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Œuvres citées (en italiques, autres que des films de cinéma) : Le jour d’après – Geu-Hu – Grand froid – Les hommes du feu – Cherchez la femme – Split – Sixième sens – After Earth – Incassable – Le dernier vice-roi des Indes – Viceroy’s house – Le Caire confidentiel – The Nile Hilton incident – L.A. Confidential – Z – K.O. – Simon Werner a disparu – Les revenants – Mission Pays basque – Wallay – Tom of Finland – Baby driver – Driver – Tequila – Avant la fin de l’été – My cousin Rachel – Été 93 – Estiu 1993
Personnes citées : Sang-soo Hong – Joon-ho Bong – Jon Ronson – Sang-ho Yeon – Gérard Pautonnier – Sou Abadi – Manoj Shyamalan – Bruce Willis – Will Smith – Jared Smith – James McAvoy – Sebastián Borensztein – Gurinder Chadha – Mohandas Karamchand Gandhi – Tarik Saleh – Costa-Gavras – Fabrice Gobert – Ludovic Bernard – Berni Goldblat – Dome Karukoski – Touko Laaksonen – Edgar Wright – Ansel Elgort – Maryam Goormaghtigh – Roger Michell – Daphné du Maurier – Olivia De Havilland – Sam Claflin – Carla Simon Pipó
Réalisé par Sang-soo Hong
Titre original : Geu-Hu
Sorti en France (Festival de Cannes) le 22 mai 2017
Sorti en France le 7 juin 2017
Hong passe, bien à tort selon moi, pour un grand réalisateur sud-coréen. La vérité est que ses films, presque exclusivement composés de très longs plans fixes où parlent des personnages assis (pour n’échanger que des platitudes, sous l’œil d’une caméra qui pivote pour passer de l’un à l’autre, comme si elle filmait du ping-pong), sont fort loin de faire penser à Éric Rohmer, comme le prétend la critique germano-pratine : les films de Rohmer n’ennuient jamais, et ses personnages tiennent des propos beaucoup mieux écrits.
Le film dont il est question ici part d’une assez bonne idée, qui eût pu donner lieu à un court-métrage, mais débouche sur une histoire dont on ne voit plus la fin : le patron quadragénaire d’une petite maison d’édition, marié à une femme acariâtre et très jalouse, trompait celle-ci avec sa secrétaire, mais ladite secrétaire a démissionné depuis un mois, et il ne l’a pas revue ni contactée. Or la femme jalouse, qui a trouvé un poème écrit par le mari infidèle, lui fait une scène au petit déjeuner, puis, plus tard, débarque à son bureau. Là, ignorant que sa rivale n’est plus ici, elle se méprend, s’en prend à la jeune employée dont c’est le premier jour de travail, et la gifle. Et lorsque l’ancienne secrétaire revient et demande à reprendre son travail, le patron, qui ne peut payer deux employées, licencie la nouvelle, qui résiste mais doit accepter la situation. Quelques mois plus tard, elle revient, ayant écrit un livre, alors que son ancien patron, qui a obtenu un prix littéraire, ne se souvient pas d’elle au premier abord.
On s’ennuie prodigieusement, et on ricane lorsque le mari se met à pleurer ! Hong devrait demander à Joon-ho Bong de lui prêter son scénariste Jon Ronson, ou à Sang-ho Yeon de lui écrire ses histoires.
Réalisé par Gérard Pautonnier
Sorti en France le 28 juin 2017
Seul le premier tiers de ce film tient à peu près la route : les dialogues sont bons, le contexte, satirique, crédible, et les acteurs font de leur mieux. Mais à partir du moment où le cortège funèbre s’égare dans une nature fort enneigée, le film s’égare lui aussi, et les personnages font n’importe quoi : jusqu’au mort censé reposer dans son cercueil qui revient à la vie, et s’avère si pétulant et encombrant que le personnage de Bacri... le tue pour qu’enfin on puisse l’enterrer.
Le réalisateur-scénariste, qui vient de la publicité et fait ici son premier long-métrage de cinéma, a eu tort de se reposer sur un roman qui n’avait rien de réaliste : perdre de vue la réalité, cela ne fonctionne bien que dans les fables et les comédies musicales, ce que ce film n’est en rien.
Réalisé par Pierre Jolivet
Sorti en France (première à Paris) le 23 juin 2017
Sorti en France le 5 juillet 2017
On a échappé au titre en forme de cliché que nos chers distributeurs auraient sans doute choisi : « Les soldats du feu » ! Ouf.
Cela dit, ce film est aussi bien conçu par son scénario que par sa réalisation, et le filmage en caméra portée ne se remarque pas, alors que ce procédé flanque généralement tout film par terre : c’est que les personnages bougent énormément, et que la caméra ne fait que suivre une action sans arrêt palpitante. Nous sommes dans le Midi de la France, où les incendies d’été sont fréquents. Où les pompiers, donc, ne chôment pas.
Quant aux conflits personnels, ils sont réduits au strict minimum, et si le critique idiot du « Canard enchaîné » y a vu un soupçon de misogynie, c’est qu’il n’a pas compris que l’hostilité de Xavier – en passe de devenir second de son capitaine – envers Bénédicte, une femme de son âge et de son grade qui vient d’être mutée sur place, est motivée par le fait qu’elle lui a involontairement soufflé sa place, et donc son avancement. Rien de plus.
Tout est bon, dans ce film, mais je ne ferais qu’une réserve : pour donner une leçon à un jeune qui, ayant jeté son mégot dans la garrigue, a provoqué un incendie ayant ravagé la région et détruit jusqu’à une maison appartenant à son père, le capitaine des pompiers lui emprunte une cigarette, l’allume, la jette à terre, ce qui allume un nouveau feu. Ensuite, quand l’incendie est bien parti, il l’éteint avec son aide ! Truc de scénariste qui semble un peu gros, et jamais un pompier de métier n’agirait aussi légèrement. Mais tout le reste fait vrai, et n’enjolive ni ne pourfend qui que ce soit.
Réalisé par Sou Abadi
Sorti en Italie (Biografilm Festival) le 17 juin 2017
Sorti en France le 28 juin 2017
La scénariste et réalisatrice est restée à mi-parcours, par manque d’audace : elle fait une comédie, mais qui veut moquer les intégristes islamistes. Si bien qu’elle ne fait vraiment rien complètement. Et puis, croit-on réellement qu’un musulman puisse tomber amoureux d’une femme qu’il n’a jamais vue que voilée, à plus forte raison quand cette « femme » est un garçon qui se dissimule ainsi pour mieux courtiser sa sœur ?
Reste au moins deux acteurs de talent, Félix Moati, le garçon en question, et Anne Alvaro, qui joue sa mère. Mais le tout ne va pas très loin, et le revirement final du musulman intégriste, qui accepte cette union contre nature de sa sœur athée et d’un individu qui représentait pour lui l’ennemi suprême, c’est difficile à gober.
On savait déjà, pour avoir suivi assidument sur France Inter la fameuse émission Le masque et la plume, qu’un critique de cinéma mis devant un micro était automatiquement frappé d’idiotie. On en a eu confirmation ce matin, à neuf heures moins dix, lorsqu’un critique dont je n’ai pas voulu retenir le nom s’est avisé de donner son avis sur le très bon film dont j’ai rendu compte un peu plus haut, Les hommes du feu.
Or cet homme a cru devoir dire que sa fille, dont on se fiche éperdument, a bien aimé le film, alors que lui-même reste mitigé. Motif : les acteurs jouent très bien les pompiers.
Ce niais aurait pu se renseigner un peu, avant de venir bavasser sur France Inter. Il aurait appris que les pompiers du film ne sont pas des acteurs, mais de vrais pompiers, jouant leur propre rôle, et qu’on a tourné dans leur propre caserne ! Ça, les spectateurs qui ont commenté le film sur Allociné l’ont mentionné.
On devrait laisser la critique aux spectateurs, on lirait et on entendrait moins de sottises.
Réalisé par Manoj Shyamalan
Sorti aux États-Unis (Fantastic Fest) le 26 septembre 2016
Sorti en France le 22 février 2017
Dès son troisième film et premier succès, Sixième sens, j’ai compris que Shyamalan, s’il sait établir des atmosphères troubles, est en revanche incapable d’écrire un scénario qui tienne la route et ne soit pas ridicule. Ainsi, ce premier succès a dupé tout le monde, mais surtout les myopes : il était évident qu’après avoir reçu une balle dans le ventre dès la première séquence, Bruce Willis ne pouvait pas avoir survécu ! Tous ses autres films ont confirmé cette absence de talent, à l’exception de After Earth, où il avait pris le train en marche et tourné une histoire écrite par son principal interprète, Will Smith (soyons juste, Will n’était pas vraiment la vedette, son fils Jared tenait le premier rôle), film qui, du reste, n’a eu aucun succès.
Split est donc une histoire bidon, où James McAvoy est censé interpréter... vingt-trois personnalités différentes – mais on n’en voit que huit. C’est entre le film d’horreur (un fou a enlevé trois jeunes filles et les séquestre, on ne sait pourquoi) et le gloubiboulga, où tout arrive et surtout n’importe quelle péripétie incompréhensible. Comme toujours, le réalisateur se donne un petit rôle, et laisse le mot de la fin en forme de gag à Bruce Willis, lorsque, dans un café, une femme fait allusion à un fou qu’on avait naguère arrêté, et se demande quel était son nom. « Glass », répond Willis, qui est justement accoudé au comptoir. Mais c’était le personnage qu’il jouait dans Incassable, autre film de Shyamalan en 2000.
Tout le reste provoque un ennui profond.
Réalisé par Sebastián Borensztein
Sorti en Argentine le 14 avril 1016
Sorti en France le 5 juillet 2017
On a vu Ricardo Darin dans de meilleurs films. Celui-ci est raconté dans le désordre, avec de nombreux retours en arrière d’ailleurs très brefs, et l’explication ne vient qu’à la fin, si bien qu’on se demande constamment pourquoi le personnage se cache !
En fait, cet ancien capitaine de la Marine argentine, également pilote d’avion, a refusé d’ouvrir la porte de l’appareil d’où ses camarades devaient balancer quelques opposants dans l’océan. On sait que cette méthode expéditive a été utilisée, et pas seulement en Argentine. Variante : dans certains pays qui appliquent aujourd’hui la charia, c’est du haut d’une tour qu’on précipite les homosexuels...
Bref, Kóblic déserte et va se cacher dans une petite ville, sous la protection d’un ami pilote qui, lui, se contente de pulvériser des produits chimiques sur les cultures avoisinantes. Or Kóblic a une aventure avec une jeune femme, dont le mari veut le tuer. Mais c’est le mari qui est tué, par Luisito, le mécanicien de l’ami obligeant, qui entretemps a disparu on ne sait où.
Tout cela est assez confus, et le dessein de cette histoire, qui balance entre désir de justice et recherche de la vengeance, est écrasé par des péripéties sans rapport avec le sujet – comme souvent.
Réalisé par Gurinder Chadha
Titre original : Viceroy’s house
Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 12 février 2017
Sorti en France le 5 juillet 2017
Le plus grand exode de tous les temps a eu lieu en 1947, lorsque l’Inde a été scindée en deux pays, elle-même et le Pakistan (lequel, comble d’absurdité, exista lui-même en deux parties, une à l’est et l’autre à l’ouest, avant que la partie orientale prenne son indépendance et devienne le Bangladesh en 1971). Le Royaume-Uni avait fini par céder à l’action de Mohandas Karamchand Gandhi et accepté cette partition, surtout réclamée par les musulmans, qui désiraient un pays à eux et qui haïssaient les hindous. Les personnes déplacées furent au nombre de quatorze millions – quatorze fois plus que les Français d’Algérie, en 1962 –, et les exactions qui accompagnèrent l’opération causèrent un million de morts ! La réalisatrice indienne descend de grands-parents qui ont eux-mêmes vécu cet exode.
Le vice-roi du titre était Lord Louis Mountbatten, parent de la famille royale britannique, et on lui avait caché que l’idée de la partition et la ligne devant séparer les deux États avait été conçues d’avance sur les instructions de Winston Churchill, qui, avant de quitter le pouvoir (il a été battu aux élections), désirait un Pakistan musulman afin d’empêcher l’URSS d’accéder à l’Océan Indien et d’exporter ainsi son pétrole. Ce détail sordide n’a causé que des dégâts.
L’aspect politique du récit s’accompagne d’une anecdote permettant au spectateur de s’identifier à ceux qui ont réellement vécu ces évènements. C’est pourquoi tout tourne autour d’un couple de jeunes gens qui s’aiment mais ne peuvent s’unir à cause de leur appartenance, l’un au camp des hindous, l’autre au camp des musulmans. C’est classique, mais suffisamment émouvant pour que cela ne semble pas plaqué artificiellement sur le cœur du sujet.
Réalisé par Tarik Saleh
Titre original : The Nile Hilton incident
Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 21 janvier 2017
Sorti en France le 5 juillet 2017
D’abord, les titres : celui d’origine semble prendre un assassinat pour un « incident » ! C’est bien aimable. Quant au titre français, il plagie tout simplement L.A. Confidential, sorti en 1997...
Mais parlons un peu de la critique : pas un de nos prodigieux spécialistes professionnels ne semble avoir remarqué que ce film est tout bonnement une resucée du Z qui a fait la gloire de Costa-Gavras. Même sujet : une affaire criminelle induit un enquêteur honnête (ici, moyennement honnête) à s’obstiner, jusqu’à découvrir la corruption qui gangrène jusqu’au sommet de l’État, tenu par des militaires. Et même tournage dans un autre pays en vue de contourner la censure locale, Casablanca remplaçant d’autant plus facilement Le Caire qu’on a évité de filmer quelque lieu que ce soit qui permette de savoir où l’on se trouve. Avec tout de même cette bévue, une scène se passant devant un dépôt de la SOMAP, qui est la SOciété MArocaine des Pétroles !
La différence avec Z, c’est que le film de Costa-Gavras a fait prendre conscience au monde entier que la Grèce était écrasée par une dictature, ce qui a contribué à faire tomber ce régime, alors que le présent film n’a eu et n’aura aucun effet. En outre, Z était clairement raconté, et joué par de très bons acteurs ; alors qu’ici, on ne comprend rien à l’histoire, et que jamais on ne distingue les bons des mauvais.
L’image, prise en caméra portée, est laide, les décors sont moches, et l’œil ne peut se poser sur quoi que ce soit de plaisant. On n’est donc pas étonné en découvrant que ce film a été primé au Festival de Sundance, spécialisé dans les mauvais films bien-pensants.
Réalisé par Fabrice Gobert
Sorti en France le 21 juin 2017
Ce deuxième film est dû à un réalisateur de télévision visiblement attiré par le fantastique de pacotille, et qui s’était signalé au cinéma en 2010 par le seul Simon Werner a disparu, abominablement raté parce que le scénario ne tenait pas debout. À la télévision, on lui doit le fumeux Les revenants, qui relève du même genre.
Ici, l’histoire est emberlificotée, et l’on a du mal à suivre : un personnage antipathique, qui a une fonction élevée dans une chaîne de télévision, se retrouve dans le coma, et, lorsqu’il en sort, constate qu’il occupe à présent le bas de l’échelle dans sa hiérarchie (on l’a affecté à la présentation de la météo). Puis tout s’arrange, et le spectateur se demande si on ne lui joue pas, une fois de plus, le thème du Mais-tout-cela-n’était-qu’un-rêve, très en faveur il y a plus d’un demi-siècle dans le cinéma français.
C’est compliqué, bête et frustrant.
Réalisé par Ludovic Bernard
Sorti en France le 12 juillet 2017
Sibylle, une sotte qui a « fait HEC », veut racheter, pour la firme qui l’emploie, les locaux d’une quincaillerie au Pays Basque, afin d’y implanter un supermarché. Elle graisse la patte du vieillard qui possède le lieu convoité, ignorant que l’homme, qui est gâteux ou feint de l’être, est sous curatelle. Et elle ne lui fait signer aucun papier, si bien que le roublard garde l’argent et prétend ne plus savoir où il l’a planqué ! Ses employeurs la contraignent à retourner sur place et à tenter de conclure l’affaire ou récupérer l’argent, mais les Basques, qui l’ont vue venir, font tout pour duper cette crétine de Parisienne.
On n’est pas étonné d’en arriver à la conclusion de toutes les comédies : la fille tombe amoureuse du type, Ramuntxo (SVP, prononcez « Ramoune-tcho », le X en basque se dit CH), ancien taulard, qu’on lui a mis dans les pattes pour l’embobiner.
Le scénario, très satirique, ne se moque pas des Basques, mais plutôt des Parisiens, partout considéré comme des naïfs qu’on doit rouler dès qu’on en a l’occasion, selon le cliché cinématographique bien connu. Bref, le film ne commet aucun faux pas.
Réalisé par Berni Goldblat
Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 13 février 2017
Sorti en France (Festival des Champs-Élysées) le 16 juin 2017
Sorti en France le 28 juin 2017
Impossible de savoir ce que signifie le titre : le mot n’est jamais explicité ni même prononcé !
Ce film a beaucoup plu aux spectateurs, mais il n’a guère obtenu de succès commercial, car, au bout de trois semaines, il ne passe plus qu’une fois par jour dans de rares salles. L’histoire est celle d’un garçon de treize ans, Ady, qui vit dans une cité de la région lyonnaise, et fait suffisamment de bêtises pour que son père décide de l’envoyer dans sa famille, au Burkina Faso. Le garçon croit à des vacances, mais l’oncle qui le reçoit est du genre sévère et a reçu la consigne de le mettre au pas. Il est même question de le circoncire, mais Ady a l’occasion de sauver son oncle de la noyade, ce qui ramène le cerbère à de meilleurs sentiments et à renoncer à la mutilation rituelle qui « devait faire de lui un homme », selon les absurdes critères africains.
Réalisé par Dome Karukoski
Sorti en Suède (Festival de Göteborg) le 27 janvier 2017
Sorti en France le 19 juillet 2017
Touko Laaksonen, né en 1920 dans une famille bourgeoise, jouait du piano et se passionnait pour le dessin, et cachait soigneusement son attirance pour les garçons, avec lesquels il avait des aventures rapides le soir dans les jardins publics. Ayant quitté sa famille, il vivait en colocation avec sa sœur, qui ne savait rien de lui. Et comme son pays, la Finlande, se rangea du côté des nazis pendant le Deuxième guerre mondiale, il eut l’occasion de tuer un soldat russe, ce qui le traumatisa. Par ailleurs, les Finlandais étant très homophobes, il ne parvenait pas à vendre ses dessins, si bien qu’il les envoya à des éditeurs de Los Angeles, dont l’un l’invita sur place. Immense succès, et Touko, sous le pseudonyme de Tom of Finland, devient célèbre et riche. La maison où il vécut jusqu’à sa mort est aujourd’hui un musée accueillant une fondation à son nom, et ses dessins, qui se trouvent partout, ont beaucoup influencé la culture gay.
Le film raconte honnêtement son existence et ne cache rien. Il sort même dans une grande salle, à l’UGC des Halles, ce qui est très inhabituel.
Réalisé par Edgar Wright
Sorti aux États-Unis (Festival South by southwest) le 11 mars 2017
Sorti en France le 19 juillet 2017
Miles, que sa mère surnommait Baby, a perdu ses parents dans un accident, qui lui a aussi valu d’être atteint par des acouphènes. Si bien que, pour ne pas entendre ces sons parasites en permanence, il ne retire jamais les écouteurs de son iPod. Outre cela, il ne parle presque jamais, et partage son appartement miteux avec un vieillard noir, paraplégique et sourd-muet, dont il prend grand soin. Il gagne sa vie en conduisant très vite et très habilement des voitures volées par une bande de braqueurs de banque, dont le chef n’a confiance qu’en ses talents. Mais Baby rencontre une fille dont il tombe amoureux, et voudrait changer de vie, mais son employeur ne veut rien savoir et compte le garder éternellement.
Ansel Elgort, l’interprète de Baby, a visiblement appris à danser, et sa façon de se déplacer et les cascades qu’il pratique le révèlent au spectateur. Le réalisateur et le monteur ne sont pas moins bons, et font une mise en scène précise et inventive, qui colle à la musique : même les fusillades se font sur un rythme propre à la batterie, par exemple dans la séquence sonorisée par la chanson Tequila ! Mais c’est beaucoup mieux que Driver, dont tout le monde dit tant de bien à cette occasion.
Réalisé par Maryam Goormaghtigh
Sorti en France (Festival de Cannes) le 18 mai 2017
Sorti en France le 12 juillet 2017
Trois amis iraniens vivent à Paris. L’un d’eux, Arash, obèse et qui se sent solitaire, envisage de retourner en Iran dans deux semaines. Les deux autres espèrent le faire changer d’avis en l’entraînant dans un dernier voyage de vacances, vers le Midi.
Le film, manifestement fauché, sans acteurs, sans décors, n’est fait que de conversations oiseuses entre les trois hommes et deux filles qu’ils ont rencontrées en route, et qui d’ailleurs les laisseront tomber. Le spectateur, lui, s’ennuie à mourir.
Réalisé par Roger Michell
Sorti en Australie le 8 juin 2017
Sorti en France le 26 juillet 2017
Le roman de Daphné du Maurier en est à sa deuxième adaptation, après celle de 1952 (avec Olivia De Havilland), sans oublier celle faite pour la télévision. L’histoire se situe en Angleterre, au début du XIXe siècle, et Philip, un orphelin qui a été élevé par son cousin, apprend que celui-ci, qui s’est marié secrètement avec Rachel, une veuve, est mort en Italie. Il pense que celle-ci a tué son cousin et envisage de le venger, mais elle vient lui rendre visite, et il en tombe amoureux, au point de vouloir l’épouser lui aussi. Mais, enfin convaincu qu’elle est bien une criminelle, il s’arrange pour qu’elle meure par accident.
Le récit se garde bien de nous apprendre si Rachel était coupable ou non, et cela semble le principal motif de son adaptation au cinéma. Le film est très sage, et a déçu nombre de critiques, mais il n’est pas négligeable, et les acteurs sont bons, surtout Sam Claflin, qui joue Philip..
Réalisé par Carla Simon Pipó
Titre original : Estiu 1993
Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 11 février 2017
Sorti en France le 19 juillet 2017
Jusqu’à quand les réalisateurs-trices vont-ils continuer de croire que leurs souvenirs d’enfance sont dignes d’intéresser des millions de spectateurs ? Les grands réalisateurs du passé, Hitchcock, Visconti, Welles, Renoir, Duvivier, Bunuel, etc., ne sont jamais tombés dans ce travers. Ici, la réalisatrice va jusqu’à insérer au générique de fin la dédicace à sa mère défunte...
Mais parlons du film : réalisé uniquement en caméra portée, il ressemble à ce que ferait un garçon de treize ans qui a trouvé dans ses souliers, au matin de Noël, son premier camescope, et qui filme dès lors tout ce qui passe dans son champ de vision. Pour ne rien arrranger, le deux petites filles qui sont constamment à l’écran sont à gifler, et il est impossible de partager le chagrin de la plus âgée, celle qui a perdu sa mère.
Autre détail, qui a contrarié beaucoup de spectateurs, le film ne parle que le catalan (c’est aussi la langue du titre), et fait donc œuvre de propagande politique. Mais les films ne sont pas faits pour ça.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.