Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : Le tombeur de ces dames – The ladies man – The bellboy – Cinderfella – Cendrillon aux grands pieds – The day the clown cried – Quand je fais du cinéma
Personnes citées : Jerry Lewis – Bill Richmond – Mel Brooks – Frank Tashlin
De Jerry Lewis, en 1961. Titre original, The ladies man. Scénario du réalisateur, de Bill Richmond et de Mel Brooks. Durée, 1 heure et 35 minutes. Couleurs (Technicolor), format 1,85:1. Sorti aux États-Unis le 28 juin 1961, en France, à une date inconnue, sans doute en 1962.
Officiellement, ce film est le deuxième de Jerry Lewis, après The bellboy en 1960, mais on sait bien qu’en réalité, juste avant, Jerry avait réalisé son premier long-métrage, Cinderfella (en français, Cendrillon aux grands pieds), parce que le réalisateur Frank Tashlin était alors en mauvaise santé et avait besoin d’être remplacé momentanément. Ils avaient tourné auparavant quatre films ensemble, et Jerry, après cela, en a fait encore trois autres sous sa direction.
Après la catastrophe de son film sur le nazisme, The day the clown cried, en 1972, qui n’est jamais sorti, Jerry a fait deux autres films en 1980 et 1983, puis il a décidé de ne plus réaliser, car il était écœuré du niveau auquel était tombé le cinéma (nous n’en sommes pas sortis). Mais, dans les années soixante, c’était la grande époque, et ses quatre meilleurs films datent de ce temps-là.
The ladies man reprend en couleurs le style de The bellboy, une succession de gags vaguement reliés par un thème peu contraignant : Jerry, alias ici Herbert H. Heebert, lâché par sa fiancée le jour même où il décroche son diplôme, renonce à la gent féminine et part en ville chercher du travail. Évidemment, il ne trouve qu’un poste dans une grande maison bourrée de filles très jolies, sorte de pensionnat luxueux tenu par une ancienne vedette du chant lyrique, Miss Wellenmelon. Affolé, il veut partir, mais tout va concourir à le retenir, et il finira par admettre qu’en ce lieu, tout le monde l’aime... bien qu’aucune histoire d’amour ne prenne place dans ce récit.
Pour la circonstance, Jerry avait fait construire un immense décor montrant toute la maison – de trois étages – en coupe, qui n’a pas été démoli après le tournage et a été admis dans un musée !
Jerry, qui vit toujours – il va sur ses 89 ans –, est un génie universel : chanteur, danseur, mime, acteur, homme de scène, scénariste, réalisateur, professeur de cinéma (ses cours à l’université ont été édités en français sous le titre Quand je fais du cinéma, livre que j’ai lu), militant pour la lutte contre la dystrophie musculaire, il a été, tout comme Woody Allen, assez peu considéré dans son pays, mais la critique française l’a rendu populaire en France. Il est connu et apprécié pour la perfection de ses cadrages, la recherche dans le choix de ses couleurs, et son goût pour la musique de jazz. Le présent film est très agréable à voir et revoir. Il flirte, comme souvent chez Jerry, avec le fantastique : la chambre blanche qui abrite un orchestre au complet, les papillons qui s’envolent dès qu’Herbert a ouvert leur vitrine, mais y reviennent bruquement lorsqu’il la referme, et ce lion venu de nulle part qui traverse le plateau dans la dernière scène.
Voir ci-dessous une scène de mime, parmi les plus fameuses, dans The errand boy, son film suivant, en 1961.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.