JPM - Films vus - Notules -  Novembre 2011

Notules - Novembre 2011

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : Intouchables – Le discours d’un roi – La guerre est finie – Les marches du pouvoir Farragut North – Mon pire cauchemar – Entre ses mains – Le boucher – Les géantsLa mosquitera – Théorème – Les trois mousquetairesMichael – Les oiseaux – On ne choisit pas sa familleContagionLa femme du cinquièmeLes aventures de Tintin : le secret de la LicorneThe adventures of Tintin : the secret of the UnicornFaust – 1941 – L’art d’aimer – Fais-moi plaisir – Les neiges du KilimandjaroIntouchablesTwilight - Chapitre 4 : Révélation 1ère partieThe Twilight saga: breaking dawn - Part 1

Personnes citées : Éric Toledano – Olivier Nakache – Omar Sy – François Cluzet – George Clooney – Beau Willimon – Ryan Gosling – Philip Seymour Hoffman – Paul Giamatti – Bouli Lanners – Agustí Vila – Geraldine Chaplin – Pier Paolo Pasolini – Paul William Scott Anderson – Paul Thomas Anderson – Louis XIII – Logan Lerman – Markus Schleinzer – Michael Haneke – Alfred Hitchcock – Christian Clavier – Jean Reno – Muriel Robin – Michel Delgado – Steven Spielberg – Élizabeth Teissier – Steven Soderbergh – Roselyne Bachelot – Pawel Pawlikowski – Claude Lelouch – Emmanuel Mouret – Pierre Carlet de Marivaux – Robert Guédiguian – Bill Condon

Intouchables est-il intouchable ?

Mardi 1er novembre 2011

Je n’ai pas encore vu Intouchables, film d’Eric Toledano et Olivier Nakache, qui ne sort que demain, car j’ai dédaigné d’aller à l’avant-première où j’étais invité, bien que j’apprécie assez les deux acteurs Omar Sy et François Cluzet. Quelque chose me dit qu’on est en train de rééditer le coup déjà fait il y a plusieurs mois avec ces deux films médiocres qu’étaient Le discours d’un roi et La guerre est finie : la propagande est si active, sur le mode « Ce film est TELLEMENT humain », que le public, dont les capacités de résistance aux récitals de violon n’est pas infinie, larmoie d’avance.

Risquons un pronostic : deux millions d’entrée dans le mois qui vient.

Il est vrai que le scénario vise droit au cœur : un garçon issu de la « diversité » (sic. En clair, un Noir venu de la banlieue) est engagé pour servir de garde-malade à un handicapé fortuné. Par le plus grand des hasards cinématographiques, le Noir sort justement de prison. On devine d’avance ce qui va arriver : tout sépare les deux personnages, mais ils vont devenir amis.

Ce genre de scénario est utilisé si souvent que le premier qui a trouvé ce truc aurait dû déposer le thème, il serait milliardaire aujourd’hui, comme le tétraplégique du film.

Haut de la page

Les marches du pouvoir

Vendredi 4 novembre 2011

Réalisé par George Clooney

Titre original : The ides of March

Sorti en Italie (Festival de Venise) le 31 août 2011

Sorti en France le 26 octobre 2011

Désopilant : comme ces crétins de spectateurs français ne sont pas censés savoir ce que sont les ides de mars dont parle le titre original, le distributeur s’est rabattu sur un homonyme français du mois de mars (en anglais), et a jeté son dévolu sur « les marches ». Il est vachement cultivé, le distributeur...

Le film est une adaptation de la pièce de théâtre de Beau Willimon, Farragut North. C’est la campagne électorale pour l’élection présidentielle aux États-Unis, et l’une des primaires se passe en Ohio, où s’affrontent le gouverneur démocrate Mike Morris et le sénateur républicain Pullman. Paul Zara dirige la campagne du premier, et son adjoint, responsable des médias, est Stephen Meyers. Tom Duffy dirige la campagne du second. Zara est du genre loyal, Meyers débute mais semble être du même bord. Or il est contacté par Duffy, accepte (bêtement) de le rencontrer et d’écouter sa proposition de changer de camp. Il refuse, mais une journaliste a eu vent de l’entrevue et s’apprête à le dire dans son canard, ce qui suffirait à scier la position de Meyers.

Parallèlement à cette première histoire, Meyers a couché avec une stagiaire de son équipe, Molly, vingt ans. Or il apprend qu’elle a eu une aventure d’un soir avec le candidat qu’il défend, et qu’elle est enceinte de lui. Il lui paye les frais de son avortement, mais la congédie pour éviter tout scandale. Pas de chance, la fille se suicide. Dès lors, il a une arme contre son patron : aux États-Unis, voyez Clinton, on ne pardonne pas les histoires de sexe. Meyers fait alors chanter ledit patron, exigeant qu’il renvoie Paul et lui donne la place laissée libre.

On aime bien George Clooney, qui ne se contente pas d’être bon acteur et honorable réalisateur, c’est aussi un démocrate sincère et militant. Mais là, il signe un film sans surprise, ne pouvant, de surcroît, être compris qu’aux États-Unis, où ces mœurs étranges ont cours. Aussi les Français boudent-ils le film, estimant non sans raison que c’est beaucoup de bruit pour rien.

Le film bénéficie de quatre acteurs parfaits, Clooney lui-même, Ryan Gosling dans le rôle du traître, Philip Seymour Hoffman dans celui du directeur de campagne qui se fait évincer, et Paul Giamatti dans celui du tentateur.

*

Si vous appréciez le petit jeu consistant à relever les faux raccords, c’est-à-dire les erreurs de mise en scène, je vous en suggère un : Stephen Meyers se rase avant les obsèques de Molly, et apparaît ainsi, pour la première fois, parfaitement glabre. Mais, dès la scène suivante, celle des obsèques dans l’église, il a de nouveau sa barbe de deux jours. Ce doit être un homme très viril, son système pileux s’affole...

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Pourquoi je ne verrai pas Mon pire cauchemar

Vendredi 4 novembre 2011

Mon pire cauchemar, ce serait qu’on m’oblige à voir ce film d’Anne Fontaine, qui sortira la semaine prochaine. Mais il faudrait pour y parvenir qu’on m’attache sur un fauteuil, et qu’on m’applique les écarteurs de paupières que Kubrick a utilisés dans Orange mécanique.

Je méprise Anne Fontaine, parce que je déteste les plagiaires – surtout lorsqu’ils bénéficient de l’impunité, probablement favorisée par le copinage. En 2005, elle a sorti Entre ses mains, film dont nul ne semble s’être avisé que le scénario était la copie exacte et intégrale du film de Claude Chabrol Le boucher. La réalisatrice était allée jusqu’à reprendre le truc de Chabrol, consistant à faire jouer le tueur en série par un acteur comique, Jean Yanne chez Chabrol, Benoît Poolvoerde chez elle. Aucune mention de cet « emprunt » au générique de fin. Et pas un critique n’a bronché !

Depuis, je boycotte.

Et dire qu’on entend punir les internautes qui piratent les films pour économiser quelques euros ! Et ceux qui piratent les scénarios pour s’enrichir en en faisant des films ?

(Inutile de dire que le film de Chabrol, sorti trente-cinq avant, et devenu un classique, a été vu un nombre incalculable de fois et repasse souvent à la télévision. Tout le monde a oublié Entre ses mains)

Haut de la page

Les géants

Lundi 7 novembre 2011

Réalisé par Bouli Lanners

Sorti en France (Festival de Cannes) le 20 mai 2011

Sorti en France le 2 novembre 2011

Le titre est là par antiphrase : cette tranche de vie est celle de trois jeunes glandeurs, deux de quinze ans et un de treize ans trois-quarts (sic), deux frères et un copain. Sans argent, et la mère des deux frangins absente pour on ne sait combien de temps, ils louent pour trois mois la maison du grand-père à un petit trafiquant, qui oublie de leur payer le loyer, tout en exigeant que la maison soit vidée de tout ce qu’elle contient – et ce sont des déménageurs russes qui embarquent le tout pour un prix dérisoire. Forcés d’aller dormir dans une baraque sur pilotis, ils se retrouvent à l’eau quand elle s’effondre. Heureusement, une automobiliste charitable, mère d’une fille trisomique et qui joue constamment du piano, les secourt à deux reprises, mais elle n’a que des vêtements féminins à leur donner. Ils se sont aussi introduits par effraction dans une maison vide, y ont passé la nuit, se sont décoloré les cheveux, et ont dû se sauver à moitié nus quand les propriétaires ont débarqué au matin à l’improviste.

Il n’y a pas de fin, les trois gars partent en barque sur le fleuve de la région, très beau, à tel point qu’on ne se croirait jamais en Belgique ! Le film est à la fois drôle et sympathique, à l’image des trois personnages, plus naïfs qu’autre chose. Ils sont interprétés par trois garçons épatants.

En bref : à voir.Haut de la page

La mosquitera

Mardi 8 novembre 2011

Réalisé par Agustí Vila

Sorti en République Tchèque le 4 juillet 2010

Sorti en France le 19 octobre 2011

Ce nid de moustiques est une famille espagnole aisée mais à la dérive. La grand-mère, Maria (Geraldine Chaplin, plus sèche que jamais), a la maladie d’Alzheimer, ne dit pas un mot et a le dégoût de son mari, qui de ce fait veut mourir. Les parents quadragénaires vivent séparément quelque temps, pendant lequel monsieur hésite à plonger dans l’adultère avec une jeunette désargentée, tandis que madame jette son dévolu sur un copain de son fils, d’abord timide puis qui la traite comme une prostituée. Le fils, Luís, 15 ans, se désespère de voir souffrir les animaux qu’il recueille, se procure de la drogue pour les soulager, mais... se l’injecte à lui-même.

On pense un peu au Théorème du très surfait Pasolini, en moins ridicule, quoique les excès ne manquent pas, qui font plonger le film dans le comique involontaire. Exemples : la mère a invité le copain de son fils à passer la nuit chez eux ; au milieu de la nuit, elle se rend dans la chambre du copain, glisse sa main sous les couvertures et commence à le caresser. Mais une voix s’élève : « Maman ? » : les deux garçons avaient échangé leurs lits. Plus tard, elle couche avec le jeune convoité, et après cela, le chat trouve le préservatif sur la moquette, le secoue, le précieux liquide s’en échappe, et le chat le lappe. Dans une autre scène, la mère voit que la petite fille de son amie a une brûlure au bras : « C’est maman qui me l’a faite avec sa cigarette » ; et elle, scandalisée : « C’est pas vrai, tu t’es remise à fumer ?! ».

Tout cela raconté avec un tel sérieux que mieux vaut en rire.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Les trois mousquetaires

Mercredi 9 novembre 2011

Réalisé par Paul William Scott Anderson

Titre original : The three musketeers

Sorti en Autriche et en Allemagne le 1er septembre 2011

Sorti en France le 12 octobre 2011

Si le film a reçu quelques appréciations flatteuses sur France Inter, j’ai attendu pour le voir qu’il passe dans un cinéma où le gadget de la 3D n’a pas cours, ce qui m’a valu l’avantage d’être seul dans la salle ! Mais en fait, cette œuvrette d’un presque homonyme de Paul Thomas Anderson (il en souffrait, paraît-il, et a rajouté à son identité les initiales de ses deuxième et troisième prénoms – quoique la comparaison de leurs œuvres respectives ne laisse place à aucun doute), cette bluette, donc, dûe à un réalisateur anglais qui n’a produit que des navets pour jeunes amateurs de popcorn, est une grosse blague ; et si Alexandre Dumas violait l’Histoire pour en obtenir « de beaux enfants », lui viole carrément lesdits enfants !

Bref, on apprend que Buckingham avait une dent contre Athos depuis une bagarre à Venise ; que Louis XIII – plus homosexuel qu’Henri III, soit dit en passant – se préoccupait surtout de la couleur de ses vêtements ; que Buckingham a débarqué à la Cour de France en bateau-dirigeable (lequel dirigeable finit empalé sur la flèche de Notre-Dame de Paris) ; que Milady se battait en duel, se prenait pour Batman, et s’est suicidée en se jetant dans la Manche (où Buckingham la repêche) ; que Rochefort est mort à la fin d’un duel sur le toit de la même cathédrale ; et que le Pont-Neuf aboutissait précisément derrière Notre-Dame.

Néanmoins, on pardonne toutes ces élucubrations, puisque, pour la première fois, le héros gascon « monté » à Paris a l’âge que lui donnaient les deux auteurs du roman, dix-huit ans. Il est joué par un beau garçon inconnu (de votre très humble serviteur), Logan Lerman, qui n’a pas encore vingt ans, et qui fait l’acteur depuis qu’il en a huit.

Noté pourtant une belle bourde dans le dialogue, lorsque l’un des personnages affirme qu’il est « un romantique invétéré ». Sous Louis XIII, il fallait être un sacré précurseur !

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Michael

Jeudi 10 novembre 2011

Réalisé par Markus Schleinzer

Sorti en France (Festival de Cannes) le 14 mai 2011

Sorti en France le 9 novembre 2011

Si je n’avais pas su que le réalisateur avait travaillé avec Michael Haneke (il recrutait ses acteurs), je l’aurais deviné, tant leurs univers ultra-pessimistes sont proches. Le Michael du titre est un quadragénaire célibataire, qui garde séquestré un garçon de dix ans, Wolfgang – bien qu’aucun personnage ne soit nommé nulle part. Bien entendu, il le viole régulièrement, mais leurs rapports sont extrêmement bizarres : ils mangent à la même table, regardent ensemble la télévision, font des excursions ensemble, se font des cadeaux pour Noël, etc. Néanmoins, le garçon, quoique docile (il fait le ménage et la vaisselle), tente à deux reprises de s’évader – en vain : son studio, fort bien aménagé, est protégé par une porte blindée.

La seconde tentative sera fatale au ravisseur, puisque le garçon l’ébouillante. Michael enferme sa jeune victime, part en voiture se faire soigner, a un accident et y laisse la vie. Or Michael avait une famille, mère, sœur, frère, neveux. Après ses obsèques, la famille vient faire l’inventaire de sa maison, et après une attente interminable, la mère se décide enfin à ouvrir la porte blindée. Fin du film, on devine la suite.

Michael fait partie de ces œuvres qui misent tout sur le contenu, mais, si le scénario était un peu plus cohérent, ce ne serait pas un mal, car il est fort bien réalisé, souvent en plans fixes, et sans musique. Il semble avoir un certain succès, en dépit de son austérité : les voyeurs devront chercher ailleurs.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Incohérence des DVD

Lundi 14 novembre 2011

Les marchands de DVD se contredisent en interne, si j’ose dire. Les studios Universal ont sorti, voilà quelques années, un DVD du célèbre film d’Alfred Hitchcock Les oiseaux. Ce DVD porte la référence 078-474-2-A, et il est donc fabriqué par la firme qui a produit le film, l’a fait réaliser en grande partie dans ses studios et dont Hitchcock était actionnaire. Ce DVD contient le film, plus un documentaire sur le tournage, d’ailleurs très bien fait puisqu’il explique certains trucages, et qui dure quatre-vingt minutes.

Bien sûr, certains extraits du film figurent dans le documentaire, à titre pédagogique. Rien à dire. Mais, ce qui est intrigant, c’est que le film proprement dit et le documentaire ne sont pas au même format : le film est au format 1,37:1, le documentaire mêle les formats 1,37:1 et 1,78:1. Ce qui ne gênerait personne, si la comparaison de la même scène extraite de ces deux sources ne révélait qu’aucune des deux ne contient la totalité de l’image qui a été filmée.

Ce n’est pas clair ? Alors, regardez. Voici d’abord la scène de l’incendie extraite du film, réalisée du point de vue des mouettes, si je puis dire :

 

Mouettes - Bodega Bay

 

Et voici la même, exactement la même, telle qu’elle apparaît dans le documentaire :

 

Mouettes - Écran large

 

Édifiant, non ? Aucune des deux images ne montre l’intégralité de ce qui a été filmé.

La question qui se pose est la suivante : verrons-nous un jour les films dans le format intégral, tels qu’ils ont été réalisés ? La fiche technique de ce film-ci indique que le format du négatif était de 1,37:1, et que le format prévu était de 1,85:1. Or l’image « large » ci-dessus n’est dans aucun de ces formats, elle est dans celui de 1,70:1.

Haut de la page

On ne choisit pas sa famille

Mardi 15 novembre 2011

Réalisé par Christian Clavier

Sorti en France et en Belgique le 9 novembre 2011

Clavier, Reno, Muriel Robin... Ce film ressemble à un asile pour acteurs sarkozystes démonétisés. Cela dit, il n’est pas interdit de le voir, d’abord parce que c’est une comédie sans prétention ; ensuite, parce qu’il porte un regard favorable sur les couples homosexuels en mal d’enfant et qui veulent adopter.

Clavier et son co-scénariste Michel Delgado ont réservé au premier le rôle du parfait beauf, ce qui permet de déceler chez l’acteur un petit côté masochiste pas désagréable. Certes, le film n’est pas toujours très crédible, mais quel film français l’est totalement ? Je n’en nomme aucun, mais suivez mon regard en direction d’un certain triomphe à plus de cinq millions d’entrées en deux semaines.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

La version doublée est pour les ploucs

Mercredi 16 novembre 2011

C’est significatif : à l’UGC des Halles, à Paris, le film de Spielberg sur Tintin passe dans la journée en version doublée (dernière séance à 18 heures) et en relief, donc avec supplément de prix pour les lunettes. Puis, pour les deux dernières séances, celles où les gens qui travaillent ne peuvent pas aller car il faut bien se lever de bonne heure pour gagner sa vie, le film passe en version originale sous-titrée, et en 2D, qui a la faveur des cinéphiles ne s’en laissant pas conter.

On voit très bien à quoi tend cette distinction !

Haut de la page

Intouchables : mes prévisions étaient fausses

Mercredi 16 novembre 2011

Cela m’apprendra à être aussi indulgent ! Au début de ce mois et donc de cette page, je prévoyais que le film Intouchables, consensuel à ne plus en pouvoir, « ferait » deux millions d’entrées dans le mois à venir. Si j’avais été aussi fortiche qu’Élizabeth Teissier, je ne me serait pas trompé à ce point, puisque, en seulement deux semaines, il a dépassé les cinq millions d’entrées.

On est toujours trop bon. La prochaine fois, je serai un peu plus pessimiste.

Mes excuses auprès des cinéphiles exigeants.

Haut de la page

Contagion

Jeudi 17 novembre 2011

Réalisé par Steven Soderbergh

Sorti en Italie (Festival de Venise) le 3 septembre 2011

Sorti en France le 9 novembre 2011

Alors que bien des films m’inspirent du dégoût, aucun, depuis mon enfance, ne m’a jamais fait peur. Celui-ci, pourtant, n’en est pas loin, car il décrit une menace bien réelle, avec une crédibilité totale : une épidémie causée par un virus gagne tous les pays où passent les personnes ayant eu un contact avec le « patient zéro » – qui s’avère être une patiente. Et très vite, les morts s’accumulant, la panique gagne.

Malgré la présence de vedettes pour incarner les divers personnages, on y croit, et l’on se dit que Roselyne Bachelot n’a pas été si écervelée qu’on l’a prétendu pour avoir acheté des quantités massives d’un vaccin, lequel, en fin de compte, ne servit pas : et si le contraire s’était produit ?

Hollywood oblige (bien que le film soit coproduit par les Émirats arabes réunis), la fin est optimiste, et une chercheuse trouve un vaccin, sans d’ailleurs qu’on nous explique comment. Et tout rentre dans l’ordre, quoique après des dégâts considérables. Mais un jour, nous connaîtrons cela, et il n’y aura peut-être pas de remède.

En bref : à voir.Haut de la page

La femme du cinquième

Vendredi 18 novembre 2011

Réalisé par Pawel Pawlikowski

Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 3 septembre 2011

Sorti en France le 9 novembre 2011

Tom, auteur d’un seul roman, arrive à Paris pour tenter de récupérer sa fille, alors que, séparé de sa femme, il lui est interdit d’avoir tout contact avec son ex-famille. Comme on lui a volé toutes ses affaires, il parvient à subsister en étant veilleur de nuit. Puis il rencontre une femme mystérieuse, mais on apprend qu’en fait, elle s’était suicidée en 1991 ! Pour ne rien arranger, on l’accuse de l’assassinat d’un amateur de rap irascible.

Le film part dans toutes les directions et n’en suit aucune jusqu’au bout. Cela finit par être ennuyeux, et l’on décroche, en regrettant que de bons acteurs aient perdu leur temps (et le nôtre) et gaspillé leur talent.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Les aventures de Tintin : le secret de la Licorne

Lundi 21 novembre 2011

Réalisé par Steven Spielberg

Titre original : The adventures of Tintin: the secret of the Unicorn

Sorti en République Tchèque le 20 octobre 2011

Sorti en France le 26 octobre 2011

Je me suis souvent moqué de Spielberg, surtout quand il tend à se prendre pour Lelouch et se met à penser. Mais je n’ai jamais nié qu’il soit un grand professionnel du spectacle. Et du spectacle, il y en a, ici !

Certes, le film est conçu pour un plaisir immédiat, pas pour laisser des souvenirs gravés à jamais, comme les chefs-d’œuvre du cinéma. Il est donc oublié sitôt que vu. Mais qu’importe, le talent de conteur du réalisateur est intact, son style reste le même, et sa présentation des personnages, toujours originale. Ainsi, lorsque Tintin, qui a une bien jolie figure, apparaît pour la première fois, c’est sur le portrait qu’en fait Hergé sur un marché ; et quand c’est le tour du capitaine Haddock, il est vu à travers une bouteille de whisky ! D’emblée, ils sont définis. Cela dit, si Haddock boit comme un trou (normand), il ne fume pas. On le regrette un peu, comme on regrette que la Castafiore ne chante pas son fameux « Air des bijoux » de Faust ! Mais la voix du Rossignol milanais continue de briser le verre, et le gag est bien en situation dans le film.

Le défaut du film, c’est de virer à la course-poursuite, comme si Tintin était Indiana Jones, et il y en a un peu trop. Cet excès d’agitation, c’est ce qui avait valu à 1941, du même réalisateur, de connaître un relatif insuccès. Attendons les deux suites prévues, elles seront peut-être un peu plus calmes, quoique on en doute. Et n’écoutez pas les éternels grincheux, il est stupide de bouder son plaisir les rares fois où l’on peut en avoir au cinéma.

En bref : à voir.Haut de la page

L’art d’aimer

Mercredi 23 novembre 2011

Réalisé par Emmanuel Mouret

Sorti en Suisse ( Festival de Locarno) le 7 août 2011

Sorti en France le 23 novembre 2011

Après l’échec de son précédent film, Fais-moi plaisir, qui commençait de manière séduisante puis se perdait dans des péripéties extravagantes, Mouret fait un film à sketches dont le lien est l’infidélité (ou le papillonnage) assumée. C’est agréable, mais pas plus consistant qu’une bulle de savon. Ne parlons pas de marivaudage, comme certains vont être tentés de le faire : chez Marivaux, il y a des préoccupations sociales complètement absentes ici, où tout le monde appartient à une seule classe, celle des bobos.

La musique classique accompagne toutes les péripéties, et, malgré les deux fautes de français que j’ai relevées, les dialogues sont presque parfaitement écrits. C’est l’avantage chez ce réalisateur, il ne cherche pas à paraître moderne.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Les neiges du Kilimandjaro

Vendredi 24 novembre 2011

Réalisé par Robert Guédiguian

Sorti en France (Festival de Cannes) le 14 mai 2011

Sorti en France le 16 novembre 2011

Christophe, 22 ans, a été licencié de son entreprise marseillaise, avec dix-neuf autres camarades, par tirage au sort. Le délégué syndical, Michel, cinquantenaire, et qui a choisi ce procédé de tirage au sort, s’est généreusement inscrit lui-même sur la liste et, pas de chance, est tiré au sort, donc se trouve mis en préretraite. Mais Christophe et un complice, masqués, braquent Michel, le frappent, épuisent les possibilités de retrait que permettent ses cartes bleues et emportent les deux billets d’avion pour la Tanzanie que leurs amis lui avaient offerts, ainsi qu’à sa femme Marie-Claire. Or Christophe se fait prendre. Le petit salaud va donc écoper de plusieurs années de prison pour attaque à main armée contre un type bien. C’est tout simple.

Eh bien non, ce n’est pas simple ! Ce tirage au sort des passagers de la charrette était une bêtise, on n’a tenu aucun compte des situations personnelles : Michel va toucher des indemnités de licenciement copieuses, il a déjà sa maison, sa voiture, et sa femme travaille ; Christophe, lui, n’aura strictement rien puisqu’il n’avait été embauché que depuis trois semaines, il est couvert de dettes et il élève seul ses deux petits demi-frères, car la mère n’est jamais là. Bref, il était aux abois.

Christophe et Marie-Claire sont des militants de gauche, mais surtout, ce sont des êtres humains. Alors, Marie-Claire va s’occuper des deux jeunes garçons laissés à eux-mêmes, tandis que, de son côté, ignorant tout de la décision de sa femme, Michel, ayant retiré sa plainte et récupéré son argent, le fait parvenir aux deux gosses. On ne sait ce que deviendra le frère aîné braqueur après son séjour en prison...

Une œuvre généreuse, avec des personnages qu’on aimerait connaître, joués par des acteurs épatants. Enfin un film français qui n’est ni ridicule ni mal fichu, enfin un film politique qui ne tombe pas dans le militantisme balourd, mais qui vous fait aimer la classe ouvrière. Ça fait du bien !

En bref : à voir absolument.Haut de la page

Intouchables

Dimanche 27 novembre 2011

Réalisé par Éric Toledano et Olivier Nakache

Sorti en Espagne (Festival de Donostia-San Sebastián) le 23 septembre 2011

Sorti en France le 2 novembre 2011

Ce petit film utopique mais aussi insignifiant que peu crédible – et bourré de clichés – ne doit son triomphe qu’à la mode qui veut, depuis quelque temps, que le public, démoralisé, avide d’humain, porte désormais aux nues n’importe quelle œuvrette se réclamant d’une humanité factice mais voyante. Ajoutez à cela deux acteurs sympathiques et des péripéties qui feignent de montrer qu’au fond, entre les classes sociales, il n’y a aucune différence, et c’est dans la poche !

Mais que se serait-il passé si les deux scénaristes, au lieu de jouer sur la corde « On peut rêver », avaient fait de leur tétraplégique, non pas un milliardaire amateur de culture, mais un pauvre, comme la quasi-totalité des handicapés de ce pays, que le gouvernement abandonne ouvertement ?

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Twilight - Chapitre 4 : Révélation 1ère partie

Mercredi 30 novembre 2011

Réalisé par Bill Condon

Titre original : The Twilight saga: breaking dawn - Part 1

Sorti en Italie (Festival de Rome) le 30 octobre 2011

Sorti en France le 16 novembre 2011

Avec ce quatrième opus (qui ne sera pas le dernier), on a touché le fond : Bella épouse son vampire, puis elle tombe enceinte, mais le foetus est « incompatible » avec le corps de sa mère. On extrait le bébé du ventre de la parturiente, qui meurt, mais le vampire la mord pour lui injecter son venin, qui la  rappelle à la vie.

C’est bête, lent, et la musique, atroce, ne cesse jamais. On devrait infliger la vision de ce film aux délinquants récidivistes dont le gouvernement fait ses choux gras en ce moment.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Courrier Plan du site

Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés

Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.