JPM - Films vus à la télé - Avril 2015

Films vus à la télé - Avril 2015

 

Il y a aussi des films à la télévision ! De bonnes chaînes du câble ou des satellites en diffusent, souvent d’excellents, parfois de grands classiques. On donnera sa préférence à celles qui ne massacrent pas l’image du film en y inscrivant leur logo, et, bien entendu, qui présentent les œuvres en version originale. Hélas, les chaînes du groupe Canal Plus ont renoncé à cette restriction, affichant de la publicité (!) sur le générique de fin – seules les chaînes d’OCS respectent encore les téléspectateurs... Après France 3 qui a conservé son Cinéma de Minuit durant des décennies, c’est aujourd’hui France 5 qui a pris le relais, avec toujours Patrick Brion comme présentateur et maître d’œuvre. Tous les films vus ne sont pas traités ici, on ne parlera que des meilleurs, ou des plus intéressants – ce qui n’est pas forcément la même chose.

Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : After Earth – La planète des singes – Tueurs de damesThe ladykillers – Arsenic et vieilles dentelles – Le pont de la rivière Kwai – Si bémol et fa dièseA song is bornFrom A to ZBoule de feuBall of fire) – Les mines du roi SalomonKing Solomon’s mines

Personnes citées : Manoj Shyamalan – Gary Whitta – Will Smith – Jaden Smith – Alexander Mackendrick – William Rose – Herbert Lom – Alec Guiness – Howard Hawks – Billy Wilder – Thomas Monroe – Harry Tugend – Helen McSweeney – Lionel Hampton – Louis Armstrong – Tommy Dorsey – Mel Powell – Compton Bennett – Andrew Marton – Helen Deutsch – Henry Rider Haggard – Deborah Kerr – Stewart Granger – Robert Stevenson – Paul Robeson

After Earth

Mercredi 1er avril - OCS Max

De Manoj Shyamalan, en 2013. Scénario du réalisateur, de Gary Whitta et de Will Smith. Durée, 1 heure et 40 minutes. Couleurs, format 2,35:1. Sorti au Japon le 1er mai 2013, en France le 5 juin 2013.

Le nom de Jaden Smith apparaît au générique de fin avant celui de son père Will Smith. Il est vrai que ce garçon, à quinze ans, est la véritable vedette du film, et qu’il est constamment présent à l’écran, alors que son père, dont le personnage est blessé, reste couché pendant les trois quarts du récit. Mais comme ce père est aussi co-scénariste du film, on devine que c’est une tentative de plus de lancer son rejeton dans la carrière du cinéma.

Pour une fois, le petit Shyamalan, qui est le réalisateur, abandonne ses sottises habituelles, toutes fondées sur le surnaturel. Cette fois, il se contente de science-fiction-anticipation, et le film, quoique bourré de trucages numériques et d’images de synthèse, n’est pas idiot : il raconte l’histoire d’un jeune garçon qui, ayant échoué à entrer dans la carrière militaire où s’est illustré son père (très rigoriste), doit risquer sa vie pour le sauver. Ce qui passe par un voyage insensé, au cours duquel il va affronter les pires dangers, refusant d’abandonner, en dépit des ordres exprès qu’il a reçu de son géniteur.

Petite curiosité : bien que les deux personnages viennent d’un autre univers, l’essentiel de l’aventure se passe sur la Terre, où ils sont revenus malgré eux. Tout à fait comme dans La planète des singes !

Le film n’est pas important, mais il est agréable à suivre.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Tueurs de dames

Vendredi 3 avril 2015 - OCS Géants

D’Alexander Mackendrick, en 1955. Titre original, The ladykillers. Scénario de William Rose. Durée, 1 heure et 31 minutes. Couleurs (Technicolor), format 1,37:1. Sorti au Royaume-Uni le 8 décembre 1955, en France le 3 février 1956.

Tout comme Arsenic et vieilles dentelles, il s’agit d’humour noir britannique, mais, là encore, on ne rit pas vraiment : des voleurs se cachent chez une vieille dame en lui faisant croire qu’ils sont musiciens. Mais elle ne tarde pas à tout comprendre, et, dès lors, ils ne songent qu’à se débarrasser d’elle de façon violente. Cependant, les circonstances font qu’ils ne parviennent qu’à s’entretuer, et la vieille dame hérite de leur magot, qu’ils avaient bien entendu dissimulé chez elle. Quant à la police, qui la pense un peu gâteuse, elle ne croit jamais à ce que la dame raconte.

Les acteurs font ce qu’ils ont à faire, Herbert Lom est le seul qui fait un peu peur, et Alec Guiness, bien loin de son futur personnage du colonel cinglé Nicholson dans Le pont de la rivière Kwai, qu’il jouera deux ans plus tard, est défiguré par de fausses dents.

Les couleurs sont hideuses, et l’éclairage est à ce point raté qu’il y a des ombres inexplicables un peu partout.

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Si bémol et fa dièse

Dimanche 26 avril 2015 - OCS Géants

D’Howard Hawks, en 1948. Scénario de Billy Wilder, d’après From A to Z, de Thomas Monroe, adaptation d’Harry Tugend, et Helen McSweeney pour le dialogue. Remake de Boule de feu (en Français, Ball of fire), du même réalisateur, sorti aux États-Unis le 2 décembre 1941, et le 21 juillet 1948 en France. Durée, 1 heure et 53 minutes. Couleurs (Technicolor), format 1,37:1. Sorti aux États-Unis le 19 octobre 1948, en France le 24 novembre 1950.

Fuyant la police new-yorkaise qui veut l’interroger sur son gangster d’amant, Honey, chanteuse de cabaret, ne trouve à se réfugier que dans une vieille maison où travaillent sept musicologues qui, depuis des années, s’efforcent de mettre au point une encyclopédie de la musique, illustrée par des enregistrements qu’ils font eux-mêmes, car ils sont tous muciciens. Bien sûr, elle va connaître l’amour avec le plus jeune et le plus naïf des sept. Et, par elle, eux-mêmes découvrent le jazz et deviennent amis avec tout ce que New York compte de célébrités de ce secteur : Lionel Hampton, Louis Armstrong, Tommy Dorsey, Mel Powell et quelques autres.

Billy Wilder a écrit le scénario de ce film et de celui dont il est le remake, et on reconnaît son style de comédie, notamment dans une scène peu avant la fin : tous les professeurs et les musiciens ont été pris en otages par un gangster, qui les menace d’un pistolet. Pour le mettre hors d’état de nuire, ils se mettent à jouer très fort la célèbre chaanson Joshua fit de battle of Jericho, parce que la légende raconte que les trompettes de Josué avaient fait tomber les murailles de cette ville. Or les vibrations de la musique font dégringoler de son étagère un tambour africain, qui assomme le gangster. On le désarme, et la victoire change de camp !

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Les mines du roi Salomon

Mardi 28 avril 2015 - OCS Géants

D’Andrew Marton et Compton Bennett, en 1950. Titre original, King Solomon’s mines. Scénario d’Helen Deutsch, d’après le roman d’Henry Rider Haggard. Remake d’un film de 1937. Durée, 1 heure et 43 minutes. Couleurs (Technicolor), format 1,37:1. Sorti aux États-Unis le 9 novembre 1950, en France le 9 octobre 1951.

Ayant lu le roman avant de voir le film en salle, j’avais été très légitimement déçu par celui-ci, dont on ne s’explique guère que certains l’aient trouvé « plein de charme », alors que c’est l’une des pires adaptations hollywoodiennes d’un livre à succès très estimable. Tout ce qui faisait l’attrait du livre, toute sa magie, tout son mystère, avaient été gommés, au profit des platitudes et clichés habituels du film d’aventure peu inspiré. Alors que le seul personage féminin du livre est une abominable vieille sorcière nommée Gagoul – qu’on a carrément supprimée au profit d’un méchant chef portant le même nom –, on a inventé cette femme londonienne très riche, jouée par Deborah Kerr, qui recherche en Afrique son mari disparu, avant de nous révéler qu’en fait elle le déteste (dans le livre, c’est le pseudo-disparu lui-même qui finance l’expédition afin de retrouver son frère) ; et cette femme va filer le parfait amour avec leur guide, Allan Quatermain, personnage récurrent chez le romancier Haggard. Cette gravure de mode, dont jamais aucun cheveu ne dépasse, reste constamment impeccable, n’est harcelée ni par les mouches ni par les moustiques, et ne voit d’animaux sauvages et dangereux que de loin, sauf quand une panthère déchire la toile de sa tente avant de s’enfuir. Dans une scène assez ridicule, pour avoir moins chaud, elle coupe son abondante chevelure rousse, et semble alors sortir de chez le coiffeur.

Évidemment, le titre l’indique, il faut un trésor dans le récit, mais les fameuses mines de diamant brut se réduisent ici à un coffre banal, rempli de verroterie, sur quoi feint de s’extasier le personnage du frère de la fille, qui a perdu au passage tout le pittoresque et le comique dont il bénéficie dans le livre, puisque les Noirs ne cessent de lui réclamer de voir « ses belles jambes blanches » !

Avec cela, des erreurs de mise en scène. Ainsi, lorsque les trois Européens se trouvent enfermés dans une caverne et s’éclairent avec des torches, l’un d’eux s’écrit qu’il est étonnant qu’elles ne s’éteignent pas, et que, par conséquent, il doit exister un passage quelque part. Mais comment des torches s’éteindraient-elles dans un espace aussi vaste, où les hommes n’ont pas leur respiration incommodée ? Et puis, au début, quand un éléphant tue un homme, il est évident que, faute de pouvoir dresser un éléphant d’Afrique, on a collé des oreilles postiches à un éléphant d’Asie, plus docile...

Ce film ne mérite pas une seconde vision, et la première ne s’imposait pas.

Détail : si le film a deux réalisateurs, c’est parce que Stewart Granger, interprète de Quatermain, a fait renvoyer Compton Bennett, qu’il ne pouvait supporter et dont il pensait qu’il compromettait le film. Et il y avait eu en 1937 une première version de cette histoire, réalisée par Robert Stevenson. Le célèbre chanteur Paul Robeson jouait alors le guide noir qui s’avère être le roi déchu de la tribu des Koukouanas.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

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Dernière mise à jour de cette page le mardi 8 septembre 2020.