a JPM - Films vus - Notules - Janvier 2018

JPM - Films vus - Notules -  Janvier 2018

Notules - Janvier 2018

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées (en italiques, autres que des films de cinéma) : Garde alternée – Burn out – Un homme idéal – Je ne suis pas une sorcièreI am not a witchA ghost storyLa petite maison dans la prairie  – El presidenteEl cordillera – El estudiante – HeartstoneHjartasteinnBrillantissimeLe rire de ma mère –   Ingrid Bergman – Murder on the Orient Express (1974) – L’échange des princesses – In the fadeAus dem nichts3 billboards, les panneaux de la vengeanceThree billboards outside Ebbing, Missouri – In Bruges – Bons baisers de Bruges – The passengerThe commuter – House of wax – La maison de cire – Esther – 24H limit24H to liveFortunataHymne à la joie

Personnes citées : Alexandra Leclère – Didier Bourdon – Yann Goslan – François Civil – Rungano Nyoni – David Lowery – Santiago Mitre – Guðmundur Arnar Guðmundsson – Blær Hinriksson – Michèle Laroque – Colombe Savignac – Pascal Ralite – Ingrid Bergman – Igor Van Dessel – Fatih Akin – Martin McDonagh – Jaume Collet-Serra – Brian Smrz – Ethan Hawke – Sergio Castellito

Garde alternée

Mardi 2 janvier 2018

Réalisé par Alexandra Leclère

Sorti en France et en Belgique le 20 décembre 2017

Une femme mariée depuis quinze ans et mère de deux enfants découvre que son mari la trompe. Loin de faire un drame, elle s’arrange avec la maîtresse du mari pour... partager l’homme, à raison d’une semaine chacune ! Finalement, l’homme s’épuise et demande grâce.

Dès le départ, cet arrangement n’a aucune crédibilité, notamment parce que Didier Bourdon n’a pas un physique à faire rêver deux femmes et un homme, son collègue et ami. Et puis, des femmes partageuses, on demande à voir. Mais, assez vite, l’invraisemblance se double d’une vulgarité envahissante, et on ne rit jamais.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Burn out

Mercredi 3 janvier 2018

Réalisé par Yann Gozlan

Sorti en France (sortie à Paris) le 11 décembre 2017

Sorti en France le 3 janvier 2018

Pour son premier film en vedette, l’excellent François Civil se voit attribuer un rôle d’amateur de motos, Tony, qui tente de tirer sa compagne du guêpier dans lequel elle s’est embringuée avec des trafiquants de drogue ; en clair, elle leur doit cinquante mille euros. Il doit donc gagner cette somme, et, pour cela, accepter de travailler pour ces voyous en transportant de la drogue entre la France et les Pays-Bas, juché sur sa chère moto. Naturellement, cela se passe mal, sinon il n’y aurait pas de film.

Le scénario n’est pas très original, et ne sert qu’à justifier la réalisation de séquences spectaculaires et violentes, comme on en voit des dizaines chaque année. On ne s’ennuie pas, car la réalisation est très adroite, mais l’histoire ne restera pas dans les mémoires. Le réalisateur avait écrit et réalisé le lamentable Un homme idéal.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Je ne suis pas une sorcière

Vendredi 5 janvier 2017

Réalisé par Rungano Nyoni

Sorti en France (sortie à Paris) le 11 décembre 2017

Sorti en France le 3 janvier 2018

Réalisé par une Africaine vivant au Pays de Galles depuis son enfance, ce film est une satire de la croyance à la sorcellerie, qui fait des ravages dans la plupart des pays d’Afrique : les femmes soupçonnées d’être des sorcières sont enfermées dans des camps et – on ignore si ce détail est réel – attachées au sol par de longs rubans blancs pour les empêcher de s’envoler !

Cette sottise est illustrée par l’histoire d’une petite fille de neuf ans, Shula, qui n’a aucune famille, et à qui on a fait croire que si elle s’enfuit, elle sera maudite et deviendra une chèvre.

Tout le récit est farci de détails illustrant ces inepties, sur le mode pince-sans-rire. Il est d’ailleurs très bien réalisé, et ne fait pas dans le style empreint de noirceur, alors que la réalité est bien pire !

En bref : à voir.Haut de la page

A ghost story

Lundi 8 janvier 2018

Réalisé par David Lowery

Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 22 janvier 2017

Sorti en France le 20 décembre 2017

Le film laisse perplexe, par quelque angle qu’on le regarde, car il raconte une histoire de fantôme, jouée par un acteur connu dont on n’est même pas sûr qu’il est réellement sous le drap qui le recouvre de la tête aux pieds. Bref, un couple aisé sans enfant vit dans une assez belle maison, mais le mari meurt dans un accident. Sa femme va reconnaître le corps à l’hôpital, mais à peine s’est-elle retirée que le mort se relève et va errer dans les couloirs, où personne ne le voit, ou chez lui, où sa femme ne le voit pas davantage.

Le film est résolument en dehors des modes : son format est le 1,37:1, et les coins de l’écran sont arrondis ! La photo est parfaite, et la musique n’est pas la soupe habituelle aux blockbusters. Quant au récit, il défie la logique et mélange les époques. Ainsi, quand la maison est démolie, on voit un grand immeuble qui la remplace ensuite, que va hanter le fantôme, mais, inexplicablement, il se jette bientôt dans le vide. Un fantôme qui se suicide... Il y a aussi un court épisode résolument tourné vers le passé, qui évoque La petite maison dans la prairie, mais, très vite, toute la nouvelle famille est exterminée par les Indiens. À la fin, le fantôme et sa femme reviennent dans la maison du début, et décident de partir vivre ailleurs.

Une séquence a beaucoup dérangé le public : une amie apporte à la veuve une tarte, qu’elle s’empresse de manger en entier, en un seul plan-séquence, avant d’aller la vomir dans les toilettes. C’est terriblement lent et ennuyeux.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

El presidente

Vendredi 12 janvier 2018

Réalisé par Santiago Mitre

Titre original : El Cordillera

Sorti en France (Festival de Cannes) le 24 mai 2017

Sorti en France le 3 janvier 2018

Les pays hispanophones d’Amérique se réunissent pour un sommet dans la Cordillère des Andes, afin de tenter un regroupement au sein d’une alliance des producteurs de pétrole qui ne dépende pas de États-Unis. Le président argentin, Hernán Blanco, nouvel élu sans expérience, en est partisan, et doit s’opposer aux présidents mexicain et brésilien, qui préfèrent rester dans le giron états-unien. Outre cela, un envoyé secret des États-Unis veut corrompre Blanco en lui offrant deux milliards de dollars s’il change de camp, mais il échouera, et le vote final (six voix contre cinq et une abstention) décide que l’alliance sera créée.

Déjà, le propos est assez austère, et tout n’est pas clair. Mais l’histoire se complique du fait que la fille de Blanco, qui vient de divorcer et souffre de troubles mentaux, est compromise dans une affaire de corruption, si bien que le film, qui s’est ainsi égaré, s’en trouve raté.

On n’est pas étonné de cet échec, car le réalisateur avait déjà loupé, en 2011, son premier film El estudiante, très brouillon et bavard.

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Heartstone

Mardi 16 janvier 2018

Réalisé par Guðmundur Arnar Guðmundsson

Titre original : Hjartasteinn

Sorti en Italie (Festival de Venise) le 1er septembre 2016

Sorti en France le 27 décembre 2017

Après quatre courts métrages, ce réalisateur islandais signe son premier long métrage, et c’est une réussite, récompensée de nombreux prix. Dans un village de pêcheurs (et le spectateur se serait bien passé du massacre de poissons qui ouvre l’histoire !), deux garçons sont liés par une amitié assez forte. Or, si l’on croit au début que c’est le plus jeune, Thor, qui est amoureux de son ami Christian, il s’avère que c’est au contraire ce dernier qui tient à lui, tout en ne supportant pas qu’une fille lui dise que « Ça n’a aucune importance si tu es gay ». Il fait alors une tentative de suicide, est hospitalisé quelques jours, puis est ramené chez ses parents, mais ne veut voir personne. Cependant, Thor parvient à lui rendre visite en cachette, et, apprenant que la famille de Christian va déménager à Reykjavik, promet d’aller le voir. Le récit ne va pas plus loin.

Le film est pudique, parfois violent, et d’une grande pudeur. Peut-être un peu trop long. La séquence la mieux réalisée est celle où Thor, envoyé, par le père de Christian, ramasser des œufs d’oiseaux sur une falaise, manque de tomber dans le vide.

Le meilleur acteur est Blær Hinriksson, l’interprète de Christian, le plus âgé et le plus beau. C’est son troisième film.

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Brillantissime

Jeudi 18 janvier 2018

Réalisé par Michèle Laroque

Sorti en France le 17 janvier 2018

Tant chez les critiques de profession que chez les spectateurs de base, le qualificatif qui revient le plus souvent est : « Nullissime ». Sans aller jusque là, le manque d’originalité de cette adaptation d’une pièce que la réalisatrice a jouée, dont elle a fait ici son premier film, appelle ce jugement sévérissime. On devine que Michèle Laroque a voulu faire jouer ses copains – même sa fille, sa mère et son chien ! –, et chacun fait son numéro. Ce n’est ni déshonorant ni franchement indigeste, mais on oublie tout cela dès la sortie de la salle.

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Le rire de ma mère

Vendredi 19 janvier 2018

Réalisé par Colombe Savignac et Pascal Ralite

Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 24 août 2017

Sorti en France le 17 janvier 2018

Comme dans tous les films actuels, Adrien, le jeune garçon du film, partage sa vie entre ses deux parents divorcés. Or sa mère est atteinte d’une maladie incurable, et va d’ailleurs mourir peu avant la fin. Pour ne rien arranger, Adrien est timide, et... amoureux d’une fille de son collège. Et s’il joue dans la troupe théâtrale de son établissement, il ne veut pas qu’on le regarde !

Tout le monde a estimé que l’interprète de la mère était formidable, mais je l’ai trouvée horripilante, car elle surjoue et se comporte en permanence de façon absurde. Comme on le disait d’Ingrid Bergman au temps de Murder on the Orient Express, en 1974, elle court après son prix d’interprétation. En réalité, seuls les acteurs masculins sont bons, notamment le jeune Igor Van Dessel, qui était parfait en Louis XV dans L’échange des princesses.

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In the fade

Lundi 22 janvier 2018

Réalisé par Fatih Akin

Titre original : Aus dem nichts

Sorti en France (Festival de Cannes) le 26 mai 2017

Sorti en France le 17 janvier 2018

Le film, dont le titre original signifie « À partir de rien », réalisé par un Turc vivant en Allemagne et joué par une actrice allemande vivant en France, a indigné la plupart des critiques de profession, car il montre une vengeance : beaucoup ont cru qu’il en faisait l’éloge, mais c’est très discutable.

À Hambourg, un couple de néonazis allemands, qui hait les étrangers – nombreux en Allemagne –, pose une bombe qui fait sauter le magasin tenu par un Turc. L’homme est tué, ainsi que son très jeune fils. L’enquête permet de retrouver les coupables, qui passent en jugement. Mais l’avocat de la partie civile, en l’occurrence la veuve, ne parvient pas à convaincre le tribunal de leur culpabilité, car un faux témoin vient affirmer qu’au moment de l’attentat, tous deux se trouvaient en Grèce, où lui-même tient un restaurant. Ils sont donc acquittés.

La veuve se rend donc en Grèce car elle a trouvé l’adresse du faux témoin, fabrique une bombe identique à celle qui a tué sa famille, s’introduit dans leur caravane, et la fait sauter. Tous meurent.

Le film ne fait donc pas l’éloge de la loi du talion, comme la majorité des critiques l’ont hurlé, il se borne à raconter, sans prendre parti, cette histoire peu morale.

Néanmoins, ce scénario comporte une énorme faille : si le couple infernal a séjourné en Grèce au moment de l’attentat, il eut été facile de le vérifier grâce à leurs passeports et aux constats de la police des frontières ! Donc on ne croit guère à ce verdict du tribunal.

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3 billboards, les panneaux de la vengeance

Mercredi 24 janvier 2018

Réalisé par Martin McDonagh

Titre original : Three billboards outside Ebbing, Missouri

Sorti en Italie (Festival de Venise) le 4 septembre 2017

Sorti en France le 17 janvier 2018

On n’est pas surpris de retrouver le nom de Martin McDonagh à la tête de ce film, car il avait écrit et réalisé en 2008 l’excellent In Bruges (en français, Bons baisers de Bruges). Comme pour ce film, l’histoire est très écrite et particulièrement fignolée, et les rebondissements sont nombreux. Hélas, le public semble ne pas suivre, et nous n’étions que trois spectateurs, aujourd’hui, dans la plus grande salle du MK2 Beaubourg.

Le titre s’explique par le point de départ : Milfred Hayes a perdu sa fille, violée et tuée par un agresseur inconnu, et la police n’a pas trouvé le coupable. Mildred en veut beaucoup à la police, et elle loue trois panneaux publicitaires désaffectés, car situés au bord d’une route abandonnée, sur lequel elle fait poser trois affiches, où elle interroge le chef de la police afin de savoir pourquoi il n’a rien fait. Or ce chef de la police est plutôt un type bien, qui a fait ce qu’il a pu, et qui, du reste, va se suicider car il a un cancer du pancréas ne lui laissant aucune chance de survie.

Ce point de départ va servir à montrer une foule de personnages qui vont retourner la situation à plusieurs reprises, amenant Mildred et le policier raciste, qui s’est opposé à elle, à collaborer afin de partir à la chasse d’un assassin assez improbable, afin de le tuer, mais... ils vont y renoncer en cours de route.

Le scénario est donc richissime, et, même si le film est un peu long, on ne s’ennuie jamais.

En bref : à voir absolument.Haut de la page

The passenger

Vendredi 26 janvier 2018

Réalisé par Jaume Collet-Serra

Titre original : The commuter

Sorti aux États-Unis le 8 janvier 2018

Sorti en France le 24 janvier 2018

À mon avis, Jaume Collet-Serra n’a été bon que dans son premier film, House of wax (en français, La maison de cire), et son Esther était une horreur.. Ici, il réalise un film sur un mystère auquel le spectateur ne comprend pas grand-chose, sinon que le héros joué par Liam Neeson risque sa vie et celle de sa famille s’il ne fait pas ce que lui a ordonné une mystérieuse passagère, Joanna. Et, à vrai dire, à la fin, on n’en saura guère plus, seul un très bel accident de chemin de fer distraira le spectateur exigeant !

Beaucoup d’agitation, beaucoup de bagarres très bruyantes, et une grande virtuosité dans le déplacement de la caméra, dont ce beau travelling arrière qui parcourt à reculons toute la longueur du train – alors que la production n’avait comme décor qu’une fois et demie la longueur d’une voiture réelle. En fait, c’est le train et les trucages numériques qui tiennent la vedette.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

24H limit

Lundi 29 janvier 2018

Réalisé par Brian Smrz

Titre original : 24h to live

Sorti aux États-Unis et au Koweit l26 pctpbre 2017

Sorti en France le 17 janvier 2018

On comprend très vite que ce film est l’œuvre d’un technicien, en l’occurrence d’un cascadeur et d’un réalisateur de deuxième équipe, chargé habituellement de tourner les scènes que le réalisateur officiel ne pourrait (ou ne saurait) pas tourner : tout n’est que fusillades, explosions, incendies et poursuites de voitures.

La seule idée du film est extravagante : le héros, joué par ce bon acteur qu’est Ethan Hawke (qui ne fait ici qu’un travail alimentaire), est chargé de retrouver un témoin, qu’on ne verra jamais, qui se cache « quelque part en Afrique », et qu’une grosse société veut éliminer. Et, pour ce travail d’intérêt public, on le payera un million de dollars par jour ! L’intrigue est corsée par le fait qu’on lui a injecté un poison qui le tuera s’il n’a pas attteint son but en vingt-quatre heures, ce qui contredit – mais le scénariste ne s’en est pas aperçu – le principe de lui verser cette somme quotidiennement !

Le film n’est à voir que pour sa technique.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Fortunata

Mercredi 31 janvier 2018

Réalisé par Sergio Castellito

Sorti en Italie le 20 mai 2017

Sorti en France le 24 janvier 2018

Le plan de début montre une foule de Chinoises faisant de la gymnastique sur une place, tout en chantant l’Hymne à la joie de Beethoven. Mais les graffiti qui décorent les murs environnants indiquent que nous ne sommes pas en Chine (ce serait impensable). En fait, nous sommes en Italie.

Fortunata, divorcée et mère d’une fille de huit ans, Barbara, qui est suivie par un psychologue parce qu’elle a la manie de cracher sur les gens (« Les Chinois le font bien », argüe-t-elle), tente de réunir assez d’argent pour acheter son salon de coiffure et cesser d’aller coiffer les clientes à domicile. Son salon abrite aussi un tatoueur amoureux d’elle, Chicano, fils d’une ancienne actrice allemande qui, atteinte de la maladie d’Alzheimer, dédicace ses vieilles photos et les jette par la fenêtre. Quant à son ancien mari, il veut récupérer leur fille.

Bref, cela commence comme une comédie, mais le film se termine en drame.

Presque tous les acteurs sont bons, et l’histoire se tient passablement. Mais le film n’attire pas les foules.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

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Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.