Œuvres : Chacun pour tous – Champions – Le grand bain – The full monty – Brassed off – Les professionnels – La saveur des ramen – Ramen teh – Un homme pressé – L’envers d’une histoire – Druga strana svega – Sophia Antipolis – Le jeu – Le prénom – Les chatouilles – Mauvaises herbes – Amanda – Hippocrate
Personnes citées : Vianney Lebasque – Jean-Pierre Darroussin – Gilles Lellouche – Esther Williams – Virginie Effira – Leila Beckti – Eric Khoo – Mila Turajlic – Virgil Vernier – Alfred Hitchcock – Fred Cavayé – Andréa Bescond – Éric Métayer – Kheiron – Mikhaël Hers – Vincent Lacoste
Réalisé par Vianney Lebasque
Sorti en Suisse (Festival de Locarno) le 1er août 2018
Sorti en France le 31 octobre 2018
À la base de cette histoire, une duperie, imaginée par l’entraîneur de l’équipe de basket-ball espagnole, engagée dans la compétition olympique aux Jeux paralympiques d’été de Sydney, entre le 18 et le 29 octobre 2000 (lire ICI). Cette équipe de douze joueurs, censés tous handicapés, avait remporté la médaille d’or, alors qu’elle ne comptait que deux handicapés mentaux. Hélas pour l’entraîneur qui avait tout organisé, un journaliste s’était infiltré dans l’équipe, et avait tout révélé. Les joueurs ont dû rendre leur médaille... et l’argent des primes. Treize ans plus tard, le verdict a été rendu, personne n’est allé en prison, et les subventions dont tous avaient bénéficié ont été rendues.
L’exploit de ce film réside en ceci, que les spectateurs sont amenés à prendre parti pour les tricheurs, surtout en raison du fait que l’entraîneur est joué par Jean-Pierre Darroussin, qui rend sympathique tous les personnages qu’il joue. Mais le scénario a fait de cette équipe espagnole une équipe française.
Par ailleurs, le film est très bien réalisé et interprété. Il a d’ailleurs été précédé par un film espagnol, Champions, sur le même thème, sorti le 3 avril à Madrid, mais jamais chez nous !
Réalisé par Gilles Lellouche
Sorti en France (Festival de Cannes) le 13 mai 2018
Sorti en France le 24 octobre 2018
Ce film a bénéficié d’une foule de bonnes critiques de la part des professionnels, mais il ne les mérite pas, car on comprend dès le début, tant le thème est invraisemblable, qu’on va voir une pâle copie de The full monty et de Brassed off (en français, Les professionnels), productions britanniques très supérieures. Le défi de son auteur semble avoir été de faire du beau et de l’exaltant à partie du vulgaire et du laid. Les acteurs se démènent pour donner des dialogues prétendus drôles et qui ne sont que grossiers, et l’on ne croit pas du tout, tant cette équipe française de nageurs amateurs fait pâle figure en comparaison des équipes étrangères qui concourent en Norvège dans la catégorie de natation synchronisée (si ne savez pas ce que c’est, on vous gratifie d’un trop court extrait d’un film avec Esther Williams), au dénouement très téléphoné qui montre ces ringards remporter la médaille d’or, renvoyant ainsi le film au rayon des navets qui veulent administrer aux spectateurs des leçons d’humanisme.
Restent les deux principaux rôles féminins, ceux de Virginie Effira et de Leila Beckti. Lesquelles, justement, ne nagent pas !
Réalisé par Eric Khoo
Titre original : Ramen teh
Sorti à Singapour le 29 mars 2018
Sorti en France le 3 octobre 2018
Masato, beau jeune homme né au Japon d’un père japonais et d’une mère singapourienne, donc chinoise, a hérité de son père cuisinier la passion de la cuisine, et va séjourner à Singapour pour y apprendre, sous l’égide du frère de sa mère défunte, la recette des ramen teh, plat singapourien typique dérivant du bak kut teh, soupe de porc à la chinoise très populaire à Singapour. Or sa grand-mère maternelle refuse de le voir, car elle hait les Japonais, qui ont commis des massacres sur le continent et à Singapour (du genre, lancer un bébé en l’air pour qu’en retombant, il s’embroche sur une baïonnette, ce dont les soldats japonais ne se privaient pas). On la comprend, mais Masato n’y est pour rien et ignore probablement toutes ces horreurs.
Masato, alors, s’astreint à lui préparer un repas typique de Singapour, sa grand-mère pardonne, et c’est une réconciliation générale.
Cela donne un film qui oscille entre la cuisine et les sentiments d’acceptation et de pardon, mélange qui ne plaît pas à tout le monde, et a valu à cette histoire quelques critiques acerbes. Pour ma part, j’ai plutôt apprécié la beauté des images, même si les abondantes vues des plats asiatiques peuvent lasser, à la longue.
Réalisé par Hervé Mimran
Sorti en France (à Montpellier) le 7 septembre 2018
Sorti en France le 7 novembre 2018
Ce film, qui traite de l’AVC (accident vasculaire cérébral) sur le mode ultra-léger, en se bornant à montrer un homme important qui mélange les syllabes de tous les mots qu’il emploie, a tout pour déplaire à ceux qui savent qu’un AVC est une crise grave, qui peut tuer. Et comme Luchini n’a rien d’autre à faire, on finit par se lasser de l’entendre dire « cimer’ » chaque fois qu’il veut remercier quelqu’un. Si bien que le seul intérêt de cette pellicule est la présence de Leila Bekhti, dans le rôle un peu dramatique d’une fille qui a été abandonnée à sa naissance par sa mère, et qui tente de la retrouver (elle y parvient à la fin, dans la seule scène émouvante).
On peut donc se passer de voir Un homme pressé.
Réalisé par Mila Turajlic
Titre original : Druga strana svega
Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 14 septembre 2017
Sorti en France le 24 octobre 2018
Le film s’ouvre sur une sorte d’énigme : dans un très grand appartement de Belgrade, une porte a été condamnée quand le gouvernement communiste a décrété qu’il devrait être partagé par plusieurs familles Au début, personne ne parvient à l’ouvrir, mais on y parviendra peu avant l’épilogue, pour y découvrir un incroyable fourbi, qui laisse à penser que personne n’a vécu dans les pièces réquisionnées. Mais ce dénouement sent le truc de scénariste, et tout cela n’a servi qu’à raconter les troubles qui ont ravagé la Yougoslavie, jusqu’à la chute de Slobodan Miloševic, à travers le récit d’une septuagénaire, ancienne professeur de mécanographie, dont la famille, jusqu’à elle, ne comptait que des avocats.
La réalisatrice, docteur en cinéma à l’université de Westminster, appartenait à cette famille, et, enfant, ne trouvait rien d’étrange à cette situation – bien que n’ayant jamais vu ses voisins, imposés par le gouvernement –, et qui, de nos jours, raconte tout cela par le récit que sa mère en fait, et à travers de nombreuses images d’archives.
La vérité oblige à dire que le résultat est assez austère, ce qui explique que le film n’a guère eu de succès.
Réalisé par Virgil Vernier
Sorti en Suisse (Festival de Locarno) le 3 août 2018
Sorti en France le 31 octobre 2018
Je ne sais rien du réalisateur, mais, au vu de son présent film, je dirai qu’il a l’esprit torturé et des obsessions sinistres. Pas clair, non plus, et on ne comprend rien à ce que sont et veulent ses personnages : des voyous, des délinquants, des adeptes de l’extrême droite ? Allez savoir ! Hitchcock avait le souci de la clarté, et on ne s’interroge jamais sur ce qu’il avait voulu dire. Ici, on nage dans le brouillard, et on s’ennuie.
Sans aucun scrupule, je classe ce réalisateur dans la catégorie « À fuir ».
Réalisé par Fred Cavayé
Sorti en France (À Paris) le 5 septembre 2018
Sorti en France le 17 octobre 2018
Remake d’un film italien, mais remanié pour adapter l’histoire à la société française.
Trois couples et un célibataire dînent ensemble, et conviennent de jouer à une sorte de Jeu de la vérité, consistant à laisser tous les autres convives voir le contenu de leurs téléphones mobiles et entendre les appels reçus. Naturellement, si cela ne tournait pas en querelle généralisée, cela n’aurait pas lieu d’être !
Le résultat, joué en huis-clos dans un immense appartement comme on n’en voit qu’au cinéma, est ultra-prévisible, banal et bourré de clichés sur les mœurs des gens aisés. Bref, sur un thème voisin du grand succès Le prénom, c’est racoleur, puisque tout le monde ment à tout le monde... comme on s’y attend !
La mise en scène est efficace et les acteurs sont bons. Mais on ne vibre pas, on ne s’amuse pas, et on n’admire certes pas les personnages.
Réalisé par Éric Métayer et Andréa Bescond
Sorti en France (Festival de Cannes) le 14 mai 2018
Sorti en France le 14 novembre 2018
Les acteurs et la mise en scène sont irréprochables, mais les sauts du récit, d’une scène à l’autre, sont un peu voyants, pour ne pas dire m’as-tu-vu. Les scènes de pédophilie sont réalisées très discrètement, au point que la toute première, dans la voiture, quand le violeur demande à la petite fille de huit ans d’ôter sa culotte, ne sont pas gênantes, car le montage des plans en champ-contrechamp, visiblement, masque le fait que ladite petite fille n’était pas présente.
C’est Karin Viard qui est la plus brillante, en mère que ce drame dérange, et qui voudrait ne jamais en avoir entendu parler. Et le film, s’il mélange les époques et sacrifie trop à la mode de la caméra portée, ne joue jamais du violon.
Réalisé par Kheiron
Sorti en France (à Paris) le 5 juin 2018
Sorti en France le 21 novembre 2018
Un peu moins bon que le premier film de Kheiron, Nous trois ou rien, sorti en 2015. Ici, le réalisateur joue Waël, ayant grandi dans un pays arabo-musulman en guerre, puis ayant trouvé un refuge en France. Devenu adulte, il vit de petites arnaques avec la complicité de Monique, une septuagénaire, laquelle retrouve un vieil ami, Victor, qui engage Waël pour s’occuper bénévolement de six jeunes exclus du système scolaire, qui commencent par le rejeter, puis, séduits, ne veulent plus le laisser repartir.
C’est un peu une fable ne cherchant jamais à paraître vraisemblable, et qui, en dépit d’une fausse note dans le scénario (en enfant, victime d’un pédophile, se suicide par pendaison), reste une comédie, où le public rit beaucoup, autant que les trois acteurs principaux.
Comme dans son précédent film, toutes les scènes du passé ont été tournées au Maroc. Que ferait le cinéma français si ce pays n’existait pas ?
Réalisé par Mikhaël Hers
Sorti en Italie (Festival de Venise) le 31 août 2018
Sorti en France le 21 novembre 2018
Le genre de film qui ne peut pas avoir de dénouement, car, une fois la situation posée (après les attentats du Bataclan, ici transposés au Bois de Vincennes), plus rien ne peut arriver. Alors se produit le phénomène peu inattendu : le remplissage. Ici on invente que le jeune homme qui a hérité de sa nièce de sept ans avait une mère qui vit à Londres et qu’il n’a plus vue depuis des années.
Quant au match de tennis que les deux personnages principaux vont voir à Londres, il est parfaitement saugrenu et ne joue aucun rôle dans l’histoire.
Et puis, la petite fille qui joue le personnage ayant perdu sa mère lors d’un attentat joue assez mal. Quand on se souvient que Vincent Lacoste a été le médecin dans Hippocrate, on pense qu’il est en train de flinguer sa carrière !
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.