JPM - Films vus à la télé - octobre 2008

Films vus à la télé - octobre 2008

 

Il y a aussi des films à la télévision ! De bonnes chaînes du câble ou des satellites en diffusent, souvent d’excellents, parfois de grands classiques. On donnera sa préférence à celles qui ne massacrent pas l’image du film en y inscrivant leur logo, et, bien entendu, qui présentent les œuvres en version originale. Hélas, les chaînes du groupe Canal Plus ont renoncé à cette restriction, affichant de la publicité (!) sur le générique de fin – seules les chaînes d’OCS respectent encore les téléspectateurs... Après France 3 qui a conservé son Cinéma de Minuit durant des décennies, c’est aujourd’hui France 5 qui a pris le relais, avec toujours Patrick Brion comme présentateur et maître d’œuvre. Tous les films vus ne sont pas traités ici, on ne parlera que des meilleurs, ou des plus intéressants – ce qui n’est pas forcément la même chose.

Œuvres citées (en italique, autres que des films) : La belle espionneSea devils – La grande vadrouille – Concerto de Varsovie – Dangerous moonlight – Un enfant dans la foule – Hatari! – Le pélican – La mariée était en noir – La femme au gardéniaThe Blue Gardenia – Citizen Kane – All about Eve – Les dix commandements – I confess – Lola – Les parapluies de Cherbourg – Les demoiselles de Rochefort

Personnes citées : Raoul Walsh – Borden Chase – Victor Hugo Billy Wilder – Charles Brackett – Yvonne de Carlo – Napoléon – Rock Hudson – Fouché – Gérard Oury – Richard Addinsell – Gérard Blain – Howard Hawks – John Wayne – César Chauveau – Christophe Bruno – François Truffaut – Fritz Lang – Vera Caspary – Charles Hoffman – Raymond Burr – Anne Baxter – Richard Conte – Nat King Cole – Alfred Hitchcock – Alma Reville – Jacques Demy – Anouk Aimée

La belle espionne

Mercredi 15 octobre 2008 – Ciné Cinéma Classic

De Raoul Walsh, en 1953. Version originale. Le titre original est Sea devils. Scénario de Borden Chase, d’après Les travailleurs de la mer, de Victor Hugo. Couleurs (Technicolor), format 4/3. Sorti aux États-Unis le 3 mai 1953, en France le 11 juin 1954.

C’est un simple film d’aventures, contant l’histoire de Droucette, jouée par la très belle Yvonne de Carlo. Il s’agit d’une espionne, envoyée en France par les Britanniques afin de connaître les intentions de Napoléon quant à son projet d’envahir la Grande-Bretagne. Elle prend la place de la comtesse de Rémuset et s’installe dans son château d’Avaranches (sic), après avoir traversé la Manche à bord du bateau de Gilliatt, un pêcheur devenu contrebandier, joué par Rock Hudson. Elle est démasquée par Fouché, mais réussit à s’échapper en compagnie de son contrebandier, dont elle est tombée amoureuse.

Au rang des curiosités, Napoléon est joué par Gérard Oury, futur réalisateur d’un certain nombre de navets assez vulgaires comme La grande vadrouille. Et la musique est signée Richard Addinsell, qui a surtout laissé son nom pour avoir composé le fameux Concerto de Varsovie – certes écrit pour un film, Dangerous moonlight, mais devenu classique.

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Un enfant dans la foule

Jeudi 23 octobre 2008 – Ciné Cinéma Famiz

De Gérard Blain. Film français, sorti le 4 juin 1976. Scénario du réalisateur et de Michel Pérez. Couleurs (Eastmancolor), format 1,66/1.

Gérard Blain a réalisé huit films, dont certains sont honorables, après avoir débuté comme acteur de la Nouvelle Vague (il a joué dans soixante-cinq films, dont le célèbre Hatari! de Howard Hawks, avec John Wayne).

Blain, décédé à soixante-dix ans, en 2000, s’est beaucoup intéressé aux très jeunes gens et à l’homosexualité, tout en restant fort discret dans le traitement de ses sujets. Un enfant dans la foule, son troisième film, montre un jeune garçon, Paul (César Chauveau, qui avait déjà tourné avec Blain trois ans auparavant dans Le pélican) qui, sans père et sous l’Occupation, se débrouille comme il peut et cherche surtout à être aimé. Il fait des rencontres, toujours des hommes à leur aise financièrement (mais, une fois, l’un de ces hommes le présente à une femme et le laisse seul avec elle, sans qu’on assiste à la fin de la scène), et accepte leurs cadeaux, mais on ne dit jamais clairement ce qu’il fait avec eux, et il semble parfaitement innocent. Une seule fois, on l’entend grommeler « Salaud ! » au passage d’un homme mûr qui reste inconnu du spectateur, ce qui laisse supposer tout ce qu’on voudra ; mais, la plupart du temps, il est souriant, impassible et docile.

C’est ouvertement un film qui fuit les effets et le spectacle. La réalisation est très modeste, et il n’y a aucune musique. Dans un rôle minuscule, Christophe Bruno, qui jouait le petit garçon dans La mariée était en noir, de Truffaut.

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La femme au gardénia

Dimanche 26 octobre 2008 - Ciné Cinéma Classic

De Fritz Lang, en 1953. Version originale. Film hollywoodien du grand réalisateur allemand. Titre original, The Blue Gardenia. Scénario de Vera Caspary pour l’histoire et de Charles Hoffman pour le traitement. Durée, 1 heure et 28 minutes. Sorti aux États-Unis le 23 mars 1953, et en France le 12 mars 1954. Noir et blanc, format 4/3.

Pour donner ce surnom de Gardénia Bleu à l’héroïne, a-t-on pensé au Dahlia Noir, qui avait défrayé la chronique quelques années plus tôt ? L’histoire, en tout cas, est très classique et pas follement originale : un viveur, Harry Prebble, joué par Raymond Burr, a invité une femme, Norah Larkin, jouée par Anne Baxter, qui vient d’être abandonnée par son fiancé, dans une boîte réputée, le Blue Gardenia. Il la fait boire, l’emmène chez lui et tente de passer à l’acte. Mais elle perd conscience, et lorsqu’elle se réveille, elle trouve le cadavre du type, qu’elle croit avoir tué à coups de tisonnier. Un journaliste pas très scrupuleux, Casey Mayo (Richard Conte), recueille en confidence son récit avec l’intention de la livrer ensuite à la police. Mais Norah sera disculpée : le véritable assassin était une autre femme, jalouse et délaissée, qui a tué pendant qu’elle-même était dans les pommes. L’indice qui a disculpé Norah est original : on a trouvé sur la platine du tourne-disques de la victime un disque de Wagner, alors que Norah n’avait écouté en sa compagnie qu’une chanson de Nat King Cole (lequel apparaît dans le film, en attraction de la boîte de nuit).

Nat King Cole est souvent apparu dans son propre rôle au cinéma. Il a même figuré comme pianiste dans Citizen Kane, mais n’était pas mentionné au générique. Quant à Norah, elle est interprétée par la belle et talentueuse Anne Baxter, vue aussi dans All about Eve, dans Les dix commandements et dans I confess, d’Hitchcock. C’était d’ailleurs une amie d’Alfred Hitchcock et de sa femme Alma Reville.

Le film est assez moyen, et sa réalisation est très sage, mais a le mérite de ne pas s’étaler longuement. Autrefois, on savait faire court, à Hollywood.

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Lola

Jeudi 20 octobre 2008 - Ciné Cinéma Classic

De Jacques Demy, en 1961. Scénario du réalisateur. Durée, 1 heure et 30 minutes. Noir et blanc, format 2,35/1. Sorti en France le 3 mars 1961.

Tout se passe à Nantes, la ville du réalisateur où le réalisateur a vécu – sans y être né –, montrée sous ses aspects les moins flatteurs, à l’exception d’une séquence dans le célèbre passage Pommeray, au centre-ville. Anouk Aimée joue Cécile, qui se fait appeler Lola quand elle danse dans un cabaret proche du port (qui n’existe plus à Nantes, les activités portuaires se sont déplacées à Saint-Nazaire). Comme toujours chez Demy, les personnages se déplacent beaucoup et passent leur temps à s’entrecroiser, pour se retrouver à la fin. L’histoire est très romanesque, et une multitude de détails annonce les futurs films du réalisateur Les parapluies de Cherbourg et Les demoiselles de Rochefort. Certes, Lola est moins abouti et beaucoup plus naïf, mais reste à voir. La fin est, comme toujours chez Demy, une fin heureuse : l’amoureux disparu de Cécile revient, devenu riche entre-temps, et ils partent ensemble vers un bonheur probable. Le conte de fées n’est jamais loin, chez Demy.

En bref : à voir.Haut de la page

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Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.