JPM - Films vus - Notules -  Décembre 2015

Notules - Décembre 2015

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : Le pont des espionsBridge of spies – L’espion qui venait du froid – Lincoln – Le temple du SoleilTaj MahalBabysitting 2 – Baby sitting – Mogambo – Cloverfield – Experimenter – I comme Icare – Docteur FrankensteinVictor FrankensteinBack homeLouder than bombsLa dame dans l’auto avec des lunettes et un fusilNous trois ou rien007 SpectreSpectre – Skyfall – Mia madre – Habemus papam – La chambre du fils – Le grand jeuThe walk - Rêver plus hautThe walk – Man on wire – La vie très privée de Monsieur SimThe terrible privacy of Maxwell Sim – Les quarantièmes rugissants – Le goût des merveillesAllende mon grand-pèreAllende, mi abuelo AllendeLes huit salopardsThe hateful eight – Le voyou – Oncle Bernard - l’anti-leçon d’économie – Creed - L’héritage de Rocky BalboaCreedLe nouveau – Queen and country – Réalité – Taxi Téhéran – Boys – Les chaises musicales – Notre petite sœur

Personnes citées : Steven Spielberg – Martin Ritt – John Le Carré – Ethan Coen – Joel Coen – Rudolf Abel – James Donovan – Gary Powers – Frederic Pryor – John Kennedy – Peter Jackson – Nicolas Saada – Philippe Lacheau – Tarek Boudali – John Ford – Victor Fleming – Michael Almereyda – Stanley Milgram – Henri Verneuil – Paul McGuigan – Mary Shelley – Joachim Trier – Gabriel Byrne – Jesse Eisenberg – Joann Sfar – Anatole Litvak – Kheiron – KheironTabib – Mohammed Reza Pahlavi – Alexandre Astier – Hibat Tabib – Ruhollah Khomeiny – Sam Mendes – Nanni Moretti – Nicolas Pariser – Alfred Hitchcock – Melville Poupaud – André Dussollier – Robert Zemeckis – Joseph Gordon-Levitt – James Marsh – Philippe Petit – Charlotte Le Bon – Michel Leclerc – Cole Porter – Jean-Pierre Bacri – Jacques Perrin – Éric Besnard – Marcia Tambutti Allende – Salvador Allende – Hortensia Bussi Allende – Quentin Tarantino – Claude Lelouch – Ennio Morricone – Richard Brouillette – Philippe Val – Jean Cabut – Georges Blondeaux – Bernard Maris – Renaud Séchan – Laurent Sourisseau – Patrick Pelloux – Jean-Claude Trichet – Michel Camdessus – John Maynard Keynes – Joseph E. Stiglitz – Ryan Coogler – Sylvester Stallone – Rudi Rosenberg – Max Boublil

Le pont des espions

Mercredi 2 décembre 2015

Réalisé par Steven Spielberg

Titre original : Bridge of spies

Sorti aux États-Unis le 4 octobre 2015

Sorti en France le 2 décembre 2015

Ce pont est celui de Glienicke, en Allemagne, qui franchit la Havel entre Berlin et Potsdam, et qui a beaucoup servi à l’échange de prisonniers entre les États-Unis et l’URSS ou la RDA. Sauf erreur, c’est là que se terminait, en 1965, le film de Martin Ritt L’espion qui venait du froid, adapté d’un roman de John Le Carré (mais ce film n’avait pas été tourné en Allemagne : uniquement à Londres, en Irlande et aux Pays-Bas).

Le film de Spielberg, dont le scénario est curieusement dû aux frères Coen et dont la musique, pour une fois, n’est pas de John Williams, repose sur des personnages et des faits beaucoup plus authentiques que le roman et le film cité plus haut : un espion russe, qui prétend mensongèrement s’appeler Rudolf Abel, opérant à New York, se fait pincer par la CIA, qui l’emprisonne. Comme il doit être jugé et que personne ne veut prendre la défense de ce prétendu traître – ainsi que pensent les imbéciles qui ne connaissent pas le sens des mots –, on lui trouve un avocat, James Donovan, spécialisé dans les affaires... d’assurances ! Mais Donovan, que dès lors la population hait (on va jusqu’à tirer sur son domicile), prend à cœur, au nom de ses principes, la défense de son client, d’ailleurs sympathique et qui n’a fait que son travail – un travail que les espions des États-Unis font aussi de leur côté, puisque, justement, éclate à ce moment l’affaire de l’U2, l’un des avions-espions que les États-Unis envoyaient au-dessus de l’Union soviétique pour y photographier ses secrets. Et comme Gary Powers, le pilote d’un de ces avions, abattu par un missile soviétique, est tombé aux mains des Russes, il s’agit maintenant de faire un double échange. Or, pour Donovan, l’affaire se complique, parce que les Allemands de l’Est ont aussi arrêté un jeune étudiant, Frederic Pryor, venu à Berlin depuis les États-Unis afin d’y écrire une thèse sur l’économie des pays communistes, et qui a tenté de faire passer à l’Est une jeune fille alors que le Mur venait d’être construit. Encore un « traître », selon le catéchisme en vigueur partout...

Les dures négociations de Donovan à Berlin, entre les Russes d’une part afin d’obtenir l’échange de Powers, et celles avec les Allemands d’autre part, afin que soit libéré Pryor, occupent la seconde moitié du film, et ne sont pas moins passionnantes que la mise en place de la première partie. Et, sur l’ensemble, le film, dont la mise en scène est parfaite car Spielberg est un grand conteur, est bien plus captivant que le Lincoln du même réalisateur en 2012, film qui ne pouvait guère concerner que les États-Uniens.

Donovan s’est révélé si efficace que Kennedy, par la suite, l’employa pour négocier avec Cuba. Au total, on lui doit 9703 libérations de prisonniers !

Au fait, je vous annonce que le prochain épisode des aventures de Tintin, que Spielberg produit mais ne réalise pas (c’est Peter Jackson qui le fait), sortira dans un an : le 16 décembre aux États-Unis. Il adapte Le temple du Soleil, et cette fois, on y verra enfin le professeur Tournesol.

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Taj Mahal

Jeudi 3 décembre 2015

Réalisé par Nicolas Saada

Sorti aux États-Unis (Festival de Telluride) le 4 septembre 2015

Sorti en France le 2 décembre 2015

Merveilleux titre, qui a servi... quatorze fois au cinéma et à la télévision ! Le monde du cinéma est celui de l’imagination.

Louise, dix-huit ans, photographe en herbe et fille d’un ingénieur très à son aise qui a un contrat de travail en Inde pour deux ans, l’accompagne à Mumbay, ex-Bombay, avec sa mère anglaise. Leur maison n’étant pas prête, on les loge pour quelques jours dans le plus grand hôtel du pays, le Taj Mahal, avec vue sur la mer. Mais, dès le soir, Louise, restée seule pour visionner un DVD, entend des bruits assourdissants dans tout l’hôtel : coups de feu, fracas de portes brisées, rafales de mitraillette, explosions, et bientôt un incendie se déclare, allumé par des terroristes qui ont lancé une attaque contre le palace. Le seul lien de Louise avec sa famille est le téléphone mobile dont par chance elle a fait l’achat le matin même. Mais que peut faire son père ?

Louise a existé, quoique sous un autre nom, et cette attaque a réellement eu lieu le 26 novembre 2008, non seulement au Taj Mahal, mais dans toute la ville. Le tout s’est terminé le lendemain. Le film, lui, n’a pas été tourné sur place, mais dans les studios d’Épinay, car l’essentiel se déroule dans une chambre où Louise se cache, et les vues de l’hôtel dans son ensemble ont été faites en numérique. Mais c’est surtout l’ingénieur du son et le bruiteur qui sont à féliciter, car ils ont reconstruit l’attaque avec le son uniquement : jamais on ne voit les agresseurs !

Bien entendu, c’est le film idéal à voir en cette période où les attentats se multiplient un peu partout...

Seule critique : l’épilogue à Paris, destiné à nous montrer que les personnages une fois sauvés ont du mal à se réadapter à la vie ordinaire, m’a paru à la fois superflu et longuet. On aurait pu le supprimer sans inconvénient, car c’est un cliché.

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Babysitting 2

Vendredi 4 décembre 2015

Réalisé par Philippe Lacheau et Tarek Boudali

Sorti en France le 14 octobre puis le 2 décembre 2015

Babysitting, qui n’était pas déshonorant, ayant eu un grand succès, les auteurs ont sauté sur l’occasion de lui donner une suite qu’ils imaginaient rentable, et... ils ont commis un navet, relevant à la fois du film de potes et du found footage (séquences filmées par un personnage de l’histoire et que les autres visionnent après coup). Si cela pouvait servir de leçon aux gâteurs de sauce qui pullulent dans le milieu du cinéma !

Peu importe le scénario, d’ailleurs inexistant, l’équipe a visiblement eu envie de s’offrir des vacances au Brésil, et les vues de ce pays sont le seul agrément de cette bouse. Mais, après tout, lorsque John Ford a eu envie de vacances au Kenya, il a fait de même et a réalisé Mogambo, qui, pour comble, n’était jamais qu’un remake d’un film de Victor Fleming, dont il avait gardé le scénariste...

Là, l’essentiel du film consiste à regarder les scènes prises par une petite caméra que ne lâchait jamais l’un des personnages égarés dans la forêt, procédé pour lequel il a fallu inventer une péripétie invraisemblable afin que les autres protagonistes puissent les visionner, alors que le filmeur, justement, était perdu.

 

*

Cela n’a que peu à voir avec le cinéma, mais la publicité pour les films qui sortent ne recule devant aucune imposture, et, sur France Inter, les animateurs de La bande originale, émission quotidienne assez lamentable, ont l’impudeur de faire la publicité des films minables qui sortent sur nos écrans, alors qu’ils ne les ont pas vus ! Ainsi, le jour de la sortie de ce film, l’un des animateurs et préposés au passage de la brosse à reluire a dit à peu près ceci : j’ai craint au début que ce film soit basé sur le principe du found footage (le truc cité plus haut et reposant sur le visionnage d’un film pris par un personnage), mais rapidement j’ai été rassuré, car ça ne dure que quelques secondes, au début, dans l’aéroport.

Or, si cet imposteur avait vraiment vu le film, il n’aurait pas proféré une telle contre-vérité, car plus des deux-tiers de la durée de Babysitting 2 sont occupés par les séquences tournées par un personnage, avec une petite caméra portative – une GoPro, si je ne me trompe pas –, et qu’il ne lâche jamais. Soit dit en passant, c’est invraisemblable, car ce type d’engin ne peut pas fonctionner aussi longtemps sans qu’on recharge sa batterie. Or, ici, elle est utilisée pendant plus de vingt-quatre heures. J’avais déjà signalé cette impossibilité à propos de Cloverfield.

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Experimenter

Dimanche 6 décembre 2015

Réalisé par Michael Almereyda

Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 25 janvier 2015

Sorti en France (Festival de Deauville) le 7 septembre 2015

Sortira en France le 27 janvier 2016

Ce film ne sortira en France dans les circuits commerciaux que le 27 janvier prochain. Il retrace l’expérience de psychologie la plus célèbre, celle menée en 1961 par le professeur Stanley Milgram à l’Université de Yale, le thème étant la soumission à l’autorité. Chez nous, elle a été découverte par le grand public à deux reprises, dans le film I comme Icare d’Henri Verneuil, en 1979, et à la télévision, sur France 2, en 2010, dans une émission citée par Experimenter et qui, ayant fait scandale, n’a connu qu’une seule diffusion : le public avait compris de travers !

Il est vrai qu’aux États-Unis où il travaillait, Milgram n’a pas davantage été compris, et on l’accusa souvent d’avoir « torturé » ses sujets, ce que jamais il n’avait fait, puisque ceux-ci, qui étaient des comparses, feignaient d’avoir reçu des décharges électriques (jusqu’à 450 volts !) : le sujet à tester, en réalité, était celui qui croyait avoir envoyé les décharges, et l’on cherchait à voir si certains des sujets refuseraient de le faire, au nom de leurs propres principes moraux. Ce qui se produisit très rarement, et que, sur les 636 « tortionnaires » testés, 65 % allèrent jusqu’à la décharge maximale ! Lire les détails ICI.

Milgram fit bien d’autres expériences, rapidement abordées dans le film, et toutes étudiant le conformisme, sous diverses formes.

Malheureusement, Experimenter adopte de trop près la méthode de Milgram en le montrant fréquemment s’adresser à la caméra (ce qu’il faisait dans ses propres documentaires), ou en insérant des plans inexplicables, comme les deux qui montrent Milgram suivi dans un couloir par... un éléphant d’Asie ! On s’interroge... Le meilleur est donc dans les séquences détaillant le déroulement des expériences.

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Docteur Frankenstein

Lundi 7 décembre 2015

Réalisé par Paul McGuigan

Titre original : Victor Frankenstein

Sorti aux États-Unis le 10 novembre 2015

Sortira en France le 25 novembre 2015

Ici, le docteur Frankenstein n’est pas vraiment un savant fou, mais un enthousiaste faisant des recherches sur l’immortalité de l’être humain. Moyennant quoi, il collectionne les fragments d’animaux morts, trouvés surtout dans les zoos, pour tenter de fabriquer un être humain vivant. Mais un soir, au cirque, il rencontre un clown bossu et difforme, ayant de telles connaissances en anatomie qu’il décide de le soigner et d’en faire son ami et son collaborateur – personnage absent du roman de Mary Shelley. Mais déjà, la transformation de celui qu’il baptise Igor est telle qu’on n’y croit pas du tout !

Ensuite, l’histoire se complique, et le film tombe dans la caricature du film d’action, ridicule et bruyant : toutes les deux minutes, on a droit à une explosion, des bris de verre et de meubles, des cascades, de la foudre, des éclairs, et la musique, tonitruante, ne cesse jamais.

Bien entendu, la trame de l’histoire originelle est respectée, puisque toute l’histoire tend vers ce dénouement : la Créature fabriquée par le docteur s’avère malfaisante et s’en prend à tout le monde, si bien qu’on doit l’abattre.

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Back home

Mercredi 9 décembre 2015

Réalisé par Joachim Trier

Titre original : Louder than bombs

Sorti en France (Festival de Cannes) le 18 mai 2015

Sortira en France le 9 décembre 2015

Isabelle Reed, photographe française mais qui a fondé une famille aux États-Unis, est parvenue à la célébrité, mais elle est morte depuis trois ans dans un accident de voiture. Le film évoque son existence via quelques retours en arrière, avec une infidélité connue de son mari, mais pas de ses fils Jonah et Conrad. Jonah, l’aîné, est marié, père depuis peu, tandis que Conrad, encore lycéen, est assez perturbé et ne ménage pas son père. Puis l’ancien amant d’Isabelle publie un long article sur elle dans le « New York Times », Jonah, qu’on croyait stable, s’en trouve ravagé, mais Conrad prend cela très bien.

Bref, cette histoire plutôt ennuyeuse, dont le principal but est de montrer le gouffre entre la vie personnelle et la vie professionnelle de la photographe, est nourrie de psychologie de bazar, et seuls Gabriel Byrne et Jesse Eisenberg s’en tirent bien. Ils sont la seule raison de voir cette histoire, au surplus mal filmée.

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La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil

Jeudi 10 décembre 2015

Réalisé par Joann Sfar

Sorti en France le 5 août 2015

Les films basés sur une machination criminelle réussissent rarement, et c’est le cas ici, avec une évidence criante. On peut penser ce qu’on veut du dessinateur Joann Sfar, mais quand il fait des films, il les rate régulièrement, même si la critique s’extasie.

Pourtant, à partir de la même histoire, Anatole Litvak, en 1970, avait fait un film tout à fait convenable, avec une actrice attrayante. Celle du remake n’a aucun attrait, et l’on se demande en quoi il fallait donner une nouvelle version.

Sanction du public : à peine 82 000 entrées. Il n’y a rien à sauver de cette entreprise.

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Nous trois ou rien

Vendredi 11 décembre 2015

Réalisé par Kheiron

Sorti au Japon (Festival de Tôkyô) le 22 octobre 2015

Sorti en France le 4 novembre 2015

Film agréable à suivre, quoique peut-être un peu trop long, et dont la première partie, qui se déroule en Iran mais a été tournée au Maroc comme presque toujours, est bourrée d’un humour frôlant le comique, alors que la situation, dans les prisons du shah, n’est pas drôle du tout. Mais quand on voit ledit shah est interprété par... Alexandre Astier, on sent bien que la satire inspire toutes ces séquences.

Kheiron Tabib, dit Kheiron, joue le rôle principal, celui de son père Hibat, avocat débutant et opposant farouche au roi, qui finit donc en prison, pour sept ans, tortures à la clé. Mais, libéré avec ses camarades pour cause de condamnation internationale du shah, Hibat se marie, a un enfant, et... quitte l’Iran quand il s’avère que le successeur du souverain est pire encore : c’est l’ayatollah Khomeiny !

La famille s’installera en France, et y est toujours, alors que Kheiron, qui a trente-trois ans, est devenu auteur, humoriste, scénariste, metteur en scène, rappeur, acteur et réalisateur français. Hélas, le film est loin d’être parfait, et une incohérence criante gâte un peu le plaisir du spectateur : en Iran, tout le monde écrit en caractères arabes mais parle français, alors qu’il est expressément dit plus tard qu’installée en France, la famille exilée doit... apprendre le français !

Mais enfin, c’est mineur, car on est en pleine fantaisie.

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007 Spectre

Mardi 15 décembre 2015

Réalisé par Sam Mendes

Sorti au Royaume Uni le 26 octobre 2015

Sorti en France le 11 novembre 2015

Comme presque toujours depuis que Daniel Craig incarne James Bond, les scénarios veulent paraître intelligents et profonds. On a donc régulièrement une plongée de 007 dans le passé et son enfance pas très gaie. Mais ce qui fonctionnait bien dans le superbe Skyfall tourne ici au radotage.

Pour ne rien arranger, le méchant du film ne fait pas peur, Craig donne le minimum syndical, la sublime M incarnée par Judi Dench est morte dans l’épisode précédent, et Monica Bellucci, qui n’a qu’une seule scène, ne sert à rien dans l’intrigue. Quant à la vedette féminine française, qui pour une fois reste habillée, elle a quelque chose de glaçant, qui interdit toute identification avec son personnage.

Reste un thème pas très inattendu, l’obsession officielle pour l’espionnage des populations, rebaptisé « renseignement », mais le cliché qui pollue toutes les histoires policières ou d’espionnnage est une fois encore ressorti ici, puisque le chef des méchants est justement le nouveau patron des services de sécurité. Les scénaristes se pillent mutuellement, on commence à le savoir.

Très beau plan séquence tout au début du film, au cours de la Fête des Morts à Mexico : il est magistralement réalisé. Mais ensuite, c’est du déjà vu touristique. Comme toujours, Londres, le Maroc, Rome, la montagne autrichienne... Le film n’est à voir que pour la séquence d’ouverture. Ensuite, on peut partir. Les blockbusters, ça ne marche plus.

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Mia madre

Mercredi 16 décembre 2015

Réalisé par Nanni Moretti

Sorti en Italie le 16 avril 2015

Sorti en France le 2 décembre 2015

Bonne idée, de la part de Moretti, de n’avoir pas voulu tenir le rôle principal, comme il l’a fait trop souvent, or ce n’est pas un bon acteur ! Certes, dans son Habemus papam, il jouait déjà un second rôle, mais le film était raté. Ici, c’est réussi.

Nous avons donc deux histoires, avec un personnage central commun, une réalisatrice de cinéma, Margherita, qui tourne un film sur les ouvriers en grève d’une usine, dont le patron va licencier une partie de son personnel, en offrant une compensation trop faible à leurs yeux. Mais aux soucis du tournage – avec une vedette masculine venue des États-Unis, et qui unit son penchant aux caprices à l’incapacité de retenir un texte même simple – s’ajoute un drame personnel : sa mère est en train de mourir à l’hôpital. Cette femme, un ancien professeur, lettrée, aimée de tous ses anciens élèves, ne sait pas qu’elle va mourir, mais ses enfants, Margherita et son frère Giovanni (c’est Moretti) n’ignorent rien. Et cette mort est comme un écho à la mort du fils dans La chambre du fils, qui avait remporté la Palme d’Or à Cannes en 2001.

Les deux histoires se déroulent côte à côte, et aucune n’empiète sur l’autre, de sorte que le film est parfaitement équilibré.

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Le grand jeu

Vendredi 18 décembre 2015

Réalisé par Nicolas Pariser

Sorti en Italie le 16 avril 2015

Sorti en France le 2 décembre 2015

Porter le titre d’un film qui existait déjà ne serait qu’un inconvénient mineur, car la chose arrive fréquemment : celui-ci a été utilisé sept fois auparavant ! Mais ennuyer à ce point le public, c’est impardonnable ! Hitchcock aurait détesté ce film, lui qui disait qu’on ne pouvait pas se borner à filmer des gens qui parlent ; or les trois-quarts du film sont occupés par des conversations insipides, et il ne comporte aucun action, aucun suspense, rien. Pourtant, l’idée de départ était bonne, mais le traitement gâche tout.

Melville Poupaud joue un écrivain quadragénaire et improductif, auteur d’un seul roman publié dix ans auparavant, qui n’écrit plus rien et n’a plus d’argent – thème archi-rebattu. Or un sexagénaire mystérieux et apparemment riche, joué par André Dussollier, qui se présente comme un prestataire de « services », lui offre une forte somme pour écrire un livre dézinguant... le ministre de l’Intérieur, car, prétend-il, un coup d’État est à la fois souhaitable et imminent : le thème du livre doit désigner une communauté de gauchistes vivant à la campagne, en la faisant passer pour un ramassis de terroristes ; de sorte que, si le ministre mord à l’hameçon, il sera ridicule et discrédité (comme si être ridicule suffisait à être discrédité et limogé, mais passons). L’écrivain s’exécute, mais il est mis au ban de ses anciens amis gauchistes, réfugiés à la campagne, sur le modèle de la communauté de Tarnac, celle-là même qu’un ministre impulsif mais bien réel avait accusée de sabotage sur un train.

Si cette affaire précisément avait été traitée, par exemple sous la forme d’un documentaire sérieux, on aurait pu s’y intéresser, mais le réalisateur s’emberlificote dans une histoire romanesque qui perd en route son sujet : le rapport entre le pouvoir politique et les mouvements gauchistes et libertaires. C’est probablement le plus gros ratage de l’année dans le cinéma français, et l’on s’étonne que les deux acteurs principaux, qui ont la réputation d’être intelligents, n’aient pas vu la faille à la seule lecture du scénario.

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The walk - Rêver plus haut

Dimanche 20 décembre 2015

Réalisé par Robert Zemeckis

Titre original : The walk

Sorti aux États-Unis le 26 septembre 2015

Sorti en France le 28 octobre 2015

Ce film a été traîné dans la boue par la critique et bon nombre de spectateurs, si bien qu’il a rapidement quitté l’affiche et n’a rassemblé que 130 000 entrées en France : on l’a jaugé nunuche et maladroit, notamment parce que l’interprète principal, Joseph Gordon-Levitt, qui joue le personnage d’un Français, parle notre langue, d’ailleurs très bien, mais avec un petit accent anglais. Aurait-on préféré qu’il soit doublé par un quelconque acteur français, comme dans la totalité des films d’animation qui sortent chez nous ?

Faute d’avoir vu le documentaire Man on wire de James Marsh sur Philippe Petit, ce fildefériste qui marcha sur un câble entre les deux tours de Notre-Dame de Paris, avant d’aller faire le même exploit le 7 août 1974 entre les tours du World Trade Center de New York, je ne peux dire si le film de Zemeckis est plus ou moins bon, mais là n’est pas la question : Zemeckis n’a pas désiré faire un documentaire, mais une fiction récréative, un spectacle, et, sur ce point, il a parfaitement réussi, car le résultat est plus qu’honorable. Tout au plus regrettera-t-on la présence de Charlotte Le Bon dans le rôle d’Annie, la petite amie de Petit, et le fait que les Français de cette histoire parlent souvent en anglais, la justification étant que Petit, désireux de faire son exploit à New York, avait besoin de s’entraîner à s’exprimer dans cette langue. C’est un peu tiré par les cheveux, mais cela ne condamne pas le film entier, dont le réalisateur ne démérite pas.

L’épilogue est nourri d’un suspense original : avertie que Petit a enfreint « quatre cents arrêtés municipaux » en s’étant introduit clandestinement, avec ses aides et amis, dans les deux tours, et d’avoir installé son matériel (compliqué) sur les terrasses, la police l’attend à l’arrivée pour le coffrer. Alors, à mi-parcours et conscient que les policiers ne viendront pas l’arrêter sur son fil, il... rebrousse chemin. Mais, entre-temps, une autre équipe de policiers est montée au sommet de la seconde tour ! Plus d’issue, et Petit restera une bonne heure sur son fil, entre ciel et terre. Mais enfin, la situation ne pouvait s’éterniser, et il dut se rendre, sous les acclamations de la foule et avec les félicitations des policiers beaux joueurs qui l’avaient arrêté. Finalement, un juge fut obligé de le condamner, mais... à marcher sur un fil dans Central Park afin de distraire les enfants ! On jubile.

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La vie très privée de Monsieur Sim

Lundi 21 décembre 2015

Réalisé par Michel Leclerc

Sorti en Corée du Sud le 7 octobre 2015

Sorti en France le 16 décembre 2015

Film adapté d’un roman anglais de Jonathan Coe, The terrible privacy of Maxwell Sim, publié en 2010 et transposé en France.

Monsieur Sim, superbement joué par Jean-Pierre Bacri, est un raseur qui impose sa conversation à des inconnus, trop polis pour l’envoyer sur les roses, et à ce qui lui reste de famille, son ex-femme, son père, sa fille. Son métier, n’en parlons pas : il est colporteur, autrement dit, représentant de commerce, ce qui occasionne le seul jeu de mots du film, lorsqu’un des convives d’un dîner auquel il participe feint de comprendre « Cole Porter ». Ils deviendront amis, d’ailleurs.

Hélas, le film est alourdi par des retours en arrière pas toujours très clairs (est-il question de Sim ou de son père ?), une histoire de navigateur ayant triché, déjà racontée par Jacques Perrin dans Les quarantièmes rugissants, un soupçon d’homosexualité sans aucun intérêt, et des tas de plaisanteries lourdingues sur les GPS. Dommage, car ce raseur qui cherche à plaire à tout le monde est plutôt sympathique, au fond.

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Le goût des merveilles

Mercredi 23 décembre 2015

Réalisé par Éric Besnard

Sorti au Canada le 8 novembre 2015

Sorti en France le 2 décembre 2015

Un autiste, mathématicien et lettré, qui vit dans la remise d’une librairie appartenant à un ami de son défunt père, devient accidentellement un proche d’une jeune veuve, mère de deux enfants, qui exploite à grand peine un verger et se trouve au bord de la ruine. En dépit de son comportement un peu bizarre (« honnête, franc, direct, il n’a pas d’intérêt pour l’argent et ne ment jamais »), il devient l’ami des deux enfants, alors que la mère, qui n’a pu se débarrasser de sa présence, s’attache à lui de plus en plus. Et tout s’arrange lorsque l’homme, qui est un hacker, parvient à pirater les sites de la coopérative qui ne lui achetait plus ses fruits, et de la banque qui la harcelait pour qu’elle vende sa propriété.

Les deux acteurs, Virginie Éfira et Benjamin Lavernhe, sont très crédibles, et la dédicace de fin ne manque pas d’esprit : D’après une fée réelle !

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Allende mon grand-père

Jeudi 24 décembre 2015

Réalisé par Marcia Tambutti Allende

Sorti en France (Festival de Cannes) le 17 mai 2015

Sorti en France le 9 décembre 2015

On aimerait être ému par ce film qui évoque le premier président socialiste que le Chili a connu, et qui, victime d’un coup d’État par Augusto Pinochet (lequel n’est jamais nommé), se suicida le 11 septembre 1973, pour ne pas être contraint de démissionner. Mais la réalisatrice, sa petite-fille, qui ne l’a jamais connu, fait un film exclusivement à l’usage familial, et n’aborde quasiment pas l’aspect politique de la vie de son grand-père, se bornant à dire qu’il était souvent en campagne électorale, donc s’occupait rarement de sa famille. Il faut attendre longtemps, au cours de la projection, pour entendre que, multipliant les infidélités, il ne dut qu’à l’amour de sa femme de ne jamais devoir divorcer.

Les membres de la famille encore vivants (il y eut deux autres suicides autour d’Allende), qui vécurent en exil et notamment à Cuba et au Mexique, sont passés en revue et réunis, tous pour dire qu’ils ne savaient à peu près rien sur l’ancêtre, surnommé Chicho, et pour rendre hommage à sa veuve Hortensia, qui vécut jusqu’à l’âge de 95 ans et reçut à sa mort en 2009 un hommage national.

Les survivants découvrent beaucoup de détails ignorés, en épluchant les quelques albums de photos qui restent, car tous n’ont pas été conservés. Mais le public, lui, découvre que tout son entourage a souffert de l’existence difficile que leur imposa la vie politique de leur père et grand-père. Allende, quant à lui, enterré le lendemain de sa mort, a été exhumé, et l’autopsie a prouvé, non seulement que sa dépouille était authentique, mais qu’il s’était bien suicidé, alors que les avions de Pinochet bombardaient le palais présidentiel.

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Les huit salopards

Lundi 28 décembre 2015

Réalisé par Quentin Tarantino

Titre original : The hateful eight

Sorti aux États-Unis le 7 décembre 2015

Sortira en France le 6 janvier 2016

Certes, Tarantino sait filmer : placer la caméra, la déplacer (avec une tendance à beaucoup tourner autour des acteurs, comme Lelouch), bref, c’est un technicien tout à fait convenable. Ce qui pêche, c’est son goût pour le sang, pour les dialogues interminables qui augmentent inutilement de moitié la durée de ses films, et pour les scénarios simplistes, tout cela découlant du fait que sa culture, si l’on peut dire, n’a été faite que de mauvais films, ingurgités en masse et sans esprit critique : on connaît sa passion pour les désastreux westerns italiens et les films de gangsters de second ordre. On imagine mal Tarantino lisant un livre !

Mais d’abord, l’absence d’originalité : cette structure du film en trois parties montées dans le désordre (les deux premières sont inversées, afin que le spectateur se demande durant deux heures – montre en main – à quoi riment ces conversations absurdes et ce débordement de haine tous azimuts chez les personnages), elle n’est pas nouvelle. Par exemple, elle a été utilisée par Lelouch, encore lui, dans Le voyou, avec la même intention. Il est certain que si le spectateur savait au début de quoi il retourne, il ne resterait pas dans son fauteuil. En fait, la seule originalité, c’est que le générique de début dure plus longtemps, quatre minutes et cinquante secondes, que le générique de fin – lequel n’énumère pas les acteurs, et c’est très inhabituel. Mais c’est un détail. Ce générique de début accroche, c’est vrai, car il commence sur le gros plan d’un énorme crucifix de bois, très laid, planté en pleine campagne, et dont la caméra, sur une musique volontairement sinistre d’Ennio Morricone, s’éloigne lentement, découvrant un paysage de neige. Le sujet est amené très progressivement, en laissant planer quelques questions qui ne seront résolues qu’à la fin, mais l’attention se dilue peu à peu, car tout cela est abominablement bavard, et les acteurs en font un peu trop à leur tête, comme toujours.

Gag répétitif et foireux : pendant une heure et demie, tous les personnages sont enfermés dans « la mercerie de Minnie », mais le blizzard qui ne cesse de souffler oblige à... clouer la porte chaque fois que quelqu’un l’a ouverte. Ce blague tarantinesque est drôle au début, mais à la sixième fois, on se lasse.

Et puis, les erreurs de mise en scène. Citons-en au moins une, très voyante : un homme fait feu sur un autre, et on voit l’éclair du coup de feu, mais le sang ne jaillit de la plaie de son adversaire, à deux mètres de là, que vingt-trois images plus tard, soit presque une seconde. Où a-t-on vu une réaction aussi lente ? Et puis, comme la totalité des dialoguistes, Tarantino ne sait pas la différence entre un revolver et un pistolet, mais ça, c’est du tout-venant.

Le film n’est pas encore sorti en France. Il a d’ailleurs été très vite piraté, tout comme son scénario avant le tournage, juste retour des choses, puisque Tarantino est connu pour s’emparer des idées des autres. Il avait annoncé qu’il renonçait à le réaliser, mais il a changé d’avis.

Notons que le format de l’image est très rare, il est de 2,77:1, enregistré avec des caméras Panavision 65 mm et tiré sur des pellicules 70 mm et 35 mm. On peut douter que beaucoup de salles le projettent en respectant cette particularité.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Oncle Bernard - l’anti-leçon d’économie

Mardi 29 décembre 2015

Réalisé par Richard Brouillette

Sorti en Autriche en octobre 2015

Sorti en France le 9 décembre 2015

Cette interview ne date pas d’hier, car elle remonte à mars 2000, et, contrairement à ce qu’affirme le site d’Allociné, elle n’a pas été faite là où eut lieu l’attentat du 7 janvier 2015, mais dans les anciens locaux de « Charlie-Hebdo », 44 rue de Turbigo. Le journal déménagea deux fois ensuite. La date éclaire les allusions aux deux principaux actionnaires du journal, Philippe Val et Cabu, et à Gébé, petit actionnaire. L’interviewé, Bernard Maris, était aussi un petit actionnaire, de même que le chanteur Renaud, qui a ensuite revendu ses parts. Aujourd’hui, l’actionnaire principal est Laurent Sourisseau, dit Riss, qui s’est évidemment nommé directeur.

Auteur de deux Antimanuel(s) d’économie, Oncle Bernard s’exprimait chaque vendredi matin sur France Inter, et c’est un grand malheur qu’il figure parmi les victimes du massacre de janvier, car il était l’esprit le plus vif et le plus intéressant de la rédaction, avec Patrick Pelloux, le médecin urgentiste, qui, heureusement, est encore vivant. Écouter parler Bernard Maris vous faisait vous sentir intelligent. En outre, ce penseur ne pensait pas comme tout le monde, et il flingue dans cette interview un certain nombre de notables, dont Jean-Claude Trichet (gouverneur de la Banque de France de 1993 à 2003, ensuite président de la Banque centrale européenne, jusqu’en 2011) et Michel Camdessus (directeur général du FMI de 1987 à 2000, gouverneur honoraire de la Banque de France ensuite), mais épargnant Keynes et Stiglitz, qui sont des pointures. On en redemanderait, de cette descente en flèche des tenants de l’ultralibéralisme, fausse science et vrai fléau.

Le tournage fut un peu cahotique. L’équipe de réalisation, visiblement novice, l’avait fait avec de la pellicule, dont il fallait changer de bobine à intervalles réguliers, mais... sans interrompre l’enregistrement du son, donc on a plusieurs longues coupures sans la moindre image. Mais qu’importe, le discours n’est jamais interrompu. On espère que le film repassera à la télévision.

En bref : à voir absolument.Haut de la page

Creed - L’héritage de Rocky Balboa

Mardi 29 décembre 2015

Réalisé par Ryan Coogler

Sorti au Canada et aux États-Unis le 25 novembre 2015

Sortira en France le 13 janvier 2016

Le film est si peu novateur qu’on ne peut pas le conseiller, sauf peut-être aux admirateurs de Stallone, qui, d’ailleurs, n’y boxe pas et se contente d’entraîner un poulain, fils d’un ancien champion que Rocky Balboa, son personnage, a connu dans les premiers films de la série. Ce jeune homme, fils illégitime dudit champion, désire succéder à son père...

Stallone n’a pas écrit le scénario, ni fait la mise en scène. Il joue le second rôle, c’est tout.

L’histoire est donc celle d’Adonis Johnson, fils illégitime et qui n’a jamais connu son père, mort avant sa naissance, le champion du monde de boxe Apollo Creed décédé avant sa naissance. Mais, ne rêvant que de boxe, il réussit à se faire entraîner par Rocky Balboa, qui avait autrefois affronté son père, et qui refuse d’abord, comme c’est la règle au cinéma. Puis il accepte, sinon il n’y aurait pas de film. Entre-temps, Rocky se découvre un cancer, et comme sa femme est morte de la même maladie, il refuse de se soigner, mais son poulain lui fait un peu de chantage : je ne continue l’entraînement que si tu te soignes. Et ça marche ! Mais, en dépit d’un combat acharné, Adonis ne parviendra pas à remporter le titre. Ce qui annonce une suite.

En fait, le film est calqué sur tous les films de sport : le personnage central ambitionne de devenir le premier dans le sport qu’il a choisi, il n’a aucune chance au départ, mais il trouve un vétéran acceptant, avec beaucoup de réticence, de l’entraîner. Puis nous assistons à cet entraînement, toujours très dur, monté en une suite de séquences rapides prouvant que tout cela est un travail de titan. Enfin, il y a l’épreuve finale, parfois précédée d’une autre qui n’est pas décisive. Et le triomphe à la fin, au moins sur le plan moral, comme ici.

Rien de neuf, par conséquent, et il faut vraiment être un adorateur de Stallone pour voir ce film sans trop d’ennui.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Le nouveau

Jeudi 30 décembre 2015

Réalisé par Rudi Rosenberg

Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 30 août 2015

Sortira en France le 23 décembre 2015

Il fallait être réellement gonflé pour oser mentionner sur l’affiche que ce film était « la meilleure comédie de cette fin d’année ». N’y a-t-il que des idiots au « Figaro Magazine » ? Ce film, bourré de blagues potaches, joué par de petits jeunes qui sont aussi mauvais comédiens que le seul adulte de la distribution, Max Boublil, trouve très vite ses limites : celles du gloubi-boulga potache, vulgaire, jamais drôle et n’aboutissant nulle part. Des comédies de qualité, elles n’ont pourtant pas manqué, cette année, en France et à l’étranger : en Angleterre (Queen and country), aux États-Unis (Réalité, mais fait par un Français), en Iran (Taxi Téhéran), aux Pays-Bas (Boys), en France (Les chaises musicales), au Japon (Notre petite sœur).

Le plus stupéfiant est que ce film, d’un petit acteur qui a surtout fait de la télévision, a trouvé un financement. Les commanditaires ne savent donc pas lire ?

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

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Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés

Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.