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Œuvres citées : Dalton Trumbo – Vacances romaines – Exodus – Spartacus – La meilleure façon de marcher – Nana – Lola Montès – Shoah – Festen
Personnes citées : Dalton Trumbo – Jay Roach – John McNamara – Bruce Cook – McCarthy – Otto Preminger – Kirk Douglas – Stanley Kubrick – Anthony Mann – Helen Mirren – Hedda Hooper – Louella Parsons – Claude Miller – Christian-Jaque – Martine Carol – Max Ophüls – Abdellatif Kechiche – Thomas Vinterberg
De Jay Roach, en 2016. Titre original, Trumbo. Scénario de John McNamara, d’après le livre de Bruce Cook. Durée, 2 heures et 32 minutes. Noir et blanc et couleurs, format 1,85:1. Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 12 septembre 2015, en France le 27 avril 2016.
Biographie partielle, qui raconte l’affrontement du célèbre scénariste Dalton Trumbo, qui travaillait à Hollywood, et qui, parce qu’il était communiste, a été traduit devant la commission McCarthy et condamné à ne plus pouvoir y travailler. Après cela, il écrivit sous des pseudonymes et vendit ses textes à des cinéastes qui voulaient l’employer, mais en le payant mal, ce qui le voua à une vie de galérien, lui et sa famille. Mais c’est sous un pseudonyme qu’il remporta un Oscar, pour le scénario de Vacances romaines, en 1953.
Deux réalisateurs d’Hollywood le ramenèrent au premier plan, par courage et parce qu’ils admiraient son travail : Otto Preminger, qui lui commaanda la scénario d’Exodus, et Kirk Douglas, producteur et vedette de Spartacus : tous deux osèrent mettre son véritable nom au générique.
À ce sujet, une erreur dans le récit : une scène montre Kirk Douglas se présentant chez Trumbo, lui affirmant qu’il avait sur les bras un réalisateur casse-pied, Stanley Kubrick, et qu’il désirait un scénario plus conforme à leurs vues. C’est inexact, car le tournage du film démarra, mais avec un autre réalisateur, Anthony Mann, alors que le scénario de Trumbo était déjà écrit. Au bout d’une semaine, Mann fut renvoyé par Douglas, qui était le producteur, donc le patron du film.
À noter qu’Helen Miren interprète le personnage de cette vipère qu’était Hedda Hooper, l’une des deux commères de Los Angeles avec Louella Parsons.
De Claude Miller, en 1976. Scénario du réalisateur et de Luc Béraud. Durée, 1 heure et 22 minutes. Couleurs (Eastmancolor), format 1,77:1. Sorti en France le 3 mars 1976.
L’un des meilleurs films de Claude Miller, qui, depuis, était tombé assez bas. C’est l’affrontement de deux jeunes hommes, dont l’un, joué par Patrick Dewaere, est un macho assez cruel, et qui asticote son collègue, moniteur de colonie de vacances, joué par Patrick Bouchitey, après l’avoir surpris déguisé en femme dans sa chambre. Mais, après une série de brimades, sa victime lui administre une leçon en le draguant en public, au cours d’un bal où, cette fois, il s’est réellement habillé en femme.
La fin renverse les points de vue : le brimé s’est marié et se prépare à acheter un appartement à Paris, et le vendeur est son ancien tortionnaire, devenu un vendeur médiocre.
L’intrigue n’avance pas très vite, mais le film est court, et agréable à suivre.
De Christian-Jaque, en 1955. Scénario du réalisateur, de Jean Ferry et d’Albert Valentin, d’après le roman d’Émile Zola, et dialogues d’Henri Jeanson. Durée, 2 heures. Couleurs (Eastmancolor), format 1,37:1. Sorti en France le 26 juillet 1955.
Le réalisateur Christian-Jaque donnait ici un grand rôle à Martine Carol, qu’il avait épousée (il était son deuxième mari, sur les quatre qu’elle a eus), mais le film est moins connu que Lola Montès, qu’elle tourna la même année, sous la direction de Max Ophüls. Mais la distribution est brillante, et les décors sont fastueux.
De Thomas Vinterberg, en 1998. Scénario du réalisateur et de Mogens Rukov. Durée, 1 heure et 45 minutes. Couleurs, format 1,33:1. Sorti en France (Festival de Cannes) en mai 1998 et au Danemark le 19 juin 1998.
Le réalisateur, qui avait débuté en 1990 par un court métrage, n’a pas inscrit son nom au générique de début, car il avait adopté la lubie de Lars (von) Trier, la fameuse « charte » Dogma 95, que son initiateur n’a d’ailleurs jamais suivie ! Il s’agissait, pour les tournages, de proscrire les éclairages additionnels, la musique, le son doublé, de tout filmer en caméra portée, et de bannir le nom du réalisateur ! C’était la négation du cinéma, et certains articles ont été adoptés par les mauvais réalisateurs, parce que filmer en caméra portée permettait de faire des économies.
La réalisation est donc catastrophique, car les images sont floues faute d’éclairage suffisant et d’une stabilité minimale de la caméra. Par ailleurs, certains cadrages sont absurdes. En revanche, les acteurs sont bons, même si le récit n’est pas très cohérent : au cours de la fête d’anniversaire du chef de famille, qui atteint ses soixante ans, l’aîné de ses fils raconte que son cher père le violait régulièrement, ainsi que sa sœur jumelle, laquelle a fini par se suicider. Mais les invités font mine ne n’avoir rien entendu, aussi revient-il plusieurs fois sur la question, avant d’être enfermé dans le cellier et condamné par sa mère, qui mettra beaucoup de temps avant de reconnaître la vérité. À la fin, le père fait ses adieux à tout le monde, car il sait que plus jamais sa famille et ses amis n’accepteront de le revoir.
Une adaptation théâtrale a été jouée à Paris, à l’Odéon, et aussi à Lyon, aux Célestins. Et, tout récemment, au Théâtre du Nord, à Lille. Aujourd’hui, le film apparaît comme très daté.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.