Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : Thé et sympathie – Tea and sympathy – La terre des Pharaons – Land of the Pharaohs – Les dix commandements – Dynasty
Personnes citées : Vincente Minnelli – Robert Anderson – Ingrid Bergman – Deborrah Kerr – Howard Hawks – William Faulkner – Harry Kurnitz – Harold Jack Bloom – Cecil B. DeMille – Kheops – Khufu – Joan Collins
De Vincente Minnelli, en 1956. Titre original, Tea and sympathy. Scénario de Robert Anderson, d’après sa pièce. Durée, 2 heures et 2 minutes. Couleurs (Metrocolor), format 2,55/1. Sorti aux États-Unis le 27 septembre 1956.
La pièce a été jouée à Paris, et en français, par Ingrid Bergman. Ici, c’est Deborrah Kerr qui tient le rôle de cette femme de professeur ayant pris en sympathie un élève de l’école où son mari enseigne, parce que, peu attiré par les sports, il préfère la musique et la poésie. Ses camarades le briment et le traitent de « fifille », ce qui a donné l’occasion aux mouvements homosexuels d’annexer le film, bien à tort, puisque ce personnage n’est pas homosexuel (il est attiré par cette femme, et elle finit par se donner à lui), et qu’une scène rajoutée à la fin nous apprend qu’il s’est marié après ses études. On a prétendu aussi que Minnelli lui-même était homosexuel, sans en avoir aucune preuve...
Pour tout dire, ce film est terriblement démodé. Très « années soixante » et « l’homosexualité, ce douloureux problème », il fustige sans trop de subtilité l’obsession des Yankees pour le sport et la nullité de ces universités qui misent davantage sur les qualités sportives de leurs étudiants que sur leurs aptitudes intellectuelles. La pièce d’origine a été allongée par son propre auteur, qui en a fait un flashback, encadré par deux séquences inutiles où l’on voit le héros revenu dix ans après sur les lieux de sa jeunesse et lisant une lettre que sa première maîtresse, l’épouse du professeur – qu’elle a quitté après ces évènements – lui explique qu’il n’a rien compris et qu’elle-même a brisé la vie de son mari ; ce qui semble sous-entendre qu’elle a des regrets d’avoir déniaisé le garçon pour lui donner confiance en lui. Ce revirement est un peu réactionnaire, pour tout dire.
La mise en scène est à la limite du médiocre. D’abord, parce que les clichés abondent. Ainsi, cette scène où, réputé grand séducteur, le copain de Tom lui avoue qu’en fait, il n’est jamais « sorti » avec une fille : on voit venir cette révélation un quart d’heure à l’avance. Et puis, cette séquence où les deux garçons comparent leur façon de marcher, l’une virile, l’autre efféminée : la séquence est présente dans la pièce, mais, dans le film, elle est sabotée, et les deux garçons ne comparent rien du tout.
Et puis, les acteurs qui jouent les élèves sont beaucoup trop âgés, et l’interprétation des personnages adultes, extrêmement conventionnelle.
De Howard Hawks, en 1955. Titre original, Land of the Pharaohs. Scénario de William Faulkner, Harry Kurnitz et Harold Jack Bloom. Durée, 1 heure et 46 minutes (2 heures et 24 minutes au Canada), format 2,55/1. Couleurs. Sorti aux États-Unis le 24 juin 1955.
Le film a été tourné un peu avant Les dix commandements, de Cecil B. DeMille. Mais, s’il a eu infiniment moins de succès que ce dernier, il est davantage prisé par la critique, parce que Hawks « avait la carte » et que DeMille a toujours été méprisé. Or c’est injuste, puisque DeMille avait un style, dont on rechercherait vainement la trace dans le film de Hawks.
Le scénario, qui offre la particularité d’avoir été partiellement écrit par Faulkner à une époque où tout écrivain à succès se voyait offrir un pont d’or par Hollywood (ensuite, on ne ss souciait plus guère de vérifier s’ils produisaient quelque chose), s’intéresse uniquement à l’obsession du pharaon Kheops, encore appelé Khufu, de se faire construire un tombeau qui ne puisse être violé après sa mort, afin de conserver intact le trésor qu’il croyait nécessaire à sa « seconde vie » (l’expression revient sans cesse). L’architecte et les ouvriers au courant de l’itinéraire conduisant à sa chambre mortuaire devaient être emmurés avec lui ! Mais sa seconde épouse veut mettre la main sur ce fabuleux trésor et multipliera les intrigues, qui aboutiront à la mort de l’héritier du trône, puis à celle du pharaon, mais elle sera punie en finissant elle-même emmurée dans le caveau, tandis que l’architecte et son fils seront graciés par l’homme de confiance du souverain.
Ce film a offert son premier rôle important à Joan Collins, devenue très célèbre, bien plus tard, pour avoir incarné Alexis Colby dans le fameux feuilleton Dynasty. Le film, lui, n’est pas à la hauteur de sa réputation, et, comme dit plus haut, il fait moins rêver que Les dix commandements, s’il est aussi fantaisiste historiquement !
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.