Œuvres citées : L’amour vint en dansant – You’ll never get rich – Des jupons à l’horizon – Le trésor de la Sierra Madre – The treasure of the Sierra Madre – Les roseaux sauvages – Les oiseaux – Salomé – Salome – Tootsie – Certains l’aiment chaud
Personnes citées : Sidney Lanfield – Michael Fessier – Ernest Pagano – Fred Astaire – Rita Hayworth – Rita Cansino – John Huston – B. Traven – Ret Marut – Humphrey Bogart – Walter Huston – André Téchiné – Olivier Massart – Gilles Taurand – Alfred Hitchcock – William Dieterle – Harry Kleiner – Jesse Lasky junior – Rita Hayworth – Stewart Granger – Charles Laughton – Judith Anderson – Cedric Hardwicke – Tibère – Alan Badel – Jean le Baptiste – Hérode – Hérodiade – Mark Sandrich – Fred Astaire – Sydney Pollack – Murray Schisgal – Larry Gelbart – Robert Garland – Barry Levinson – Elaine May – Don McGuire – Larry Gelbart . Durée, 1 heure et 56 minutes. Couleurs (Technicolor), format 2,35/1. Sorti aux États-Unis le 1er décembre 1982, en France le 2 mars 1983. Dustin Hoffman – Jack Lemmon – Jessica Lange
De Sidney Lanfield, en 1941. Titre original, You’ll never get rich. Scénario de Michael Fessier et Ernest Pagano. Durée, 1 heure et 28 minutes. Noir et blanc, format 1,37/1. Sorti aux États-Unis le 25 septembre 1941, en France le 2 juillet 1947.
Dans cette comédie, Fred Astaire avait pour partenaire Rita Hayworth, qui faisait du cinéma depuis quinze ans, surtout sous son véritable nom de Rita Cansino. Elle danse d’ailleurs parfaitement bien et n’est pas ridicule face à son partenaire. Fred joue le rôle d’un danseur qui, à la suite de péripéties embrouillées dans lesquelles les magouilles sentimentales de son directeur de théâtre tiennent la première place, doit s’engager dans l’armée, où très vite sa propension au mensonge le mène en prison. Il y a beaucoup de plaisanteries sur l’armée, et les numéros de danse sont parfaits, quoique moins spectaculaires que d’habitude dans les grands films de Fred Astaire. Pas de trucages, notamment.
Le réalisateur, surtout connu pour Des jupons à l’horizon, après ce film de 1952 n’a plus tourné pour le cinéma, et s’est spécialisé dans les séries télévisées.
De John Huston, en 1948. Titre original, The treasure of the Sierra Madre. Scénario du réalisateur, d’après le roman de B. Traven. Durée, 2 heures et 6 minutes. Noir et blanc, format 1,37/1. Sorti aux États-Unis le 24 janvier 1948, en France à une date inconnue.
Non, ce n’est certes pas le chef-d’œuvre qu’on a dit. Si le film est bien photographié, bien réalisé, bien joué, il est en revanche trop long, verbeux, excessivement démonstratif, et la fin n’est pas crédible : les deux survivants de l’aventure, deux chercheurs d’or, ont tout perdu (cela représente 105 000 dollars), et... ils éclatent de rire face à ce désastre.
De toute évidence, John Huston a voulu faire un film sur l’avidité des hommes, et il a forcé la dose. Le méchant du film, joué par Humphrey Bogart, est une véritable ordure, et il meurt un quart d’heure avant la fin, alors que les deux « gentils » survivent parce qu’ils ont conservé des valeurs humanistes. Il faut préciser aussi que la véritable vedette n’est pas Bogart, mais Walter Huston, qui était le père du réalisateur. Quant au mystérieux auteur du roman, qui signait B. Traven, il semble s’être appelé en réalité Ret Marut, acteur et anarchiste né le 23 février 1882 à Schwiebus (aujourd’hui Swiebodzin), en Allemagne, et être mort à Mexico le 27 mars 1969. Sa seule adresse connue était... une boîte postale à Mexico, et il envoyait ses manuscrits à l’éditeur par la poste !
La copie diffusée par la télévison était affectée par une demi-douzaine de coupures du son, courtes mais gênantes.
D’André Téchiné, en 1994. Scénario du réalisateur, d’Olivier Massart et de Gilles Taurand. Durée, 1 heure et 50 minutes. Couleurs, format 1,66/1. Sorti en France le 1er juin 1994.
Les émois amoureux de quatre lycéens de terminale, dans la région toulousaine : une fille, Maïté, dont la mère, communiste, est leur professeur de français, et trois garçons, François, sensible mais un peu mou, Serge, fils de paysans italiens, assez terre à terre, sans espoir d’une vie meilleure, et Henri, né en Algérie, très amer de voir l’Algérie devenir indépendante, car l’histoire se déroule en 1962. Ces caractères, très différents, s’opposent, alors que François se découvre homosexuel, et amoureux de son camarade Serge, qui ne répond pas à ce sentiment.
La distribution comporte un personnage très antipathique, la mère communiste, qui se déclare prête, si elle corrigeait les épreuves du bac, à mettre un zéro à une copie si son auteur s’y dévoilait comme un partisan de l’Algérie française, ce qui est précisément le cas d’Henri. Pourtant, c’est celui-ci qui couchera avec sa fille, avant de quitter la région pour aller tenter sa chance à Marseille ou ailleurs.
Rien n’aboutit vraiment dans cette histoire, mais cela semble être le but recherché, puisque tous les personnages eux-mêmes se cherchent. Le film traduit bien cette hésitation. À noter que la négligence de Téchiné se manifeste dans les anachronismes dont il est coutumier : on ne disait pas « C’est pas évident » pour signifier qu’une chose est difficile, à l’époque de la guerre d’Algérie ; et puis, l’histoire se passe très précisément en 1962, or Maïté et François, sortant d’un ciné-club, passent devant l’affiche du film d’Hitchcock Les oiseaux, film sorti seulement le 6 septembre 1963 !
De William Dieterle, en 1953. Titre original, Salome. Scénario d’Harry Kleiner, d’après une histoire de lui-même et de Jesse Lasky junior, le fils du fondateur de la Paramount. Durée, 1 heure et 43 minutes. Couleurs (Technicolor), format 1,37/1. Sorti aux États-Unis le 13 février 1953, en France le 28 août de la même année.
En dépit d’une distribution brillante (Rita Hayworth, Stewart Granger, Charles Laughton, Judith Anderson, et Cedric Hardwicke dans un second rôle, celui de Tibère), le film est totalement raté, parce que le scénario est stupide, et que l’un des acteurs fiche tout par terre : Alan Badel, l’interprète de Jean le Baptiste, qui se révèle comme le plus mauvais acteur de l’histoire d’Hollywood ! Sans cesse il regarde en l’air, pour bien montrer que, comme prophète, il prend son inspiration au Ciel, même quand il se trouve dans un couloir ou dans une prison. Au bout d’un moment, on ne voit plus que cela, et on est soulagé quand, enfin, on apporte au roi Hérode, en plein festin, sa tête que la reine Hérodiade lui a fait trancher.
La séquence la plus marquante est celle de la danse des sept voiles, dans laquelle Rita Hayworth est superbe et porte un costume sensationnel dont elle se dépouille progressivement. Hélas, le réalisateur ne sait pas filmer la danse, et la caméra n’est jamais au bon endroit, tantôt trop près, tantôt trop loin. Il aurait dû s’inspirer de ce que faisaient ses collègues, par exemple Mark Sandrich, qui filmait si bien Fred Astaire.
De Sydney Pollack, en 1982. Scénario de Murray Schisgal, Larry Gelbart, Robert Garland, Barry Levinson et Elaine May, d’après une histoire de Don McGuire et Larry Gelbart. Durée, 1 heure et 56 minutes. Couleurs (Technicolor), format 2,35/1. Sorti aux États-Unis le 1er décembre 1982, en France le 2 mars 1983.
Ce film bénéficie d’une réputation très élevée, mais imméritée : l’histoire n’est pas crédible, et l’interprète principal, Dustin Hoffman, promoteur du projet, n’est pas si bon qu’on l’a prétendu. Il incarne Michael Dorsey, acteur newyorkais en chômage parce qu’il a un fichu caractère et se dispute avec tous ses metteurs en scène. Il se grime alors en femme et se trouve immédiatement engagé dans un feuilleton télévisé (diffusé en direct), parce qu’il a enguirlandé une fois de plus le réalisateur lors de l’audition, et que le producteur en a déduit qu’il « avait du caractère » (sic). Très vite, il en vient à modifier son texte dans le sens du féminisme, et cela plaît tant au public qu’il en devient vedette en un rien de temps. Naturellement, le fait de passer pour une femme donne lieu à tous les quiproquos imaginables, y compris les plus scabreux et les moins imaginatifs, et la fin, au cours de laquelle il se dévoile pendant le déroulement d’une scène du feuilleton, est un summum de politiquement correct.
On ne croit pas un instant à cette histoire, ni à l’engagement féministe du personnage, et Dustin Hoffman, qui ne parvient pas à prendre une voix crédible, est loin d’égaler Jack Lemmon dans Certains l’aiment chaud. Seule la vedette féminine, Jessica Lange, est parfaite. Elle a d’ailleurs décroché un Oscar du second rôle. Les relations entre Sydney Pollack et Hoffman furent exécrables pendant le ournage, et ils n’ont plus retravaillé ensemble.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.