<"http://www.w3.org/TR/xhtml1/DTD/xhtml1-transitional.dtd"> JPM - Films vus - Notules - Mai 2018

JPM - Films vus - Notules -  Mai 2018

Notules - Mai 2018

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées (en italiques, autres que des films de cinéma) : L’île aux chiensIsle of dogsComme des roisBlade runner 2049 Game nightEverybody knowsTodos lo sabenMonsieur Je-sais-toutOtages à Entebbé7 days in EntebbeRaid on EntebbéVictory at EntebbeAbdel et la comtesseDownton Abbey – Les aristocrates – The cakemaker En guerreL’homme qui tua Don QuichotteThe man who killed Don Quixote – Le sens de la vie – Le cerveau des enfantsBrainious14 pommesShisi ke ping guoEt mon cœur transparentOpération BeyrouthBeirut

Personnes citées : Wes Anderson – Xabi Molia – Kad Merad – Kacey Mottet Klein – Denis Villeneuve – Jonathan Goldstein – John Francis Daley – Michael C. Hall – Asghar Fahradi – Penélope Cruz – François Prévôt-Leygonie – Stephan Archinard – Max Baissette de Malglaive – Jacques Perrin – Freddie Highmore – Dean Stockwell – José Padilha – Peter Finch – Charles Bronson – Martin Balsam – Horst Buchholz – John Saxon – Jack Warden – Sylvia Sidney – Eddie Constantine – James Woods – Helmut Berger – Linda Blair – Kirk Douglas – Richard Dreyfuss – Burt Lancaster – Anthony Hopkins – Christian Marquand – Elizabeth Taylor – Isabelle Doval – Denys de La Patellière – Pierre Fresnay – Charlotte de Turkheim – Annie Cordy – Ofir Raul Graizer – Stéphane Brizé – Terry Gilliam – Stéphanie Brillant – Midi Z – Raphaël Vital-Durand – David Vital-Durand – Brad Anderson

L’île aux chiens

Mercredi 2 mai 2018

Réalisé par Wes Anderson

Titre original : Isle of dogs

Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 15 février 2018

Sorti en France le 11 avril 2018

Un aperçu de la perfection technique du film ? Voyez ICI. Il s’agit d’un film d’animation, dont l’histoire repose sur la haine d’un maire japonais envers les chiens, que par conséquent il fait déporter en masse sur une île qui servira de poubelle, en utilisant comme prétexte une épidémie de grippe canine. Mais son neveu de douze ans, Akira, qui y a perdu son chien garde du corps, vole un avion pour rejoindre ladite île, où cinq chiens exilés l’aideront à ramener la justice. Le film est en stop motion (animation image par image), ici poussée à l’extrême. Le procédé n’est pas nouveau, il a été inventé en 1897, et a été abondamment utilisé avec le King Kong de 1933. Mais ici, on touche à la perfection.

À vrai, la complexité de l’histoire nuit un peu à la compréhension du récit. C’est sans doute dû au fait qu’il y a plusieurs auteurs, comme naguère pour les films italiens, et aujourd’hui, pour les feuilletons télévisés. Mais à la télévision, la durée des productions permet de s’y retrouver. Ici, pas vraiment. Mais on peut ne pas vraiment suivre le récit, et s’intéresser à l’exploit visuel.

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Comme des rois

Vendredi 4 mai 2018

Réalisé par Xabi Molia

Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 22 août 2017

Sorti en France le 2 mai 2018

Film léger qui, traitant d’un sujet social (les difficultés financières d’une famille, qui contraignent le père à vivre de petites escroqueries et à y embarquer son fils, lequel rêve plutôt de devenir acteur), ne joue jamais du violon pour apitoyer les spectateurs. Et cette absence de morale fait beaucoup pour le succès de cette réalisation d’un presque débutant. Même si la « profession » d’arnaqueur n’a rien de très sympathique.

Kad Merad est très bon, mais son jeune partenaire, Kacey Mottet Klein, âgé de vingt ans, ne l’est pas moins.

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Asghar Farhadi à Cannes

Samedi 5 mai 2018

Dans quatre jours, le Festival de Cannes va s’ouvrir, et le film qui sera projeté pour la cérémonie d’inauguration sera le dernier film d’Asghar Farhadi, distribué à l’international sous le titre Everybody knows, alors qu’en réalité, il s’intitule Todos lo saben, ce qui signifie la même chose : « Tout le monde sait ». Ce titre espagnol se justifie par le fait qu’il a été tourné entièrement dans la campagne espagnole à Madrid, en août dernier, avec des acteurs exclusivement espagnols, dont Juan Bardem et, hélas, Penélope Cruz. Hélas, car la vulgarité de cette dernière n’est plus à prouver, et elle avait flingué le seul film de Woody Allen tourné en Espagne, à Barcelone, Vicky Cristina Barcelona, qui datait de 2008.

On se demande par conséquent si la décision de faire un film hors de son pays natal est toujours une bonne idée. Ou plutôt, on se le demanderait, s’il n’avait pas existé des réussites dans cette expatriation : si certains, comme Renoir, Duvivier, Kiarostami, se sont effectivement plantés en beauté, les réussites ne manquent pas non plus : Fritz Lang, Lubitsch, Hitchcock, Tourneur, Max Ophüls, Visconti, Stroheim, Roland Emmerich, Ang Lee, Alexandre Aja, Alfonso Cuaron, et bien d’autres.

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Blade runner 2049

Dimanche 6 mai 2018

 

Réalisé par Denis Villeneuve

Sorti en France le 4 octobre 2017

J’ai détesté tous les films de Denis Villeneuve, et celui-ci ne va pas racheter les autres. Sans être un lecteur des « Cahiers du cinéma », j’ai trouvé très sensée l’opinion qu’ils en ont : « Ridley Scott, coproducteur de Blade Runner 2049, s’est décidément attelé cette année à dégrader ses meilleurs films. (…) Le film de Denis Villeneuve est un pensum SF long, livide, pontifiant, laid (grisâtre poisseux/orangeâtre pisseux), à la brutalité parfois ridicule ». En outre, ce pensum à peu près incompréhensible est interminable, et n’a rien à raconter. En comparaison, le premier opus, dû à Ridley Scott, frôle le chef-d’œuvre !

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Game night

Lundi 7 mai 2018

Réalisé par Jonathan Goldstein et John Francis Daley

Sorti en Nouvelle Zélande le 15 février 2018

Sorti en France le 18 avril 2018

L’histoire ne tient pas une seconde, mais le film ne se prend pas au sérieux. En réalité, il relève de la potachologie parfaitement assumée. Et donc, le jeu auquel se livre une bande de copains (retrouver l’un d’eux, censé être le plus riche et le plus inventif), va dérailler, puis ce personnage disparaît, sans qu’on sache, avant la fin, s’il se cache ou a été enlevé par des truands. Le but avoué étant de lancer le spectateur sur de fausses pistes, et par là, c’est assez réussi.

Inversement, il faut convenir que les personnages sont assez mal incarnés, sauf le voisin policier, qui cache bien son jeu, est tenu pour un ringard qu’il ne faut pas inviter, mais, à la fin, va mettre tout le monde dans sa poche. En réalité, c’est le seul gag du film qui fonctionne un peu !

Présence bizarre, dans le rôle d’un personnage de second plan, apparu tardivement, d’un acteur célébrissime, Michael C. Hall, qui fut naguère Dexter pour la télévision.

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Everybody knows

Mercredi 9 mai 2018

Réalisé par Asghar Fahradi

Titre original : Todos lo saben

Sorti en France (Festival de Cannes) le 8 mai 2018

Sorti en France le 9 mai 2018

Ce n’est pas le meilleur film de Fahradi ! Hélas, à l’instar d’Abbas Kiarostami, cet excellent cinéaste donne tout son talent quand il filme dans son pays, l’Iran  : or les deux derniers films de Kiarostami, tournés, l’un en Italie, l’autre au Japon, sont pitoyablement ratés !

Le thème de Todos lo saben, rebaptisé Everybody knows pour l’exploitation internationale, repose sur une femme, Laura, jouée par Penélope Cruz, établie en Argentine, et qui revient provisoirement en Espagne où elle est née, plus précisément dans un village situé dans un vignoble. Elle y a emmené son mari et ses deux enfants, dont une jeune fille, qui va disparaître : on l’a enlevée afin d’obtenir une rançon. Dès lors, tout le propos de l’histoire va reposer sur la recherche des coupables (révélés à la fin, dans un épilogue assez décevant). Et c’est l’occasion de diverses disputes entre les personnages principaux, Laura, son mari actuel, resté en Argentine mais qu’elle fait venir en Espagne, son ancien amant et le véritable père de sa fille, et les nombreux proches de la famille, tous invités à la fête prévue.

L’un des problèmes, mais pas le seul, de ce film relativement mineur tient au fait que tous les personnages sont trop beaux : les enfants, les jeunes gens, les adultes, ce qui contraste avec le paysage, assez morne. Mais peu importe. Et l’épilogue reste assez confus. En outre, et comme toujours chez cet auteur, le film, qui doit abriter un certain nombre de coups de théâtre, est un peu trop long.

Mais, comme toujours avec Fahradi, les acteurs sont très bien dirigés, ce qui surprend avec Penélope Cruz, dont la vulgarité est ici contenue et peu envahissante.

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Monsieur Je-sais-tout

Jeudi 10 mai 2018

Réalisé par François Prévôt-Leygonie et Stephan Archinard

Sorti en France le 9 mai 2018

Vincent, entraîneur de foot-ball, se voit obligé de s’occuper, durant deux semaines, de son neveu, Léo, âgé de treize ans, et... autiste de type Asperger, état dont il ne sait rien. Bien entendu, on devine d’avance qu’il va s’attacher à lui et renoncer à son projet d’aller travailler en Chine.

Les spectateurs de ce film se sont enthousiasmés pour l’interprète du jeune garçon, Max Baissette de Malglaive, sans doute parce qu’ils le croient réellement âgé de treize ans. Or ce garçon aura dix-huit ans le 19 juin prochain, et seule sa petite taille, 1,53 mètres, fait illusion et lui permet de passer pour un enfant, comme ce fut le cas pour une cohorte d’acteurs avant lui : Jacques Perrin, Freddie Highmore, Dean Stockwell, etc. En fait, sur les neuf dixièmes du récit, il joue comme un robot, ce qui n’est pas très difficile, et le geste d’attendrissement de la scène finale, outre qu’il ne se produirait sûrement pas dans la réalité, ne relève pas non plus de l’exploit.

À l’actif du film, la beauté de l’actrice qui joue la doctoresse, et les scènes de football, bien réalisées. Au passif, on a du mal à gober que ce garçon autiste se prend de passion pour le football et devient en une journée un gardien de but hors pair et acclamé par les autres joueurs.

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Otages à Entebbé

Vendredi 11 mai 2014

Réalisé par José Padilha

Titre original : 7 days in Entebbe

Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 19 février 2018

Sorti en France le 2 mai 2018

Pour une fois d’accord, critiques professionnels et spectateurs ont été unanimes : le film souffre d’une idée idiote, avoir entrelardé le récit de séquences – une bonne demi-douzaine – étalées sur toute la durée du film, et qui montrent, sans aucune raison apparente, des séquences de chorégraphie moderne. Inutile de dire que ce fatras allonge la durée de cette histoire, qui aurait gagné à être racontée sobrement, puisque c’est un fait historique. En réalité, le film, débarrassé de cette scorie, serait bien fait, car il est bien documenté.

En revanche, je n’ai lu nulle part que cette histoire a déjà fait l’objet de deux téléfilms, réalisés peu après les évènements, en 1976. L’un, Raid on Entebbé, sorti en 1977, avec des vedettes (Peter Finch, Charles Bronson, Martin Balsam, Horst Buchholz, John Saxon, Jack Warden, Sylvia Sidney, Eddie Constantine, James Woods), l’autre, Victory at Entebbe, avec d’autres vedettes, (Helmut Berger, Linda Blair, Kirk Douglas, Richard Dreyfuss, Burt Lancaster, Anthony Hopkins, Christian Marquand, et... Elizabeth Taylor).

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Abdel et la comtesse

Mercredi 16 mai 2018

Réalisé par Isabelle Doval

Sorti en France le 9 mai 2018

Film très sympathique, qui possède deux caractéristiques ayant échappé aux critiques de profession et aux spectateurs. D’abord, il commence un peu comme Downton Abbey : un noble français, qui est comte, décède, mais sa fille ne pourra hériter du titre et de ses possessions, château, parc, collections d’art, etc. ; il faudra donc que tout cela passe à son neveu. Certes, cette exigence n’a aucun fond de légalité en France, où une femme ne peut légalement être inférieure à un homme, mais passons. Ensuite, l’esprit de cette histoire relève de la défense de l’aristocratie et de ses idéaux, ce qui n’était pas arrivé en France depuis... Les aristocrates, film réalisé en 1955 par Denys de La Patellière, avec Pierre Fresnay. En outre, le rôle de la comtesse est tenu par une authentique aristocrate, Charlotte de Turkheim, qui est baronne comme Annie Cordy ! De plus, cette comtesse n’est pas sotte, car, lorsqu’elle demande à Abdelkader quel est son prénom, et qu’il répond « Abdel », elle rectifie en lui demandant de préciser : Abdelkrim, Abderrahmane, Abdelmalik, etc. ? Elle sait par conséquent qu’Abdel n’a jamais été un prénom arabe, puisque ce n’est qu’un préfixe (Abd El signifie « esclave de » ou « serviteur de », et DOIT précéder l’un des surnoms de Dieu, ne pouvant donc être utilisé seul). Aucun musulman, par conséquent, s’il connaît la langue arabe, ne pourrait prénommer son fils Abdel !

Et puis, le film sait montrer la différence entre grossièreté et vulgarité, et contribue donc à l’éducation de nos chers compatriotes.

Pour le reste, c’est une aimable comédie de mœurs tout à fait présentable.

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The cakemaker

Mercredi 16 mai 2018

Réalisé par Ofir Raul Graizer

Sorti en Tchéquie (Festival de Karlovy) le 4 juillet 2017

Vu le 16 mai 2018

Sortie prévue en France le 6 juin 2018

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À Berlin, un jeune pâtissier allemand, Thomas, qui semble n’avoir aucun ami, rencontre Oren, quadragénaire, marié, père d’un fils, qui vit à Jérusalem et vient souvent en Allemagne pour affaires. Ils se plaisent, ont une liaison, mais Oren ne répond plus aux messages que Thomas lui envoie sur son téléphone mobile. Désemparé, ce dernier décide d’aller à Jérusalem, y rencontre Anat, la femme d’Oren, et apprend qu’il est mort dans un accident de voiture. Il n’est pas attiré par elle, mais elle l’est par lui et finit par le séduire et par l’engager pour de petits travaux dans le café qu’elle tient. Et lorsque Thomas montre ses talents de pâtissier, les clients affluent dans le café.

Malheureusement, Anat a un beau-frère, le frère d’Oren, religieux très rigoriste, qui estime que se servir d’un four n’est « pas casher », et se montre hostile. Il finit par ordonner à Thomas de quitter le pays et de ne jamais revenir. Thomas se résigne et regagne l’Allemagne, mais Anat, qui a découvert dans les affaires de son défunt mari quelques factures du café de Thomas où Oren déjeunait fréquemment, décide d’aller à Berlin pour en avoir le cœur net. Elle comprend enfin qu’Oren avait une liaison avec Thomas.

On n’en saura pas davantage, le film s’arrête là. Fin ouverte, comme on dit.

Aucun personnage n’est charismatique, le frère religieux est plutôt incohérent, et le spectateur reste assez distant.

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En guerre

Vendredi 18 mai 2018

Réalisé par Stéphane Brizé

Sorti en France le 15 mai 2018

Film réalisé à la manière d’un reportage télévisé, c’est-à-dire en caméra portée, qui gigote de façon insensée, un procédé très vite pénible. On y raconte comment une firme d’Agen, dont les ouvriers sont en grève depuis deux ou trois mois. Or le président du groupe allemand qui la possède veut la fermer pour mettre fin aux pertes, alors que l’usine est apparemment rentable, mais... pour les actionnaires seulement ! Les ouvriers refusent cette fermeture, et les mille cent grévistes sont conduits par le délégué de la CGT, qui réclame d’être reçu par le PDG allemand et n’aura satisfaction que tardivement. Mais l’entrevue se passe mal, le PDG est brutalisé, l’Élysée, qui avait préparé la négociation, ne veut plus s’en mêler, et une charrette de treize ouvriers sera sacrifiée. À la suite de quoi le délégué syndical se suicide en s’immolant par le feu.

Le récit veut exposer les thèses des deux parties, un système économique cohérent mais impitoyable et un système économique logique mais incohérent du point de vue humain. Or on sent bien où vont les sympathies des auteurs de cette histoire, dont l’acteur Vincent Lindon, qui est aussi un coproducteur du film.

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L’homme qui tua Don Quichotte

Lundi 21 mai 2018

Réalisé par Terry Gilliam

Titre original : The man who killed Don Quixote

Sorti en France (Festival de Cannes) le 19 mai 2018

Sorti en France le 19 mai 2018

Film brouillon et agité, qui ne démet pas de ce qu’on sait depuis longtemps sur Terry Gilliam : qu’il s’intéresse avant tout à l’aspect visuel de ses films (chez les Monty Python, il se contentait de concevoir les séquences animées du générique et quelques entractes loufoques, et c’est bien lui qui a réalisé l’ouverture en forme de film de pirates pour Le sens de la vie, sa principale réussite). Mais il ne réussit pas mieux qu’Orson Welles, qui lui aussi s’est cassé les dents avec sa propre adaptation moderne du livre de Cervantes, dont il faut rappeler que Montherlant le trouvait trois fois trop long.

L’idée est ici qu’un jeune réalisateur cynique, ayant tourné dans sa jeunesse une première version de cette histoire, veut refaire ce film avec de gros moyens, mais se trouve embarqué dans une série de péripéties où ne manquent même pas les immigrants arabes et un trafiquant russe de vodka. C’est triste, car on s’ennuie face à un tel ratage. Ce sera sans doute le dernier film de Gilliam.

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Le cerveau des enfants

Mercredi 23 mai 2018

Réalisé par Stéphanie Brillant

Titre original : Brainious

Sorti en France (Festival de Cannes) le 19 mai 2018

Sorti en France le 23 mai 2018

Le cerveau des enfants, film profondément ennuyeux et qui s’apparente à une conférence donnée par des spécialistes des neurosciences qui ne font rien d’autres que parler mais ne montre à peu près rien, ne fera sans doute pas une grande carrière.

Pour comble, réalisé par une Française (mais résidant à Los Angeles), il ne laisse la parole qu’à des spécialistes s’exprimant en anglais uniquement. Même Mathieu Richard, qui est français, ne parle qu’en anglais !

À réserver aux spectateurs connaissant le sujet à fond.

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14 pommes

Vendredi 25 mai 2018

Réalisé par Midi Z

Titre original : Shisi ke ping guo

Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 12 février 2018

Sorti en France le 16 mai 2018

Seul le carton tenant lieu de générique de début nous donne l’explication de ce titre mystérieux : un entrepreneur birman, pas si jeune que le prétend la publicité, souffre d’insomnies, et sa mère, sur le conseil d’un charlatan, le persuade qu’il en guérira s’il achète quatorze pommes et va faire un séjour de deux semaines dans un monastère bouddhiste, très loin de la ville. Il suit ce conseil idiot et va vivre comme un moine pendant deux semaines. En chemin, sa voiture (de luxe) s’ensable, et une quinzaine d’enfants viennent l’aider, qu’il récompense somptueusement en leur laissant... une boîte de biscuits !

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le réalisateur, qui est birman mais naturalisé taïwanais, prend son temps et abuse des plans-séquences dans lesquels il ne se passe rien ; par exemple, sans nous épargner la moindre seconde, il filme intégralement le retour au village de ces cinq femmes qui sont allées puiser de l’eau très loin de chez elles en la rapportant dans des bidons très lourds qu’elles portent sur leur tête – une eau que l’insomniaque gaspillera ensuite pour sa toilette matinale. Ou encore, cette interminable dispute entre deux moines, qui ne parlent que de l’argent qui leur est versé par les habitants du village, alors qu’eux-mêmes, vénérés, nourris gratuitement par la population, et passablement sexistes, ne font rien de plus que de participer à la collecte des dons.

S’il faut comprendre ce film comme une critique de la religion toute puissante (tout le monde s’incline et s’agenouille devant les moines, qui ne sont que des parasites moralisateurs), on pouvait être plus direct et plus rapide !

Bref, c’est raté !

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Et mon cœur transparent

Lundi 28 mai 2018

Réalisé par Raphaël Vital-Durand et David Vital-Durand

Sorti au Canada (Festival de Montréal) le 31 août 2017

Sorti en France le 16 mai 2018

Film de deux débutants, qui ont soigné la réalisation technique (nombreux plans truqués) mais pas le scénario, tiré d’un roman : le principe de base est de cacher au spectateur l’explication – tirée par les cheveux – qui est donnée à la fin. Avant cela, on a dû supporter le comportement étrange des personnages, qui ne sont jamais ce qu’ils prétendent être. C’est si alambiqué que les répliques souvent ridicules effacent l’effet recherché, faire prendre au sérieux cette histoire où les personnages cachés veulent faire tomber un industriel pourri qui dissimule dans la nature des produits dangereux et interdits à la vente. On apprend ainsi, entre autres, que l’épouse disparue est morte, empoisonnée par... son rouge à lèvres !

Le titre sibyllin est la moitié de la réplique finale prononcée par le héros au moment où il prend partie pour lesdits révolutionnaires.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Opération Beyrouth

Mercredi 30 mai 2018

Réalisé par Brad Anderson

Titre original : Beirut  

Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 22 janvier 2018

Sorti en France le 30 mai 2018

Franchement, on attendait mieux de Sorj Chalandon (en fait, son vrai prénom est Georges !), qui signe dans « Le Canard enchaîné » de ce jour le compte-rendu de ce film sur le Liban, pays qu’il connaît bien pour y avoir été reporter. Là, il se contente de recopier le dossier de presse du film, en se contentant de rajouter quelques détails sur la destruction de Beyrouth... figuré par Tanger pour le tournage en extérieurs ! Et il ne se donne même pas la peine de mentionner que le garçon de treize ans « trop mignon » [sic], non mentionné au générique de fin, recueilli et en instance d’adoption par le personnage central, un diplomate états-unien, va devenir, dix ans après son enlèvement par des terroristes palestiniens, un vulgaire assassin, lequel abat d’une balle dans la tête un étranger qui ne parlait pas assez vite.

En réalité, cette histoire reste à peu près incompréhensible si on n’est pas incollable sur les éternelles bisbilles ethnico-religieuses du Moyen-Orient. Mais c’est toujours le cas lorsqu’il est sans cesse question de gens qu’on ne connaît pas et qu’on peine à identifier. Et puis, en 2018, qui se souvient encore de la situation de la région en 1982 ?

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

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Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes 122 films racontés

Dernière mise à jour de cette page le mardi 13 juillet 2021.