JPM - Films vus - Notules -  Juillet 2016

Notules - Juillet 2016

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : Retour chez ma mèreLa tortue rougeL’outsider – Margin call – La fin du jour – Voici le temps des assassins... – La belle équipe – Tales of Manhattan – Six destins – Flesh and fantasy – Obsessions – L’imposteur – Destiny – Panique – Sur quel pied danser – The big friendly giant – Le bon gros géant – Hook – Peter Pan – A.I. – Pinocchio – E.T. – Rencontres du troisième type – Indiana Jones et le temple maudit – Empire du soleil – Jurassic park – Cheval de guerre – IrréprochableTout de suite maintenantDébarquement immédiat – Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? – Lea – Nos meilleures annéesBastille DayLe bon gros géantThe BFG – Lincoln – Nicholas NicklebyMan on high heelsHai-hilIndependence day : Resurgence – 2012 – The waveD’une famille à l’autreMãe só há uma – Une seconde mère – Carmina !Carmina y amén. – Charlotte for ever

Personnes citées : Éric Lavaine – Michael Dudok de Wit – Christophe Barratier – Jérôme Kerviel – Arthur Dupont – François-Xavier Demaison – Stéphane Bak – Michel Denisot – Julien Duvivier – Charles Boyer – Rita Hayworth – Ginger Rogers – Henry Fonda – Charles Laughton – Edward G. Robinson – Victor Francen – George Sanders – Ethel Waters – Paul Robeson – Barbara Stanwyck – Jean Gabin – Michel Simon – Viviane Romance – Paul Calori – Kostia Testut – Steven Spielberg – Roald Dahl – Sébastien Marnier – Alfred Hitchcock – Pascal Bonitzer – René Féret – Isabelle Huppert – Jean-Pierre Bacri – Philippe de Chauveron – Marco Tullio Giordana – Lea Garofalo – James Watkins Steven Spielberg – Roland Emmerich – Elisabeth II – Jin Jang – Roland Emmerich – Roar Uthaug – Anna Muylaert – Paco León – Serge Gainsbourg – Pedro Almódovar

Retour chez ma mère

Vendredi 1er juillet 2016

Réalisé par Éric Lavaine

Sorti en Grèce (Festival du film francophone) le 13 avril 2016

Sorti en France le 1er juin 2016

Film classique, entièrement basé sur des disputes familiales au cours d’un dîner, où la mère, veuve depuis un an, se proposait de révéler à ses trois enfants adultes qu’elle aimait un autre homme et avait donc trompé leur père. Tous repose alors sur les dialogues, incisifs, mais peu originaux, nourris par des conflits et des règlements de compte.

De la méchanceté qui fait rire, pourquoi pas ? Ici, les trois actrices sont très bonnes, à ce jeu. Les hommes, eux, font un peu de la figuration et ne servent que de faire-valoir.

Cela dit, le film, assez franchouillard, ne marquera pas les mémoires, parce qu’on a trop vu ce type d’histoire.

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La tortue rouge

Lundi 4 juillet 2016

Réalisé par Michael Dudok de Wit

Sorti en France (Festival de Cannes) le 18 mai 2016

Sorti en France le 29 juin 2016

Au moins deux raisons de voir ce joli film : il est court (quatre-vingts minutes), et il n’a aucun dialogue. Cela nous repose.

Il s’agit d’un dessin animé, dû à un Belge qui fait là son premier long-métrage, associé à un studio japonais d’animation, et qui raconte la vie d’un naufragé, arrivé sur une île déserte et qui va y passer le reste de sa vie. Toutes ses tentatives de fabriquer un radeau en bambous vont échouer, car une énorme tortue rouge s’ingénie à briser son travail. Il la traîne sur la plage, l’assomme, croit l’avoir tuée, mais la carapace de l’animal révèle qu’elle contenait... une femme.

La suite est classique, si l’on peut dire : l’homme et la femme se mettent en couple, ils ont un enfant, qui va grandir, devenir un jeune homme, puis quitter l’île à la nage, accompagné par trois tortues, tentative qui laisse sceptique. Et le père meurt.

C’est beau, bien fait, très éloigné de la carte postale traditionnelle car l’île n’est guère accueillante, assez lent – ce dont beaucoup de spectateurs se plaignent, car ils s’ennuient, disent-ils –, et cela tranche sur la production habituelle, riche en blockbusters d’une débilité consternante.

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L’outsider

Mercredi 6 juillet 2016

Réalisé par Christophe Barratier

Sorti en France (Festival de Cannes) le 18 mai 2016

Sorti en France le 29 juin 2016

Comme tout le monde connaît l’histoire de Jérôme Kerviel, cet opérateur de marchés (il faut dire trader si on veut paraître branché) que la Société Générale a laissé opérer librement jusqu’à ce qu’elle fasse mine de s’apercevoir qu’elle y perdait de l’argent, et comme l’ensemble de la presse a trouvé ce film admirable, je vais me permettre un ou deux bémols. Tout en reconnaissant que les deux acteurs masculins, Arthur Dupont, que je suis depuis des années, et François-Xavier Demaison, qui joue fort bien un salaud inconscient, sont très bons.

Les bémols ne visent pas la mise en scène, qui est efficace et correcte, mais le scénario, essentiellement sur deux points.

Premier point récurrent : un groupe de rigolos feignent de menacer le personnage central en lui criant qu’ils « savent tout », avant d’éclater de rire devant sa déconvenue : c’était une blague. Oui, mais il ne faut pas user de ce truc de scénariste cinq ou six fois de suite, cela sent très vite le procédé.

Second point : comme TOUS les films et les livres sur ces manipulations boursières, y compris les plus cotés comme Margin call, on n’est pas plus avancé à la fin qu’au début, et nous n’apprenons RIEN sur les traders et leurs méthodes pour amasser des sommes énormes rien qu’en tapant sur le clavier de leur ordinateur et en hurlant au téléphone des phrases incompréhensibles. Il est vrai que les films sur l’informatique n’expliquent jamais quoi que ce soit.

Bref, la clarté qui devrait être le premier souci des faiseurs de films n’y trouve jamais son compte, et le spectateur est grosjean comme devant.

Ah, et puis, l’histoire d’amour très conventionnelle avec la fille est de trop : que vient-elle faire là ?

Notons que le véritable épilogue est absent : depuis la sortie du film, la banque a été condamnée. C’était bien le moins que de sanctionner le principal coupable de ces magouilles.

Petit détail annexe : dans un petit rôle d’apprenti trader qui a « fait l’HEC de Bamako », on repère Stéphane Bak, vu naguère au Grand Journal, où Denisot le présentait comme un « humoriste de quatorze ans ». Bobard, il en avait déjà seize, et n’était pas très drôle.

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Duvivier aux États-Unis

Jeudi 7 juillet 2016

En 2015, on a remis à neuf trois films de Julien Duvivier, qui sont sortis en DVD et en Bluray, les deux versions dans le même étui : La fin du jour (1939), Voici le temps des assassins... (1956) et La belle équipe (1936). Malheureusement, la qualité des Bluray laisse à désirer, car l’image est affectée d’un fourmillement, surtout dans les plages unies – alors que les DVD sont irréprochables ! Ressorti également mais en DVD seulement, l’un des trois films que Duvivier a réalisés aux États-Unis entre 1941 et 1943, Tales of Manhattan, (en français, Six destins, en 1941), avec une distribution éblouissante : Charles Boyer, Rita Hayworth, Ginger Rogers, Henry Fonda, Charles Laughton, Edward G. Robinson, Victor Francen, George Sanders, et les chanteurs Ethel Waters et Paul Robeson.

C’est un film à sketches, dont le fil conducteur est... une queue-de-pie, ce vêtement de soirée masculin, qui passe de main en main. On y compte deux comédies, deux histoires émouvantes, et une histoire qui, contrairement à celles qui la précède, se déroule en dehors de Manhattan et ne compte que des acteurs noirs, et c’est hélas la moins bonne.

La photographie de ce film, en noir et blanc, est superbe. Le film était produit par la Twentieth Century Fox, il est sorti aux États-Unis le 5 août 1942, et le 13 octobre 1944 en France.

Après un autre film sur place, Flesh and fantasy (en français, Obsessions), autre film à sketches en trois parties avec Edward G. Robinson, Charles Boyer et Barbara Stanwyck, puis L’imposteur en 1944, avec Jean Gabin et des acteurs locaux, et Destiny où il n’était que co-réalisateur, Duvivier est revenu en France pour y faire Panique, en 1946, avec Michel Simon et Viviane Romance.

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Sur quel pied danser

Vendredi 8 juillet 2016

Réalisé par Paul Calori et Kostia Testut

Sorti en France (Festival de Cabourg) le 9 juin 2016

Sorti en France le 6 juillet 2016

Le seul reproche qu’on puisse faire à ce film, c’est que, inspiré sans complexes des films de Jacques Demy, il n’en a ni la musique ni la chorégraphie : seules les textes des chansons ont été soignés, parce qu’ils ont pour but de révéler le caractère d’un personnage en un temps très court..

Pour le reste, c’est l’histoire d’une fille qui vient de terminer un stage dans une fabrique de chaussures et n’a pas été prise. Elle finit par être engagée, pour de bon cette fois, dans une autre fabrique réputée, mais le grand patron, qui sait compter, a calculé que, s’il se fournissait en Chine, il dépenserait cinq fois moins pour une qualité identique. Les ouvrières, voyant se pointer le spectre du chômage technique, se révoltent et vont manifester au siège, à Paris, mais cela ne donne rien. Alors, elles ressortent un modèle ancien, des chaussures rouges évidemment inspirées de Louboutin, les fabriquent en grande série sans aucune instruction venue d’en haut, et comme la maîtresse du patron s’en entiche, il renonce à son projet.

On voit que cette histoire ne vise pas à la crédibilité, mais peu importe, c’est court, et on se divertit sans chercher la petite bête.

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Spielberg et les films pour enfants

Dimanche 10 juillet 2016

Aujourd’hui sort en avant-première le dernier film de Spielberg, The big friendly giant (en français, Le bon gros géant). Exceptionnellement cette séance a lieu l’après-midi, à quatre heures, parce que, en soirée, le public, agglutiné devant ses écrans de télévision, aurait fait défaut. Que vous voulez-vous, entre un film et une partie de balle-au-pied élevée au rang de grande cause nationale, le choix est vite fait.

Eh bien, je n’irai pas voir cette avant-première. D’abord, parce que je n’aime pas la cohue. Ensuite, parce que je ne partage pas l’opinion généralement admise que Spielberg réussit toujours les films pour enfants – or c’est censé en être un. Pour moi, la vérité est que Spielberg, tout comme un autre, est parfaitement capable de rater les films pour enfants, et je me souviens de Hook (où il salopait Peter Pan) et de A.I. (où il salopait Pinocchio). En ce domaine, sa seule réussite fut E.T., en 1982.

Bien sûr, il y a des enfants dans la plupart de ses films, mais ce ne sont pas des films POUR enfants : Rencontres du troisième type est une histoire d’extraterrestres bienveillants, Indiana Jones et le temple maudit est bourré d’enfants mais ils ne sont pas les héros du film, Empire du soleil a un enfant au centre de l’histoire mais c’est un film sur la guerre, Jurassic park a deux enfants au centre du film mais c’est un film sur l’échec dans la reconstitution scientifique du passé, et Cheval de guerre, qui montre l’attachement d’un jeune homme pour un cheval, montre surtout les aventures du cheval, mais guère du jeune homme.

Le bon gros géant a reçu pas mal de mauvaises critiques, qui l’estiment inférieur au livre de Roald Dahl dont il est tiré, et le trouvent mièvre.

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Irréprochable

Lundi 11 juillet 2016

Réalisé par Sébastien Marnier

Sorti en France (Festival de Cabourg) le 9 juin 2016

Sorti en France le 6 juillet 2016

Constance quitte Paris pour revenir dans sa ville natale, où sa mère est malade, et elle tente de récupérer l’emploi qu’elle avait lâché dans son ancienne agence de location immobilière. Mais son ancien patron lui préfère une autre candidate, plus jeune et dévouée, jamais sermonnée en dépit de ses retards quotidiens. On devine immédiatement que tous les efforts de Constance vont tendre à se débarrasser de l’usurpatrice involontaire, afin de récupérer son ancien bureau ! Effectivement, après avoir tenté de la persuader qu’un départ en Russie pour y rejoindre son fiancé serait l’idéal, elle se résoud, tout simplement, à la pousser dans un ravin. Mais son ex-petit ami a tout compris. Fin du film.

Cette histoire, d’ailleurs très bien réalisée, a été couverte de fleurs par la critique. Mais les chers critiques n’ont pas vu les tombereaux d’invraisemblances et les scènes racoleuses et inutiles qui truffent le récit, et ont tout au plus relevé que l’histoire est très lente à démarrer, une bonne quarantaine de minutes.

Ainsi, Constance s’introduit au domicile de sa cible ; y prend une douche (scène de nu) ; se couche sur son lit ; la suit sans relâche sans être remarquée ; dort dans sa voiture (!) ; la harcèle pour qu’elle prenne en sa compagnie des cours de culture physique ; parvient à renouer avec son ancien amant (scène de nu) qui pourtant ne voulait plus la voir ; épie un amant de rencontre – amateur de sodomie, scène de nu –, et se voit offrir par lui dîners et cadeaux, alors qu’il a une famille ; veille inexplicablement au chevet de la mère de cet homme mais pas à celui de sa propre mère ; et n’est pas consciente que tout, dans son comportement, va indiquer sa culpabilité.

Bref, un scénario bizarre sur un personnage détraqué. Mais n’est pas Hitchcock qui veut. Évidemment, le réalisateur fait là son premier long métrage, après deux courts en 2002 et 2003.

Un point positif, la musique est originale.

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Tout de suite maintenant

Mardi 12 juillet 2016

Réalisé par Pascal Bonitzer

Sorti en France (Festival de Cabourg) le 8 juin 2016

Sorti en France le 22 juin 2016

Mais pourquoi fabrique-t-on autant de films sur la finance et le monde de l’entreprise, sachant que le public n’y comprend jamais rien, et que, la plupart de temps, le réalisateur non plus ?

Cette histoire, très mal écrite par un auteur qui prétend modestement « saisir l’esprit d’une époque » (sic), est confuse, peuplée de personnages dont on saisit mal les rapports – auxquels, du reste, on ne croit pas –, est jouée par : 1. des acteurs mâles jamais rasés ; 2. une actrice ni très jolie ni très douée, mais qui est la fille du réalisateur (René Féret n’est donc pas le seul) ; 3. une Isabelle Huppert qui, comme d’habitude, joue n’importe comment, en roue libre, et débite des grossièretés ; 4. un Jean-Pierre Bacri qui fait son numéro habituel de bougon ; 5. un chien qui fait plusieurs apparitions alors qu’il est censé mort depuis dix ans.

Le scénario patauge dans une intrigue artificielle et convenue qui ne ménage aucune surprise, attendu qu’il est admis une fois pour toutes que les hommes d’affaires sont forcément des ordures qui passent leur temps à se tirer dans les pattes, et que les plus jeunes ne songent qu’à leur piquer leur place.

Bien entendu, comme Bonitzer « a la carte », son film a été couvert d’éloges. Le mécanisme fonctionne à chaque fois, et ce n’est pas près d’être terminé.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Débarquement immédiat

Mercredi 13 juillet 2016

Réalisé par Philippe de Chauveron

Sorti en France et en Suisse le 13 juillet 2016

On va voir ce film parce que le réalisateur-scénariste avait réussi son Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, dont il reprend deux interprètes, d’ailleurs astucieux. Mais là, non. Qu’est-ce qu’une comédie qui ne fait jamais rire ?

C’est donc l’histoire de deux policiers de l’air et des frontières, qu’on a chargés de « reconduire » un clandestin à Kaboul. Or il n’a rien à faire en Afghanistan, puisqu’il est algérien, mais il avait volé les papiers d’un Afghan. La suite est une cascade très lourde de gags poussifs, avec escale à Malte – dont on s’obstine à prétendre que ce pays est très joli, alors qu’involontairement les images montrent le contraire –, puis sur l’île italienne de Lampedusa, avant le retour à Paris.

Tout y passe : les accents étrangers, les dialogues grossiers, les bagarres, les quiproquos dans une boîte gay, les disputes familiales, les ruses et les mensonges, rien n’est épargné au spectateur.

Avec son précédent film, Philippe de Chauveron avait attiré douze millions de spectateurs. Là, s’il en attire cent fois moins, il sera chanceux ! Les « films de potes », ça ne marche pas forcément.

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Lea

Vendredi 15 juillet 2016

Réalisé par Marco Tullio Giordana

Sorti en Italie le 18 novembre 2015

Sorti en France le 13 juillet 2016

En réalité, ce film est un téléfilm, tout comme le chef-d’œuvre de son réalisateur, Nos meilleures années, en était un, mais en six parties d’une heure chacune. Et il raconte l’histoire réelle de Lea Garofalo, née dans une famille mafieuse de la Calabre. Or elle s’est mise en ménage avec un mafioso, Carlo, et en a eu une fille, Denise. Mais elle refuse son autorité et celle de son frère, autre malfrat, le quitte et part vivre à Milan. Malheureusement, il la retrouve, découvre qu’il adore sa fille, lui offre un logement, mais... lui envoie un tueur, qui rate son coup. Nouvelle fuite, Lea dénonce son compagnon et ses complices à la police, la fille grandit, tombe amoureuse d’un garçon, Carmine qui s’avère être aussi un membre de la mafia. Et Lea disparaît.

Denise apprendra deux ans plus tard que sa mère a été tuée, son corps découpé en morceaux, puis brûlé et enterré par Carlo. Mais ces crétins de mafiosi ont eu la bêtise d’enterrer les vestiges avec un bijou de leur victime, qui dès lors peut être identifiée. Ils seront condamnés à la détention perpétuelle, et Denise exige des funérailles en grande pompe à Milan. Elle est aujourd’hui protégée par la police et vit sous une fausse identité.

Le film, court, est très sobre et va droit au but, sans fioritures, révélant le pouvoir et la force des femmes.

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Bastille Day

Lundi 18 juillet 2016

Réalisé par James Watkins

Sorti aux Philippines le 20 avril 2016

Sorti en France le 13 juillet 2016

Rien n’indiquait que ce réalisateur, spécialisé dans les films d’horreur, ferait une comédie policière aussi dynamique et d’une invraisemblance assumée. Rien n’indiquait non plus que le distributeur français, Studiocanal, afin de « respecter » (sic) la douleur des familles de victimes à Nice, annoncerait, simple coup publicitaire, qu’il priait les directeurs de salles de stopper la projection de ce film le 17 juillet, quatre jours après la sortie, d’autant moins que la scène d’ouverture – une fille nue descend les marches de l’escalier sur Sacré-Cœur, pendant que son complice, un pickpocket, fait les poches des imbéciles qui font des selfies – est plutôt drôle, et qu’à aucun moment, le film n’évoque un attentat réel. En fait, le ministre de l’Intérieur français a chargé une équipe de policiers corrompus de simuler un attentat (une bombe doit exploser dans des bureaux vides), pour faire diversion pendant qu’ils pilleraient la Banque de France, pas moins ! Et si cela tourne mal avec quatre morts accidentelles, les victimes ne sont pas montrées.

Quelques scènes d’anthologie ponctuent le film, comme cette poursuite sur les toits de Paris, ou cette bagarre à l’intérieur d’un fourgon de police. Les acteurs mâles sont plutôt bons, et tout se termine bien, sur un dialogue cynique.

J’oubliais : le film n’a pas du tout été « retiré des salles », et France Inter, qui a répercuté cette annonce au matin du 18 juillet, s’est ridiculisée une fois de plus.

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Le bon gros géant

Mercredi 20 juillet 2016

Réalisé par Steven Spielberg

Titre original : The BFG

Sorti en France (Festival de Cannes) le 14 mai 2016

Sorti en France le 20 juillet 2016

« Le Canard enchaîné » sorti ce jour ne souffle mot de ce film, pas plus que du dernier film de Roland Emmerich, que je verrai prochainement, et dont je pense que, plus rigolo vu l’obsession d’Emmerich à montrer la destruction des États-Unis, il m’ennuiera moins ! S’ennuyer à un film de Spielberg ? Cela m’était arrivé avec son Lincoln, mais, ici, c’est autre chose : ce film, destiné aux enfants, noie le public sous un déluge de sirop, et recèle en son milieu, la séquence du tandem vedette au bord d’une rivière, un passage à vide assez lourd.

Reste donc ce gag qu’on voit d’ailleurs venir une heure à l’avance : cette boisson gazeuse dans laquelle les bulles descendent au lieu de monter, et qui, au lieu de provoquer des burp chez le buveur, s’évacuent dans son hémisphère sud. Même la reine d’Angleterre en est victime ! C’est gras, évidemment, mais les gosses adorent ce genre de blague scatologique.

Énormément de trucages numériques, comme toujours, des cadrages et des mouvements de caméra parfaits, comme toujours. On remarque aussi que la plupart des textes écrits, dont la page de Nicholas Nickleby que le géant regarde à la loupe, sont rédigés en français. Mais la post-production en a laissé échapper quelques-uns, qui restent en anglais. Alors, on a bâclé ? Et la musique ne reste vraiment pas dans l’oreille...

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Man on high heels

Jeudi 21 juillet 2016

Réalisé par Jin Jang

Titre original : Hai-hil

Sorti en Corée du Sud le 3 juin 2016

Sorti en France le 20 juillet 2016

Cet « homme à talons hauts » ne se révèle que très lentement, puisque, au début, Ji-wook n’apparaît que comme un as des arts martiaux, un policier capable de massacrer à mains nues... onze gangsters. Mais plusieurs retours en arrière montrent que naguère, encore collégien, il a connu l’amour avec un camarade, lequel s’est suicidé parce qu’il n’était pas suffisamment payé de retour. Mais, en dépit de l’amour que lui porte une jeune collègue, il n’a en fait qu’un seul désir, devenir lui-même une femme, donc trouver l’argent nécessaire à sa transformation physique. Cependant, lorsque la bande d’un malfrat qu’il pourchasse tue la jeune femme, il se remet en homme pour revenir le leur faire payer. La scène finale semble montrer qu’il a renoncé à son changement de sexe.

Le film est superbement filmé, les scènes de combat, extrêmement sanglantes, sont très maîtrisées, mais le récit est assez confus. Il faut noter qu’en Corée, les transexuels sont mal vus, c’est le moins qu’on puisse dire, donc le sujet est tabou, c’est-à-dire jamais abordé.

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Independence day : Resurgence

Lundi 25 juillet 2016

Réalisé par Roland Emmerich

Sorti aux États-Unis le 20 juin 2016

Sorti en France le 20 juillet 2016

Du même Emmerich, on avait un peu aimé 2012, qui, quoique trop long, ne manquait pas d’humour, à l’occasion. Ici, rien, ni dans le scénario, ennuyeux à mourir, ni dans les dialogues, plats comme la Beauce, ni dans l’interprétation par des acteurs qui ne sont là que pour payer leurs impôts, pas même dans les images, d’une laideur affreuse. Bien la peine d’engloutir des fortunes dans les images de synthèse, pour aboutir à ce résultat.

Bref, Emmerich ne sera jamais Spielberg.

Ah oui : nous étions QUATRE spectateurs dans la grande salle du Boulevard Saint-Germain où j’ai vu ce pensum. Le bouche-à-oreille aurait donc fonctionné mieux que la publicité du film ?

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The wave

Mercredi 27 juillet 2016

Réalisé par Roar Uthaug

Titre original : Bølgen

Sorti en Norvège le 28 août 2015

Sorti en France le 27 juillet 2016

Ce film norvégien, sorti en août dernier et que j’ai vu le 13 mars de cette année, était encore inédit en France, ce que j’avais estimé fâcheux. Il sort enfin chez nous, dans huit villes seulement. La (courte) critique est ICI.

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D’une famille à l’autre

Jeudi 28 juillet 2016

Réalisé par Anna Muylaert

Titre original : Mãe só há uma

Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 12 février 2016

Sorti en France le 27 juillet 2016

Franchement, on en a vraiment assez de ces films présentés comme « d’après une histoire vraie », surtout s’ils sont carrément ratés comme celui-ci. Tous les scénaristes de la planète sont-ils morts ? Précédemment, la scénariste avait réussi un film sympathique et profond, Une seconde mère, qui prenait son temps et nous intéressait. Ici, le film est court, ne traite aucun des trop nombreux thèmes qu’il prétend aborder, s’y emberlificote, et n’aboutit à rien. On a donc l’histoire d’une femme qui a volé deux enfants et les élève en les faisant passer pour les siens. Mais, lorsque l’aîné, un garçon, atteint ses dix-sept ans, elle est démasquée puis envoyée en prison. Les deux enfants rejoignent leurs familles biologiques respectives et ne se voient plus. Le spectateur ne saura rien du sort de la petite fille, et va suivre le parcours du garçon.

Celui-ci est bisexuel, se maquille en secret quand il est seul, se rebiffe contre une mère envahissante (elle fouille dans ses affaires sous prétexte de les ranger, et va jusqu’à tenter de le suivre quand il prend sa douche pour lui proposer... un sandwich et une boisson !), ne parle jamais, contrarie son père plutôt accommodant en n’aimant ni le football ni le bowling, et finit, traîné dans un magasin de vêtements, par choisir... une robe. Scène du père qui éclate, mais ne peut rien faire et doit accepter de voir son fils féminisé. Il n’y a pas de fin, sinon un rapprochement apparent et muet de l’aîné avec le jeune frère qu’il a découvert.

Ce film est d’autant plus bancal que tous les interprètes sont mauvais, surtout le garçon, qui n’exprime rien, et leurs personnages, antipathiques. Outre cela, comble d’absurdité, les deux mères sont jouées par la même actrice, une de ces idées qui se veulent profondes et ne sont que sottes, car les deux personnages sont très différents. Par chance, si l’on peut dire pour la réalisatrice, les spectateurs ne s’en aperçoivent même pas !

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Carmina !

Vendredi 29 juillet 2016

Réalisé par Paco León

Titre original : Carmina y amén.

Sorti en Espagne (Festival de Málaga) le 22 mars 2014

Sorti en France le 27 juillet 2016

Faire tourner sa mère, à laquelle il dédie cette ignominie, et sa sœur, qui a joué dans une série intitulée « Avec le cul à l’air », définit bien ce réalisateur et son univers. Pourtant, l’idée de départ, une escroquerie à l’assurance qui aurait pu germer dans l’esprit d’un scénariste italien, réalisée par un autre, aurait pu donner une comédie acceptable. Mais, très vite, le scénario s’égare dans tous les sens, truffé qu’il est d’épisode vomitifs (d’ailleurs, la mère et la fille vomissent fréquemment dans l’évier de la cuisine, on dirait le Gainsbourg de Charlotte for ever), d’interminables digressions sur les sexes féminins « qui pendent » et sur la taille du sexe des Noirs, et de conversations entre vieillardes sur les bienfaits supposés de la marijuana.

Quelques zozos de la critique ont comparé ce réalisateur à Almódovar, mais, en dépit du peu d’estime que j’ai pour lui et ses scénarios de notable arrivé, je dois convenir qu’Almódovar sait filmer, ne radote pas, et que ses personnages ne changent pas de caractère en cours de route. Il est vrai que la propagande publicitaire a répandu le bruit qu’il avait aimé cette déjection, mais les bobards sont l’aliment de la pub, on le sait... Ici, tout est laid et stupide, et le film est vraiment à fuir.

En fin de compte, dans la presse française, seul « Télérama » a osé le déconseiller.

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Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés

Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.