Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : Dogs – Câini – Ivan Tsarevitch et la princesse changeante – Bang gang (une histoire d’amour moderne) – Soy Nero – Captain Fantastic – Radin ! – Mort d’un commis voyageur – Les quatre saisons – Le client – Deepwater – Deepwater Horizon – Miss Peregrine et les enfants particuliers – Miss Peregrine’s home for peculiar children – Dead slow ahead – Titanic – Olli Mäki – Hymyilevä Mies – Camping 3 – Ma vie de Courgette – L’attrape-rêves – Aloft – Le mystère Jérôme Bosch – El Bosco, El jardin de los Sueños – Le Jardin des Délices – Sing Street – Moi, Daniel Blake – I, Daniel Blake – Jimmy’s Hall
Personnes citées : Bogdan Mirică – Michel Ocelot – Éva Husson – Rafi Pitts – Matt Ross – Fred Cavayé – Antonio Vivaldi – Asghar Farhadi – Arthur Miller – Peter Berg – Tim Burton – Ransom Riggs – Eva Green – Judi Dench – Mauro Herce – Céline Dion – Juho Kuosmanen – Fabien Onteniente – Claude Barras – Claudia Llosa – Cillian Murphy – José Luis Lopez-Linares – Jheronimus van Aken, dit Jérôme Bosch – Salman Rushdie – Michel Onfray – John Carney – Ferdia Walsh-Peelo – Ken Loach – Margaret Thatcher
Réalisé par Bogdan Mirică
Titre original : Câini
Sorti en France (Festival de Cannes) le 15 mai 2016
Sorti en France le 28 septembre 2016
Le titre original signifie chiens en roumain, et, en effet, un chien très inquiétant joue un grand rôle dans ce film.
Le personnage central de cette histoire est un citadin qui a hérité, de son grand-père, une vaste propriété (550 hectares), en bordure du Danube et de la mer, mais, comme la terre est stérile et ne rapporte rien, il veut la vendre, probablement à la mafia locale. L’autre personnage capital est ce policier, âgé et cancéreux, qui tente de savoir à qui appartenait ce pied trouvé dans un marais – ici ,détail qui ne tient pas debout : ce pied, quoique lesté d’une lourde chaussure, est remonté à la surface, ce qui est physiquement impossible.
C’est surtout l’atmosphère qui compte, car, au fond, on ne comprend pas grand-chose à cette intrigue, assez violente tous comptes faites. Mais la réalisation, en dépit d’images assez laides, est irréprochable. Plus court, le film serait quasiment parfait.
Réalisé par Michel Ocelot
Diffusé à la télévision en octobre et novembre 2010
Sorti en France le 28 septembre 2016
Ce très beau « film » de Michel Ocelot est en réalité un recueil de quatre épisodes diffusés à la télévision en 2010. Il se compose de La maîtresse des monstres (diffusé le 25 octobre de cette année-là), L’écolier-sorcier (1er novembre), Le mousse et sa chatte (29 octobre) et Ivan Tsarévitch et la princesse changeante (5 novembre). Comme tous les contes courts d’Ocelot, le prologue se passe dans un vieux cinéma, entre le projectionniste, un vieillard bienveillant, et ses deux assistants, un garçon et une fille, imaginant les rôles qu’ils aimeraient jouer – toujours des féeries. Leur choix fait, on voit l’histoire telle qu’ils l’ont rêvée.
C’est court, poétique, et les personnages sont figurés en ombres chinoises, seuls les décors, très travaillés, apparaissant richement colorés.
Réalisé par Éva Husson
Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 26 août 2015
Sorti en France le 13 janvier 2016
On se demande où veut en venir la réalisatrice-scénariste. À ce discours, peu avant la fin, où ce père handicapé fait la leçon à son fils (le seul jeune intéressant, joué par le très beau Lorenzo Lefebvre) sur le thème « Vos ébats sexuels, à toi et à tes copains, sont minables, alors que, partout dans le monde, des jeunes luttent pour leur liberté » ? Cet enfonçage de porte ouverte ne méritait pas un film, surtout aussi mal fichu ! Les séquences de gangbang, que la réalisatrice rebaptise « Bang gang » pour faire original, sont ratées : jamais les garçons n’y retirent leur slip (on ne voit un nu masculin que durant quelques secondes, tout au début, et c’est une scène qui se veut comique), et les images de copulation sont vues d’assez loin et en flou. Il n’y a du reste aucun viol collectif, pas la moindre trace d’homosexualité, et une seule fille voit atterrir sur YouTube l’image d’une scène à laquelle elle a participé, mais très volontairement. Après quoi, tout le monde ayant contracté syphilis ou blennorragie (vite soignés), la bande se disperse, l’un des garçons part faire de l’humanitaire (sic), et un autre, le « gentil » du film, se met en couple stable avec la fille qu’il a honorée...
Et, comme de bien entendu, l’auteur plaque sur cette chose le refrain habituel : « D’après une histoire vraie », qui se serait, d’ailleurs, passée aux États-Unis, et pas à Biarritz comme ici. On a l’habitude de ce genre d’imposture, qui ne renforce en rien l’intérêt de son travail, même avec l’ajout artificiel de l’époque très particulière en France, celle de la canicule meurtrière de 2003, qui tombe là comme un cheveu sur la soupe.
Inutile de souligner que le complément du titre, « Une histoire d’amour moderne », est loufoque et lourdingue : le film, qui ne traite que de l’ennui et du vide intellectuel, ne parle ni d’amour ni de modernité.
Réalisé par Rafi Pitts
Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 16 février 2016
Sorti en France le 21 septembre 2016
Un film plein de bonnes intentions, mais qui n’en est pas moins raté, parce que bâti sur un scénario bancal. Nero Maldonado, d’origine mexicaine, vivait à Los Angeles, mais il a été expulsé au Mexique. Il revient clandestinement aux États-Unis, est harcelé par la police, retrouve son frère Jesus, qui est garagiste mais prétend être propriétaire de la luxueuse villa de Beverley Hills où il est simple chaufeur, ne passe qu’une nuit sur place mais doit partir quand le lendemain les véritables propriétaires reviennent de voyage. Sans autre perspective, Nero s’engage dans l’armée pour obtenir la nationalité des États-Unis, qui est accordée aux engagés au bout de deux ans, et il est envoyé au Moyen-Orient, chargé de surveiller un point de passage. Mais son poste est attaqué, tout le monde est tué sauf lui et deux autres soldats, et les voilà errant dans le désert, ne sachant où se trouve leur unité d’origine.
Puis Nero, qui s’est séparé de ses deux camarades, tombe sur une patrouille, qui le traite aussi mal que les policiers de Los Angeles. Et le dernier plan, inexplicable, le montre à nouveau errant, seul dans le désert.
Le carton de fin rend hommage aux soldats d’origine étrangère qui se sont engagés dans l’armée des États-Unis et ont été bien mal récompensés par ce peuple qui se vante sans cesse de vivre dans un « pays d’immigration ».
Le film souffre de sa construction, de sa première partie trop longue et de la seconde embarrassée de scènes inutiles, comme cette discussion superflue sur les rappeurs. De même que ce dénouement qui n’en est pas un et dont on ignore comment il arrive et où il va.
Réalisé par Matt Ross
Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 23 janvier 2016
Sorti en France (Festival de Cannes) le 17 mai 2016
Sorti en France le 12 octobre 2016
Le film ne sort qu’aujourd’hui en France, mais je l’ai déjà vu il y a quatre mois, et je le reverrai probablement, car il est très bon, animé d’un esprit libertaire plutôt rare au cinéma.
La critique que j’avais écrite est ICI.
Réalisé par Fred Cavayé
Sorti en France le 28 septembre 2016
Le film n’a été vendu qu’en Italie, où il sortira l’an prochain. Pas très étonnant, c’est l’une de ces comédies qui ne font pas rire. Le réalisateur fait plutôt des films d’action, et sa première comédie n’a aucun ressort. Elle montre un violoniste avare, qui, non seulement découvre qu’il a une fille, mais la voit débarquer chez lui. Or la mère, dont il est séparé, a toujours raconté à son héritière que le cher papa faisait dans l’humanitaire... au Mexique.
Les scènes où l’avarice du personnage se manifeste sont outrées, donc ne passent pas, et la fin, comme toujours dans les comédies en France, donne dans l’attendrissement et le sentimental de pacotille. On n’y croit à aucun moment. Une seule scène fait (un peu sourire), celle où le violoniste, qui joue en orchestre Les quatre saisons de Vivaldi, est pressé, se met à jouer à toute vitesse, et l’orchestre, s’efforçant de le suivre, expédie le morceau en douze minutes. Évidement, c’est invraisemblable, mais on rit nerveusement.
Ce soir, à huit heures et quart, le grand réalisateur iranien Asghar Farhadi viendra présenter à l’UGC des Halles son dernier film, Le client, lointainement inspiré d’une pièce d’Arthur Miller, Mort d’un commis voyageur. Le film a déjà été présenté à Cannes le 21 mai. Mais, malgré mon admiration pour cet artiste et mon impatience de voir son film, qui ne sortira vraiment que le 9 novembre, je n’irai pas à cette avant-première, car je redoute les foules, et l’obligation de rester coincé entre deux voisins pendant plus de deux heures. Mais je sais attendre. De toute façon, le film sortira aussi en DVD dans les mois qui suivront.
Réalisé par Peter Berg
Titre original : Deepwater Horizon
Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 13 septembre 2016
Sorti en France le 12 octobre 2016
Deepwater Horizon était une plateforme pétrolière installée dans le Golfe du Mexique, près de la Louisianne, propriété de la firme BP, et qui exploitait un gisement de pétrole frôlant les 800 millions de litres. Mais, bien entendu (sinon il n’y aurait pas de film), une catastrophe va s’y produire, un gigantesque incendie qui va la détruire entièrement et causer onze décès parmi ses employés. Ce fut, dit-on, la plus grande catastrophe écologique de ce type, la marée noire ayant fait le reste.
Les responsabilités ne sont pas éludées, les responsables sont nommés, le film, bien réalisé et qui a coûté 110 millions de dollars, met tout à l’écran grâce au numérique, mais... on s’y ennuie, parce qu’on ne comprend rien aux péripéties et au langage technique employé. On se lasse de ne voir que des flammes et des explosions. Pour ne rien dire des scènes sentimentales qui envahissaient déjà les comédies, et qui sévissent a fortiori ici, à l’épilogue.
Bien entendu, le slogan habituel s’affiche dès l’entrée : « Basé sur des faits réels ». Fait-on encore des films basés sur des faits entièrement imaginés ?
Réalisé par Tim Burton
Titre original : Miss Peregrine’s home for peculiar children
Sorti aux États-Unis le 25 septembre 2016
Sorti en France le 5 octobre 2016
Un peu partout, on affirme que les trois romans de Ransom Riggs dont le film est adapté sont passionnants, et je le saurai quand je les aurai lus. Le film, lui, est parfaitement ennuyeux, et Tim Burton n’est plus que l’ombre de lui-même !
Jake, jeune garçon rêveur et timide, veut voir la pension où son grand-père a séjourné étant jeune. Mais l’hôtesse de la pension, Miss Peregrine (jouée par une Eva Green à laquelle je ne parviens pas à m’habituer), est plutôt stricte, et surtout, elle et ses pensionnaires vivent encore en... 1943 ! Quant auxdits enfants, ils sont tous dotés de pouvoirs extraordinaires, mais ont aussi des ennemis acharnés, qui veulent les détruire.
Cette histoire, qu’on pensait faite pour ce réalisateur, il n’en fait rien : aucune poésie, et on assiste comme presque toujours à un déluge de trucages numériques, rappelant le dernier film de Spielberg, pas davantage réussi. Tout cela noyé dans une musique tonitruante et envahissante, puisque c’est ce que le public aime.
Quant aux gags, je n’en retiendrai que deux, relatifs à l’invisibilité (on louche vers Harry Potter, visiblement) : à un de ses pensionnaires qui est constamment invisible, la maîtresse de maison rappelle sévèrement qu’il convient de s’habiller pour venir dîner ; et lorsque les enfants, qui n’ont pas la faculté de voir leurs ennemis eux aussi invisibles, combattent contre eux, pour les voir, ils leur lancent des boules de neige !
On est triste de voir la grande Judi Dench égarée dans ce film indigne de son talent.
Réalisé par Mauro Herce
Sorti en Suisse (Festival de Locarno) le 11 août 2015
Sorti en France le 5 octobre 2016
Dès le générique du début (répété tel quel à la fin), on est surpris : il tient en un seul écran, contenant toutes les indications nécessaires mais pas superflues, et ne reste que quelques secondes. De quoi vous faire haïr les génériques habituels, qui durent jusqu’à huit ou neuf minutes, et nécessitent la fabrication d’une musique supplémentaire dont on se passerait bien – et souvenez-vous de Titanic, avec Céline Dion déboulant de manière saugrenue et contre la volonté du réalisateur.
Le titre anglais de ce film espagnol signifie bizarrement « Mort lente en vue ». Mais la mort lente de qui ? Des membres de l’équipage, voués à l’ennui loin de leurs familles ? De la cargaison de blé que transporte le cargo « Fair Lady », qui a pris l’eau et doit donc être rejetée à la mer, et obligatoirement loin des côtes ?
Toujours est-il que ce bateau surprend par son gigantisme, révélé peu à peu par des images quasiment hypnotiques, et qui ravale les hommes au rang de simples pièces faisant partie de la mécanique.
Avec une semaine de retard, « Le Canard enchaîné » publie ce matin la critique du film Deepwater (voir plus haut). Et, bien que n’éprouvant aucune estime pour son rédacteur David Fontaine, qui s’est révélé comme un plouc mal élevé, je dois admettre qu’il a visé juste, en écrivant que « Plutôt pédago au début, il sombre ensuite dans les tics des films d’action actuels : très gros plans, caméra portée et montage stroboscopique ».
Autant de défauts que je dénonce ici depuis des années. « Le Canard » a seulement un léger retard...
Réalisé par Juho Kuosmanen
Titre original : Hymyilevä Mies
Sorti en France (Festival de Cannes) le 19 mai 2016
Sorti en France le 19 octobre 2016
Olli Mäki, boulanger finlandais communiste, pratique aussi la boxe, et son entraîneur Ellis le pousse à tenter sa chance le 17 août 1962 dans le championnat du monde, en catégorie poids plume. Et, pour cela, il doit perdre du poids et s’entraîner sans relâche. Or Olli est surtout occupé par l’amour qu’il éprouve pour sa fiancée Raija, au point de lui acheter une bague de fiançailles le matin même de son combat contre un adversaire étranger plus fort que lui.
Ce match, il va le perdre en... deux rounds, et avouera que ce fut la compétition la plus agréable de sa carrière, puisque l’affrontement a été ultra-court !
Le titre original signifie « L’homme souriant », mais le personnage, plutôt modeste, ne sourit guère. Il est d’ailleurs interprété modestement, et le film reste un peu terne. Évidemment, ce n’est pas un épisode de la série Rocky !
Réalisé par Fabien Onteniente
Sorti en France le 29 juin 2016
Fait suite aux deux premiers épisodes, dont je n’avais vu que le premier, sorti en 2006, et que ses promoteurs, le réalisateur et la vedette scénariste, exploitent sans trop de vergogne. En réalité, faute de scénario, le film oscille entre la bêtise et la vulgarité, et des acteurs par ailleurs honorables se couvrent de ridicule.
On se demande pourquoi les auteurs ont tenu à baptiser « Chirac » leur personnage principal.
Réalisé par Claude Barras
Sorti en France (Festival de Cannes) le 15 mai 2016
Sorti en France le 19 octobre 2016
Film d’animation, fabriqué avec des personnages en pâte à modeler. Rien de mièvre, puisque Courgette est le nom qu’a choisi un petit garçon malheureux prénommé Icare. Accidentellement, il provoque la mort de sa mère, qui ne l’aime pas, et atterrit dans un foyer pour enfants déboussolés, amené là par un gentil policier, qui va finir par l’accueillir chez lui avec une autre petite fille du même foyer, dont il est amoureux.
Les histoires individuelles de cette demi-douzaine d’enfants sont assez tristes, mais le film ne l’est pas, et sa fin est optimiste. Paradoxe : le foyer pour enfants n’a rien de celui où avait grandi Oliver Twist, c’est le monde extérieur et spécialement familial qui apparaît sinistre.
Réalisé par Claudia Llosa
Titre original : Aloft
Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 12 février 2014
Sorti en France le 20 octobre 2016
Nana Kunning, qui vit avec ses deux jeunes fils dans le Grand Nord canadien, consulte un guérisseur pour le plus jeune. Mais le frère aîné provoque accidentellement la mort par noyade de son frère, et ne s’en remet jamais. Vingt ans plus tard, marié et devenu un fauconnier réputé, il reçoit la visite d’une journaliste française, qui veut surtout renconter sa mère, devenue guérisseuse près du Cercle polaire...
On ne sait trop où veut en venir la réalisatrice péruvienne, qui met en scène un film très brouillon, mêlant les deux époques, et qui n’aboutit nulle part. Outre un scénario qu’on peine à suivre, elle ne sait pas filmer, ne fait que des gros plans en caméra portée, et accumule les thèmes disparates.
Le titre original signifie « en haut », et laisse perplexe. Seul Cillian Murphy mérite qu’on aille voir le film.
Réalisé par José Luis Lopez-Linares
Titre original : El Bosco, El jardin de los Sueños
Sorti en Espagne le 9 juin 2016
Sorti en France le 26 octobre 2016
Jheronimus van Aken, peintre flamand qui avait pris le pseudonyme de Bosch, dont on ne connaît ni la date de naissance ni la date de la mort (environ 1450-1516), et dont on n’a aucun portrait ni aucune anecdote sur sa vie, a laissé une œuvre énigmatique, laissant cours à toutes les supppositions sur sa signification. Son tableau le plus connu est un tryptique, Le Jardin des Délices, conservé à Madrid, au musée du Prado, et dont une foule de spécialistes de l’art cherchent depuis cinq siècles à décrypter les intentions cachées. Tout ce dont on est certain, c’est que ce tableau n’est ni moderne ni vraiment de son époque.
Le film montre quelques commentateurs, dont Salman Rushdie et Michel Onfray. Ce dernier déclare que, si la vie est plus importante que l’art, en revanche, ce tableau est l’une des rares œuvres dont la destruction serait plus néfaste que celle de n’importe quelle autre. On aurait savoir quelle(s) œuvre(s) Onfray supporterait de voir détruite(s) !
Les scènes représentées sont abondamment fouillées, mais on n’a aucune certitude, d’aucune sorte. C’est fascinant, mais on reste perplexe.
Réalisé par John Carney
Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 24 janvier 2016
Sorti en France le 26 octobre 2016
Les parents de Conor, lycéen d’une quinzaine d’années, sont fauchés, ne s’aiment plus mais ne peuvent pas divorcés puisque le divorce est encore interdit en Irlande, et doivent, pour économiser, le placer dans un autre collège, religieux celui-là – nous sommes en Irlande –, situé Synge Street. C’est cette adresse qui va donner son nom au groupe musical que Conor va fonder avec ses camarades de classe, et qu’il a créé pour plaire à une jolie fille, Raphina, laquelle ambitionne de devenir mannequin à Londres, alors qu’ils vivent à Dublin en 1980.
Conor a bien été brimé au début, y compris par le religieux qui dirige son nouveau collège et qui exige que l’on porte des chaussures noires (mais j’ai bien eu un directeur qui exigeait qu’on porte une cravate sous un col roulé !). Mais tout finit par s’arranger, car Conor résiste à tout et possède un solide optimisme. Lui et Raphina finiront par s’embarquer sur un minuscule bateau pour se rendre en Angleterre et y tenter leur chance.
La musique tient une grande place, et, miracle, elle est bonne : le rap n’existe pas encore. Pour son premier rôle au cinéma, le jeune et beau Ferdia Walsh-Peelo rend le film sympathique, et le résultat est assez euphorique.
Réalisé par Ken Loach
Titre original : I, Daniel Blake
Sorti en France (Festival de Cannes) le 13 mai 2016
Sorti en France le 26 octobre 2016
Un bon film (Ken Loach en a-t-il jamais fait de mauvais ?), mais pas un grand film. À 59 ans, Daniel Blake, menuisier, a fait une crise cardiaque, et bien qu’il se sente capable de continuer à travailler, son médecin le lui a interdit. Il doit donc chercher du travail, et entrer dans l’engrenage infernal où l’administration britannique plonge très volontairement tous ceux qui ont besoin d’aide, en les menaçant de sanctions pour toute dérive hors des circuits qu’elle a inventés. On se croirait encore sous Margaret Thatcher !
Ce parcours kafkaïen occupe la plus grande partie du film, heureusement égayé en partie par la solidarité de certains personnages : la jeune mère Katie, le jeune voisin noir, débrouillard et gentil, qui l’aide dans son parcours à travers le maquis d’Internet. Quelques salauds, aussi, comme ce vigile de grand magasin, qui pousse Katie à se prostituer...
Le précédent film de Loach, Jimmy’s Hall, était meilleur et moins répétitif. Il faut néanmoins le voir, car il n’a pas la lourdeur habituelle des films militants.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.