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Notules - Octobre 2008

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées (en italique, autre que des films) : ClienteVinyan – Calvaire – L’échange – La nuit des morts-vivants – SéraphineEntre les murs – Ressources humaines – Khamsa – La Zona – Les quatre cents coups – Blindness – Lord of the flies – Vicky Cristina Barcelona – Cassandra’s dream – De la guerreBeing W. – Tous les matins du monde – Cible émouvante – Les apprentis – Tonnerre sous les Tropiques – 1941 – Le crime est notre affaireL’affaire de la perle roseLe crime est notre affairePartners in crimeLe train de 16 heures 50 – 4.50 from Paddington – Murder she said – Mon petit doigt m’a dit – AfterschoolTokyo ! – The host – L’instinct de mort – De l’amour – Coluche, l’histoire d’un mecRapper’s delightDernier maquis – Ressources humaines – Chop shopThe visitorSix feet under

Personnes citées : Josiane Balasko – Nathalie Baye – Éric Caravaca – Clint Eastwood – Emmanuelle Béart – Wilhelm Uhde – Séraphine Louis – Yolande Moreau – Martin Provost – François Bégaudeau – Laurent Cantet – Karim Dridi – Larry Clark – Gus Van Sant – François Truffaut – José Saramago – Fernando Meirelles – Alfred Hitchcock – Woody Allen – Bertrand Bonello – Mathieu Amalric – Carl Von Clausewitz – George Bush junior – Karl Zéro – Dominique de Villepin – Saddam Hussein – Jacques Chirac – Guillaume Depardieu – Françoise Seigner – Steven Spielberg – Arthur Conan Doyle – Pascal Thomas – Agatha Christie – George Pollock – Margaret Rutherford – Catherine Frot – André Dussollier – Saddam Hussein – Antonio Campos – Michel Gondry – Léos Carax – Alexandre Oscar Dupont – Joon-ho Bong – Jacques Mesrine – Jean-François Richet – Robert Broussard – Olivier Gourmet – Antoine de Caunes – Coluche – François-André Demaison – Rabah Ameur-Zaïmèche – Alejandro Polanco – Ramin Bahrani – Richard Jenkins – Guillaume Tricot

Cliente

Jeudi 2 octobre 2008

Réalisé par Josiane Balasko

Sorti en France le 1er octobre 2008

Film que Josiane Balasko a réalisé d’après son roman, écrit parce que le scénario lui avait été refusé partout. Depuis, le livre a eu du succès, donc...

Judith est une femme d’affaires de 51 ans, divorcée, et qui n’a pas de temps pour une vie sentimentale. Alors elle se paye des escort boys recrutés sur Internet. Le dernier en date est Marco, qui se fait appeler Patrick, lui convient parfaitement, et qu’elle paye trois cents euros par « séance ». Mais la femme de Marco va tout découvrir, et Marco cesse de faire le tapin. Hélas pour eux deux, les finances vont mal, et c’est elle qui incite son mari à reprendre, euh... le collier. Mais il s’attache à Judith et refuse désormais de se faire payer. Happy end, si l’on peut dire, quand il reviendra pour de bon à sa légitime, et Judith va recommencer à chercher des minets sur Internet.

Le film est attachant, pas vulgaire (si l’on excepte les paroles du rap qui sonorise les images), plutôt intelligent et très bien joué par Nathalie Baye, Éric Caravaca et Josiane Balasko elle-même. On ne s’ennuie pas une seconde, et il donne à réfléchir sur l’évolution du statut de la femme.

 

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Vinyan

Vendredi 3 octobre 2008

Réalisé par Fabrice Du Welz

Sorti en Italie (Festival de Venise) le 30 août 2008

Sorti en France le 1er octobre 2008

Du réalisateur de Calvaire, on n’attendait rien, on n’est donc pas déçu. Le processus est d’ailleurs le même, on commence en douceur et on termine dans le grotesque et l’horrifique.

Ici, un couple a perdu son petit garçon six mois auparavant, dans le raz de marée du 26 décembre 2004 en Thaïlande (les bonnes gens disent « tsunami » pour être dans le vent, si je puis dire, mais il n’y a aucune raison d’employer un mot exotique lorsque l’équivalent existe en français). L’homme s’est résigné, mais la femme est devenue folle et voit son fils partout, y compris sur une vidéo qui ne montre pas grand-chose mais l’incite à partir à la recherche du gamin. Bien entendu, elle tombe entre les pattes de divers escrocs, qui la baladent ici et là et jusque en Birmanie, lui soutirant chaque fois un peu plus d’argent. On tente même de lui vendre un gosse qu’on a vêtu comme sur la vidéo : « Où est la différence ? », lui demandent les Thaïs, qui ont dû avoir connaissance de L’échange, le prochain film de Clint Eastwood !

À la fin, le couple est égaré en pleine forêt vierge et tombe sur une bande de gosses à moitié nus, au corps recouvert de terre, certains maquillés en rouge ou en blanc, et qui commencent par enterrer vivant leur guide-escroc. Puis ils tuent le mari et le dépècent, dans le style de La nuit des morts-vivants. La scène finale les montre badigeonnant de boue le corps nu d’Emmanuelle Béart, qui joue la mère. Ils ont dû se régaler pendant le tournage, les chérubins.

Message de l’auteur : les adultes sont responsables du sort des enfants morts, ils doivent donc être châtiés. Vu les circonstances (aucun homme n’est responsable d’un raz de marée), c’est parfaitement stupide.

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Séraphine

Lundi 6 octobre 2008

Réalisé par Martin Provost

Sorti au Canada (Festival du Film de Toronto) le 7 septembre 2008

Sorti en France le 1er octobre 2008

Un film simple, comme son héroïne. En 1914, à Senlis, un critique d’art allemand, Wilhelm Uhde, découvre dans Séraphine Louis, simple domestique, un peintre de talent. Il achète ses premières œuvres et se propose de la faire connaître, mais la guerre éclate et il doit quitter le pays. Lorsqu’il revient, Séraphine a fait des progrès, et l’on peut songer à une exposition à Paris, mais l’argent lui tourne la tête et elle dépense sans compter, si bien que son mécène ne peut plus suivre. Là dessus, la crise financière de 1929 tarit le flot des acheteurs, Séraphine ne vend plus et devient folle. Elle l’était déjà un peu, dans le genre religieux, mais lorsqu’elle revêt une robe de mariée et s’en va distribuer des pièces d’argenterie dans le village, les gendarmes l’internent à l’asile d’aliénés, où son état ne fait qu’empirer.

Elle meurt en 1942 et ne connaîtra pas la célébrité qui lui tombera dessus trois ans plus tard.

Le film est très honorable, minutieux et beau, et Yolande Moreau sert fort bien son personnage.

C’est le quatrième film de Martin Provost, qui était surtout acteur de télévision.

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Arte est-elle une chaîne de merde ?

Lundi 6 octobre 2008

La chaîne de télé franco-allemande n’est jamais venue à bout des difficultés consistant à projeter un film en version originale. En général, elle passe les films en version doublée, en français ou en allemand selon le pays de diffusion.

Parfois, elle se risque à la VM (version multilingue), et là, rien ne va plus. Quand bien même vous auriez réglé votre décodeur du câble ou du satellite pour qu’il vous donne par défaut la version originale sous-titrée en français, rien n’y fait, le film passe, sonorisé en français. Vous vous rendez alors dans l’interface pour modifier ce paramètre, et découvrez qu’Arte a basculé malgré vous vers la version française. Pour obtenir de l’anglais (si le film est dans cette langue), il faut commuter la langue vers... « allemand » ! Quant aux sous-titres, quoi que vous fassiez, ils n’apparaissent jamais.

Devant cette carence, vous vous décidez alors à utiliser le télétexte, si votre téléviseur possède cette fonction : c’est sur la page 888. Malheureusement, les sous-titres qui s’affichent alors sont énormes – jusqu’à occuper le quart de l’écran en hauteur –, multicolores, et sur un fond noir. Bref, envahissants, et l’écran devient irregardable.

Vous vous résignez donc à revenir à la version doublée en français, toutes ces manipulations ayant bien entendu saboté complètement l’enregistrement que vous aviez programmé. Or le retour à cette version doublée n’annule pas les hideux sous-titres dont vous ne vouliez plus : le dernier sous-titre affiché persiste, incrusté sur l’image, et, pour vous en débarrasser, impossible ! Il faut éteindre le téléviseur et le rallumer...

Bravo Arte ! C’est ce qu’on appelle une chaîne culturelle.

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Entre les murs

Mardi 7 octobre 2008

Réalisé par Laurent Cantet

Sorti en France (Festival de Cannes) le 24 mai 2008

Sorti en France le 24 septembre 2008

Le livre éponyme de François Bégaudeau était assez sommaire, et on pouvait trouver sur Internet un blog beaucoup plus intéressant, Au collège, qui traitait du même sujet sur l’espace d’une année scolaire : la vie quotidienne d’un professeur dans une classe dite « difficile ». Malheureusement, ce site n’est plus mis à jour depuis que son auteur est devenu père ! Et, pour dire le vrai, la classe décrite dans le livre et dans le film de Laurent Cantet ne semble pas très difficile, car la vie véritable offre des cas beaucoup plus dramatiques. Soyons objectifs : mis à part le jeune Souleymane qui se fait exclure à la fin par le conseil de discipline, et malgré l’exubérance de certains, ils sont bien gentils, ces élèves de quatrième !

Mais le film est de Laurent Cantet, et cela change beaucoup de choses. Il rappelle assez Ressources humaines, qui reste son chef-d’œuvre, tant par les préoccupations (le rapport conflictuel père-fils étant remplacé ici par le rapport professeur-élèves) que par la structure du récit, qui commence de manière assez paisible pour déboucher à la fin sur un conflit violent.

Quand au scénario, il a considérablement enrichi la matière du livre, et certains épisodes sont inédits. On est donc passé du livre médiocre d’un écrivain médiocre à un film intéressant, dont l’originalité lui a valu la Palme d’Or au dernier Festival de Cannes, pour une fois bien inspiré.

Et puis, un mot sur François Bégaudeau, co-scénariste. Ancien professeur de français dans un collège, comme son personnage du film, il s’exprime dans celui-ci, tant avec ses élèves qu’avec ses collègues, dans un français approximatif indigne de la profession. Aujourd’hui, il a lâché le métier pour devenir écrivain, et vient de publier un livre où il « démontre » l’inutilité de parler un français correct. Pas très sérieux, et surtout, pas de quoi se poser en exemple.

Bref, Cantet, oui ; Bégaudeau, non.

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Khamsa

Vu le mercredi 1er juillet - Sorti le mercredi 8 octobre 2008

Réalisé par Karim Dridi

Sorti en Suisse (Festival de Locarno) le 14 août 2008

Sorti en France le 8 octobre 2008

Ce film témoigne de préoccupations sociales qui le rapprochent du film militant, genre assez peu fécond en France, et c’est ce qui le sauve.

Les communautés défavorisées ont ceci de particulier, qu’au lieu de s’unir contre l’adversaire commun, elles sont plutôt portées à se haïr entre elles, d’où la fin tragique de Khamsa. Ici, les communautés censées se chicorner, ce sont l’arabe et la gitane, quoique rien dans ce qui est dit ne rappelle vraiment les gitans, hormis peut-être le fait que ceux qui nous sont montrés vivent en caravane, ce qui est bien mince ; en fait, le jeune garçon qui est au centre du récit pourrait aussi bien être espagnol. Lui et ses copains ne vont pas à l’école, ne travaillent pas, vivent de rapines et sont parfois sans famille, comme justement Marco, onze ans et demi, dont le personnage est chargé d’incarner le lien entre les deux groupes humains précités, puisque sa mère décédée était arabe et son père gitan. Le père s’est remarié avec une femme qui ne veut pas de Marco chez elle, refusant de l’accueillir lorsque sa grand-mère, qu’il adore, vient à mourir, et que sa tante, indifférente, ne peut le prendre avec elle. Alors, Marco dort chez des copains, avant de récupérer la cavarane que son oncle, parti on ne sait où, lui a laissée. Il participe aussi à des vols à l’arraché ou à des cambriolages, qui tournent mal, inévitablement.

Hélas, tout cela est un peu sommaire, on a fait bien mieux ailleurs, en Angleterre, au Mexique (La Zona récemment), au Brésil, en Argentine, voire aux États-Unis chez Larry Clark et Gus Van Sant, et les clichés pleuvent. Ainsi, le public sent venir le coup de couteau final, banal – et fatal – une bonne heure à l’avance, en voyant le gosse jouer obstinément avec l’arme qu’il a trouvée. Combien de films se sont conclus ainsi ? Non moins banale, la course ultime et solitaire de l’enfant vient tout droit du film de Truffaut, Les quatre cents coups.

Le réalisateur Karim Dridi semble s’être davantage préoccupé de l’interprétation par des acteurs non professionnels que de la solidité d’un scénario sans surprise, et qui tourne vite à la démonstration.

Tout le monde n’est pas Ken Loach !

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Blindness

Mercredi 8 octobre 2008

Réalisé par Fernando Meirelles

Sorti en France (Festival de Cannes) le 14 mai 2008

Sorti en France le 8 octobre 2008

Il n’y a pas plus international que ce film. Produit par le Canada, le Japon, le Brésil et l’Uruguay, d’après un livre d’un auteur portugais nobélisé, José Saramago, il est tourné à Toronto, Sao Paulo et Montevideo, par un réalisateur brésilien, Fernando Meirelles ; les acteurs viennent des États-Unis, du Mexique et du Japon, et tout le monde parle anglais. Or, malgré ce salmigondis, le film est bon, selon moi.

C’est une fable : une cécité brutale et inexpliquée (les malades voient tout en blanc, ce qui n’est pas le cas dans la cécité habituelle) frappe les habitants d’une grande ville. Comme il y a de toute évidence contagion, les malades sont parqués dans un pénitencier improvisé, avec interdiction d’en sortir. On leur fournit de la nourriture, mais les déchets ne sont pas évacués (il n’y a même pas de toilettes !). Rapidement, une société rudimentaire et marginale s’organise, mal puisque personne ne voit, à l’exception d’une femme qui a échappé à l’épidémie et ne s’est laissé enfermer que par amour pour son mari atteint.

Lorsque les prisonniers constatent que leurs gardes ont disparu, ils s’évadent et retrouvent la ville dévastée, peuplée d’aveugles à la recherche de nourriture. Cependant, le premier atteint, un Japonais, recouvre la vue tout aussi inexplicablement. Les autres vont-ils guérir aussi ?

Le film est fort, et très fidèle au livre, quoique la vérité oblige à dire que la partie centrale, très sordide et qui rappelle un peu Lord of the flies en version adulte (il y a bien un enfant, mais son personnage n’a aucune importance), n’est guère inattendue, et traîne un peu en longueur. Les deux autres parties sont réussies. Le film démontre cependant a contrario qu’Hitchcock avait raison : quand le point de départ est trop fort, on risque d’être déçu par ce qui survient ensuite.

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Vicky Cristina Barcelona

Jeudi 9 octobre 2008

Réalisé par Woody Allen

Sorti en France (Festival de Cannes) le 17 mai 2008

Sorti en France le 8 octobre 2008

Ce film de Woody Allen sans Woody Allen plaira sans doute à ceux qui aiment les histoires de fesses, mais compliquées, ainsi qu’aux amateurs de guitare. Les autres pourront s’ennuyer, ou pester contre ce commentaire incessant en voix off, qui explique ce dont la mise en scène devrait se charger. Ni drame ni comédie, cette histoire aurait pu être écrite par un Sacha Guitry d’aujourd’hui, malheureusement sans le moindre trait d’esprit. Oublions. Après ça et Cassandra’s dream, il est temps que Woody retrouve New York. Mais les vues de Barcelone sont jolies, et c’est la seule raison de voir le film.

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De la guerre

Vendredi 10 octobre 2008

Réalisé par Bertrand Bonello

Sorti en France (Festival de Cannes) le 17 mai 2008

Sorti en France le 1er octobre 2008

Le cinéaste Bertrand Bonello filme le personnage Bertrand Bonello sous les traits de Mathieu Amalric. Enfermé accidentellement dans un cercueil pendant toute une nuit, il aspire à revivre « l’extase » (sic) ressentie alors, mais pas dans les mêmes circonstances, et on le comprend. Puis il rencontre un type qui le recrute pour la secte à laquelle il adhère, et qui se prépare à la guerre (contre qui, on ne le saura pas) en « se reposant » (re-sic), en faisant des exercices bizarres comme de rester trois jours sans manger ni parler, et en se dandinant dans les bois (il paraît que c’est de la chorégraphie) sur des musiques psychédéliques (composées par Bonello lui-même). À la fin, le personnage, armé d’un sabre, part affronter la vilaine société, représentée par des cris que poussent des animaux qu’on ne voit pas, et qu’il met en fuite : « J’avais triomphé, je n’étais pas lieutenant pour rien » (re-re-sic).

Mathieu Amalric se ridiculise dans ce film nul, soporifique et prétentieux, prétendument adapté de Clausewitz, et qui se veut sans doute l’unique exemplaire de l’avant-garde actuelle.

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Being W.

Lundi 13 octobre 2008

Réalisé par Karl Zéro et Michel Royer

Sorti en France (Festival de Cannes) le 18 mai 2008

Sorti en France le 8 octobre 2008

Film satirique composé d’archives récoltées aux États-Unis. Personnage central, George Bush junior, qui commente ce que l’on voit par l’intermédiaire d’un imitateur (texte écrit par Karl Zéro, qui a fait mieux auparavant). Les seules paroles en français sont prononcées par Dominique de Villepin aux Nations-Unies, quand il a déclaré qu’il n’était pas convaincu par la thèse bushienne des armes de destruction massive prétendument détenues par Saddam Hussein.

Ce film défend une théorie pas totalement absurde : Bush ne serait pas un imbécile, puisqu’il a su parler à ses compatriotes le langage qu’ils voulaient entendre – il est vrai que son public ne vole pas bien haut –, et a réussi tout ce qu’il a voulu entreprendre (et qui ne coïncide évidemment pas avec ses intentions affichées officiellement). En clair, parvenir au pouvoir et s’en mettre plein les poches, lui et son clan. Révélation surprenante, quoique, à la réflexion, pas tant que ça : Bush a fait l’acquisition d’un ranch au Paraguay, pays qui n’a pas de convention d’extradition avec les États-Unis. En prévision de poursuites après la fin de son mandat ? C’est qu’ils n’ont pas, chez eux, les institutions qui ont si bien protégé Jacques Chirac !

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Guillaume Depardieu et Françoise Seigner

Mardi 14 octobre 2008

Hier sont morts Guillaume Depardieu et Françoise Seigner. De cette dernière, presque personne ne va parler, elle n’était que la fille de Louis Seigner, comme lui sociétaire de la Comédie-Française.

Depardieu avait mal commencé, mais il était devenu bon acteur. Hélas, ses deux derniers films vus sont de pitoyables navets. Triste façon de sortir...

Bien entendu, France Inter, alias Radio-Bourde (qui a déclaré que Françoise Seigner avait interprété la plupart des rôles classiques « à l’Académie française »), a trouvé le moyen de se distinguer en annonçant que Guillaume Depardieu avait tourné vingt films. Il est facile de vérifier que c’était plutôt trente (de ceux qui sont sortis), plus une dizaine de téléfilms. Les meilleurs : Tous les matins du monde, Cible émouvante, Les apprentis. Autrement dit, on n’a rien vu de majeur depuis 1995. Mais certains films ne sont pas encore sortis.

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Tonnerre sous les Tropiques

Mercredi 15 octobre 2008

Réalisé par Ben Stiller

Sorti aux États-Unis le 13 août 2008

Sorti en France le 15 octobre 2008

Une idée de scénario délirante, donnant lieu à un film satirique sur Hollywood qui voudrait délirer aussi : le producteur d’un film qui a sombré dans la catastrophe, parce que le réalisateur est incompétent, recalibre le projet et lâche ses cinq acteurs dans la jungle vietnamienne avec seulement le scénario, sans équipe technique, et sans partenaires pour jouer l’ennemi : ils sont censés être filmés par des caméras dissimulées. Mais le réalisateur est accidentellement tué, et les acteurs dérangent une bande de fabriquants d’héroïne, qui devient illico l’ennemi manquant.

Le défaut de ce film, qui repose principalement sur un festival d’explosions (mais pas d’explosions de rires, hélas), c’est qu’il y a trop de tout, à l’instar du 1941 de Spielberg. Cette surabondance finit par fatiguer un peu. La satire, c’est bien, mais le dosage des effets n’est pas superflu. Une histoire bien construite non plus.

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Le crime est notre affaire

Jeudi 16 octobre 2008

Réalisé par Pascal Thomas

Sorti en Belgique (Festival de Namur) le 2 octobre 2008

Sorti en France le 15 octobre 2008

Contrairement à ce que croit une majorité de gens, l’expression « Élémentaire, mon cher Watson » n’a jamais été écrite par sir Arthur Conan Doyle, et son personnage Sherlock Holmes ne la prononce nulle part. En fait, c’est Agatha Christie qui l’a créée, dans une nouvelle de 1929, L’affaire de la perle rose, reprise dans un recueil de nouvelles, Le crime est notre affaire (titre original, Partners in crime).

Or c’est seulement ce titre que reprend le troisième film agatha-christien de Pascal Thomas, mais son scénario, lui, et malgré ce que prétend le générique, ne vient pas du livre ! En fait, cette histoire de meurtre vu par la fenêtre d’un train provient d’un autre roman de la grande Agatha, une aventure de miss Marple, Le train de 16 heures 50 (en anglais, 4.50 from Paddington, adapté au cinéma en 1961 sous le titre Murder she said, sous la direction de George Pollock, avec Margaret Rutherford, sorte de dragon à des années-lumière de miss Marple, qui fut très justement désavouée par l’auteur). Cette information est une exclusivité du présent site, puisque aucun critique français ne l’a remarqué (contrairement à votre très humble serviteur, qui cherche un peu avant d’écrire le moindre mot, ces pontifes se contentent de feuilletter le dossier généralement luxueux qu’on leur distribue en projection de presse et d’en reproduire le baratin, sans rien vérifier). Les anglophones, eux, ont rectifié, voir le site d’Internet Movie Database.

Disons tout de suite que l’intrigue policière est traitée avec désinvolture, et que tout l’intérêt du film tient dans les rapports drôlatiques du couple enquêteur, les Beresford, déjà vus dans Mon petit doigt m’a dit, du même réalisateur. Soit dit en passant, l’homme a été rebaptisé Bélisaire (!) ; dans les livres, c’est Tommy.

Le film est léger, spirituel, sympathique, assez bien joué, surtout par Catherine Frot et André Dussollier, le public s’amuse, et ce n’est pas si courant.

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Afterschool

Vendredi 17 octobre 2008

Réalisé par Antonio Campos

Sorti en France (Festival de Cannes) le 18 mai 2008

Sorti en France le 1er octobre 2008

Le titre est l’expression désignant les activités, obligatoires mais laissées au choix, qu’on doit faire « après les cours ». Ici et pour le personnage principal, c’est la vidéo. Le jeune Rob est interne en seconde dans un lycée chic de Nouvelle-Angleterre, Blyton, mais ne se sent pas très bien dans sa peau : il n’est guère accepté, croit-il, bien qu’une très jolie camarade de classe lui fasse les yeux doux et partage avec lui la perte de leur virginité. Alors, il se réfugie dans la vidéo, filmée au caméscope ou capturée sur Internet (il a dans sa chambre, partagée avec un camarade, un Mac assez coûteux, et c’est peut-être en contradiction avec ce que dit sa mère au téléphone : qu’elle trime pour l’élever ; mais admettons). C’est ainsi que nous visionnons en même temps que lui la pendaison de Saddam Hussein, restée en ligne très peu de temps, et quelques séquences pornos – dont le spectateur ne verra rien, par conséquent, voyeurs, passez au large.

Par hasard, il assiste à la mort de deux jumelles de terminale, et le lycée le charge de faire une vidéo en hommage aux mortes, victimes de la drogue qu’elles ont prises (et qui était coupée avec de la mort-aux-rats, mais on ne saura pas qui la leur a vendue). Hélas, Rob fait un montage trop sobre, sans musique, et le directeur du lycée fait refaire le film par d’autres, ce qui ne contribue pas à lui rendre sa confiance en lui.

Peu avant la fin, il se bat avec son camarade de chambre, clamant que celui-ci « les a tuées ». Rob est en passe d’être exclu, pourtant il est toujours présent, et on n’en saura pas davantage. Pas plus qu’on ne saura qui a filmé la mort des deux filles avec un téléphone portable, courte vidéo que Rob a retrouvée sur Internet.

Le film est prenant, le personnage attachant, mais le spectateur est laissé dans le brouillard. Antonio Campos, le réalisateur, fait ici et à 24 ans son premier film, lequel, composé de plans fixes assez longs, n’a rien du clip vidéo, et c’est tant mieux.

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Tokyo !

Lundi 20 octobre 2008

Réalisé par Joon-ho Bong, Leos Carax et Michel Gondry

Sorti en France (Festival de Cannes) le 14 mai 2008

Sorti au Japon le 16 août 2008

Sorti en France le 15 octobre 2008

Coproduction franco-japonaise, composée de trois sketches. Le premier est dû à Michel Gondry, et montre un jeune couple, hébergé par une amie qui loge dans un minuscule studio, et qui cherche un appartement. Persuadée d’être inutile, la jeune femme... se transforme en chaise ! Le deuxième est réalisé par le sinistre Léos Carax (c’est le pseudo, en fait, d’Alexandre Oscar Dupont), et il est aussi laid que pénible, car l’histoire se traîne et dure trois fois trop. Le troisième sketch est de Joon-ho Bong, qui était le réalisateur-scénariste de The host, ce film sur un monstre sorti du fleuve, à Séoul, et que la critique a porté aux nues, bien à tort selon moi ; son sketch montre un asocial, qui n’a pas quitté son domicile depuis onze ans, et qui enfin met le nez dehors.

Le premier et le troisième sketch peuvent être vus, le deuxième, d’une laideur agressive, est à fuir. Bien entendu, c’est celui que la critique a encensé.

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L’instinct de mort

Vu le samedi 20 septembre 2008 - Sorti le mercredi 22 octobre 2008

Réalisé par Jean-François Richet

Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 14 mai 2008

Sorti en France le 22 octobre 2008

D’après le livre du gangster Jacques Mesrine, film de Jean-François Richet, honorable réalisateur de films d’action, surtout connu pour De l’amour (2001). C’est la première partie d’un diptyque, et elle conte comment Mesrine a débuté dans le crime après un premier meurtre commis sur ordre durant la guerre d’Algérie. En fait, tout est en flashback, puisque le film commence par le guet-apens qui lui a coûté la vie à Paris, Porte de Clignancourt, sous la direction du commissaire Robert Broussard – qu’on ne verra que dans le second film, curieusement incarné par Olivier Gourmet.

La séquence la plus frappante et la plus aboutie est celle qui se déroule dans une prison au Québec, où Mesrine a fait un séjour et où il commettra l’une de ses quatre évasions, celle-ci étant la plus spectaculaire. On a la révélation que les prisons québécoises étaient les pires bagnes qui soit, ce qui surprend un peu.

Le film n’est pas une apologie du gangster et ne dissimule rien de ses méfaits ni de sa personnalité pour le moins contrastée, mais parfois, le dialogue frise le ridicule, et l’on rit quand il ne faudrait pas. Mais supposons qu’il s’agisse de second degré...

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Coluche, l’histoire d’un mec

Vendredi 24 octobre 2008

Réalisé par Antoine de Caunes

Sorti en France le 15 octobre 2008

Quatrième film d’Antoine de Caunes, et quatrième film de peu d’intérêt. Les trois fois précédentes, c’était le scénario qui pêchait. Ici, c’est le projet : l’histoire de la candidature de Coluche à l’élection présidentielle de 1981, commencée comme une blague et qui a tourné à l’enlisement lorsque le faux candidat a commencé à se prendre au sérieux, n’est certes pas d’actualité ! On se demande à quoi rime ce regain d’intérêt. À cela s’ajoute la banalité du traitement, qui enfile les péripéties sans qu’aucune soit enrichie d’un point de vue intéressant.

François-Xavier Demaison ne manque pas de talent, mais, en dépit d’un maquillage soigné, il évoque mal le vrai Coluche, qu’on voit tout de même au moins une fois par mois à la télévision. Autrement dit, on n’y croit guère... Le film n’est qu’un rappel pour les jeunes générations, qui n’ont pas vécu ces évènements. Rien de plus.

Petite interrogation sans rapport avec ce qui précède : une séance de photographie est sonorisée avec un morceau de rap. Le morceau s’intitule Rapper’s delight, et il date de 1979. Mais on peut douter qu’en 1980, le rap avait déjà atteint la France et les bureaux de « Charlie-Hebdo » !

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Dernier maquis

Lundi 27 octobre 2008

Réalisé par Rabah Ameur-Zaimeche

Sorti en France (Festival de Cannes) en mai 2008

Sorti en France le 22 octobre 2008

Il fallait s’y attendre, toute la critique a poussé des cris d’admiration devant ce film, qui est pourtant assez moyen. Certes, par le projet, il rappelle un peu Ressources humaines, mais il reste néanmoins très en deçà par excès d’imprécision, et comporte des éléments que le sujet n’imposait pas d’insérer dans le film.

Une entreprise de la région parisienne fabrique des palettes pour supermarché. La plupart des ouvriers sont musulmans, et le patron, nommé (ou surnommé) Mao, l’est aussi. Il a décidé d’aménager une mosquée sur place, ou plutôt un local de prières assez modeste, mais tout de même, c’est lui qui a nommé l’imam, un de ses employés pas vraiment porté sur la contestation anti-patronale.

Hélas, quelque temps plus tard, s’étant ainsi concilié les bonnes grâces de ses salariés, il doit fermer le garage, devenu non rentable, où il faisait entretenir les véhicules transportant sa production : désormais, il sous-traitera le transport, et les trois mécaniciens vont perdre leur travail. Mais ils n’acceptent ni licenciement ni reconversion au sein de l’entreprise, décident de bloquer les lieux, obligeant les autres employés à faire une grève (technique) dont ceux-ci ne veulent pas puisqu’ils n’ont subi aucun dommage, et finissent par rosser Mao, qui s’est introduit sur les lieux, donc chez lui. Le film s’arrête là.

Il souffre de plusieurs défauts. D’abord, il commence par cet épisode grotesque d’un employé qui vient de se convertir à l’islam et se circoncit lui-même, ce qui l’envoie à l’hôpital. On se serait bien passé de cette séquence assez longuette et totalement inutile. Pourquoi l’avoir gardée ? Parce que le film était trop court (il dure 93 minutes) et le sujet trop mince ? Ensuite, l’inauguration de la mosquée nous vaut de devoir assister à la quasi-intégralité de la cérémonie religieuse, chants y compris, ce qui est non seulement superflu, mais mortellement ennuyeux. Heureusement, la discussion qui suit entre l’imam collaborateur de classe et ses ouailles réveille un peu l’attention... au bout d’une bonne demi-heure tout de même. Enfin, l’épilogue est ambigu et ne débouche sur rien. On peut deviner que la police va intervenir pour expulser les grévistes, or, mis à part les petits sourires en coin qu’il arbore quelquefois, rien ne nous autorise à supposer que le patron (joué par le réalisateur-scénariste-producteur Rabah Ameur-Zaïmèche) ait fait preuve d’un quelconque machiavélisme pour « dégraisser » son personnel, comme on dit élégamment. Le film ne permet pas de se faire une opinion. Mais, on le sait, la critique adore les « fins ouvertes » – qui laissent le spectateur terminer le film à la place de l’auteur.

La seule idée de mise en scène réside dans la couleur rouge dominante, celle des palettes fabriquées qui sont toutes peintes, et le plan de fin montre leur entassement comme un mur qui s’élèverait (symbole ?) entre patronat et ouvriers, obstruant toute ouverture.

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Chop shop

Mercredi 29 octobre 2008

Réalisé par Ramin Bahrani

Sorti en France (Festival de Cannes) le 21 mai 2007

Sorti en France le 15 octobre 2008

Une circulation anarchique, des rues encombrées, inondées de soleil, percées de nids de poules, partout des Noirs et des Hispaniques, on se croirait dans un quartier pouilleux du Tiers-Monde, tant les lieux sont misérables et crasseux. Et cet enfant de douze ans qui travaille dans un garage ! Mais non, nous sommes à New York, dans le quartier de Queens. Il n’y a pas de lois sociales, aux États-Unis ?

Alejandro, dit « Ale », vit de petits larcins et d’un travail de mécanicien chez un garagiste. À vrai dire, il s’occupe surtout de démonter des pièces à récupérer sur des véhicules, et de travaux de peinture. Justement, il envisage d’acheter, avec sa sœur Isamar, 16 ans, une camionnette vétuste et rouillée pour en faire une baraque ambulante où Isa, qui se prostitue un peu la nuit sur les parkings des camions, pourra vendre de la nourriture rapide.

L’affaire se conclut (pour 4500 dollars tout de même), mais les deux jeunots n’ont pas pensé que les services d’hygiène pourrait trouver à redire, tant la guimbarde est pourrie. Il ne reste plus qu’à la revendre à perte.

Encore une tranche de vie, et une histoire qui n’a aucune conclusion. L’essentiel du film repose sur le jeune Alejandro Polanco, beau et vif, plein de charme, et qui ne quitte guère l’écran. Il a d’ailleurs été nommé pour une récompense aux Young Artist Awards pour 2008. Mais le tout est un peu mince. Le film dure 84 minutes, et il est dû à Ramin Bahrani, dont, à 33 ans, c’est le quatrième film.

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The visitor

Jeudi 30 octobre 2008

Réalisé par Thomas McCarthy

Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 7 septembre 2007

Sorti en France le 29 octobre 2008

Film à la fois généreux et un peu couillon – ce dernier trait découlant de l’excès du premier, et surtout, ce qui paye auprès de la critique, de l’intention affichée de donner une leçon d’humanisme, suivant le procédé habituel : un représentant aisé des milieux universitaires, qui ne s’intéresse plus à rien depuis la mort de sa femme, va récupérer le goût de vivre qu’il a perdu, grâce à l’influence d’un déshérité du Tiers-Monde. Vieille ficelle, et l’on voit venir la leçon longtemps à l’avance...

Un professeur d’université du Connecticut, interprété par Richard Jenkins (il jouait le père qui meurt dans le premier épisode de Six feet under), est obligé de se rendre à New York, et séjourne dans son pied-à-terre new-yorkais. Il tombe sur un couple qui squatte son appartement, le vire, puis se ravise, surtout parce qu’il crève de solitude, et prend fait et cause pour l’homme, qui s’est fait arrêter dans le métro car il est syrien, or la paranoïa sévit sur le thème « Arabe égale terroriste ».

Ensuite, c’est un peu tiré par les cheveux : le prof ne cesse de visiter son nouvel ami (qui lui a appris à jouer du djembé, une sorte de tam-tam) au centre de détention, puis il a une histoire d’amour très peu crédible avec la mère du garçon. Lequel est finalement expulsé, et sa mère part le rejoindre en Syrie, où il ne sera pas le bienvenu puisque c’était un réfugié politique.

La réalisation est plutôt négligente : on voit sans arrêt dans le champ le micro suspendu au bout de sa perche, et lorsque les deux clandestins, l’un syrien et l’autre sénégalaise, échangent quelques mots en français, ils le parlent avec un fort accent yankee, très improbable vu leur origine supposée. Et puis, le plan de fin est d’une naïveté bien-pensante à couper au couteau : le professeur va jouer du tam-tam dans le métro pour se remémorer son ami expulsé !

Nos amis les sous-titreurs, qu’on avait un peu oublié ces temps-ci, font merveille : lorsque le mari dit « Ma chérie » en arabe à sa femme, le préposé au sous-titrage, un certain Guillaume Tricot, transcrit habibi, ce qui signifie « Mon chéri ». Il eût fallu habibati...

À voir pour Richard Jenkins, un acteur rare.

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Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.