JPM - Films vus - Notules -  Septembre 2018

Notules - Septembre 2018

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres : BonhommePhoto de famille22 milesMile 22 – CanibaSofiaMademoiselle de JoncquièresPremière annéeGuySearching : portée disparue Le poulainLe monde est à toiLe vent tournePeppermint

Personnes citées : Marion Vernoux – Cecilia Rouaud – Jean-Pierre Bacri – Vanessa Paradis – Peter Berg – Meryem Benm’Barek – Emmanuel Mouret – Thomas Lilti – Alex Lutz – Aneesh Chaganty – Mathieu Sapin – Romain Gavras – Costa-Gavras – Isabelle Adjani – Bettina Oberli – Pierre Morel

Bonhomme

Lundi 3 septembre 2018

Réalisé par Marion Vernoux

Sorti en France le 29 août 2018

Les séquelles d’un accident de voiture ayant fait, de l’élément masculin d’un couple, un amnésique partiel, tournent quasiment à la comédie populiste, dans laquelle l’homme handicapé se révèle obsédé sexuel. Si bien que sa compagne, confrontée à des difficultés d’argent, en vient à le prostituer !

C’est assez ridicule (à l’instar du titre), beaucoup trop désinhibé afin de flatter le voyeurisme du spectateur, et caricatural. Le film ne recèle aucune émotion, et finit par lasser à cause de son absence de fond et la répétition des scènes à la limite du scabreux.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Photo de famille

Jeudi 6 septembre 2018

Réalisé par Cecilia Rouaud

Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 22 août 2018

Sorti en France le 5 septembre 2018

Encore un film « choral », genre qu’adorent les cinéastes français débutants. Celui-ci est un peu meilleur que la moyenne, du reste, et la plupart des interprètes sont excellents, à l’exception de Jean-Pierre Bacri, qui fait son numéro habituel. Même Vanessa Paradis est convaincante, pour une fois, et se révèle meilleure actrice que chanteuse.

Le film n’est pas inoubliable, mais honorable.

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22 miles

Mardi 11 septembre 2018

Réalisé par Peter Berg

Titre original : Mile 22

Sorti en Grèce, à Singapour et en Israël le 16 août 2018

Sorti en France le 29 août 2018

Film à fuir absolument : scénario inexistant, innombrables scènes de castagne, explosions incessantes, destructions de décors, acteurs caricaturaux, récit incompréhensible... Impossible de faire pire.

Et comment expliquer la présence, dans ce navet, de John Malkovich, qui choisit mieux ses rôles habituellement ?

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Caniba

Mercredi 12 septembre 2018

Réalisé par Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor

Sorti en Italie (Festival de Venise) le 4 septembre 2017

Sorti en France le 22 août 2018

Comme l’a écrit « Le Monde », sujet pénible filmé de manière [...] pénible : presque tout en très gros plans flous, sur les visages du cannibale Issei Kagawa et de son frère Jun, presque aussi cinglé que lui. Le spectateur est à deux doigts de se trouver soulagé quand on bascule dans une longue séquence de masochisme (Kagawa s’inflige des blessures à l’aide de fils de fer barbelés, puis des brûlures avec des bougies) et dans les détails de la bande dessinée que le fou a faite et publiée pour raconter son crime – ce qui donne une idée de la santé mentale des Japonais –, avoir tué et mangé sa petite amie néerlandaise Renée.

Pour ne rien arranger, le film a été réalisé par deux mauvais amateurs, des anthropologues installés au Japon, et qui ne racontent pas tout, puisqu’ils font silence sur le fait que Kagawa, expulsé de France vers son pays, y est devenu une vedette de la télévision locale, activité dont il vit depuis, en parallèle avec son « métier » de critique gastronomique ! Les auteurs du film affirment avoir « tenté de comprendre » ses motivations, mais ils ne trouvent et ne proposent rien.

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Sofia

Jeudi 13 septembre 2018

Réalisé par Meryem Benm’Barek

Sorti en France (Festival de Cannes) le 16 mai 2018

Sorti en France le 5 septembre 2018

Tout le film peut se résumer dans l’avertissement figurant en introduction : la loi marocaine interdit toutes relations sexuelles hors mariage, et punit de prison les « délinquants ». Sur ce canevas, qui n’est pas nouveau, la réalisatrice a brodé une histoire banale, détaillant la honte de la famille (celle de la parturiente, naturellement, car celle du père ne voit rien d’anormal dans la situation provoquée par leur fils), exclusion de la délinquante, nécessité de lui trouver un mari, et ainsi de suite.

Hélas, l’auteur du film a introduit un épisode dans lequel la fille enceinte « avoue » qu’elle a menti sur l’identité du garçon, qu’elle n’a jamais aimé ni même rencontré. On ne saura donc pas qui est le père !

Les acteurs ne sont pas tous très bons, notamment l’actrice principale. En revanche, l’interprète de sa cousine dévouée est meilleure. Par chance, le film est assez court.

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Mademoiselle de Joncquières

Vendredi 14 septembre 2018

Réalisé par Emmanuel Mouret

Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 7 septembre 2018

Sorti en France le 12 septembre 2018

Emmanuel Mouret peut être considéré comme le successeur d’Éric Rohmer, par son attachement au beau langage et à ce qu’on appelle par ailleurs  « le marivaudage » – bien que Marivaux n’y soit pour rien. La plupart de ses films sont réussis, à l’exception de Fais-moi plaisir.

Ici, il adapte un texte de Diderot, en le modifiant beaucoup, mais sans le trahir vraiment. Thème : une aristocrate veuve et riche est courtisée par un aristocrat libertin. Elle se refuse à lui, puis succombe, or le monsieur est du genre infidèle et la largue dès qu’il a obtenu ce qu’il convoitait. Elle se venge alors et lui fait rencontrer une jeune prostituée ravissante, dont il tombe amoureux sinon il n’y aurait pas de film. Pour la séduire, il la couvre de cadeaux très coûteux, elle finit par accepter le mariage, après quoi l’intrigante lui révèle le complot, qui va le ridiculiser partout.

La fin est superflue, car l’homme pardonne tout, ce qu’on a un peu de mal à avaler. Mais les interprètes féminines sont excellentes, seul Édouard Baer déçoit un peu, car il n’est pas vraiment le personnage.

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Première année

Lundi 17 septembre 2018

Réalisé par Thomas Lilti

Sorti en France (À Lille) le 30 mai 2018

Sorti en France le 12 septembre 2018

Ce qu’il importe de savoir, c’est, d’abord, que l’acronyme PACES qu’on aperçoit tout au long du film signifie « Première Année Commune aux Études de Santé ». Ensuite, que cette première année ne vise pas à faire acquérir des connaissances aux étudiants en médecine, mais à éliminer ceux qui buteront sur les exigences du recrutement. Application de ce truc que les génies qui nous gouvernent ont nommé Numerus clausus, et dont il est d’ailleurs question, en ce moment, que le gouvernement supprime cet obstacle inhumain !

Le film est centré sur deux étudiants très dissemblables, l’un, qui vient d’avoir son bac, vient d’une famille de médecins mais ne désire suivre cette voie que pour faire plaisir à ses proches ; l’autre, qui a triplé cette première année, désire passionnément devenir médecin, mais il échouera parce que l’exploit est trop difficile. Par conséquent, sans militer abruptement, le réalisateur (qui est aussi médecin) attaque le système politique, qui a fait qu’aujourd’hui, en France, on manque partout de médecins. Son film ne parle donc pas des problèmes de médecins, mais de la manière désastreuse dont on les forme par la compétition. Système qui ne tiendra pas longtemps, on peut le prévoir !

Les deux interprètes sont parfaits.

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Guy

Mercredi 19 septembre 201

Réalisé par Alex Lutz

Sorti en France (Festival de Cannes) le 16 mai 2018

Sorti en France le 29 août 2018

Encore un de ces «  films de potes », dans lequel la vedette (envahissante, qui est de tous les plans, sauf dans la séquence précédant la fin, où le journaliste censé faire un film sur un chanteur d’autrefois, cède la caméra à ladite vedette, et apparaît enfin, et on découvre qu’il s’agissait de Tom Dingler, le réalisateur de « Catherine et Liliane » sur Canal Plus). Pour apprécier le film, ou même lui accorder une parcelle d’intérêt, il faudrait être un passionné de la chanson de variétés. Sans cela, comme votre serviteur, on s’ennuie à mourir ! Finalement, le meilleur du film, c’est le maquillage de Lutz, réalisé par deux maquilleurs talentueux.

Je ne dis pas qu’Alex Lutz est un mauvais acteur, mais son film, dérisoire, est un monument de narcissisme, qui est très vite agaçant.

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Searching : portée disparue

Jeudi 20 septembre 2018

Réalisé par Aneesh Chaganty

Titre original : Searching

Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 21 janvier 2018

Sorti en France le 12 septembre 2018

Il faut distinguer les deux aspects du film : d’une part, le thème, très basique (une jeune fille disparaît, son père prévient la police, puis entreprend les recherches de son côté en fouillant dans l’ordinateur de sa fille), et d’autre part, la réalisation, très originale, même si on m’assure que le fait de tout montrer via des écrans de smartphones et d’ordinateurs a déjà été fait dans deux films récents. Mais ce qui semble certain, c’est que jamais on n’a francisé aussi soigneusement tout ce qui apparaît sur les écrans, et pas seulement dans les sous-titres. Donc ce travail colossal montre qu’on ne se fiche pas du spectateur.

Pour la première fois aussi, les fameux « réseaux sociaux » sont montrés comme ayant quelque utilité. Ce qui, dans la vie réelle, n’existe pas réellement !

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Le poulain

Vendredi 21 septembre 2018

Réalisé par Mathieu Sapin

Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 22 août 2018

Sorti en France le 19 septembre 2018

C’est l’histoire d’un garçon de vingt-cinq ans, très intelligent mais naïf, Arnaud Jaurès, qui, ayant le projet d’aller vivre au Canada avec sa petite amie, change d’avis et se laisse engager dans l’équipe de campagne d’un candidat à l’élection présidentielle, qui ambitionne de succéder à la présidente de la République. Il devient ainsi l’assistant d’Agnès Karadzic, directrice de la communication, très retorse, qui l’initie aux magouilles d’une campagne électorale, où tous les coups sont permis. Bien sûr, Arnaud va perdre la plus grande partie de sa virginité politique, et découvrir que l’opposant à la présidente est tout près à changer de camp – et d’adversaire – en l’échange d’un poste de Premier ministre !

Le réalisateur, dessinateur de bande dessinée dans le civil, fait ici son premier film... qui n’est pas vraiment drôle, mais permet à un jeune acteur anglais mais totalement bilingue, Finnegan Oldfield, de montrer l’étendue de son talent.

Détail : la production a eu l’autorisation de tourner à l’intérieur de l’Élysée, ce qui n’avait jamais été fait ! Et on apprend à cette occasion que Macron, en s’y installant, a fait décrocher tous les tableaux des anciens présidents de la République. Il est vrai qu’aucun n’égale son intelligence...

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Le monde est à toi

Lundi 24 septembre 2018

Réalisé par Romain Gavras

Sorti en France (Festival de Cannes) le 12 mai 2018

Sorti en France le 15 août 2018

Tout ce qu’on peut dire de ce film dont on voit mal de quoi il parle, c’est que le talent n’est pas héréditaire ! Le fils de Coasta-Gavras n’a pas le moindre soupçon de talent, et produit une pellicule ennuyeuse et vulgaire, dans laquelle un petit trafiquant de drogue rêve de se créer un empire au Maghreb. Or sa mère (pauvre Isabelle Adjani, que vient-elle faire dans cette galère ?) lui a volé toutes ses économies. À partir de ce point, le film se vautre dans la violence et le langage grossier, qui semble devenu le langage du cinéma français d’aujourd’hui. On a vu ça tellement souvent que le récit est prévisible et n’inspire qu’ennui.

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Le vent tourne

Mercredi 26 septembre 2018

Réalisé par Bettina Oberli

Sorti en Suisse (Festival de Locarno) le 6 août 2018

Sorti en France le 26 septembre 2018

On est un peu réticent face au thème de ce film : un couple d’écologistes exploite une ferme (en Suisse) où il élève des vaches – pour leur lait, pas pour leur viande. A priori, ils n’ont guère d’argent, on se demande donc comment ils peuvent faire installer une éolienne chez eux, sachant que ces engins sont hors de prix. Mais passons...

L’installateur de l’éolienne, Samuel, plaît à la fille, Pauline, qui ne lui résiste pas longtemps. Mais son compagnon, Alex, s’en aperçoit, et passe néanmoins l’éponge. Or Samuel est le négatif d’Alex, et ne voit aucun mal dans les techniques actuelles. Déboussolée, Pauline sabote l’éolienne, et Samuel est obligé de revenir afin de faire la réparation.

Finalement, Pauline renonce à sa vocation écolo, et quitte Alex. Mais elle n’aura aucun avenir avec Samuel, qui n’est pas amoureux d’elle, ne suit pas la même idéologie, n’a aucun domicile fixe et voyage sans arrêt pour son travail.

Le point le plus positif de ce film, c’est de ne pas prêcher pour « sauver la planète », comme disent les niais, qui confondent la planète Terre avec les êtres humains qui vivent à sa surface : il est évident que si les humains disparaissent, la planète continuera sa course sans la moindre réaction, comme elle a survécu à la disparition des dinosaures.

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Peppermint

Vendredi 28 septembre 2018

Réalisé par Pierre Morel

Sorti en Israel, au Kowait, au Liban, aux Pays-Bas et à Singapour le 6 septembre 2018

Sorti en France le 12 septembre 2018

Le récit d’une vengeance par une mère et une veuve, Riley North, dont un juge corrompu a relaxé les truands – pourtant identifiés par elle – ayant froidement tué son mari et sa fille. Cinq ans plus tard, elle revient et tue tout le monde, les truands, le policier passé dans le camp d’en face, et le juge. Au mépris de la vraisemblance, car le fait d’avoir été poignardée dans le ventre ne l’empêche pas de se bagarrer, grâce au matériel militaire lourd qu’elle a volé, et de ratiboiser l’ensemble des méchants.

L’actrice, qui était devenue célèbre avec la série Alias, à la gloire de la CIA, retrouve un rôle très physique. Mais le film, réalisé par un Français, ne montre aucun humour et n’attire guère de spectateurs.

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Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.