Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : Quai des Orfèvres – Légitime défense – Le corbeau – Hope and glory
Personnes citées : Henri-Georges Clouzot – Jean Ferry – Stanislas-André Steeman – Suzy Delair – Bernard Blier – Louis Jouvet – John Boorman
D’Henri-Georges Clouzot, en 1947. Scénario du réalisateur et de Jean Ferry, d’après le roman de Stanislas-André Steeman Légitime défense. Durée, 1 heure et 46 minutes. Noir et blanc, format 1,37:1. Sorti en France le 3 octobre 1947.
Le titre pourrait laisser à une enquête policière, puisqu’il fait allusion au siège de la police judiciaire parisienne. Mais, en réalité, Clouzot se moque bien de son intrigue, au point que le meurtrier recherché s’avère n’être qu’un personnage tout à fait secondaire et qu’auparavant on a vu à peine. Le véritable sujet du film est une étude du petit peuple, policiers, chauffeurs de taxi, concierges, dame de vestiaire, et du milieu artistique, chanteurs, musiciens, prestidigitateurs, compositeurs, photographe. La vedette en est Suzy Delair, qui joue une chanteuse, ce qu’elle était dans la vie, et mariée à un compositeur de chansons très jaloux, joué par Bernard Blier.
La surprise vient de ce que Louis Jouvet, qui interprète là le seul rôle où il semble avoir des sentiments, ne joue pas sur ses tics habituels, et qu’il en devient émouvant en policier qui « n’a jamais eu de chances avec les femmes ». Il a reporté toute sa affection sur un petit garçon noir ramené d’Afrique et devenu son fils d’adoption. On est aussi un peu surpris que Clouzot manifeste un peu de compassion, ce qui lui tout à fait inhabituel ; dans la vie, c’était un beau salopard, vrai sadique avec ses acteurs ! Mais ce film, avec Le corbeau tourné quatre ans plus tôt et bien plus noir, est son meilleur.
De John Boorman, en 1987. Scénario du réalisateur. Durée, 1 heure et 53 minutes. Couleurs (Technicolor), format 1,85:1. Sorti au Royaume-Uni le 3 septembre 1987, en France le 25 novembre 1987.
John Boorman raconte, en les romançant un peu, les souvenirs de sa propre enfance durant la Deuxième guerre mondiale, mais sans la moindre touche de tragique, le moindre évènement malheureux. Au contraire, à l’en croire, la guerre amusait beaucoup les enfants, et lorsqu’une bombe nazie détruisit leur école, ils trépignèrent au cri de « Merci Adolf ! ».
Le seul évènement d’importance semble être la grossesse de sa sœur aînée, âgée de seize ans, et qui était tompbée amoureuse d’un soldat. Hélas, le soldat dut partir ; heureusement, il revint à temps, et on célébra le mariage avant le naissance du bébé. Entre-temps, la famille avait déménagé chez le grand-père, qui vivait sur une île au milieu de la Tamise, à deux pas des studios de Shepperton.
Boorman a donné l’année dernière une suite à ce film, Queen and country, dans le même esprit. Cette fois, son personnage a dix-huit ans et part faire son service militaire, alors que, de la guerre de Corée, il n’entendra parler que de loin !
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.