dos, de nuit, mettent certaines choses au point ; en fait, la sœur est la seule qui parle, et elle confie ses ennuis sentimentaux : elle aime Mario, mais, par loyauté, ne peut pas rompre avec son futur mari Ézéchiel. En larmes, elle annonce aussi à son frère, totalement silencieux et impassible, qu’elle le méprise pour sa conduite (il a commencé à larguer Jésus), et qu’elle ne veut plus lui parler. Puis elle se lève, s’en va, la caméra recadre Jimmy pour le placer au centre de l’image, il se tourne alors vers le spectateur, et l’on voit enfin son profit droit jusque alors caché, une larme coulant sur sa joue. La mise en scène, c’est cela, montrer juste ce qu’il faut, au bon moment, et sans faire les pieds au mur. En outre, le scénario est un peu plus subtil que celui de Fighter, qui rase les pâquerettes.
L’interprète de Jimmy est Guillaume Gouix, qui jouait le jeune gendarme homosexuel dans Poupoupidou, et dont j’avais noté que c’était un très bon acteur. Cela se confirme ici, où il a la vedette. En revanche, c’est une curieuse idée que d’avoir fait jouer l’entraîneur de boxe par... Béatrice Dalle !
Réalisé par Emmanuel Laurent et Antoine de Baecque
Sorti aux Pays-Bas (Festival de Rotterdam) le 2 février 2010
Sorti en France le 12 janvier 2011
Vu en vidéo, car le film ne passe que dans deux salles parisiennes, et à des horaires impossibles : trois fois par semaine dans l’un, une seule fois par semaine dans l’autre. En fait, il n’a été vu que dans des festivals. Et s’il n’a aucun succès auprès du public, cela s’explique par le fait que les cinéphiles n’y apprennent rien qu’ils ne connaissent déjà. Il s’agit en effet du récit de l’amitié entre François Truffaut et Jean-Luc Godard, qui n’ont certes pas créé la Nouvelle Vague, mais en ont été les représentants les plus médiatisés.
On écoute donc le récit chronologique de l’amitié des deux compères, qui s’est achevée après mai 1968, Godard se politisant de plus en plus et tombant dans le cinéma purement militant, alors que Truffaut, qui s’avouait « le désengagement personnifié » (cette citation n’est pas dans le film), faisait depuis longtemps le cinéma classique... dénoncé par lui lorsqu’il était critique ! La rupture éclata après son film La nuit américaine, lorsque Godard envoya à Truffaut une lettre-réquisitoire, avec double destiné à Jean-Pierre Léaud (que Truffaut ne transmit pas et lui renvoya après l’avoir lue), et que Truffaut lui répondit « Jean-Luc, tu es une merde ». La lettre est incluse dans le volume de sa correspondance. Ils ne se sont plus revus.
Beaucoup d’extraits de films, aucune intervention de témoins, et présence tout à fait incongrue d’Isild Le Besco, qui ne fait rien d’autre que de feuilleter des magazines, ne profère pas un traître mot, et dont on se demande ce qu’elle fiche là, car elle n’a rien vu de tout ce que le film raconte et n’a pas connu Truffaut : il est mort en 1984, elle n’avait même pas deux ans !
Réalisé par Régis Wargnier
Sorti en France le 9 mars 2011
Encore un film sur le sport ! Et comme on n’attend rien de Régis Wargnier, qui est un mauvais réalisateur, on n’est pas déçu. Le scénario n’est pas crédible (par exemple, Leila sort de prison après six ans ; donc, avec la liberté conditionnelle, elle a « pris » au moins neuf ans... pour avoir accidentellement tué son amant d’un coup de poing !), et le dialogue est truffé d’expressions pseudo-humanistes comme il en traîne partout : « Vas-y, donne tout ce que tu as ! » ou « Va jusqu’au bout de toi-même ! », des banalités niaises pour commentateurs sportifs à la télé.
En réalité, seules les scènes d’entraînement avec un guide pour les athlètes handicapés, ici un aveugle, ont quelque intérêt documentaire.
On le regrette pour cet excellent acteur qu’est Cyril Descours, qui est seul à justifier qu’on voit le film. Rachida Brakni n’est pas mauvaise non plus, mais on ne croit pas du tout que son partenaire tombe amoureux d’elle, surtout ne l’ayant jamais vue. Le spectateur s’ennuie, tant les péripéties et les répliques sont prévisibles, et il est gêné par ces déclarations d’amour, à la fin, en plein Stade de France, avec déferlement général d’émotion chez les proches des deux protagonistes. Comment peut-on imaginer une scène aussi lourde et mal jouée ?
Réalisé par Jonathan Liebesman
Sorti aux États-Unis le 8 mars 2011
Sorti en France le 16 mars 2011
Nous sommes bien loin des deux films généreux de Spielberg sur les extraterrestres. Depuis que tonton Steven a tourné sa veste avec sa reprise belliqueuse en 2005 de La guerre des mondes, les extraterrestres sont redevenus les affreux envahisseurs imaginés par H.G. Wells. Ceux du présent film veulent nous voler... notre eau, qui leur sert de carburant (on devrait leur demander comment ils l’utilisent, ça nous rendrait service). Alors, ils débarquent sur Terre et ils cassent tout. Ces êtres qu’aucun microbe n’est capable de détruire, et dont l’anatomie est mi-organique (comme dans Alien) mi-mécanique (comme dans Transformers), se servent de drones, ces redoutables avions sans pilote, eux-mêmes commandés à distance par une énorme soucoupe volante... enterrée sous le sol des villes envahies. Mais, lorsque ce PC surgit du sous-sol, les vaillants Marines l’abattent à coups de bazooka, et l’affaire est réglée.
Tous les lieux communs du film de guerre sont là, mais le talent de réalisateur comme Anthony Mann, Samuel Fuller ou Andrew Marton est absent. Seul acteur connu, Aaron Eckhart, dont la carrière bat de l’aile depuis Le dahlia noir, qui a connu un injuste semi-bide, fait ce qu’il peut en sergent que les soldats détestent car ils le croient responsables de la mort de tous ses hommes au cours de sa mission précédente, mais rassurez-vous, à la fin, ça s’arrange.
Pour le reste, le film repose sur les trucages numériques et la caméra portée, avec, naturellement, omniprésence d’une musique médiocre et dont la seule fonction est précisément de ne jamais s’arrêter, comme dans la plupart des films d’action. L’avantage : faire apparaître comme quasiment géniaux les films de Roland Emmerich, par exemple 2012, et qui, eux du moins, sont faits avec soin, beaux à voir, spectaculaires, bourrés d’idées, parfois d’humour, imaginatifs, pas si primaires qu’on le dit, et bien interprétés par d’excellents acteurs.
Réalisé par Ken Loach
Sorti en France (Festival de Cannes) le 20 mai 2010
Sorti en Norvège le 3 septembre 2010
Sorti en France le 16 mars 2011
Ayant raté son précédent film, Looking for Eric, parce que la fable est un genre qui ne lui convient pas, Ken Loach revient à ce qu’il sait faire, le politique et le social. Hélas, il ne réussit pas mieux, et son film est passablement loupé. Une heure trois-quarts pour en arriver à une chute... qu’on voit venir de loin ! Et une chute double, puisque son personnage se suicide en se jetant à l’eau depuis un bateau.
Fergus et Frankie sont des amis d’enfance inséparables, et qui font tout ensemble, au point d’aimer la même fille – mais Rachel a préféré Frankie. Lorsque Fergus s’est fait engager comme mercenaire en Irak, sous couvert d’assurer la protection des étrangers, pour un salaire de 10 000 livres par mois non imposables (!), il incite Frankie à le rejoindre, et Frankie accepte, surtout pour rester avec lui. Mais Frankie est tué.
Revenu en Angleterre, Fergus fait une enquête pour savoir qui est le responsable du décès de son ami. Il en vient à penser que c’était un assassinat ourdi par un certain Nelson, qui détestait Frankie. Il enlève Nelson, le torture pour le faire parler, et Nelson raconte qu’il a payé un certain Mad Max pour faire sauter la voiture où se trouvait Frankie. Fergus tue Nelson. Plus tard, des témoins lui révèlent que Nelson n’a pas pu commanditer l’assassinat puisqu’il était en Afghanistan, et que l’homme de main, Mad Max, avait été égorgé une semaine avant. Fergus comprend que Frankie, en réalité, a été exécuté sur ordre du patron de l’agence de mercenaires qui l’employait. Il fait sauter sa voiture, puis se suicide comme dit plus haut.
Non seulement tout cela n’est pas vraiment subtil, mais le film souffre d’un double défaut : l’enquête est trop longue et difficile à suivre (on parle sans arrêt de personnages qu’on n’a jamais vus à l’écran, ou qu’on ne verra jamais, maladresse de scénario classique, et dont Truffaut avait parlé au début de son livre sur Hitchcock), et on a du mal à croire qu’un mercenaire soit sentimental au point de se suicider pour rejoindre dans la mort son ami défunt. Bref, le scénario, pourtant dû à l’excellent Paul Laverty, en fait trop et perd une grande part de sa crédibilité.
NB : le film nous rappelle que les Britanniques sont le peuple le plus grossier de la Terre. Pas une phrase de ce film qui ne comporte au moins deux ou trois fuck ou fucking. Au point qu’on se demande si Sa Gracieuse Majesté n’en case pas quelques-uns dans son discours annuel, et qui nous auraient échappé.
Réalisé par Cédric Klapisch
Sorti en France le 16 mars 2011
Cédric Klapisch avait un peu raté Les poupées russes, et complètement raté son Paris. On espérait le redressement de la barre, mais non, ce n’est pas encore ça ! Et son film souffre de deux défauts, qui lui sont entièrement imputables : le manque de crédibilité de son personnage masculin, et une fin totalement stupide et bâclée.
Gilles Lellouche est censé interpréter un trader qui travaille au sein de la City de Londres, chez Goldman Sachs, ce qui n’est pas rien. Dès lors, et lorsqu’on connaît les mœurs internes de ce genre d’établissement, comment peut-on croire qu’un trader, conduit à fréquenter presque quotidiennement des clients riches, arbore perpétuellement une barbe de quatre jours ? Dans la réalité, il se ferait vigoureusement rappeler à l’ordre dès la première semaine ! Négligence de metteur en scène, donc.
Le dénouement : Karin Viard, qui interprète la femme de ménage du trader et qui a appris qu’il avait, à cause de ses manipulations sur les actions, ruiné l’entreprise où elle travaillait auparavant à Dunkerque, enlève son fils à Londres, l’emmène dans ce port français, et appelle le père au téléphone pour le sommer de venir à Dunkerque récupérer son rejeton. Il obtempère, assiste à l’arrestation de sa femme de ménage, puis se fait un peu casser la figure par les anciens employés de la firme en question, comme par hasard tous réunis pour assister à un spectacle de danse ! Comme disent les djeunz, c’est « du grand n’importe quoi ». Négligence de scénariste. Après quoi, ne sachant comment terminer son histoire, Klapisch l’abandonne et envoie le générique de fin.
Karin Viard est très bien, comme presque toujours. Elle est la seule raison de voir le film.
Réalisé par Sang-soo Hong
Sorti en Corée du Sud le 6 mai 2010
Sorti en France (Festival de Cannes) le 21 mai 2010
Sorti en France le 16 mars 2011
Film sud-coréen d’un cinéaste quinquagénaire auteur de douze longs-métrages (et un court-métrage), dont le plus connu est La vierge mise à nue par ses prétendants. Ce film-ci est une comédie qui ne raconte aucune histoire précise, mais qui, farcie de quiproquos, est composée d’évocations, par deux amis, de leurs histoires sentimentales situées à l’époque pas si lointaine de leur jeunesse, dans un petit port de la Corée du Sud. Sont impliqués les deux garçons, ainsi qu’un troisième et trois filles, plus la mère d’un des garçons, le personnage le plus pittoresque.
À vrai dire, on suit tout cela d’un œil distrait, car les tranches de vie ne sont pas forcément ce que le cinéma offre de plus intéressant. On a l’impression que le réalisateur filme très classiquement... des bulles de savon. Ce n’est pas déplaisant, mais on oublie vite.
Réalisé par Suzanne Bier
Titre original : Hævnen
Sorti au Danemark le 26 août 2010
Sorti en France le 16 mars 2011
Pourquoi traduire le titre du danois vers l’anglais ? « Vengeance », on n’aurait pas compris ?
On avait apprécié, de la cinéaste danoise Suzanne Bier, son film Brødre, datant de 2004, et qui a fait l’objet d’un remake hollywoodien pas fameux. Ici, deux familles sont en scène, celle d’Anton, médecin qui œuvre en Afrique, dans un camp de réfugiés, et prend ses congés au Danemark, où vivent son fils Elias et sa femme, dont il est à deux doigts de divorcer ; et la famille d’un camarade d’Elias prénommé Christian, orphelin de mère, vivant chez sa grand-mère, en froid avec son père Claus, auquel il reproche d’avoir souhaité la mort de sa femme, atteinte d’un cancer.
Anton ayant été giflé par un garagiste irascible de la petite ville où tout ce monde vit, Elias et Christian veulent le venger en faisant sauter la voiture de l’offenseur. Ils y parviennent, mais Elias est blessé, quoique légèrement. À la fin, tout s’arrange, le blessé guérit, les époux en instance de divorce se réconcilient, et Christian, qui a failli se suicider pour avoir envoyé son ami à l’hôpital, est sauvé in extremis par le père du blessé.
La première moitié est très maîtrisée, et l’on se dit qu’on tient un film portant un regard bienveillant sur les enfants qui n’est pas sans rappeler Les quatre cents coups, voire une œuvre humaniste cherchant à communiquer une morale sur la violence et le comportement à tenir envers les violents. Mais les intentions louables sont loin de suffire, et il y faudrait un brin de doigté. Or, à mi-parcours, le film bascule dans la démonstration, la convention et le pathos, et semble ne jamais devoir se terminer. Certains films, qui tiennent apparemment lieu de fourre-tout, devraient être terminés avec une paire de ciseaux : la séquence africaine ne sert qu’à montrer que le médecin applique à la lettre le serment d’Hippocrate imposant de soigner tout le monde, y compris les criminels, et à confirmer que le personnage est un pacifiste ; et les vingt minutes qui suivent l’explosion de la voiture n’ont plus à offrir que des clichés. L’on a hâte que tout cela se termine.
Réalisé par Thierry Klifa
Sorti en France le 23 mars 2011
On ne peut pas dire que ce scénario soit d’une folle clarté, ni d’une folle simplicité. Néanmoins, tout brumeux qu’il est, il fascine, et tout autant les personnages, qui, du coup, en deviennent attachants. Surtout les deux garçons, Mathieu et Bruno, joués par Nicolas Duvauchelle et le débutant Jean-Baptiste Lafarge, qui, avec son petit air de faune, est d’une étrange beauté.
La réalisation, très classique, fait la part trop belle aux gros plans. Cela mis à part, on est « tenu en haleine », comme dirait un meilleur critique louant sa prose à un journal mieux écrit que le présent site, et l’on regrette presque que le film se termine, bien qu’il soit assez long. Le réalisateur, Thierry Klifa, avait fait Le héros de la famille, sur un cabaret de travesti où Claude Brasseur tenait un rôle essentiel.
Si le présent film est à voir, c’est surtout par curiosité, car il semble que le réalisateur, par l’importance qu’il donne aux acteurs, et par la complication excessive de son scénario, s’annonce comme le successeur de Claude Lelouch. Va-t-il continuer dans cette voie ?
Réalisé par Danis Tanovic
Sorti en Bosnie-Herzégovine (Festival de Sarajevo) le 23 juillet 2010
Sorti en France le 23 mars 2011
En 1991, Divko (interprété par l’excellent Miki Manojlovic, qui jouait le père de Largo Winch), revient dans son village bosniaque, après que le communisme s’est effondré dans l’ancien empire soviétique. Il a de l’argent plein les poches, et ramène d’Allemagne une jeune et jolie maîtresse, Azra, qu’il entend bien substituer à sa femme Lucija, laissée au pays et que jamais il n’a contactée en vingt ans. Mais il retrouve aussi un fils, Martin, qu’il n’a jamais vu.
Divko vire sa femme de chez lui mais accepte de garder Martin. Le garçon, un peu pataud, vierge mais qui n’entend pas le rester (au contraire de Fécamp, port de mer), parvient à séduire Azra, qui ne résiste guère à ce beau garçon, et tous deux projettent de s’enfuir en Allemagne, première étape avant les États-Unis, le pays de rêve que vous savez. Mais voilà que la guerre menace. Divko laisse partir Martin et Azra, mais renoue avec sa femme légitime.
Ce résumé peut laisser croire à un drame, or le récit est plutôt traité comme une comédie, en raison du caractère des personnages les plus jeunes, Martin et son copain Pivac – lequel tournera plutôt mal. On ne rit certes pas aux éclats, mais le film est assez rafraîchissant. Le réalisateur fut naguère l’auteur du très remarqué No man’s land, sur la guerre en Yougoslavie, avant de signer en France un pitoyable navet, L’enfer, en 2005, dans lequel un père, déjà joué par Miki Manojlovic, était accusé de pédophilie, un sujet alors à la mode.
Réalisé par George Nolfi
Titre original : The adjustment bureau
Sorti en Serbie (Festival de Belgrade) le 26 février 2011
Sorti en France le 23 mars 2011
Une histoire issue d’une nouvelle de Philip K. Dick, où se mêlent fantastique et romanesque : David Norris est candidat au poste de sénateur de New York, en attendant mieux, et il se plie aux exigences de son équipe de communicants, mais une photo gênante paraît dans un journal, et il perd l’élection. Il a aussi rencontré une fille, Elise, dont il est tombé amoureux, mais il ne parvient plus à la joindre (pas même en envoyant une lettre à Elise ?). Pourquoi ? Parce que les agents du Bureau d’Ajustement, sorte de Destin de cinéma, ont estimé que, bien que les amoureux soient faits l’un pour l’autre, chacun ne peut que nuire à l’autre, or ils ont décidé qu’Elise devrait être ultérieurement une grand danseuse, et David... président des États-Unis ! Et donc, ils cherchent à les séparer. Mais, vous vous en doutez, l’amour sera plus fort que tout... sinon il n’y aurait pas de film.
Toute la première partie est très séduisante, surtout la rencontre dans les toilettes des hommes du Waldorf Astoria. Eh oui, une histoire d’amour qui commence dans les toilettes, il fallait oser... La fin est un peu bête, quand l’un des « anges » (appelons-le ainsi) trahit sa hiérarchie et révèle quelques secrets à David pour l’aider à triompher : qu’il est protégé des agents du Bureau s’il est entouré d’eau ou sous la pluie, qu’il peut passer toutes les portes à condition de tourner la poignée vers la gauche, et surtout, qu’il... porte un chapeau !
Les deux acteurs, Emily Blunt et Matt Damon, sont très bien, la réalisation est correcte et sans tape-à-l’œil, le film est seulement un peu trop long, surtout à la fin.
Réalisé par Debra Granik
Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) en janvier 2010
Sorti en France le 2 mars 2011
Jessup Dolly, qu’on ne verra jamais, fabriquait de la drogue, et a été envoyé en prison. On le libère contre caution, et la justice a désormais une hypothèque sur la maison où vit sa famille, et où il n’est pas revenu après sa libération conditionnelle. Là, dans les bois, vivent sa femme, malade, sa fille Ree, 17 ans, et les deux petits, douze et huit ans, que Ree élève comme elle peut. Or, si Jessup ne se présente pas à l’audience prochaine, la famille, très fauchée, perdra tout. Ree part donc à la recherche de son père, mais tous les bouseux du coin, qui fabriquent tous de la drogue eux aussi, refusent de l’aider, même ceux de sa famille. Elle se fait rembarrer, menacer, même tabasser. À la fin, le cadavre du père est retrouvé dans une rivière (ou un étang, je ne sais plus), et la tante de Ree prélève à la tronçonneuse les deux mains du corps pour que Ree les apporte à la police : cela suffira à expliquer pourquoi Jessup n’a pas assisté à l’audience !
Ce film, lugubre et misérabiliste, n’avance pas et devient très vite ennuyeux et sinistre. Pour échapper à cette atmosphère, le spectateur n’a pas d’autres ressources que de dormir ou quitter la salle.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.