Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : Histoire de chanter – Le crime était presque parfait – Dial M for murder – Fenêtre sur cour – La main au collet – La grande attaque du train d’or – The great train robbery – Jurassic world – Le treizième guerrier – Urgences – Preuve à l’appui – Le cerveau – L’impossible monsieur Bébé – Bringing up Baby – That cold day in the park – M.A.S.H.
Personnes citées : Gilles Grangier – Luis Mariano – Julien Carette – Noël Roquevert – Alfred Hitchcock – Grace Kelly – Rainier de Monaco – John Williams – Anthony Dawson – Michael Crichton – John MacTiernan – George Clooney – Sean Connery – Gérard Oury – Howard Hawks – Cary Grant – Katharine Hepburn – Robert Altman
De Gilles Grangier, en 1947. Scénario de Cami et René Wheeler. Durée, 1 heure et 35 minutes. Noir et blanc, format 1,37:1. Sorti aux en France le 19 février 1947.
On ne s’attendrait pas à voir Luis Mariano et Julien Carette faire un duo de claquettes, mais la suite pousse l’absurde encore plus loin : un chirurgien, joué par l’excellent Noël Roquevert, qui veut se venger d’une tromperie de sa femme avec un ténor italien, transfère les cordes vocales du chanteur dans le corps du livreur d’une pâtisserie, et vice-versa. Le ténor y perd sa voix d’or, et le livreur fait un triomphe en public, mais avec des chansons n’ayant rien à voir avec l’art lyrique.
Les trois acteurs masculins sont déchaînés, ne manque à ce film qu’une vedette féminine un peu attrayante, mais les scénaristes n’y ont pas pensé !
Tout s’arrange à la fin, car le chirurgien rétablit l’état antérieur des deux hommes, à condition que le chanteur quitte la France. On n’est jamais trop prudent.
Cette fantaisie a été tournée en studio et en extérieurs à Nice. Elle ne semble pas avoir marqué profondément l’histoire du cinéma, mais permet de passer un bon moment.
D’Alfred Hitchcock, en 1954. Titre original : Dial M for murder. Scénario de Frederick Knott, d’après sa pièce. Durée, 1 heure et 45 minutes. Couleurs (WarnerColor), format 1,85:1. Sorti aux États-Unis le 28 mai 1954, en France le 2 février 1955.
L’histoire d’une machination : un homme, marié à une femme riche qui le trompe, et sachant qu’elle risque de le quitter, décide de la faire assassiner par un voyou, afin d’hériter de sa fortune. Mais le plan tourne mal, c’est elle qui, en légitime défense, tue le meurtrier. Le mari s’arrange alors pour la faire accuser de meurtre avec préméditation, et elle est condamnée à mort. Mais l’enquêteur a des doutes, il élucide l’affaire, et elle est relâchée tandis que le mari est arrêté.
Le film est très connu, et c’est le premier des trois que Grace Kelly tourna pour Hitchcock. Elle fit ensuite, la même année, Fenêtre sur cour, puis La main au collet l’année suivante, avec un tournage en France, ce qui lui valut de rencontrer le prince Rainier de Monaco et de devenir princesse !
Le scénario vient d’une pièce de théâtre, qui avait été jouée à Broadway, au Plymouth Theater de New York, à partir du 29 octobre 1952, et tint la scène pour 552 représentations. Y jouaient déjà John Williams, dans le rôle de l’inspecteur-chef Hubbard, et Anthony Dawson, qui était le meurtrier Swann. Williams y gagna un Tony Award en 1953, avant de jouer dans le film, et c’est sur lui que l’histoire filmée se termine.
Les studios avaient tenu à ce que le tournage soit fait en 3D, alors que ce procédé passait de mode, mais Hitchcock l’utilisa très peu, le film ne tint pas longtemps dans cette version et sortit très vite en version « aplatie ». Il ne fut réédité en 3D qu’en 1980. Cette version fut projetée à deux époques différentes à Paris, au studio Christine, mais il fallait arrêter la projection au milieu du film pour changer de bobine, car les deux projecteurs étaient utilisés en même temps, et on ne pouvait pas passer de l’un à l’autre en cours de projection. La première fois, les sous-titres, mal synchronisés, n’apparaissait pas au même instant pour les deux yeux, et c’était très désagréable à voir !
Du point de vue du scénario, on ne croit pas beaucoup que l’épouse aurait été condamnée à mort dans des circonstances réelles, ni qu’un policier puisse, sur un simple doute, la faire libérer et ramener chez elle pour confondre le mari, mais, comme toujours chez Hitchcock, cette énorme invraisemblance passe inaperçue à la projection.
De Michael Crichton, en 1979. Titre original : The great train robbery. Scénario du réalisateur, d’après son roman. Durée, 1 heure et 50 minutes. Couleurs (Technicolor), format 1,85:1. Sorti aux États-Unis le 2 février 1979, en France le 18 avril 1979.
Michael Crichton, d’abord étudiant en médecine, puis écrivain à succès (voir la critique de Jurassic world), a aussi réalisé huit films, dont un téléfilm et un autre film qu’il n’a pas signé, Le treizième guerrier, qu’il a terminé quand le réalisateur en titre, John MacTiernan, a démissionné. Et il a créé Urgences, qui a fait de George Clooney une vedette mondiale ! Tous ses films, sauf le dernier, Preuve à l’appui, reposent sur une de ses propres histoires.
Son histoire, qui n’est pas de science-fiction comme ses films ultérieurs, romance un fait divers survenu en 1855, le vol d’un trésor en lingots d’or, destiné à payer les soldats britanniques qui se battaient en Crimée. Le trésor devait voyager par train avant de prendre la mer, et des précautions exceptionnelles avaient été prises pour qu’il ne lui arrive rien. Mais deux voleurs astucieux, aidés d’un employé des chemins de fer et d’un garde des voies ferrées, réussirent le coup entre Londres et Folkestone.
La séquence la plus spectaculaire se déroule sur le toit du train, que l’un des deux voleurs doit parcourir pour atteindre le wagon où l’or est stocké. Sean Connery ne s’est pas fait doubler, alors que le train roulait probablement à 88 kilomètres-heure !
Il faut noter qu’un film français de Gérard Oury, Le cerveau, dix ans plus tôt, racontait une histoire très voisine, mais en plus vulgaire, comme toujours chez Oury. Le film de Crichton, lui, est très divertissant.
D’Howard Hawks, en 1938. Titre original : Bringing up Baby. Scénario de Dudley Nichols et Hagar Wilde. Durée, 1 heure et 42 minutes. Noir et blanc, format 1,37:1. Sorti aux États-Unis le 16 février 1938, en France le 18 mars 1938.
Cary Grant joue un professeur de zoologie, passionné par la reconstitution d’un squelette de dinosaure, et qui se prépare à épouser sa plus proche collaboratrice et à... recevoir par la poste un os qui manquait à sa reconstitution, qui dure depuis quatre ans. Mais les circonstances vont lui faire rencontrer une emmerdeuse, dont il va évidemment tomber amoureux.
Des comédies d’Howard Hawks, souvent très réussies, c’est celle que j’aime le moins, car tout y semble forcé, au-delà de l’absurdité. Paradoxalement, ce rythme effréné rend la comédie poussive, car rien n’y surprend. Les deux acteurs en font des tonnes, surtout Katharine Hepburn, qui passe son temps à s’étaler par terre et à dire n’importe quoi. Et, dès le début, on pressent qu’outre le gentil léopard nommé Baby, il y en aura un autre, redoutable, et qui sera pris pour le premier, contre toute vraisemblance. Quant au gag final, le squelette du dinaosaure qui s’effondre sans trop de raison, il arrive un peu trop tard pour sauver le film.
De Robert Altman, en 1969. Scénario de Gillian Freeman, d’après un roman de Peter Miles. Durée, 1 heure et 53 minutes. Couleurs (Eastmancolor), format 1,85:1. Sorti aux États-Unis le 8 juin 1969. Pas sorti en France.
/Jamais exploité en France quoique présenté au festival de Cannes, le film a été réalisé un an avant le triomphe de M.A.S.H. au même festival, et il en est l’antithèse par son atmosphère glaciale, contrastant avec l’exubérance d’une comédie impertinente. Il faut dire que le succès ne l’aurait pas atteint !
Une bourgeoise quadragénaire, qui ne fréquente que des gens de la même catégorie, recueille un jeune homme qui semblait perdu, à la rue, sur un banc de Vancouver, et sous la pluie. Elle l’héberge, le nourrit, lui achète des vêtements, mais ne parvient pas à lui arracher un seul mot, car il joue les mutiques, ce qu’il n’est pas. Peu à peu, et bien que tout les oppose, âge, situation sociale, éducation, elle en vient à le considérer comme sa propriété, puis à le convoiter comme objet sexuel, ce à quoi il se refuse. Alors, elle le séquestre en clouant toutes les issues de sa maison, qui est vaste. Puis elle s’efforce de recruter une prostituée pour le satisfaire, mais, durant la copulation qui s’ensuit, elle poignarde la fille avec un couteau de cuisine.
Le début du film est séduisante, mais cela se gâte ensuite, avec l’apparition dans le récit de la sœur du garçon, qui ne serait pas opposée à un coït avec son frère, bien qu’elle ait déjà un amant, ce qui donne lieu à quelques scènes absurdes.
La réalisation est irréprochable, mais le scénario est peu convaincant.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.