Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : Les premiers, les derniers – Fahrenheit 451 – Spotlight – Les hommes du président – Salafistes – Les saisons – Chocolat – Othello – Star Wars - Le réveil de la Force – Star Wars: Episode VII - The Force awakens – Titanic – Gilbert Grape – The revenant
Personnes citées : Bouli Lanners – François Truffaut – Tom McCarthy – Richard Nixon – Lemine Ould M. Salem – François Margolin – Jacques Perrin – Jacques Cluzaud – Roschdy Zem – Rafael Padilla – Georges Footit – Firmin Gémier – Jeffrey Jacob Abrams
Réalisé par Bouli Lanners
Sorti en France (à Caen), le 5 janvier 2016
Sorti en France le 27 janvier 2016
D’ordinaire, j’aime bien les films de Bouli Lanners. Mais là, non ! Intrigue incomprénensible sur les deux premiers tiers du récit, paysages sinistres, décors crades, personnages sans attrait... On s’ennuie très vite.
Le seul détail intéressant est cet accessoire que le réalisateur introduit dans son film : les vestiges très reconnaissables de la voie, abandonnnée en 1977, ayant servi aux essais de l’aérotrain, dans la région d’Orléans, et que Truffaut avait longuement utilisée en 1966 dans Fahrenheit 451, pour donner à son film d’anticipation un côté futuriste – en outre, il l’avait tourné en anglais, langue qu’il ne parlait pas. Lanners a fait savoir que cet élément de décor lui avait inspiré son histoire. Sans avoir la moindre utilité pour l’action. Un gadget, donc, comme chez Truffaut.
Réalisé par Tom McCarthy
Sorti en Italie (Festival de Venise), le 3 septembre 2015
Sorti en France le 27 janvier 2016
Aux États-Unis, on aime faire des films de procès et des films d’enquêtes. Chez nous, un peu moins. Spotlight est donc un film d’enquête, un peu comme naguère Les hommes du président, sur les menus ennuis de Nixon à propos du Watergate. Ici, cela se passe au « Boston Globe », et l’enquête, qui a effectivement eu lieu en 2002, a été récompensée par le prestigieux Prix Pulitzer.
Il s’agissait de dénoncer un prodigieux scandale pédophile, les nombreux coupables (le journal en a trouvé 87) étant des prêtres catholiques. Sans surprise, la hiérarchie ecclésiastique a freiné des quatre fers, et par tous les moyens, pour en empêcher la publication, mais, même après que les faits ont été révélés, le cardinal de Boston, qui couvrait tous ces malfrats ensoutanés, n’a pas été sanctionné : on l’a muté... à Rome, à la tête de la Basilique Sainte-Marie-Majeure, l’une des quatre basiliques majeures de la ville.
Les acteurs, le scénario et la réalisation sont parfaits, même si on n’est jamais surpris, car le film n’innove pas.
Réalisé par Lemine Ould M. Salem et François Margolin
Sorti en Italie (Festival de Venise), le 3 septembre 2015
Sorti en France le 27 janvier 2016
Dire qu’on a cru pouvoir laisser à UN ministre de la Culture, une pauvre fille qui sait à peine lire, le soin de décider à notre place si nous pouvions ou non voir ce film !
La vérité est que les deux réalisateurs du film ont pris la précaution de ne rien conserver au montage des atrocités qu’ils ont pu voir ou filmer, et que les seules manisfestations de barbarie de ces cinglés que nous pouvons voir sont ces exécutions en masse de prisonniers alignés, faites au fusil, et filmées d’assez loin.
Le plus significatif est que tous les fous de Dieu, dont on nous dit qu’ils sont en passe (et capables) de constituer bientôt une nation cent pour cent islamiste, sont incapables, en dépit d’un discours structuré, de comprendre cette évidence : que l’obéissance à un Dieu censé avoir tout créé et tout décidé à notre place, mais qui ne s’est jamais manifesté dans l’Histoire, est une pure absurdité. Même le plus raisonneur croit que la laïcité est une religion !
Réalisé par Jacques Perrin et Jacques Cluzaud
Sorti au Japon (Festival de Tôkyô) le 23 octobre 2015
Sorti en France le 27 janvier 2016
Comme toujours avec les documentaires que produit Jacques Perrin, ardent défenseur de la nature, les images sont magnifiques, et le propos va dans le bon sens : la défense de tout ce que les hommes s’acharnent à détruire (saccage des forêts, chasse, construction d’aéroports aussi gigantesques qu’inutiles, industrialisation de l’agriculture, massacre des abeilles, etc.).
Le commentaire, sobre et convaincant, prend tout son sens dans la conclusion. Un film plus qu’utile.
Réalisé par Roschdy Zem
Sorti en France et en Belgique le 3 février 2016
Après 29 films dont cinq téléfilms, il n’est plus nécessaire de radoter, comme le font les journalistes, en rappelant de quelle famille illustre est issu James Thiérrée – l’affiche et le générique de fin du film écorchent son nom, soit dit en passant, et bravo ! En tout cas, cet artiste de génie, pour une fois, a un grand rôle, et il a mis en scène tous les numéros de cirque, dans le style de ce qu’il faisait au théâtre.
L’histoire est orientée vers les mœurs abominables de la prétendue Belle Époque, qui a précédé la Première Guerre mondiale et s’est déshonorée avec l’Exposition coloniale, montrée ici. Et, même après avoir été pris comme partenaire par le clown Georges Footit, puis devenu vedette, Rafael Padilla, le malheureux Noir devenu Chocolat, resta méprisé. Et lorsque, présenté à Firmin Gémier, il put jouer Othello au Théâtre Antoine, il se fit huer par les bien-pensants de l’époque, qui n’admettaient pas qu’un Noir ose jouer Shakespeare ! Mais sa carrière au cirque avait été brisée instantanément le soir où, lassé de recevoir en scène des gifles de la part de son partenaire, il osa lui en coller une, ce qui mit fin à leur tandem. Footit mourut pauvre, et Chocolat, tuberculeux, en 1917. Naturellement, tout cela est très romancé pour les besoins du film.
Le film s’achève sur une petite séquence en noir et blanc montrant un numéro des vrais Footit et Chocolat. C’est la deuxième montrée ICI.
Réalisé par Jeffrey Jacob Abrams
Titre original : Star Wars: Episode VII - The Force awakens
Sorti aux États-Unis le 14 décembre 2015
Sorti en France le 16 décembre 2015
J’ai patienté deux mois pour aller voir ce film dont je n’attendais rien. Et, en effet, il n’y a rien à voir dans cette chose paresseuse et qui n’apporte aucune nouveauté par rapport au tout premier épisode vu en 1977. On a rajouté un gadget, un robot sphérique nommé BB-8, rappelé les trois principaux acteurs, dont le plus jeune et le plus beau n’apparaît, sans dire un seul mot, que quelques secondes avant la fin, et bien vieilli, et on a corsé l’intrigue en imaginant que la princesse Leia et Han Solo ont eu un fils, devenu le méchant de l’histoire puisque Darth Vader a disparu. Et, comble de l’audace scénaristique, ce fils dévoyé... tue son père !
Les autres personnages sont transparents ou invraisemblables, l’aspect politique n’est pas traité, sauf à suggérer que l’Empire, rebaptisé Premier Ordre, n’est qu’un avatar du nazisme, et l’on a droit, une fois de plus, à d’interminables combats, aux mêmes sabres-lasers, avec force détonations et explosions, fabriquées comme il y a trente ans, sans qu’aucun progrès technique ait modifié les gadgets de l’action.
Je comprends mal pourquoi tant de critiques se sont extasiés... Ce film est une opération commerciale, et rien de plus.
Cela faisait des années que Leonardo DiCaprio courait après son Oscar, en vain. Il a fini par en décrocher un ersatz, cette nuit, mais pas pour un des bons films qu’il tournait au temps de sa jeunesse, Titanic ou Gilbert Grape. Non, on le lui a collé pour ce très mauvais film qu’est The revenant. Je l’ai vu il y a un mois, mais il ne sortira que dans neuf jours. Pénible et laid.
Réalisé par Alejandro González Iñárritu
Sorti aux États-Unis le 16 décembre 2015
Sorti en France le 24 février 2016
Cet épouvantable navet, que j’ai vu il y a cinq semaines, sort aujourd’hui en France, et a déjà valu à son interprète un faux Oscar, aussi bien à Hollywood qu’en Russie. L’un et l’autre ont été couverts de fleurs. Grand bien leur fasse.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.