Œuvres citées : E.T. – E.T. the Extra-Terrestrial – Knock – Topaze – Pauline à la plage – Les boucaniers – The buccaneer – The buccaneer (1938) – Les dix commandements
Personnes citées : Steven Spielberg – Melissa Mathison – Drew Barrymore – Henry Thomas – Robert MacNaughton – Guy Lefranc – Georges Neveux – Jules Romains – Louis Jouvet – Marcel Pagnol – Éric Rohmer – Anthony Quinn – Cecil B. DeMille – Yul Brynner – Henry Wilcoxon – Charlton Heston – Elmer Bernstein
De Steven Spielberg, en 1982. Titre original, E.T. the Extra-Terrestrial. Scénario de Melissa Mathison. Durée, 1 heure et 55 minutes. Couleurs, format 1,85:1. Sorti aux États-Unis le 11 juin 1982, en France le 1er décembre 1982.
En fait, j’avais revu le film en vidéo la veille de son passage à la télévision. Comme je l’avais déjà vu plusieurs fois, je m’attendais un peu à être déçu et à trouver mièvre ce film manifestement fait pour les enfants, mais non, l’histoire et la manière de la raconter tiennent toujours la route, les instants comiques se marient bien avec les scènes émouvantes, et Spielberg n’a jamais cessé d’être l’excellent conteur qu’il est depuis ses débuts. Quant à sa maîtrise de la mise en scène, il faudrait être de très mauvaise foi pour la contester.
Les enfants sont épatants (Drew Barrymore, qui joue la petite sœur, est devenue une grande vedette, elle avait d’ailleurs, à six ans, touché un salaire de 75 000 dollars, contre seulement 15 000 pour les deux garçons de onze et seize ans qui interprétaient ses frères, Henry Thomas et Robert MacNaughton !), et la scène où les enfants à bicyclette s’envolent pour échapper aux scientifiques qui veulent récupérer E.T. produit toujours le même effet : la complicité du spectateur.
Les grincheux passeront leur chemin.
De Guy Lefranc, en 1951. Scénario de Georges Neveux, dialogues de Jules Romains, d’après sa pièce. Durée, 1 heure et 38 minutes. Noir et blanc, format 1,37:1. Sorti en France le 21 mars 1951.
Guy Lefranc, metteur en scène mineur, ne fit guère que des comédies, d’ailleurs bien réalisées, et ce film est sa première œuvre, très fidèle à la pièce à succès de Jules Romains, et sur laquelle on devine que sa vedette, Louis Jouvet, pesa de tout son poids. Ce fut d’ailleurs l’avant-dernier film de Jouvet, qui mourut la même année.
Il s’agit d’une histoire satirique, visant les charlatans de la médecine, la crédulité du citoyen de base, et la nocivité de la propagande. C’est à la limite du vraisemblable, mais il s’agit d’une comédie, moins virulente que le Topaze de Marcel Pagnol (Jouvet a aussi joué dans une version cinématographique de Topaze, que Pagnol a désavouée), mais le spectateur n’est pas dupe.
On regrette un peu le dernier plan du film, où Jouvet abandonne enfin son air sérieux et lance un coup d’œil sarcastique à la caméra. Selon moi, cette notation était superflue.
D’Éric Rohmer, en 1983. Scénario du réalisateur. Durée, 1 heure et 34 minutes. Couleurs, format 1,37:1. Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) en février 1983, en France le 23 mars 1983.
Un chassé-croisé amoureux sur une plage de la Manche. Marion, créatrice de mode en instance de divorce et qui ne rêve que du grand amour, veille sur sa cousine Pauline, 15 ans, qui n’a pas d’aspirations particulières, mais veut bien flirter avec Sylvain, un charmant garçon de seize ans rencontré sur place. Pierre, un ami de Marion, qui la retrouve après cinq ans, s’aperçoit qu’il a toujours été amoureux d’elle, mais, bien qu’il soit sérieux, beau garçon et sportif, elle ne le voit que comme un ami. Tous rencontrent Henri, un quadragénaire qui vit dans l’Océanie, divorcé lui aussi et père d’une petite fille qui vit avec sa mère – qu’on ne verra pas. Très vite, Marion tombe amoureuse de lui, qui profite de cette occasion, mais la trompe tout aussi vite avec une fille qui vend des bonbons sur la plage et qui est aussi volage que lui.
Une série de malentendus et de mensonges vont compliquer la situation, au terme de laquelle tout le monde rentre chez soi, et Marion convient avec sa jeune cousine que mieux vaut croire ce qui nous arrange !
Ce film fait partie des Contes et proverbes de Rohmer (il en a réalisé six), et il est bien dans son style : dialogues abondants, marivaudage amenant les personnages au bord du conflit sans jamais y tomber, et dénouement mi-figue mi-raisin. C’est très écrit, et interprété à la perfection par des acteurs connus qui se mêlent à quelques débutants tout aussi efficaces.
D’Anthony Quinn, en 1958. Titre original, The buccaneer. Scénario d’Harold Lamb, Jesse Lasky Jr., Jeanie Macpherson, Edwin Justus Mayer, Bernice Mosk et C. Gardner Sullivan, d’après le roman de Lyle Saxon Lafitte, the pirate. Durée, 1 heure et 59 minutes. Couleurs (Technicolor), format 1,85:1. Sorti aux États-Unis le 1er décembre 1958, en France le 6 novembre 1959.
Ce devait être un film musical de Cecil B. DeMille, remake de son film du même titre, en noir et blanc, sorti en 1938. Mais, trop souffrant, il repassa la mise en scène – la musique ayant été supprimée devant la réticence de Yul Brynner – à son gendre Anthony Quinn, dont ce fut la seule réalisation. Il n’en fut d’ailleurs pas satisfait, pas plus que de la production, confiée comme d’habitude à son ami Henry Wilcoxon. Il enregistra néanmoins la présentation du film, puis mourut le mois suivant la sortie.
Charlton Heston retrouvait son partenaire Yul Brynner, qui jouait Ramsès dans Les dix commandements, mais il eut alors beaucoup moins de scènes. Et puis, cette curiosité : Yul Brynner coiffé d’une perruque, et portant la moustache ! Et la musique est encore d’Elmer Bernstein (on reconnaît quelques passages qui évoquent Les dix commandements), mais elle est nettement moins bonne, et l’on ne retient aucun thème.
Le film est distrayant, un peu faible sur la séquence de la bataille (on voit bien que le réalisateur a manqué de figurants, et a noyé les scènes dans le brouillard pour y remédier), et historiquement peu sérieux. Mais c’était assez courant chez DeMille.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.