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Œuvres citées (en italiques, autres que des films de cinéma) : Call me by your name – Corps étranger – Ni juge, ni soumise – La nuit a dévoré le monde – Shaun of the dead – L’apparition – Lady Bird – Manuel – The disaster artist – The room – Ed Wood – The neighbours – Malcolm in the – middle – Avant que nous disparaissions – Sanpo suru shinryakusha – Phantom thread – Boogie nights – Sydney – Double mise – Magnolia – Tom Cruise – Punch-drunk love – There will be blood – The master – Inherent vice – Tout le monde debout – La cage aux folles – Shoah – La prière – The captain - L’usurpateur – Der Hauptmann – Der Hauptmann von Muffrika – La finale – The ride – Little big man
Personnes citées : Luca Guadagnino – James Ivory – Timothée Chalamet – Raja Amari – Jean Libon – Yves Hinant – Anne Gruwez – Dominique Rocher – Xavier Giannoli – Greta Gerwig – Dario Albertini – James Franco – Tim Burton – Tommy Wiseau – Bryan Cranston – Kiyoshi Kurosawa – Paul Thomas Anderson – Tom Cruise – Daniel Day-Lewis – Luc Besson – Quentin Tarantino – Alain Delon – Franck Dubosc – Elsa Zylberstein – Alexandra Lamy – Abdellatif Kechiche – Cédric Kahn – Anthony Bajon – Robert Schwentke – Fritz Kang – Josef Sternberg – Alfred Hitchcock – Willi Herold – Adolf Hitler – Paul Meyer – Rudolf Kersting – Robin Sykes – Stéphanie Gillard – George Armstrong Custer
Réalisé par Luca Guadagnino
Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 22 janvier 2017
Sorti en France le 1er mars 2018
Scénarisé par le grand James Ivory d’après un roman, le film raconte l’année des dix-sept ans, en 1983, d’Elio, qui passe ses vacances d’été dans une très belle villa appartenant à sa famille : le père est un professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, la mère est traductrice, et tous deux, dont il est proche, lui ont donné une très bonne éducation : livres, musique (l’interprète ne fait pas semblant de jouer du piano, il en joue réellement).
Elio est – ou se croit – hétérosexuel, et en donne des preuves à sa petite amie Marzia, mais le jour où un étudiant, Oliver, venu des États-Unis, prend pension chez eux, il est d’abord agacé par ses manières (Oliver a la manie de dire « Later » quand il sort, ce que les sous-titres français traduisent bêtement par l’envahissant « À plus » imposé par la mode), puis finit très vite par se sentir attiré par ce garçon de vingt-quatre ans, lui aussi hétérosexuel en apparence. Mais ce qui devait arriver arrive, car ils concrétisent leur attirance réciproque. Et lorsque Oliver regagne son pays, le père d’Elio, qui a tout compris, incite son fils à ne pas censurer ses sentiments, car ils font partie de lui.
La scène de fin, très longue et en plan fixe, montre Elio commençant à pleurer face à la caméra, sans un mot.
Tout le film est extrêmement pudique, et les actes ne sont pas représentés. La beauté de l’amour est figuré par la beauté des paysages de la Lombardie. Et le jeune acteur Timothée Chalamet (il a vingt-deux ans), sans être très beau, incarne parfaitement le personnage d’Elio.
Réalisé par Raja Amari
Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 8 septembre 2016
Sorti en France le 21 février 2018
Une jeune femme a fui la Tunisie, parce qu’elle y a dénoncé son frère djihadiste (on apprendra plus tard qu’il est mort en prison), et elle aboutit à Lyon, où une compatriote très embourgeoisée l’accueille et lui offre du travail, des vêtements, un logement, et plus si affinités. À ce tandem peu crédible vient s’adjoindre un homme, Imed, très beau, mais très intransigeant, et, naturellement cela tourne assez mal.
On ne sait si la réalisatrice tunisienne a voulu donner la primeur à une intrigue vaguement érotique ou à une revendication sur le sort des immigrés en France, car elle s’égare entre djihadisme, sexe et vision sociale. Les hommes sont des caricatures, les femmes sont des victimes ou des manipularices. De toute façon, la sauce ne prend pas, et le film, raté, ennuie très vite.
Réalisé par Jean Libon et Yves Hinant
Sorti en France (à Toulouse, festival du film grolandais) le 18 septembre 2017
Sorti en France le 7 février 2018
StripTease était une émission de la RTBF, la télévision belge, que France 3 diffusait aussi, et qui se composait de trois ou quatre parties d’environ vingt minutes chacune : on y filmait des gens bizarres, et il n’y avait ni musique, ni interview, ni commentaire. Cela a duré un bon quart de siècle, et c’était très populaire, apprécié aussi bien du public que de la critique. Ni Juge ni soumise respecte la formule, mais ne comprend qu’un seul sujet, les activités d’une femme juge d’instruction, Anne Gruwez, au palais de justice de Bruxelles. Un personnage, qui ne déguise rien de ce qu’elle pense, et va très loin, au point, parfois, de frôler le racisme. Ainsi, d’un prévenu arabe très courtois mais qui est réticent à laisser prélever son ADN, elle rétorque qu’il peut bien refuser, mais qu’alors, elle devra l’assommer pour qu’elle puisse faire cette opération !
Toutes les scènes ne sont pas drôles, et il y a cette exhumation d’un cadavre, en vue de faire sur le corps un prélèvement de même nature, et certains spectateurs ont estimé que cela allait trop loin. Mais, des horreurs, on en trouve à la pelle dans la plupart des films, de même que dans les journaux télévisés. Dans ce cas, où est l’exagération ? Peut-être dans le récit froid et sans regret qu’une mère criminelle fait de l’assassinat de son enfant, produit d’un viol et qu’elle a étranglé puis poignardé, parce qu’elle le voit comme une créature de Satan ?
Réalisé par Dominique Rocher
Sorti en France (Festival Premiers Plans d’Angers) le 13 janvier 2018
Sorti en France le 7 mars 2018
Ce premier film de Dominique Rocher est un défi : faire un film de morts-vivants qui ne soit pas un film d’épouvante – ni une comédie comme Shaun of the dead. En réalité, en adaptant un roman français, le réalisateur illustre le thème de « comment survivre quand on est seul et assiégé ? ». Et c’est réussi. En réalité, la tension est constante, même si le scénario faiblit un peu dès l’instant où le héros se voit contraint de partager sa solitude avec une fille – Gotshideh Faharani, célèbre actrice iranienne francophone. Et comme elle finit par mourir, le garçon se retrouve comme précédemment, tout à fait seul.
La fin est ouverte, comme on dit, un plan filmé depuis la terrasse de l’immeuble, montrant Paris désert.
Réalisé par Xavier Gianolli
Sorti en France le 14 février 2018
Dès le début, on devine que le réalisateur et ses deux co-scénaristes ne trancheront pas la seule question qui mériterait ce traitement : les apparitions de Marie, mère de Jésus, étaient-elles réelles ou ne sont-elles que des bobards ? Alors, on prend un biais : la jeune Anna, qui passe son temps à dire « Je ne suis pas une menteuse », est démasquée à la fin, puisque c’est une de ses copines qui a « vu » la prétendue Vierge, mais qui a préféré prendre le large afin de vivre tranquille avec son compagnon et son enfant !
Tout le reste ne vise qu’à noyer le poisson, sous des apparences d’honnêteté intellectuelle.
J’ai relevé une absurdité : à propos d’une fausse relique (un linge taché de sang), on mentionne que, sur une autre fausse relique, le « saint » suaire de Turin, il a aussi été relevé des traces d’ADN. Énorme bobard puisque, sur ce tissu fabriqué au quatorzième siècle par un inconnu, et dont l’Église sait très bien que c’est un faux, on n’a trouvé aucune trace d’ADN !
On notera que la musique, qui abuse des solos de violencelle et inclut constamment des chants religieux, est proprement horripilante.
Réalisé par Greta Gerwig
Sorti aux États-Unis (Festival de Telluride) le 1er septembre 2017
Sorti en France le 28 février 2018
Elle se prénomme Christine, mais, pour embêter sa mère qu’elle estime têtue et bourrée d’idées préconçues, elle a décidé de s’appeler Lady Bird. Pauvre famille, déjà affligée d’un fils aîné qui a fait de son visage un hangar à percings et qui vit avec une fille calquée sur le même modèle (plus tard, le fiston idiot rentre dans le rang et se débarrasse de tout le surplus).
Christine, qui déteste vivre en Californie et ne rêve que d’aller dans une université newyorkaise – sans en avoir vraiment les aptitudes – s’amourache d’abord d’un gentil garçon, dont elle va découvrir qu’il est gay et en souffre terriblement, puis d’un autre garçon, obsédé par le saccage des existences que cause la vie moderne (c’est Timothée Chalamet). Finalement, Christine décroche une acceptation dans une université de la côte est, et découvre alors qu’elle aime beaucoup l’endroit où elle vit.
C’est un premier film, et il n’est guère passionnant, hormis le fait que, l’histoire se passant en 2002, on n’y voit aucun téléphone mobile. C’est reposant !
Réalisé par Dario Albertini
Sorti en Italie le 7 septembre 2017
Sorti en France le 7 mars 2018
Cette manie de titrer les œuvres avec seulement le nom du personnage principal ! L’imagination n’est toujours pas au pouvoir... Dans la distribution en France, on a rajouté « Il figlio », c’est-à-dire « Le fils » en italien.
C’est l’histoire d’un garçon dont la mère est en prison, et qui a été placé dans un foyer. Mais il atteint ses dix-huit ans, le foyer ne peut plus le garder, et il veut pouvoir s’occuper de sa mère. Il parvient à convaincre l’assistante sociale qu’il en sera capable, et la mère est libérée. Résultat : il en perd sa liberté.
Non seulement l’interprète de Manuel est laid, mais les images du film aussi, les scènes durent deux fois trop longtemps, et le tout est terriblement lent et vide. On se croirait chez les frères Dardenne, en plus sinistre.
Réalisé par James Franco
Sorti aux États-Unis le 12 mars 2017
Sorti en France le 7 mars 2018
Quelle était l’utilité de faire ce film, qui retrace – sans rien y apporter de neuf – le tournage calamiteux d’un des pires films d’Hollywood, The room, alors qu’Ed Wood, mis en scène par Tim Burton, était un film du même ordre, nettement plus réussi, et plus émouvant ? Ici, le raté Tommy Wiseau, dont on ne sait à peu près rien, et surtout pas d’où venait les six millions de dollars qu’il a dépensé pour le faire, qui était un incapable total et un tyran, a tout loupé et n’a rien fait d’autre, hormis, ultérieurement, deux courts-métrages et quatre épisodes de la série télévisée The neighbours.
Soucieux de prouver qu’il n’a rien exagéré, James Franco fabrique un double générique de fin, et y juxtapose les scènes originales et celles qu’il a filmées... en n’y apportant rien. Le film d’origine, qu’on avait osé présenter au public en avant-première, était mal joué, mal filmé, mal dirigé, mal monté, et le public, d’abord stupéfait et qui réagit d’abord en se marrant, a finalement fait un triomphe au film, croyant qu’il s’agissait d’une comédie.
Que d’énergie pour réaliser une œuvre aussi vaine !
Un détail qui a tout du faux raccord : l’un des personnages rencontre Bryan Cranston, lui dit son admiration, et postule afin de jouer dans la série Malcolm in the middle dont il est la vedette. Hélas, cette scène a été tournée bien après l’époque où cette série triomphait, et Cranston, aujourd’hui, n’a plus du tout le physique de l’époque. Donc la scène tombe à plat.
Réalisé par Kiyoshi Kurosawa
Titre original : Sanpo suru shinryakusha
Sorti en France (Festival de Cannes) le 21 mai 2017
Sorti en France le 14 février 2018
On ne sait s’il faut rire de cette adaptation d’une pièce de théâtre parodique, ou regretter que le réalisateur, spécialisé dans le film d’horreur, ait cru bon de filmer une fin bourrée de trucages numériques, à base d’explosions et de rafales de mitraillette. Pourtant, le film commençait bien, avec ces extraterrestres beaux garçons mais qui, ignorant tout des mœurs terriennes, s’efforcent de nous dérober nos « concepts », en vue d’envahir notre planète. Ils finissent d’ailleurs par échouer !
Le film est beaucoup trop long, selon la mode désastreuse du cinéma actuel.
Réalisé par Paul Thomas Anderson
Sorti aux États-Unis le 24 novembre 2017
Sorti en France le 14 mars 2018
Qu’est-il arrivé à Paul Thomas Anderson ? Ce cinéaste, qui est devenu célèbre en 1997 avec Boogie nights (il avait réalisé l’année précédente un Sydney, qui est le nom d’un personnage, pas d’une ville australienne – en français, Double mise, que j’ai vu, qui était honorable, mais qui n’est pas resté dans les mémoires), a eu un énorme succès avec Magnolia, le seul film dans lequel Tom Cruise jouait convenablement, puis avec Punch-drunk love, presque aussi bon, et There will be blood, véritable chef d’œuvre. Ensuite, tout s’est gâté, et il est devenu mauvais avec The master, en 2012, et Inherent vice, que je n’ai pas vu. Entre tous ces films, il sortait des courts-métrages ou des vidéos, qu’évidemment on n’a pas vus en France.
Phantom thread signifie « Fil fantôme », titre qui n’est pas follement clair. On veut bien croire qu’il s’agit du fil qu’emploie les couturiers, puisque le personnage central est ici Reynolds Woodcock, un couturier célébrissime des années 1950, à Londres, dictateur de la mode, dans sa maison que dirige d’une main de fer sa sœur, étrangement prénommée Cyril. Ce lieu très fermé ne compte aucun autre homme que lui, individu tyrannique et très capricieux, qui ne supporte aucune distraction, et traite à la dure celles de ses clientes qui commettent le moindre écart, comme cette pauvre milliardaire (merci, capitaine Haddock !), Barbara Rose, qui a eu le mauvais goût d’avoir un malaise et de s’être évanouie en portant une de ses robes, faite pour annoncer son prochain mariage, et dont il a exigé qu’elle la lui rende sur le champ – alors qu’elle le finance généreusement..
Dans ce havre de fausse paix, une femme est à part, sa maîtresse Alma, d’abord très docile, mais qui va perdre patience lorsqu’elle a la mauvaise idée de lui faire elle-même un petit dîner, où elle commet l’erreur de lui servir des asperges assaisonnées au beurre, alors qu’il ne les aime qu’à l’huile. Alors, elle l’intoxique avec des champignons vénéneux, qui le rendent malade sans le tuer. Or il renvoie grossièrement le docteur qu’on a fait venir, lui ordonnant de « foutre le camp ». Réconciliation provisoire, jusqu’au soir de la Saint-Sylvestre, où il refuse de se rendre aux festivités parce que ça le dérange et qu’il méprise ces divertissements populaires. Alma l’empoisonne à nouveau. Puis intervient une autre réconciliation, à l’issue de laquelle les deux tourtereaux se marient enfin et ont un bébé. Fin du film.
Il faut avouer qu’on ne comprend pas où le réalisateur et scénariste veut en venir, ni pourquoi il a collé sur ces images une musique aussi envahissante (piano et cordes), qui ne cesse quasiment jamais.
Le vedette, Daniel Day-Lewis, a fait savoir que ce film serait son dernier, mais bien d’autres comme Luc Besson ou Tarantino (ou Alain Delon !) ont fait de semblables annonces, toutes bidons bien entendu. On souhaiterait que Paul Thomas Anderson prennent le même genre de décision !
À voir pour les acteurs, et surtout les actrices.
Réalisé par Franck Dubosc
Sorti en France (avant-première) le 23 février 2018
Sorti en France le 14 mars 2018
Je n’ai jamais été un admirateur de Franck Dubosc, mais j’ai tenté ma chance en allant voir son premier film, et je n’ai rien regretté. Mais si toutes les critiques que j’ai lues sont assez favorables, aucune ne mentionne ceci : ce film fait penser à La cage aux folles !
Inutile de sursauter, car, en réalité, l’intention est la même, en ceci que La cage aux folles ne se moquait jamais des homosexuels, et que Tout le monde debout ne se moque jamais des infirmes (oui, j’écris « infirmes », car j’en ai par-dessus la tête des euphémismes comme « handicapés » ou « personnes à mobilité réduite »).
Pour le contenu du scénario, se reporter aux critiques mentionnées ci-dessus, car toutes racontent le synopsis – le pitch, comme on dit à la télé. Notons simplement que les acteurs sont meilleurs que d’ordinaire, notamment Elsa Zylberstein dans un rôle comique qui est rarement le sien. Et qu’Alexandra Lamy a reconnu que, pour jouer du violon, elle a été doublée, ce que j’avais immédiatement repéré à la vision des scènes où elle joue, car les déplacements de sa main gauche ne sont pas crédibles. Mais c’est un détail.
Aujourd’hui sort le dernier film de Kechiche, que naturellement je n’irai pas voir. Je déteste autant ce type que ses films, et n’ai aucun regret de les boycotter. D’autant plus que celui-ci dure trois heures, et qu’il est annoncé comme étant le premier élément d’une trilogie. Seigneur ! Neuf heures de Kechiche, mais c’est inhumain, je préfère revoir Shoah.
Réalisé par Cédric Kahn
Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 18 février 2018
Sorti en France le 14 mars 2018
Serait-ce une épidémie ? Après L’apparition, voici donc un autre film qui traite de la religion. Les deux ont cette particularité d’avoir été réalisés par un cinéaste incroyant, mais qui n’ose pas prendre parti contre les croyances, et se terminent par une pirouette. On préfère cependant le second.
Donc, Thomas, drogué à l’héroïne, aboutit dans un centre catholique d’anciens drogués, que des bénévoles tentent de récupérer par la prière. Mais Thomas – joué par Anthony Bajon qui est très bon –, révolté par les contraintes qui sont la règle, n’accroche pas, et il exige de partir. Néanmoins, il est vite ramené au bercail par une astuce de scénario, sinon il n’y aurait pas de film, et il s’apprivoise en quelques mois. Puis, vers les trois-quarts du film, alors qu’il s’est perdu en montagne au cours d’une excursion et qu’il s’est blessé, il se met à prier pour que Dieu lui vienne en aide, et, au matin, il se trouve guéri. Miracle... Il décide alors de devenir prêtre. Mais, au dernier moment, et parce que renoncer à la fille dont entretemps il est tombé amoureux, il abandonne ce projet.
On a donc un film, très sobre, dont le seul sujet est la foi. Évidemment, si on est allergique au surnaturel, on ne marche pas. Mais la supériorité de La prière sur L’apparition, c’est qu’il n’y a aucun imposteur, aucun « méchant » dans cette histoire.
Réalisé par Robert Schwentke
Titre original : Der Hauptmann
Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 7 septembre 2017
Sorti en France le 21 mars 2018
Titre franco-anglais pour un film allemand tourné en Pologne en grande partie.
Il s’est trouvé quelques critiques en peau de lapin, mais écrivant dans des journaux très cotés comme « Télérama », qui ont fait la fine bouche devant ce chef-d’œuvre (« Un film brutal, prétentieux, au noir et blanc “esthétisant” »), argüant notamment que son auteur avait fait une grande partie de sa carrière aux États-Unis ! Ils oublient sans doute que des génies du cinéma comme Fritz Kang, Sternberg ou Hitchcock ont été dans ce cas. Passons...
Cette histoire a une base réelle : nous sommes à la fin de la Deuxième guerre mondiale, l’armée allemande est en pleine pagaille, les pillards et les déserteurs se multiplient, et l’un de ceux-ci, un simple caporal nommé Willi Herold, trouve un uniforme de capitaine et le revêt, s’en servant désormais pour usurper ce grade et se faire passer pour un envoyé personnel d’Hitler, chargé de remettre de l’ordre derrière le front, en faisant fusiller sans jugement les fautifs. Son ultime exploit avant que l’aviation britannique bombarde et détruise le camp de prisonniers où il officie, faire creuser une fosse par quatre-vingt-dix prisonniers du camp avant de les faire abattre à la mitrailleuse. Bref, un nazi pur sucre.
Naturellement, après avoir comparu devant un tribunal allemand qui l’acquitte puisqu’il a prétendu avoir voulu moraliser la Wehrmacht, il sera jugé par les Anglais, qui l’enverront devant un peloton d’exécution. Il avait vingt-et-un ans.
Détail : on ne voit aucune scène d’horreur, tout se passe hors cadre, et seul le son souligne l’aspect abominable de l’histoire. Et les acteurs sont parfaits.
Sur le même sujet, un documentaire pour la télévision a été réalisé en 1997, sous le titre Der Hauptmann von Muffrika, écrit et réalisé par Paul Meyer et Rudolf Kersting.
Réalisé par Robin Sykes
Sorti en France (Festival de l’Alpe d’Huez) le 17 janvier 2018
Sorti en France le 21 mars 2018
Apparemment, ce premier film d’un débutant n’ayant été assistant que sur trois longs métrages semble être aussi la première comédie sur la maladie d’Alzheimer, ici traitée sur un mode peu courant (les bêtises d’un vieillard qui en est atteint et rend fou son petit-fils).
Le scénario est très mince (comment aller de Lyon à Paris afin de disputer la finale d’une compétition de basket-ball, alors qu’on s’est trompé de train et qu’on se retrouve à Marseille), et les rebondissements, fondés très classiquement sur le cohabitation entre deux personnages que tout oppose, sont assez peu inattendus. Mais le tout est sauvé par l’interprétation des deux acteurs, Thierry Lhermitte, qui fait le minimum syndical, et Rayane Bensetti, qui a surtout joué dans des émissions de télévision pour la Télé-Poubelle, et qui est convaincant dans un rôle pas très compliqué pour quelqu’un de sa génération.
Le film ne provoquera aucune migraine chez les spectateurs, et, par chance, il est court.
Réalisé par Stéphanie Gillard
Sorti en France (Festival de l’Alpe d’Huez) le 17 janvier 2018
Sorti en France le 21 mars 2018
La principale vertu de ce film français qui s’intéresse à l’une des plus grandes saloperies commises par les nouveaux États-Uniens, à savoir le vol de leurs terres aux Indiens d’Amérique du Nord – lesquels, après tout, étaient chez eux –, est son absence de commentaires dits en voix off. Le sujet est simple : en 1890, trois cents Sioux Lakota ont été massacrés par le Septième de cavalerie à Wounded Knee. Leur mémoire est encore entretenue par leurs descendants qui, chaque année, entreprennent une chevauchée commémorative de plusieurs de centaines de kilomètres afin de rejoindre le lieu de l’évènement. C’est tout, mais cela suffit à créer l’émotion.
Le plus surprenant, c’est que ces défavorisés, très pauvres, ne réclament rien, ni vengeance, ni indemnisation. Ils ne font ce pèlerinage que pour honorer leurs ancêtres et transmettre leurs souvenirs aux plus jeunes. Un instant curieux : lorsque trois jeunes Sioux, à bord d’une voiture, visionnent le DVD du film Little big man, qui raconte comment l’horrible général George Armstrong Custer a été vaincu lors de la bataille de Little Big Horn.
Hélas, le film, quoique court, est passablement ennuyeux, et n’incite guère à compatir. Seuls, quelques visages d’enfants retiennent l’attention des rares spectateurs : lorque j’ai vu ce film, nous n’étions que deux dans la salle.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.