Œuvres citées : Sheitan – Irréversible – L’élève – Les bronzés 3, amis pour la vie – Faux amis – The ice harvest – Brothers – Brødre – Nanny McPhee – Love actually – Bubba Ho-tep – Le pacte des loups – Sebastiane – La passion du Christ – Petites confidences (à ma psy) – Prime – Marock – Sauf le respect que je vous dois – Braqueurs amateurs – Les folies de Dick et Jane – Fun with Dick and Jane – 13 tzameti – Syriana – King Kong (2005) – Jean-Philippe – Fauteuils d’orchestre
Personnes citées : Vincent Cassel – Henry James – Brigitte Bardot – Kim Chapiron – Patrice Leconte – Harold Ramis – Susanne Bier – Mohammed, dit Mahomet – Michael Youn – Kirk Jones – Emma Thomson – Thomas Sangster – Don Coscarelli – Terrence Mallick – Elvis Presley – John Kennedy – Ben Younger – Laïla Marrakchi – Hassan II – Mohammed VI – Francis Bouygues – Fabienne ²Godet – Dominique Blanc – Olivier Gourmet – Dean Parisot – Jane Fonda – George Segal – Jim Carrey – Jean-Marie Messier – Jean-Yves Haberer – Géla Babluani – Aurélien Recoing – Stephen Gaghan – Daphné Roulier – Johnny Hallyday – Ludwig van Beethoven – Antoine de Caunes – Danièle Thompson – Albert Dupontel – Gérard Oury – Cécile de France – Simone de Beauvoir – Corinne Touzet
Réalisé par Kim Chapiro
Sorti en France (Festival de Gérardmer) le 27 janvier 2006
Sorti en France le 1er février 2006
Vincent Cassel est un cas. Lorsqu’il s’exprime à la radio et à la télé, il tient des propos sensés sur le cinéma ou sur la politique ; donc, apparemment, il possède un cerveau. Mais, dans l’exercice de son métier, il ne commet que des bourdes, jouant dans des films totalement ratés, voire ignobles, et souvenez-vous d’Irréversible : en dix-huit ans de carrière et quarante-trois films, téléfilms et doublages, une seule production passable, L’élève, d’après Henry James, il y a dix ans ! Toutes proportions gardées, on pense à Brigitte Bardot : lorsque la castreuse d’âne et future madonne des chien-chiens faisait encore du cinéma, la moindre de ses apparitions dans un lieu public produisait des émeutes, mais il n’y avait pas un chat dans les salles qui projetaient ses films !
Donc, Vincent Cassel est producteur et vedette de ce film signé par Kim Chapiron, dont j’avoue ne rien savoir et ne pas désirer savoir davantage. Le produit est débile, hystérique, bruyant, laid, crasseux, bêtement provocateur, filmé avec les pieds, musiqué avec du rap. Quant à son acteur vedette, qui fait ici n’importe quoi et cabotine à n’en plus pouvoir, il aurait dû s’inspirer de Jackie Berroyer : dans Calvaire, un film belge proche de Sheitan et sorti en 2004, Berroyer n’en faisait pas des tonnes.
Par conséquent, je cesse de tourner autour du pot : pour produire un film aussi con, il faut être con.
Réalisé par Patrice Leconte
Sorti en France et en Belgique le 1er février 2006
On reste perplexe : où sont passées les masses d’argent qui ont servi à réaliser cette chose ? Et qu’est-ce qu’une comédie qui ne donne jamais la moindre occasion de rire ?
Réalisé par Harold Ramis
Titre original : The ice harvest
Sorti en France (Festival de Deauville) le 3 septembre 2005
Sorti en France le 1er février 2006
Une succession de coups fourrés dont on perçoit mal l’intérêt. De sorte qu’on se lasse vite. Les bons acteurs qui prêtent leur talent à ce scénario devaient avoir des arriérés d’impôts.
Réalisé par Susanne Bier
Titre original : Brødre
Sorti au Danemark le 27 août 2004
Sorti en France le 8 février 2006
Encore un lâche attentat danois contre l’islam ! Nous allons bientôt être à court d’ambassades à incendier. Après les fameuses quoique anciennes caricatures d’un journal de Copenhague prenant pour cible, dit-on, le « prophète » autoproclamé Mohammed, dit Mahomet, voici un film danois qui s’en prend aux islamistes afghans. En effet, le sujet n’est pas du tout, comme certains l’ont écrit, l’histoire d’un homme qui couche avec la femme de son frère parti à la guerre, puisque cette coucherie n’est nullement prouvée : il la nie, la femme également, et seules l’affirment les deux petites filles du couple, mais dans un contexte qui rend leur témoignage aussi douteux que celui des enfants d’Outreau !
En fait, cette histoire montre les ravages causés dans l’esprit d’un homme qui, prisonnier par des assassins fanatiques et bien pires que ces porcs qui les dégoûtent tant, a été contraint par ceux-ci, et sans aucun motif, de tuer à coups de bâton un autre prisonnier sans défense. Délivré par l’armée britannique, il revient chez lui, soupçonne son frère et sa femme d’avoir vécu ensemble (ce qu’on ne peut guère leur reprocher, puisqu’il avait été déclaré officiellement mort), prétend qu’il ne leur en voudrait pas si c’était le cas... puis se déchaîne au cours d’une fête d’anniversaire, et casse tout.
La dernière scène le montre, enfin calmé, pressé par sa femme de dire la vérité sur ce qui lui est arrivé en Afghanistan, et, sanglotant, sur le point de passer aux aveux. C’est terrible, et terriblement vrai. Bien sûr, ce n’est pas du Michael Youn.
Réalisé par Kirk Jones
Sorti au Royaume-Uni le 21 octobre 2005
Sorti en France le 8 février 2006
Un film pour enfants qui n’est pas gnangnan, bravo. Le scénario est d’Emma Thomson, qu’on a un peu de mal à voir enlaidie à ce point (elle redevient belle à la fin, pas de panique !). Et ce petit cabot de Thomas Sangster, l’enfant amoureux de Love actually, est toujours aussi réjouissant quand il joue les Machiavel.
Un peu trop de musique sirupeuse, vers la fin. Mais on a entendu pire.
Réalisé par Don Coscarelli
Sorti aux États-Unis (Festival CineVegas) le 9 juin 2002
Sorti en France le 15 février 2006
Lorsque, depuis des semaines, on vous bassine avec la sortie du prochain chef-d’œuvre de monsieur Mallick, il vous prend l’envie de vous taper une bonne série B, fût-elle vieille de presque quatre ans, et Bubba Ho-tep tombe à pic, puisqu’il sort le même jour.
L’histoire est bâtie sur une idée germée dans le cerveau d’un dingo : Elvis Presley, qui n’est pas mort comme chacun sait, a échangé sa place avec un imitateur, lequel est passé ad patres bien avant lui. L’ex-King termine ses jours dans une maison de retraite, où son meilleur ami est un Noir qui se prend pour Kennedy – pas mort non plus par conséquent. Tout irait aussi mal que possible dans le pire des mondes, si une momie égyptienne ne venait leur pourrir la vie, d’abord sous la forme d’un cafard géant, puis en chair et en os, si l’on peut dire. Mais Elvis, revigoré par le danger, vaincra l’ennemi !
C’est filmé n’importe comment, et les trucages sont d’un ringard qu’on n’avait pas vu depuis des lustres ; disons, depuis Le pacte des loups. Mais, en compensation, le générique est rédigé en hiéroglyphes ! Et ce raffinement, après Sebastiane dialogué en latin et La passion du Christ en araméen, on l’attendait avec impatience. La culture, vous dis-je.
Réalisé par Ben Younger
Titre original : Prime
Sorti aux États-Unis (Festival de San Diego) le 21 septembre 2005
Sorti en France le 15 février 2006
Titre français bêtement calqué sur d’autres titres de films ou d’émissions de télé à la mode, car celui d’origine, Prime, semble plutôt désigner, d’après le contexte, ce qu’on appelle la « fleur de l’âge ». En effet, une divorcée de 37 ans, non juive, et qui consulte régulièrement une psychanalyste juive, s’éprend d’un garçon charmant de 23 ans. La psy comprend la première qu’il s’agit de son propre fils. Elle réagit très mal, car les âges et les religions ne concordent pas... affirme-t-elle. Malgré les reproches inévitables, le garçon persiste, mais son immaturité provoque une première séparation. Les amants se rabibochent. Pourtant, la fin de l’histoire, située un an plus tard, nous apprend qu’ils se sont séparés pour de bon une seconde fois, et on n’en est guère surpris : la conclusion est trop « morale » pour qu’Hollywood nous permette d’y échapper.
L’ennui, avec ce film, c’est que le spectateur prévoit tout ce qui va survenir. Autrement dit, le scénario est un peu paresseux. Un exemple : lorsque les tourtereaux se séparent une première fois, on devine que nous allons les voir très perturbés, s’ennuyant chacun de son côté ; cela ne rate pas, la fille dîne avec un casse-pieds en costume-cravate qui se demande en consultant la carte si le saumon est d’élevage, et le garçon s’entend demander par une nana de remplacement s’il vénère Jésus ! Cette astuce de scénario est du genre éculé, vous pouvez vous amuser à dénicher l’équivalent dans la plupart des comédies de mœurs fabriquées à Hollywood.
Le film n’est pas déshonorant, mais on rit peu et on n’est absolument pas ému.
Réalisé par Laïla Marrakchi
Sorti en France (Festival de Cannes) le 20 mai 2005
Sorti en France le 15 février 2006
Le pitoyable jeu de mots du titre, qui n’a aucun sens, définit bien le film, qui n’en a pas non plus.
Question : le carton de début, « Casablanca – 1997 », est-il inséré là pour laisser entendre que certaines pratiques, comme le racket exercé par un policier sur deux amoureux en train de s’embrasser nuitamment dans une voiture, relevaient de l’époque du tyran défunt Hassan II, mais n’ont plus court sous le règne de son fils Mohammed VI ? Bref, un paravent contre la censure, qui a toujours sévi férocement dans ce pays ? Rions. En tout cas, on aimerait savoir si certaines répliques telles que « Ton islam hypocrite de fils à papa », et les allusions à l’état de l’Université de Casablanca, ne sont pas tombées, là-bas, sous les ciseaux d’Anastasie !
L’intrigue, extrêmement ténue et fort peu critique de la classe sociale décrite, tourne autour d’une idylle entre une jeune musulmane et un garçon juif « de bonne famille », comme on dit, qui, l’un et l’autre, se fichent bien de la religion ; mais on se doute que l’obstacle rédhibitoire viendra des familles, surtout la musulmane. Et c’est l’occasion de rappeler que l’islam est la seule religion au monde qui prétend punir de mort l’apostasie, c’est-à-dire l’abandon de sa religion au profit d’une autre. Ainsi l’avait décidé le « prophète » au nom de qui des foules d’imbéciles fanatisés commettent actuellement les exactions que vous savez.
En tout cas, prudente et soucieuse de ne surtout jamais montrer un miséreux (il ne doit pas y en avoir, à Casablanca, c’est certainement l’explication), à aucun moment la caméra ne s’aventure au centre-ville, pas plus que dans les quartiers pauvres de l’est, comme Sidi-Bernoussi, et ne quitte guère les zones résidentielles de la périphérie, ghettos pour milliardaires et parasites sociaux – des quartiers comme Anfa, qui redoute peu la comparaison avec Beverley Hills. Sauf pour de longues virées sur le boulevard du bord de mer, avec, en arrière-plan, d’insistantes vues de la mosquée Bouygues... pardon, de la mosquée Hassan II, seul et unique monument casablancais, dont le roi avait exigé, à la fois, qu’elle porte son nom, et qu’elle soit la plus haute du monde. Construite, soit dit en passant, grâce à l’argent du racket, là encore, exercé sans ménagement aucun sur le peuple marocain, bien que baptisé « contribution volontaire » (sic). On n’en sort pas.
Réalisé par Fabienne Godet
Sorti en France (Festival Cinessonne de Ris-Orangis) le 2 octobre 2005
Sorti en France le 15 février 2006
Simon, trentenaire employé dans une imprimerie de Nantes, a volé du matériel de l’entreprise. Son patron le congédie, et Simon se suicide (d’horrible et ridicule façon ; qui donc se tuerait d’une manière aussi grand-guignolesque ?). Son ami François, le croyant victime d’une injustice de la part de leur patron réputé tâtillon, le venge en provoquant un accident de la route. Le patron meurt, et François prend la fuite. Mais une journaliste va établir la vérité, François est retrouvé, finit en prison.
Ce n’est donc pas, comme on nous l’a copieusement seriné, l’histoire d’une révolte contre l’injustice, mais celle d’une bourde lamentable. La réalisatrice gonfle le récit, bien trop lent, d’une foule de détails destiné à l’enrichir, croit-elle, mais les personnages très clichés de la fille marginale qui aide le fugitif, et de la journaliste qui veut savoir la vérité, ne sont pas crédibles. Sans Dominique Blanc et Olivier Gourmet, parfaitement dignes et qui expriment bien l’accablement des sans-grade face à ceux qui détiennent le pouvoir, le film ne tiendrait guère la route.
Réalisé par Dean Parisot
Titre original : Fun with Dick and Jane
Sorti aux États-Unis le 21 décembre 2005
Sorti en France le 22 février 2006
Affublé d’un titre français neuneu qui n’est pas celui en vigueur dans les pays francophones (au Canada et en Belgique, on y a préféré Les folies de Dick et Jane), ce remake reprend l’intrigue d’un film de 1977 avec Jane Fonda et George Segal, intitulé Fun with Dick and Jane. Mais comme c’est Jim Carrey qui récupère le rôle masculin et que sa partenaire est peu connue, il en devient le centre ; or il n’est pas certain que ses pitreries acrobatiques, toutes réussies qu’elles sont, renforcent vraiment le propos, qui est la revanche d’un employé de multinationale ruiné par les malversations de son patron.
La première moitié, bourrée de gags inventifs, est très jouissive, elle justifie de voir le film. Et le générique de fin rend ironiquement hommage aux dirigeants, désignés nommément, de multinationales ayant ruiné des milliers de gogos, Enron en premier. Un peu comme si on faisait chez nous un film sur la Générale des Eaux, aujourd’hui Vivendi, et qu’on donnait un coup de chapeau à Jean-Marie Messier ! Ou sur le désastre du Crédit Lyonnais, et qu’on remercie Jean-Yves Haberer, son ex-président, pour sa contribution à l’augmentation de nos impôts...
Réalisé par Géla Babluani
Sorti en Italie (Festival de Venise) le 1er septembre 2005
Sorti en France le 8 février 2006
Alors, on ne traduit pas les titres basiques ? Pourquoi ne pas écrire « Numéro 13 », tout simplement ?
On espère en tout cas qu’aucun critique ne parlera de « pistolet » à propos de cette histoire de roulette russe, aimable jeu de société qui ne peut se pratiquer qu’avec un revolver ! Dans un pistolet, aucun hasard, si le chargeur contient UNE balle, elle part au premier coup.
Sébastien, un ouvrier immigré dans la dèche, participe, pour l’argent, à une variante de ce jeu. Le tournoi se passe en deux actes. Lors du premier, quatorze candidats, placés en cercle, doivent tirer dans la tête de leur voisin. Il y a trois rounds, qui font trois, quatre, puis deux victimes dans le présent récit. Lors du second acte, on tire au sort deux survivants, qui doivent se tirer dessus, d’abord avec trois balles dans le barillet, puis avec quatre, enfin avec cinq – s’ils arrivent jusque là. Sébastien survit au premier, puis au second round, et voilà dix cadavres dans le cellier. Autour du ring, des parieurs et des entraîneurs ont misé gros sur leur « cheval », qui empoche également un joli magot. Un jeu à pratiquer en Conseil des Ministres, donc. Mais, à la fin, Sébastien est abattu par le frère du type qu’il a tué.
Cette histoire, très inhabituelle et qui ne caresse pas le public dans le sens du poil, est évidemment une parabole sur le cynisme, l’argent, et ce qu’il pousse à faire. Austère, en noir et blanc, jouée par des inconnus sauf Aurélien Recoing.
Réalisé par Stephen Gaghan
Sorti aux États-Unis le 23 novembre 2005
Sorti en France le 22 février 2006
Titre inapproprié, puisque le film ne concerne pas la Syrie, mais l’Iran et un émirat fictif du Golfe. Problème à l’ordre du jour dans ce minuscule pays pétrolier : le souverain en titre envisageant d’abdiquer pour raison de santé, à qui laissera-t-il le trône ? À un fils incapable mais très favorable au maintien sur son territoire des bases militaires entretenues par les États-Unis (pour la sécurité du monde, bien entendu), ou à son autre fils, qui veut les virer au profit de la Chine, créer un Parlement, donner le droit de vote aux femmes et instaurer un début de démocratie dans la région ? Poser ce genre de question, c’est y répondre !
Si l’art du scénariste et du réalisateur de cinéma consiste aussi à rendre claires, à l’écran, les situations compliquées – comme l’Orient –, le spectateur a de quoi être insatisfait, car il passe la moitié de son temps à se demander qui est qui et qui fait quoi, dans cette histoire de rivalités entre la Chine, l’Iran, les États-Unis et le reste du monde. Alors que l’histoire est simple : pour la CIA, il s’agit de dégommer le princier perturbateur arabe. Cela ne signifie pas que le film est mauvais, puisqu’il déballe quelques vérités pas bonnes à dire, au nombre desquelles celle-ci : le pays qui se vante le plus d’être le gendarme du monde et d’incarner la Liberté et la Démocratie n’est en fait qu’un état terroriste, et des plus cyniques.
Mais ça, on s’en doutait depuis un bon moment.
L’un des travers les plus ridicules des émissions de télévision qui parlent du cinéma est celui-ci : on s’y obstine, avec un culot de charlatan, à présenter comme des documents exclusifs, présentés en avant-première, ce qui s’avère, en fin de compte, n’être que de vulgaires bandes-annonces passant dans toutes les salles. Donc de la publicité qui, non seulement n’a pas été difficile à trouver, mais qui est fournie automatiquement par les distributeurs à toutes les chaînes – autant dire que les responsables de ces émissions n’ont pas à se fouler beaucoup.
Jusqu’ici, l’Hebdo du Cinéma qui passe sur Canal Plus le dimanche parvenait à éviter ce tic, et, il y a quelques semaines, a effectivement diffusé trois minutes et cinquante secondes d’images inédites ,extraites de la dernière version de King Kong. Ça ne pouvait pas durer ! Aujourd’hui, la belle Daphné Roulier a présenté comme des extraits inédits de Jean-Philippe, film sur (et avec) Johnny Hallyday, la bande-annonce qui passe dans tous les cinémas en ce moment... et qui est visible sur Internet depuis au moins deux mois ! Mais le n’importe quoi est de moins en moins inédit, sur Canal Plus.
Réalisé par Danièle Thompson
Sorti en France (Festival de l’Alpe d’Huez) le 21 janvier 2006
Sorti en France le 15 février 2006
Un pianiste classique doit-il obligatoirement se déguiser en pingouin pour jouer L’Empereur, concerto de Beethoven ? (« Pingouin, empereur : humour ! », aurait glapi Antoine de Caunes à la belle époque de Nulle part ailleurs)
C’est la question que sans doute s’est posée Jean-François Lefort, personnage incarné par Albert Dupontel. D’où cette scène qu’on rêve depuis toujours de voir dans la réalité : en plein concert au Théâtre des Champs-Élysées, il arrête de jouer, proclame qu’il a trop chaud et se déshabille, avant de reprendre son récital en T-shirt !
Le film est intelligent, au point qu’on s’étonne qu’il soit dû à Danièle Thompson, ex-scénariste des films de son père Gérard Oury, dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne brillaient pas par leur subtilité. Outre le choix du lieu, un immeuble de l’avenue Montaigne qui abrite trois théâtres, et dont les personnages ne s’éloignent guère, presque tout est bon, y compris les acteurs, et l’on ne fera de réserves que sur deux points : d’une part, le personnage de Cécile de France, qui fait ostensiblement office de fil conducteur, est un peu trop nunuche et convenu ; d’autre part, on ne croit pas vraiment qu’un grand cinéaste d’Hollywood, qui a en vue un film sur Simone de Beauvoir, flanque son scénario à la poubelle après une conversation avec une actrice de feuilleton télévisé du genre Corinne Touzet, au demeurant capricieuse et peu scrupuleuse, qui ne voit dans le couple de philosophes qu’une relation digne de « Voici ». Mais c’est mineur.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.