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Œuvres citées : Bonne pomme – Jeannette – 7 jours pas plus – Petit paysan – Le chemin – Grave – Une famille syrienne – Insyriated – Ôtez-moi d’un doute – 120 battements par minute – Les revenants – Eastern boys – Home – Mary – Gifted – Murder! – Les grands esprits – Blackboard jungle – L’un dans l’autre – Nos années folles – Cabaret – Wind river – Faute d’amour – Nelyubov – Espèces menacées – Money – 13 Tzameti – 13
Personnes citées : Florence Quentin – Gérard Depardieu – Catherine Deneuve – Bruno Dumont – Charles Péguy – Héctor Cabello Reyes – Benoît Poelvoorde – Hubert Charuel – Swann Arlaud – Sara Giraudeau – Any Duperey – Bernard Giraudeau – Jeanne Labrune – Julia Ducournau – Julie Gayet – Philippe Van Leeuw – Carine Tardieu – Robin Campillo – Fien Troch –Marc Webb – Olivier Ayache-Vidal – Bruno Chiche – André Téchiné – Michel Fau – Piere Deladonchamps – Céline Salette – Taylor Sheridan – Andrey Zvyagintsev – Gilles Bourdos – Richard Bausch – Gela Babluani – Benoît Magimel
Réalisé par Florence Quentin
Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 25 août 2017
Sorti en France le 30 août 2017
Gérard (Depardieu), la bonne pomme du titre, est surtout une belle poire, car, trop gentil et serviable, tout le monde l’exploite, et il dépense son argent sans compter. Décidé à vivre indépendant, il veut trouver un garage à exploiter, pense avoir trouvé chaussure à son pied dans un village perdu, mais descend dans un hôtel tenu par une femme, Barbara (Catherine Deneuve), qui est son exact contraire : flemmarde, négligente, sans scrupules, car elle met ses clients à contribution, et imprudente, puisqu’elle réussit à provoquer un incendie dans sa cuisine. Malgré tout, Gérard ne peut s’empêcher d’être attiré par elle, et, à la fin, tout deux s’en vont vers d’autres cieux, à bord de sa voiture à lui.
Rien n’est crédible dans cette histoire assez poussive, mais le film n’a pas été conçu pour être pris au sérieux, car tout y est exagéré jusqu’à l’extrême. Les acteurs semblent s’être bien amusés ; les spectateurs, peut-être un peu moins.
Réalisé par Bruno Dumont
Sorti en France (Festival de Cannes) le 21 mai 2017
Sorti en France sur Arte le 30 août 2017
Sorti en France le 6 septembre 2017
Totalement allergique aux films de Bruno Dumont, je les ai tous détestés, et ne me suis pas dérangé pour voir Ma loute, où des vedettes de cinéma se sont sans doute ridiculisées, mais peu importe. Ici, en adaptant un texte de Charles Péguy, on utilise des acteurs très jeunes et non professionnels pour jouer la future Jeanne la Pucelle et sa famille, dont un « oncle » qui doit bien avoir quinze ans à tout casser. Pour parachever le désastre, on les fait chanter, or tous chantent faux (les paroles sont gnangnan), et accomplir maladroitement quelques acrobaties rebaptisées « chorégraphie ». Tout est ridicule.
Comme Dumont, pour la critique branchée, incarne le nec plus ultra du cinéma français, la chaîne de télévision Arte a diffusé son film avec une semaine d’avance. On peut prévoir un triomphe critique. Le roi est nu, pourtant.
Réalisé par Héctor Cabello Reyes
Sorti en France le 30 août 2017
Les films belges ont un double avantage : ils parlent français et sont originaux. Ici, c’est l’histoire d’un quincailler d’une ville portuaire dans le nord de la France, qui vit seul tout en étant courtisé par une jeune femme, laquelle n’a aucun espoir pourtant de le séduire. Or il se trouve contraint de s’occuper d’un Indien immigré, qui ne parle pas un mot de français (il ne parle que le bengali, langue que même au consulat local on ne comprend pas). Bourru, le personnage que joue Benoît Poelvoorde va se révéler profondément humain, sinon le film s’arrêterait net, et il accepte de l’héberger, mais pour une semaine seulement, d’où le titre.
Le film est un remake d’un film argentin, mais tourné avec un point de vue différent. On y a inclus des séquences en dessins animés, notamment au générique de fin, qui résume toute l’histoire qu’on vient de voir, en quelques plans stylisés.
On ne s’ennuie pas une seconde, et c’est devenu rare au cinéma.
Réalisé par Hubert Charuel
Sorti en France (Festival de Cannes) le 20 mai 2017
Sorti en France le 30 août 2017
Je suis allé voir ce film pour les deux acteurs principaux, Swann Arlaud que j’ai remarqué depuis plusieurs années, et Sara Giraudeau, qui est aussi bonne actrice que ses parents Any Duperey et feu Bernard Giraudeau. Mais le scénario lui-même, bien que riche en erreurs et fausses pistes, ne m’a pas déçu.
Ces erreurs et fausses pistes consistent en l’utilisation de personnages ou d’évènements qui apparaissent et dont on ne fait rien ensuite : la boulangère qui aimerait bien se mettre en ménage avec Pierre ; les copains encombrants qui ne sont concernés en rien par le drame ; ce projet saugrenu de vacances des parents envoyés en Corse par un fils qui n’a probablement pas l’argent pour le payer ; la brusque maladie de peau, sans doute attrapée au contact des vaches, qui frappe Pierre mais disparaît ensuite ; le voisin soupçonneux qui a compris que Pierre a tué sa première vache mais ne fait rien de plus que lâcher quelques allusions ; et cette histoire absurde de vache qui a « disparu ».
Néanmoins, l’histoire échappe aux clichés du cinéma français, fondé sur la grosse rigolade et sur les états d’âme sentimentaux des trentenaires, et elle parvient à nous faire partager l’angoisse de ce jeune homme attachant, qui se débat contre une épidémie frappant ses vaches – qu’à la fin il va perdre toutes.
Le réalisateur connaît son sujet, car il a été paysan lui-même, il a tourné son premier film dans l’ancienne ferme de ses parents, et l’a réussi. Rarement le spectateur s’identifie à ce point au personnage principal.
Réalisé par Jeanne Labrune
Sorti en France (Festival de Cabourg) le 15 juin 2017
Sorti en France le 6 septembre 2017
La réalisatrice, qui ne faisait que des comédies, change son fusil d’épaule et signe un drame sur fond religieux, et au Cambodge. Camille, jeune catholique, a choisi de devenir religieuse dans une communauté cambodgienne, mais n’a pas encore prononcé ses vœux. En attendant, chaque jour, elle va soigner une femme blessée à la jambe, et emprunte pour cela un chemin de campagne longeant les ruines d’Angkor et dont on lui a pourtant dit qu’il était dangereux. En fait, elle n’y rencontrera, en imagination, que les fantômes des anciennes victimes des Khmers rouges. Et un Cambodgien quadragénaire nommé Sambath, ayant vécu en France et parlant parfaitement le français. Mais cet homme est marié à une femme, Sorya, qui n’a pas osé lui dire que, atteinte d’un cancer, elle n’en a plus pour longtemps à vivre, et ne tient que grâce à de la morphine, et à un autre médicament qu’on lui a dit plus efficace, mais que peut seulement lui procurer un trafiquant, par l’intermédiaire d’un jeune motocycliste, beau et sensible, qui versera une larme lorsque la femme mourra dans la forêt. Ce drame incite Camille à renoncer à sa vocation, elle se défait de son pendentif religieux, et part avec le jeune homme.
Plutôt austère, le film possède un charme qui ne lui vaudra pourtant aucun succès.
Réalisé par Julia Ducournau
Sorti en France (Festival de Cabourg) le 15 juin 2017
Sorti en France le 15 mars 2017
Déjà, avec ce titre qui singe le vocabulaire des djeunz, on repère la démagogie de la réalisatrice (et de sa productrice, Julie Gayet ?). Et cela se traduit par son goût pour le sang, car elle en fait couler des flots, via quelques séquences grotesques et outrancièrement invraisemblables.
Bref, Justine est la cadette d’une famille végétarienne où tout le monde est vétérinaire, jusqu’à sa sœur aînée qui étudie ce métier dans une école où les brimades sont extrêmes. Là, on la force à manger de la viande crue, et, loin d’en être dégoûtée, voilà qu’elle y prend goût, au point de... manger le doigt de sa sœur qu’elle a mutilée par accident ! Plus tard, ayant passé la nuit avec un garçon homosexuel, elle découvre au réveil qu’il a été mutilé (il lui manque un morceau de la cuisse), et elle croit s’être laissée aller pendant la nuit, avant de découvrir que c’est ladite sœur qui a dévoré la partie la moins intéressante du garçon.
À l’épilogue, son père lui « révèle » qu’elle tient tout cela de sa mère, comme si le cannibalisme était transmissible (!), et lui montre ses propres cicatrices : la chère maman s’était fait les dents sur son époux.
Ce lassant déluge d’insanités, œuvre d’une cinéaste débutante, ne pouvait plaire qu’aux critiques snobs.
Réalisé par Philippe Van Leeuw
Titre original : Insyriated
Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 11 février 2017
Sorti en France le 6 septembre 2017
Écrit et réalisé par un directeur de la photo, ce film franco-belge, tourné au Liban, raconte, en un huis-clos situé dans un appartement de Damas, la vie des Syriens sous les bombardements ordonnés par leur dictateur Bachar El Assad. Ici, une famille syrienne, dirigée d’une main de fer par la mère que joue Hiam Abass, ne quitte pas son appartement, et a même accueilli un couple de voisins avec leur bébé. Mais ce voisin doit sortir, il est aussitôt abattu par un tireur caché, et on le croit mort. En vérité, il n’est que blessé, et va rester allongé dans le parking, où la famille le récupère à la nuit tombée. Parallèlement, deux brigands s’introduisent dans l’appartement, et l’un d’eux viole la voisine. Il n’y a évidemment aucun dénouement, comme dans la réalité.
La guerre est absente de l’image, mais le son, très présent, l’incarne suffisamment.
Le film est court, et très intense.
Réalisé par Carine Tardieu
Sorti en Australie (Festival de Melbourne) le 30 mars 2017
Sorti en France le 6 septembre 2017
Erwan, un démineur très compétent, apprend que son père n’est pas l’homme qu’il croyait, et il fait faire des recherches, qui aboutissent à Joseph, un homme tout aussi sympathique et qui jusque là ignorait son existence. Or ce Joseph a une fille, Anna, médecin, dont Erwan tombe amoureux, malgré la possibilité qu’elle soit sa demi-sœur. Mais une analyse ADN va prouver qu’il n’en est rien, et Anna, très réaliste, va pouvoir agréer Erwan comme nouvel amant.
Les acteurs sont très bons, le scénario est assez fouillé, mais accuse une certaine faiblessse dans son dernier tiers.
Réalisé par Robin Campillo
Sorti en France (Festival de Cannes) le 20 mai 2017
Sorti en France le 23 août 2017
Un film militant, qui vise à montrer la lutte de l’organisation Act Up Paris, née en 1989, contre le gouvernement, qui a négligé honteusement de prendre les mesures nécessaires pour combattre le sida. Cela se situe au début des années 90, alors que le sida était connu depuis 1981.
Presque toutes les scènes montrent des discussions animées et des polémiques, avant de devenir émouvantes avec l’agonie de Sean, personnage très actif, alors que ce garçon, séropositif, vit une histoire d’amour avec Nathan, qui lui ne l’est pas. Incinéré, ses cendres seront jetées sur la nourriture servie par un banquet que donnaient les représentants d’une firme pharmaceutique, Melton Farm, laquelle refusait de communiquer ses statistiques sur un nouveau traitement (cettte firme n’existe pas dans la réalité).
C’est le troisième film du scénariste Robin Campillo, dont on avait apprécié Les revenants et Eastern boys, malgré quelques maladresses dans ce dernier. Lui-même a rejoint Act Up Paris en 1992.
Réalisé par Fien Troch
Sorti en Italie (Festival de Venise) le 3 septembre 2016
Sorti en France le 13 septembre 2017
Tout le scénario, co-écrit par la réalisatrice belge, met en scène trois garçons d’âge lycéen. Le plus intéressant, Kevin, 17 ans et peu bavard, sort de prison. D’apparence calme et posée, il peut devenir violent si on le provoque. Mis en apprentissage auprès d’un plombier, il va involontairement se trouver impliqué dans un meurtre commis par un de ses copains, John, qui a étranglé sa mère à moitié folle. Il aide à cacher le corps, mais la police découvre tout.
Cette histoire tourne autour de l’inceste dont la mère est responsable (elle masturbe son fils pour le « détendre »), et serait passable si la technique du film ne ruinait pas le projet. Les prises de vue, au format inhabituel (officiellement, 1,33:1, en réalité 1,2:1), sont entièrement faites à la caméra portée, dont le cadreur semble atteint de la danse de saint Guy et filme n’importe quoi, pourvu que ce soit inutile. Certaines séquences ont été filmées par un téléphone mobile, ce qui n’apporte rien...
Le titre lui-même est fâcheux : on compte des dizaines de films qui portent le même !
Réalisé par Marc Webb
Titre original : Gifted
Sorti au Canada le 7 avril 2017
Sorti en France le 13 septembre 2017
Frank Adler a été professeur d’université, où il enseignait la philosophie, mais il a quitté ce métier pour devenir... réparateur de bateaux en Floride. Et, depuis le suicide de sa sœur, une mathématicienne surdouée, qui n’a vécu que pour tenter de résoudre une énigme mathématique sans jamais y parvenir, il élève sa fille Mary, âgée de sept ans, elle aussi surdouée. Mais la mère de Frank estime que Mary devrait être élevée dans une école plus adaptée à sa nature. Elle fait un procès à son fils, le gagne, et le juge décide que Mary sera envoyée dans une famille d’accueil « normale ». Mais, sans surprise, tout rentre dans l’ordre à la fin du film, et Mary retourne vivre avec son oncle.
Ce scénario ne réserve pas beaucoup de surprises, et s’il intéresse au début, s’il est soutenu par de très bons acteurs, il tombe assez rapidement dans la banalité. À l’exception de cette scène au cours de laquelle la jeune Mary découvre une grave erreur dans l’énoncé d’un problème affiché sur un tableau, et se révèle plus intelligente que le professeur qui l’a rédigé, ce qu’on a un peu de peine à gober.
Notons que le titre, très banal et réservé à l’exploitation en France, a déjà servi en 1931, puisque c’est celui de la version allemande d’un film d’Alfred Hitchcock, Murder!, sorti l’année précédente. En fait, ils ont été réalisés en même temps.
Réalisé par Olivier Ayache-Vidal
Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 24 août 2017
Sorti en France le 13 septembre 2017
Construit sur le même canevas utilisé depuis des dizaines d’années pour parler de l’Éducation nationale (se souvenir de Blackboard jungle, en 1955 !), ce film montre comme toujours un professeur compétent et sincère, qui débarque dans un établissement « difficile », ainsi qu’on doit dire. Au début, tout va mal, car ses élèves ne s’intéressent pas à ses cours et le chahutent. Mais il utilise des trucs qui lui concilient la majorité. Reste pourtant un élève, qui a le statut d’ennemi, mais qui, à la fin, devient son plus chaud partisan, et tout le monde est content.
Comme le public ne s’attend à rien d’autre, impossible de s’étonner. On notera pourtant que le réalisateur-dialoguiste, un débutant dans la réalisation, fait dire, à un haut fonctionnaire du ministère de l’Éducation nationale (en l’ocurrence, une femme), « Je me suis permise de parler de vous ». On ignore à ce point la grammaire française, au ministère ? Et puis, ce cancre de banlieue qui, à la fin, ambitionne d’aller au lycée Henri IV, à Paris, d’où venait son professeur, cela ne tient pas debout. D’abord, il lui faudrait habiter Paris ; ensuite, les critères d’admission dans ce lycée prestigieux sont si élevés que la mutation est radicalement impossible ! Bref, le scénariste, comme d’habitude, ne sait pas de quoi il parle.
Réalisé par Bruno Chiche
Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 23 août 2017
Sorti en France le 13 septembre 2017
L’affiche dévoile le principe du film, bien sûr, mais ce n’est pas un spoiler, car l’essentiel est dans les péripéties qui en découlent, très inventives, et dans les dialogues, qui ne sont pas en reste. Tout au plus est-on un peu déçu par le truc utilisé pour sortir les deux personnages principaux du guépier dans lequel ils se sont pris : ils tombent tous les deux à l’eau, et se trouvent rétablis dans leur corps respectifs !
Louise Bourgoin est aussi talentueuse que jolie, Stéphane De Groodt possède un registre comique qui lui permet de se tirer de toutes les scènes embarrassantes, et la mise en scène est suffisamment visuelle pour qu’on ne s’ennuie jamais. D’autant plus que les trois scénaristes ont su résister à la tentation de prêcher dans le style féministe.
Réalisé par André Téchiné
Sorti en France (Festival de Cannes) le 22 mai 2017
Sorti en France le 13 septembre 2017
Pour éviter à son mari Paul, déserteur de la guerre de 14-18, d’être retrouvé et arrêté, sa femme Louise invente de le déguiser en femme. D’abord très réticent, il accepte néanmoins, et finit par y prendre goût, au point d’aller se prostituer au Bois de Boulogne ! Mais tout se gâte quand elle met au monde leur enfant. Et parce que son mari renâcle (le bébé pleure vraiment trop fort), elle l’abat de quatre balles de pistolet.
Ça, c’est le résumé des faits, d’ailleurs authentiques (oui, Téchiné tombe lui aussi dans la facilité du film « inspiré d’une histoire vraie »). Mais son traitement est tantôt confus (on mélange les époques et on néglige la logique des comportements), tantôt carrément grotesque (toutes les scènes avec Michel Fau en meneur de jeu dans un spectacle qui fait penser à Cabaret).
Pierre Deladonchamps n’est qu’à moitié convaincant, et seule Céline Salette exprime bien ce que ressent son personnage. Le titre, lui, est à côté de la plaque, car cette expression, années folles, évoque tout autre chose.
Réalisé par Taylor Sheridan
Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 21 janvier 2017
Sorti en France le 30 août 2017
Après un début qui accroche (au Wyoming, le corps d’une jeune Indienne qui a été violée est retrouvé dans la neige, et le héros, dont le métier est d’abattre les animaux nuisibles, enquête dans la réserve indienne), le film accumule les scènes de violence auxquelles on ne comprend pas grand-chose, puisque les personnages nous sont inconnus.
Le but de ce film riche en carnages est dévoilé dans les cartons de fin : aux États-Unis où les statistiques sur les viols de femmes existent, on ne fait aucune statistique sur les Indiennes violées. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps avant de dire les choses carrément ?
Le récit, entièrement déroulé dans des paysages enneigés, est déprimant. Il ne laisse place qu’à une seule question : pourquoi les Indiens d’Amérique sont-ils encore forcés de vivre dans des réserves ?
Réalisé par Andrey Zvyagintsev
Titre original : Nelyubov
Sorti aux États-Unis (Festival de Cannes) le 18 mai 2017
Sorti en France le 20 septembre 2017
La critique qui a pignon sur rue s’est enthousiasmée pour ce film, qui n’en méritait pas tant. Certes, le premier quart du film, qui fait office de séquence d’exposition, intéresse, mais c’est provisoire, car, ensuite, on sombre dans un ennui à couper au couteau.
Au centre, un couple désuni, puisque ses deux membres ont refait leurs vies ailleurs et s’occupent assez peu de leur seul fils de douze ans, Aliocha. L’enfant en souffre au point de fuguer. Le reste du film montre la longue recherche du gosse, qui ne sera jamais retrouvé. Au début, la police fait ce qu’elle peut, sans trop d’illusions sur le succès de ses investigations, puis c’est une association de bénévoles qui prend le relais. En vain, donc.
Le récit s’égare dans les bisbilles entre les deux époux, dont on ne sait rien sinon qu’ils vivent dans un immense appartement très luxueux (84,5 mètres carrés à Moscou, l’une des villes les plus chères du monde !) et qu’ils cherchent à revendre, se perd dans des scènes de copulations sans le moindre intérêt, et s’attache surtout à montrer combien la mère peut être hargneuse envers son mari, un homme trop faible.
Reste la photographie des paysages enneigés, particulièrement réussie. Mais quel rapport avec l’histoire ?
Réalisé par Gilles Bourdos
Sorti en Italie (Festival de Venise) le 31 août 2017
Sorti en France le 27 septembre 2017
Adapté de trois nouvelles d’un écrivain états-unien, Richard Bausch, ce film réunit à Nice tous les personnages, dans un scénario en forme de film choral, mais qui dépasse tout ce qu’on fait ordinairement dans le genre. L’idée est que la vie de famille est souvent une source de malheurs, et qu’on s’y déchire plus souvent qu’on s’y aime. On assiste donc à une série de confrontations, souvent violentes, et qui se terminent mal.
Les acteurs sont très bons, et la réalisation est aussi réussie que le scénario, les scènes ayant été filmées par un cadreur qui, pour une fois, n’est pas épileptique.
Réalisé par Gela Babluani
Sorti en France (Festival d’Angoulême) le 23 août 2017
Sorti en France le 27 septembre 2017
Le scénariste-réalisateur a une forte personnalité, et les films de lui qu’on a déjà vus sont hors normes : 13 Tzameti, et son remake 13. Cela dit, on met un (petit) moment avant d’admettre que cette histoire, en dépit des grandes déclarations de son auteur, n’est en fait rien d’autre qu’une parodie pince-sans-rire de films de gangsters.
C’est qu’en effet, le ton n’est pas à l’humour, et la parodie est dans l’exagération des péripéties, tel ce gag de l’homme qui est pendu deux fois dans la même nuit et se retrouve alors menotté à un cadavre ! Ou encore, ces acteurs qui se caricaturent eux-mêmes, comme Benoît Magimel, quasiment méconnaissable (il a grossi, et ne cesse de mâcher un chewing-gum), ou qui menace, dans un train, de jeter un bébé sur la voie ferrée.
Bref, c’est une curiosité, et on ne s’ennuie pas.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.