Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : L’opinion publique – A woman in Paris – La femme du boulanger – Topaze – L’ange bleu – Le dernier des hommes – La mélodie du bonheur – The sound of music – Les temps modernes – Modern times – Je cherche après Titine
Personnes citées : Charles Chaplin – Edna Purviance – Adolphe Menjou – Carl Miller – Marcel Pagnol – Raimu – Josef von Sternberg – Carl Zuckmayer, Karl Vollmöller – Robert Liebmann – Heinrich Mann – Thomas Mann – Marlene Dietrich – Emil Jannings – Robert Wise – Julie Andrews – Marni Nixon – Chaeles Chaplin – Paulette Goddard
De Charles Chaplin, en 1923. Titre original, A woman in Paris. Scénario du réalisateur. Durée, 1 heure et 18 minutes. Noir et blanc, format 1,33:1. Muet avec accompagnement musical. Sorti aux États-Unis le 26 septembre 1923, en France le 9 mai 1924.
Dès le générique, Chaplin, toujours aussi modeste, prévient le spectateur qu’il ne joue pas dans le film, exceptionnellement. Ledit film est un mélo très peu original, et la musique, rajoutée en 1978, se compose principalement et absurdement... d’air de danses. L’héroïne est Edna Purviance, qui va rester membre de sa troupe durant des années. Plus connu fut le second rôle masculin, Adolphe Menjou, qui fit une belle carrière. L’autre rôle masculin, l’ex-fiancé qui se suicide, est Carl Miller, et il est très effacé.
Le film fut un échec financier, d’ailleurs mérité, et on le projette rarement.
De Josef von Sternberg, en 1930. Titre original, Der bleue Engel. Scénario du réalisateur et de Carl Zuckmayer, Karl Vollmöller et Robert Liebmann, d’après un roman de Heinrich Mann. Durée, 1 heure et 46 minutes. Noir et blanc, format 1,20:1 Sorti en Allemagne le 1er avril 1930, en France le 22 juillet 1930.
Ce film est toujours cité lorsqu’on parle de Marlene Dietrich, mais il faut convenir qu’elle s’avère très inégale dans ce rôle : les premières séquences montrent qu’elle ne sait encore ni jouer ni chanter, et c’est à peine si on la reconnaît. Elle s’améliore dans la suite du récit, au point d’apparaître alors très différente. Était-ce un effet voulu par Sternberg ? (Au fait, il ne s’appelait pas « von Sternberg », le von est une particule bidon qu’il s’est attribuée)
Le sujet, très éloigné du roman originel dû au frère de Thomas Mann, est la dégradation d’un homme banal, Immanuel Rath, professeur de lycée, qui tombe sous la coupe d’une chanteuse de beuglant, Lola Frölich, dite Lola Lola, puis l’épouse, et finit par jouer les clowns dans les cabarets où elle passe. Chahuté par le public, trompé par sa femme, humilié par le patron du cabaret, il s’enfuit et s’en va mourir dans la salle de classe où il travaillait quelques années plus tôt. Le tout est assez sinistre.
La réalisation est celle qui prévalait à cette époque : l’image est envahie par des ombres improbables, qui barrent l’écran dans tous les sens. Le principal intérêt du film réside dans le jeu d’Emil Jannings, grand acteur, qui avait été six ans plus tôt la vedette du seul film muet, Le dernier des hommes, ne comportant aucun sous-titre.
De Marcel Pagnol, en 1938. Scénario du réalisateur, d’après le roman de Jean Giono. Durée, 2 heures et 13 minutes. Noir et blanc, format 1,37:1. Sorti en France le 7 septembre 1938.
Non, La femme du boulanger n’est pas un chef-d’œuvre, ce n’est même pas un bon film, malgré sa réputation flatteuse. Le récit, trop long, est bourré de scènes inutiles, où les acteurs cabotinent et dévident des dialogues d’un niveau très bas. Pagnol a fait bien mieux, notamment avec Topaze. Le seul bon moment arrive quatre minutes avant la fin, lorsque le boulanger insulte sa chatte Pomponette, lui lançant tous les reproches qu’il destine en réalité à sa femme infidèle et fugueuse, revenue au foyer après une journée passée loin du village avec un amant occasionnel. Tout est caricatural, tombe à plat, et rien ne fait rire. Le film n’a d’intérêt qu’historique.
De Robert Wise, en 1965. Titre original, The sound of music. Scénario de George Hurdalek, Howard Lindsay et Ernest Lehman, d’après le livre de Maria von Trapp. Durée, 2 heures et 54 minutes. Couleurs, format 2,35:1. Sorti aux États-Unis le 2 mars 1965, en France le 17 février 1966.
Les critiques « de gauche » détestent ce film, qu’ils jugent sirupeux, voire gnangnan, parce que c’est l’histoire bien-pensante, disent-ils, d’une famille dont la mère, décédée, a été remplacée par une gouvernante religieuse qui fera des sept enfants (deux garçons et cinq filles, entre six et seize ans) une chorale à succès. Mais ces critiques ne tiennent aucun compte de ce que le réalisateur Robert Wise, qui est un grand nom du cinéma, a superbement dirigé le tout, notamment les scènes musicales, et que la vedette Julie Andrews, chanteuse authentique, ne tombe à aucun moment dans la mièvrerie. Le public ne s’y est pas trompé, qui a fait un succès durable à ce récit, lequel, justement, n’est jamais mièvre – voir l’épisode final et la réaction de la famille à la nazification du pays.
Et puis, il y a le bonheur de voir à l’écran, pour cette unique fois, Marni Nixon, extraordinaire chanteuse qui a doublé tous les grands rôles féminins, et que Wise avait engagé pour l’en remercier : elle joue une religieuse... qui ne chante à aucun moment !
De Charles Chaplin, en 1936. Titre original, Modern times. Scénario du réalisateur. Durée, 1 heure et 27 minutes. Noir et blanc, format 1,37:1. Sorti aux États-Unis le 5 février 1936, en France le 13 mars 1936.
Le film est très populaire, quoique un peu surfait. Charlot est un ouvrier d’usine et y travaille à la chaîne, mais il se fait renvoyer. La suite est son aventure avec une fille pauvre mais ravissante (Paulette Goddard, qu’il va faire jouer de nombreuses fois), mais ils sont séparés à la fin, histoire de ne jamais rater une occasion de bourrer les films d’une sentimentalité assez poisseuse.
Le film, bien que sonorisé, est quasiment sans dialogues, mais comporte une séquence chantée, où Chaplin colle un texte en charabia sur la musique de Je cherche après Titine !
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.