Œuvres citées (en italique, autres que des films) : The coast guard – Hae anseon – Printemps, été, automne, hiver... et printemps – Full metal jacket – 5 × 2 – Irréversible – Huit femmes – Le temps qui reste – Infernal affairs – Mou gaan dou – Clean – Carnets de voyage – Central do Brazil – Avril brisé – Mensonges et trahisons et plus si affinités... – La mort dans la peau – The Bourne supremacy – The Bourne identity – Alias – The Blues Brothers – Le terminal – The terminal – Les clés de la maison – Le chiavi di casa – Nos meilleures années – Comme une image – Le goût des autres – Ordo – Je suis un assassin – La main au collet
Personnes citées : Ki-duk Kim – Gaspard Noé – François Ozon – Valeria Bruni-Tedeschi – Claude Chabrol – Wai-keung Lau – Andrew Lau – Alan Mak – François Truffaut – Alfred Hitchcock – Ming-liang Tsai – Martin Scorsese – Leonardo DiCaprio – Matt Damon – Olivier Assayas – Maggie Cheung – Béatrice Dalle – Jeanne Balibar – Nick Nolte – Homère – Walter Salles – Ernesto Guevara – Édouard Baer – Laurent Tirard – George W. Bush – Merhan Karimi Nasseri – Steven Spielberg – Gianni Amelio – Agnès Jaoui – Jean-Pierre Bacri – Claude Sautet – Pauline Carton – Paulette Dubosc – Julien Carette – Robert Dalban – Laurence Ferreira Barbosa – Donald Westlake – Bernard Giraudeau – Charles Chaplin
Réalisé par Ki-duk Kim
Titre original : Hae anseon
Sorti en Corée du Sud (Pusan International Film Festival) le 14 novembre 2002
Sorti en Corée du Sud le 22 novembre 2002
Sorti en France le 1er septembre 2004
Ce film sud-coréen de Ki-duk Kim, très différent de son Printemps, été, automne, hiver... et printemps, qui était infiniment supérieur et splendide plastiquement, développe, un peu n’importe comment, les conséquences d’un événement tragique dû à l’espionnite paranoïaque d’un pays qui craint son voisin du nord, soumis, lui, à une ubuesque dictature communiste : un soldat préposé à la surveillance de la frontière tue par erreur un inoffensif pêcheur, en croyant abattre un espion. Pour l’écarter, on le félicite et on le met en congé « spécial ». Mais la petite amie du pêcheur devient folle et se fait sauter par tous les soldats du coin. Elle tombe enceinte. Son frère vient faire du scandale à la caserne, exige que les responsables soient punis, mais il en poignarde un, et les atrocités continuent.
On sent que l’idée aurait pu donner lieu à un bon court métrage, mais tout ce délayage un peu gratuit n’a au bout du compte qu’un seul effet : le spectateur est enclin à décrocher longtemps avant la fin. Dommage, donc. C’est raté. Dire que certains ont comparé le film à Full metal jacket ! Il n’en a ni le sens, ni la force, ni la distance.
Réalisé par François Ozon
Sorti en France et en Belgique le 1er septembre 2004
Comment, lorsqu’on raconte une histoire qui finit mal, ne pas laisser le spectateur sur une impression pénible ? Élémentaire ! En dévidant le récit à l’envers. Gaspard Noé, qui n’avait d’ailleurs pas inventé le procédé, s’y était risqué avec Irréversible, mais il s’était planté, car le spectateur ne gardait aucun souvenir des épisodes nunuches placés à la fin (nature, fleurs et petits oiseaux), et ne se souvenait que des horreurs montrées en ouverture, le massacre puis le viol. Sur un sujet tout différent, Ozon fait de même ici, avec cette difficulté supplémentaire de nous servir une histoire absolument dénuée d’intérêt, celle d’un couple qui se rencontre, se marie, a un enfant, commence à se désagréger, puis divorce. Comme c’est un provocateur, on devine qu’il a choisi exprès un fil conducteur aussi plat, en vue de l’enrichir par sa manière de conduire le récit. L’ennui, c’est qu’il n’y parvient pas, et son style personnel n’ajoute guère à cette anecdote – alors qu’il parvenait à repêcher ses Huit femmes par l’emploi sophistiqué des costumes, de la couleur, du décor et des chansons, fussent-elles stupides ou déplacées. Il ne reste donc à peu près rien, sinon la présence des acteurs, qui se montrent compétents. Mais le cinéma n’est pas qu’une affaire de compétence, il y faut un minimum d’inspiration. Ozon vient de terminer son film suivant, Le temps qui reste, avec la même actrice, Valeria Bruni-Tedeschi. Il tourne trop, comme le Chabrol des années soixante, qui faisait trois films par an, tous des navets.
Réalisé par Wai-keung Lau et Alan Mak
Titre original : Mou gaan dou
Sorti à Hong-Kong le 12 décembre 2002
Sorti en France le 1er septembre 2004
Un film de Hong-Kong, réalisé par Wai-keung Lau (appelé Andrew Lau dans les autres pays) et Alan Mak. Pas mauvais, avec quelques scènes assez fortes. Mais l’histoire est difficile à suivre, comme c’est souvent le cas pour les films d’action asiatiques : faute d’être familier avec la langue et les coutumes de l’Orient, le spectateur occidental se perd dans les noms et les fonctions des personnages, qu’il n’identifie pas assez tôt pour suivre le fil du récit. Quand enfin il y parvient, c’est trop tard, et il faudrait voir le film une seconde fois.
À ce sujet – celui de la clarté –, je me fais un plaisir de rappeler ce qu’en disait François Truffaut dans la présentation de sa fameuse interview-fleuve d’Alfred Hitchcock :
« Beaucoup de cinéastes donnent des informations vagues et plus ou moins lisibles, soit que leurs intentions initiales étaient elles-mêmes vagues, soit qu’elles étaient précises mais ont été mal exécutées. Vous me direz peut-être : « La clarté est-elle une qualité si importante ? ». Elle est la plus importante. Un exemple : « C’est alors que Balachov, comprenant qu’il s’était fait rouler par Carradine, alla trouver Benson pour lui proposer de contacter Tolmachef et de partager le butin entre eux, etc. ». Dans des films, vous avez entendu un dialogue de ce genre, et pendant cette tirade, vous étiez perdu et indifférent, car, si les auteurs d’un tel film savent très bien qui sont Balachov, Carradine, Benson, Tolmachef, et quelles têtes mettre sur ces noms, vous, vous ne le savez pas, même si on vous a montré trois fois leur visage auparavant, vous ne le savez plus, non, en vertu de cette loi essentielle du cinéma : tout ce qui est dit au lieu d’être montré est perdu pour le public. »
Et dire que le critique de « Première » voit dans Infernal affairs un « scénario [...] d’une simplicité qui confine au génie » ! Les films lents, fondés sur des histoires simples comme ceux que tourne Ming-liang Tsai à Taïwan, sont plus accessibles, et en dernier ressort plus intéressants. Mais on peut faire une critique identique de presque tous les films policiers.
En tout cas, le succès de ce film d’ailleurs pas très récent provoque le phénomène habituel : on va en faire un remake. C’est Scorsese qui s’y colle – au secours ! –, avec Leonardo DiCaprio et Matt Damon.
Réalisé par Olivier Assayas
Sorti en Irlande (Festival de Belfast) le 27 mars 2004
Sorti en France (Festival de Cannes) le 21 mai 2004
Sorti en France le 1er septembre 2004
Un film sans surprises ni aspérités ; « clean », en somme. L’actrice principale Maggie Cheung a décroché au festival de Cannes le prix d’interprétation féminine, mais elle n’avait guère de concurrentes, et elle ne fait pas vraiment d’étincelles ici. Aucune émotion. Béatrice Dalle et Jeanne Balibar sont crispantes, ce qui, chez la première, est de pure routine. Nick Nolte est bon ; en beau vieillard, il a une tête à jouer dans Homère, mais on n’aurait pas dû le laisser parler sur ce ton étouffé, comme s’il avait un cancer à la gorge, c’est vite agaçant. Le tout, sur 1 heure 50, paraît bien long.
Réalisé par Walter Salles
Titre original : Diarios de motocicleta
Sortiaux États-Unis (Festival de Sundance) le 15 janvier 2004
Sorti en France le 8 septembre 2004
Après Central do Brazil et Avril brisé, Walter Salles raconte une aventure de jeunesse d’Ernesto Guevara, d’après les récits que le « Che » et son ami Granado (qui vit toujours) en ont fait. C’est beau, chaleureux, jamais démonstratif, et la prise de conscience du jeune étudiant en médecine, qui parcourt à moto l’Amérique du Sud et constate que tout y va mal, ne prend jamais l’allure d’un discours militant. Le spectateur s’identifie au personnage, qui n’est pas encore l’horrible individu qu’on a connu ensuite, et le film est assez émouvant.
Réalisé par Laurent Tirard
Sorti en France le 8 septembre 2004
Bonne comédie, qui en dit long sur le talent, l’indécision, la lâcheté et autres thèmes « porteurs ». Mais le plus étrange est que, toute la publicité étant faite sur Édouard Baer, son interprète principal, le public en vient à croire qu’il est l’auteur du film. On ne cite jamais Laurent Tirard, qui n’a fait que le scénario, les dialogues et la réalisation. Presque rien, par conséquent.
Réalisé par Paul Greengrass
Titre original : The Bourne supremacy
Sorti aux États-Unis le 15 juillet 2004
Sorti en France le 8 septembre 2004
Titre idiot pour traduire The Bourne supremacy, après The Bourne identity sorti deux ans auparavant. On ne voit pas très bien où est la suprématie de ce pauvre Jason Bourne, toujours amnésique, pourchassé par les méchants et par ses anciens collègues de la CIA, qui veulent sa peau. En fait, l’un des méchants est le propre patron des services secrets, trouvaille d’une bouleversante originalité. Du jamais vu, on se demande où les scénaristes vont chercher tout ça. Sur le fond, mêmes ingrédients que dans le très surestimé feuilleton télévisé Alias, qui a du moins le mérite de nous retenir seulement quarante minutes par épisode (en fait, Alias est ridicule et puant idéologiquement, mais c’est ma semaine de bonté).
À l’écran, on croit reconnaître Matt Damon, mais il s’agit sûrement d’un sosie ou d’un clone fabriqué en numérique, car cet acteur honorable n’a ici strictement rien d’autre à faire que de tirer des coups de feu et conduire des bagnoles. La poursuite de voiture, inévitable (les cons disent « incontournable »), a lieu cette fois-ci à Moscou. Naguère, on situait plutôt à San Francisco ce genre de clou, et c’était bien plus rigolo, car, dans les rues en pente, les voitures sautaient en l’air comme des cabris. Moscou, c’est beaucoup plus plat. Le film aussi. Au fait, pourquoi filmer encore des poursuites de voitures, un quart de siècle après The Blues Brothers, qui avait atteint un sommet indépassable, et démodé par avance toute tentative ultérieure ?
Tout est filmé caméra à l’épaule, de sorte que l’image tremblote en permanence, y compris dans les (rares) scènes paisibles, et c’est irritant. À la fin, on apprend que Jason Bourne s’appelle en réalité David Webb, appel du pied qui ne peut signifier qu’une chose : on nous menace d’une suite. Attendons sans impatience...
Réalisé par Steven Spielberg
Titre original : The terminal
Sorti aux États-Unis le 9 juin 2004
Sorti en France le 15 septembre 2004
Le meilleur du film est l’aspect politique, via la description des absurdités de la loi et la peinture de l’hypocrisie dont font preuve ceux chargés de faire respecter les règlements, mais qui souhaitent secrètement leur transgression. Or cet aspect, seulement effleuré dans la première demi-heure, n’est pas mis au premier plan ; en fait, il est abandonné en chemin.
Le pire du film est dans l’excès de sentimentalité, notamment la présence bien inutile de la fille et la pieuse explication du voyage de Viktor. Sans compter la recherche du pittoresque à tout prix ; ainsi, les autographes de musiciens envoyés à son père sont trimballés par Viktor dans une boîte de conserve, quand un portefeuille serait plus sûr et plus pratique. Message subliminal : les étrangers, ces ploucs, surtout lorsqu’ils viennent de l’Europe centrale arriérée, ne font décidément rien comme tout le monde.
Certains ont voulu voir dans Le terminal un pamphlet anti-Bush. C’est lui faire trop d’honneur. Le fameux repli sur soi invoqué par ces exégètes plein d’imagination n’a rien de spécifique aux États-Unis. La preuve : la mésaventure de Viktor est en réalité inspirée par un fait-divers bien français, puisqu’il se déroule à l’aéroport de Roissy... depuis seize ans ! Merhan Karimi Nasseri, un Iranien expulsé de son pays en 1976 pour avoir participé à des manifs contre le shah, s’est déclaré apatride et installé à Roissy, à l’étage des boutiques, après la perte de ses papiers en août 1988. Spielberg lui a versé 300 000 dollars de droits.
Autre rectification : les journaux ont raconté que Spielberg a fait construire un décor d’aéroport pour tourner son film. Ce n’est que partiellement vrai, il a aussi utilisé l’aéroport de Montréal-Mirabel, construit en 1975 pour les Jeux Olympiques d’été, aéroport qui, délaissé parce que trop éloigné de la ville – 55 kilomètres –, va être désaffecté le 1er novembre.
Réalisé par Gianni Amelio
Titre original : Le chiavi di casa
Sorti en France (Festival d’Annecy) en 2004
Sorti en France le 15 septembre 2004
Sans apitoiement ni voyeurisme, ce film italien montre tous les aspects de la relation entre un enfant né handicapé physique et un père qui n’a pas voulu le voir à sa naissance, s’est ensuite repenti, mais conserve la honte d’avoir un fils qui n’est pas comme les autres. Admirable de bout en bout. La fin est « ouverte », comme on dit. En effet, une telle histoire ne peut pas connaître de dénouement.
Les interprètes sont parfaits, la réalisation totalement dénuée d’esbrouffe. Après Nos meilleures années, chef-d’œuvre produit par la télévision italienne d’État, le film confirme le renouveau du cinéma italien. Pourvu que ça dure. Parce que, sur le front français, on piétine plutôt.
Réalisé par Agnès Jaoui
Sorti en France (Festival de Cannes) le 16 mai 2004
Sorti en France le 22 septembre 2004
Ce film d’Agnès Jaoui a fait pousser des cris d’admiration à pas mal de gens. Pourtant, tout comme Le goût des autres, précédent film de la réalisatrice, il s’agit d’une œuvre consensuelle, d’ailleurs moins consistante, qui ne risque pas de déranger grand-monde, car elle n’aborde aucun sujet qui fâche, ni même qui vaille. Le meilleur est chez Jean-Pierre Bacri, qui ressemble de plus en plus à sa marionnette des Guignols. On a prétendu que son personnage était odieux ; en fait, il se contente de balancer des piques impatientes à quelques fâcheux (l’affreux chauffeur de taxi, au début du film), sans oublier, ce que l’on comprend, son entourage, qui l’importune à longueur de journée avec ses « problèmes » de cœur et d’ego. Le comble étant chez sa fille obèse qui ambitionne de faire une carrière de chanteuse classique, avenir dont il doute, non sans raison, car la donzelle est d’un velléitaire qui dépasse la moyenne, et plutôt cossarde.
À noter, au chapitre du travail bâclé, la scène de la fin, un retournement de situation qui n’est qu’une grosse ficelle de scénariste. On faisait aussi bien dans les années cinquante.
Disons aussi que Bacri interprète un écrivain, mais à la mode du cinéma français : le spectateur ne le voit jamais au travail, on se contente de nous dire qu’il est écrivain. Pas plus crédible, donc, qu’Agnès Jaoui en vedette du spectacle dans Le rôle de sa vie. De même, on nous rapporte que Rachid-Sébastien est journaliste, mais rien dans son comportement ne le montre. Ce qui appelle deux remarques.
D’abord, que si vous voulez bien remonter de sept notules dans la présente page et lire la remarque de Truffaut sur ce qui est dit au lieu d’être montré au cinéma, vous ne serez pas dépaysé.
Ensuite, que c’est un travers du cinéma français depuis la Nouvelle Vague, en 1959, de négliger les seconds rôles, en les réduisant au statut de faire-valoir : un personnage n’est là, quelques secondes, que pour prononcer une phrase, donner un renseignement sur le rôle vedette, ou quelque chose de ce style, avant d’être escamoté. Claude Sautet qui, mystérieusement, bénéficie d’une réputation usurpée, était le grand spécialiste du procédé. Quand on se souvient de ces grands acteurs, comme Pauline Carton, Paulette Dubosc, Julien Carette ou Robert Dalban, qui toute leur vie ont interprété des seconds rôles savoureux, et des centaines de films qu’ils ont interprétés non moins qu’enrichis, on constate l’étendue de la régression.
Réalisé par Laurence Ferreira Barbosa
Sorti en Suisse (Festival de Locarno) le 6 août 2004
Sorti en France le 15 septembre 2004
La vedette de cinéma Louise Sandoli est-elle Estelle (le jeu de mot est sans doute voulu par la réalisatrice Laurence Ferreira Barbosa), l’ancienne épouse du marin Ordo ? Celui-ci, perplexe car elle ne ressemble guère au souvenir qu’il en a gardé, veut en avoir le cœur net et s’arrange pour renouer avec elle.
On ne sait pas très bien où veut en venir la réalisatrice, car son récit finit par opter pour l’affirmative, alors qu’elle fait jouer le personnage par deux actrices différentes, dont l’une a les yeux noirs et l’autre les yeux bleus. Mieux, elle multiplie les gros plans qui insistent sur cette différence. Au bout du compte, il ne reste à peu près rien.
Ce n’est pas la première fois qu’on adapte Donald Westlake au cinéma. Récemment, c’était pour Je suis un assassin, effroyable navet dans lequel se perdait l’honorable Bernard Giraudeau. Westlake devrait interdire l’utilisation de ses livres par les cinéastes français !
Les naïfs croient communément qu’Arte, chaîne culturelle, respecte le cinéma. Il n’en est rien. D’abord, parce qu’elle passe très souvent les films en version doublée. Ensuite, parce qu’à l’instar des chaînes commerciales du câble, elle colle fréquemment son logo sur les films (voir le festival Chaplin de décembre 2003). Enfin, parce qu’elle ne respecte pas les cadrages – pas plus que ne le font les cassettes et les DVD du commerce, d’ailleurs.
À titre de démonstration, voici comment elle a diffusé To catch a thief (en français, La main au collet), d’Alfred Hitchcock, le jeudi 23 septembre 2004 à 20 heures 50 :
La cassette VHS des Éditions Atlas, en version doublée, et la première qui fut éditée, affichait ceci :
Ce n’est pas mieux... et pas pire !
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.