JPM - Films vus à la télé - Janvier 2017

Films vus à la télé - Janvier 2017

 

Il y a aussi des films à la télévision ! De bonnes chaînes du câble ou des satellites en diffusent, souvent d’excellents, parfois de grands classiques. On donnera sa préférence à celles qui ne massacrent pas l’image du film en y inscrivant leur logo, et, bien entendu, qui présentent les œuvres en version originale. Hélas, les chaînes du groupe Canal Plus ont renoncé à cette restriction, affichant de la publicité (!) sur le générique de fin – seules les chaînes d’OCS respectent encore les téléspectateurs... Après France 3 qui a conservé son Cinéma de Minuit durant des décennies, c’est aujourd’hui France 5 qui a pris le relais, avec toujours Patrick Brion comme présentateur et maître d’œuvre. Tous les films vus ne sont pas traités ici, on ne parlera que des meilleurs, ou des plus intéressants – ce qui n’est pas forcément la même chose.

Œuvres citées : Le petit roi – Poil de carotte – La belle équipe – Carnet de bal – Voici le temps des assassins

Personnes citées : Julien Duvivier – Robert Lynen – André Lichtenberger – Béatrice Bretty – René Chateau – Germaine Kerjean

Le petit roi

Lundi 9 janvier 2017 - France 3

De Julien Duvivier, en 1933. Scénario du réalisateur, d’après un roman d’André Lichtenberger. Durée, 1 heure et 20 minutes. Noir et blanc, format 1,37:1. Sorti en France (cinéma Marignan) le 21 novembre 1933.

Duvivier avait fait débuter son principal interprète Robert Lynen dans Poil de carotte l’année précédente, alors que l’enfant n’avait que douze ans, et l’a employé dans cinq films, y compris dans La belle équipe et Carnet de bal. Il faut pourtant avouer que le garçon, pas très beau, jouait mal, et d’ailleurs s’en fichait, car le cinéma ne l’intéressait pas.

Le film est adapté d’un roman du même titre, publié en 1910, d’un auteur socialiste, André Lichtenberger. Il est basé sur la dictature exercée dans un pays aussi sinistre qu’imaginaire, où règne un enfant orphelin sans aucun pouvoir, dont la mère a été bannie par le père mort assassiné et qu’on croit morte. Au début, un opposant très agité veut assassiner aussi l’enfant (que la fiche du film nomme Michel VIII, mais une image du film ainsi que le générique font apparaître sous le nom de Michel Ier), mais l’homme est capturé après un attentat raté, jugé, condamné à mort puis exécuté, ce qui peine beaucoup Michel, qui l’avait pris en amitié à la suite d’un malentendu.

Après cela, le petit roi, mal nourri, mal soigné, uniquement veillé par une gouvernante très bonne (c’est Béatrice Bretty), est envoyé se refaire une santé sur la Côte d’Azur par un médecin français compatissant. Et, lorsqu’il est forcé de rentrer dans son pays bien qu’il ait retrouvé sa mère toujours vivante, il apprend in extremis qu’une révolution a éclaté, que la république a été proclamée, et qu’il n’est plus roi mais contraint à l’exil, ce qui le ravit !

Ce film est donc un mélo sans grande importance, et longtemps on a cru qu’il avait été perdu. Mais il a récemment été réédité par l’éditeur René Chateau. Il est encore introuvable, et n’a eu qu’une diffusion au Cinéma de Minuit de France 3.

À noter, à la vingt-cinquième minute, une curieuse scène où le roi enfant, pris de colère, fouette sa gouvernante, scène qui annonce une scène identique, dans Voici le temps des assassins, où Germaine Kerjean maniait aussi le fouet. Une obsession de Duvivier ?

Robert Lynen est mort tragiquement à l’âge de 24 ans : devenu résistant, il a été fusillé par les nazis.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

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Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.