JPM - Films vus à la télé - Mai 2015

Films vus à la télé - Mai 2015

 

Il y a aussi des films à la télévision ! De bonnes chaînes du câble ou des satellites en diffusent, souvent d’excellents, parfois de grands classiques. On donnera sa préférence à celles qui ne massacrent pas l’image du film en y inscrivant leur logo, et, bien entendu, qui présentent les œuvres en version originale. Hélas, les chaînes du groupe Canal Plus ont renoncé à cette restriction, affichant de la publicité (!) sur le générique de fin – seules les chaînes d’OCS respectent encore les téléspectateurs... Après France 3 qui a conservé son Cinéma de Minuit durant des décennies, c’est aujourd’hui France 5 qui a pris le relais, avec toujours Patrick Brion comme présentateur et maître d’œuvre. Tous les films vus ne sont pas traités ici, on ne parlera que des meilleurs, ou des plus intéressants – ce qui n’est pas forcément la même chose.

Œuvres citées (en italiques, autres que des films) : Last action heroBlanche Neige et les sept nainsSnow White and the seven dwarfs – Snow White – King Kong – Jeanne d’ArcJoan of Arc –Le roi et moi – My fair lady – West side story – Joan of Lorraine – Autant en emporte le vent – L’île au trésor – Capitaines courageux – Le magicien d’Oz – Docteur Jekyll et Mister Hyde – Jeanne au bûcher – La fille du puisatierSainte JeanneSaint JoanBernard Shaw’s Saint Joan

Personnes citées : John McTiernan – Arnold Schwartzenegger – Anthony Quinn – Charles Dance – William Cottrell – David Hand – Wilfred Jackson – Larry Morey – Perce Pearce – Ben Sharpsteen – Ted Sears – Richard Creedon – Otto Englander – Dick Rickard – Earl Hurd – Merrill De Maris – Dorothy Ann Blank – Webb Smith – Jacob Grimm – Wilhelm Grimm – Walt Disney – Adolf Hitler – Serguei M. Eisenstein – Victor Fleming – Ingrid Bergman – Deborah Kerr – Audrey Hepburn – Natalie Wood – Andrew Solt – Maxwell Anderson – Roberto Rosellini – Paul Claudel – Arthur Honegger – Daniel Auteuil – Marcel Pagnol – Raimu – Fernandel – Charpin – Otto Preminger – Graham Greene – George-Bernard Shaw – Jean Seberg – Audrey Hepburn – Mel Ferrer – Charles VII – Ingrid Bergman – Victor Fleming – Richard (de) Beauchamp,comte de Warwick – Pierre Cauchon

Last action hero

Mardi 5 mai - OCS Choc

De John McTiernan, en 1993. Scénario de Shane Black et David Arnott, d’après une histoire de Zak Penn et Adam Leff. Durée, 2  heures et 10 minutes. Couleurs (Technicolor), format 2,35:1. Sorti aux États-Unis le 18 juin 1993, en France le 11 août  1993.

Ce film prouve que Schwarzy sait se moquer de lui-même, puisque, sous son vrai nom, il apparaît comme la vedette d’un film dans le film pastichant ceux qu’il interprète lui-même d’ordinaire. Il y tient compagnie à un jeune garçon cinéphile, projeté dans ledit film par l’effet d’un ticket de cinéma « magique », et refuse, au début, de croire qu’il n’est qu’un personnage fictif – ce que le garçon ne cesse de lui rappeler, notamment en lui faisant remarquer que tous les numéros de téléphone cités dans ce récit ont l’indicatif 555, précaution absurde que prennent les studios pour ne pas écoper d’un procès intenté par quelqu’un dont le vrai numéro serait mentionné dans un scénario !

Beaucoup d’action, d’innombrables scènes de fiction parodiées et n’entraînant aucun dommage sur les personnages – puisqu’ils sont fictifs –, et s’achevant par une soirée de gala où le « vrai » Schwarzenegger vient parader tandis que son double à l’écran est pris pour la vedette.

On s’amuse, et on admire ces acteurs qui, tous, d’Anthony Quinn à Charles Dance, s’autoparodient. Le film est sans doute le meilleur de John McTiernan.

En bref : à voir.Haut de la page

Blanche Neige et les sept nains

Samedi 9 mai 2015 - Disney Cinémagic

De William Cottrell, David Hand, Wilfred Jackson, Larry Morey, Perce Pearce et Ben Sharpsteen. Titre original, Snow White and the seven dwarfs. Scénario de Ted Sears, Richard Creedon, Otto Englander, Dick Rickard, Earl Hurd, Merrill De Maris, Dorothy Ann Blank et Webb Smith, d’après un conte de Jacob et Wilhelm Grimm. Durée, 1 heure et 23 minutes. Couleurs (Technicolor), format 1,33:1. Sorti aux États-Unis le 21 décembre 1937, en France le 6 mai 1938.

Diffusé à la télévision ce jour-là, qui est presque l’anniversaire de sa sortie française, ce film est une production de l’usine Disney, comme en témoigne le nombre de ses réalisateurs – six – et de ses scénaristes – huit ! Mais il y avait eu un Snow White muet, avec des acteurs, en 1916.

Comme le film était en version originale, on peut relever les véritables noms des sept nains, qui n’en avaient pas dans le conte des frères Grimm : Doc (en France, Prof), Dopey (ce terme, qui désigne Simplet, seul nain muet, et signifie « drogué », a été imposé par Walt Disney lui-même, alors que ses scénaristes n’en voulaient pas), Sleepy (Dormeur, bien sûr, le seul que Blanche-Neige n’embrasse pas lorsqu’elle part avec son prince), Grumpy (en France, c’était Grincheux), Happy (en français, Joyeux), Bashful (chez nous, Timide) et Sneezy (en français, Atchoum).

Avec King Kong, ce film était le favori d’Hitler, ce qui est une référence imparable, et Serguei M. Eisenstein l’a qualifié de « plus grand film de tous les temps » ! D’ailleurs, si on prend en compte l’inflation, le film serait le plus rentable des films d’animation de toute l’histoire du cinéma, et avec l’argent qu’il rapporta, Disney put faire construire ses studios de Burbank.

Mais il faut reconnaître que le film n’est pas un chef-d’œuvre, que le personnage de Blanche Neige n’est pas très joli, et que le Prince est d’une fadeur sans égale.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Jeanne d’Arc

Jeudi 14 mai 2015 - Ciné + Classic

De Victor Fleming, en 1948. Titre original, Joan of Arc. Scénario d’Andrew Solt, et de Maxwell Anderson d’après sa pièce Joan of Lorraine. Durée, 2 heures et 25 minutes (réduite à 1 heure et 40 minutes dans la version vue à la télévision, mais rétablie sur le DVD). Couleurs (Technicolor), format 1,37:1. Sorti aux États-Unis le 11 novembre 1948, en France le 21 octobre 1949.

Le film, qui ne parle qu’anglais, boite donc sur ce point. Entièrement tourné aux États-Unis (aux studios Hal Roach pour les intérieurs, à Balboa pour la bataille de Compiègne, aux studios RKO pour la séquence de la mise à mort de l’héroïne, et dans la Vallée de San Fernando pour le siège d’Orléans), il est dû à Victor Fleming, qui a fait beaucoup mieux, puisqu’il était le réalisateur d’Autant en emporte le vent en 1939. Il a d’ailleurs coûté beaucoup plus cher, car le premier n’avait pas de scènes de bataille et n’employait aucun cascadeur et peu de figurants – sauf dans la scène de la gare d’Atlanta. Fleming, dont c’était là le dernier film, a aussi réalisé l’une des nombreuses versions de L’île au trésor, Capitaines courageux, Le magicien d’Oz et Docteur Jekyll et Mister Hyde.

Ingrid Bergman, dont on célèbre cette année le centenaire de la naissance, joue le rôle principal, malgré ses trente-trois ans, mais le film a le mérite de ne pas cautionner cette ineptie qui fait que les Français, officiellement, commémorent le jour de la naissance prétendue de la Pucelle, alors qu’elle-même, et c’est dit dans le film comme dans les minutes de son premier procès, ignorait jusqu’à l’année de l’évènement. Il est très peu probable qu’elle soit morte à l’âge de vingt ans, car elle avait déjà cet âge lors du procès qui l’opposa, à Reims, à son ex-fiancé qu’elle avait laissé tomber ! Donc bien avant son aventure militaire...

Curieusement, Ingrid Bergman a été Jeanne deux fois au cinéma, et c’est probablement unique qu’une actrice rejoue ainsi un même personnage historique : six ans plus tard, elle le reprenait sous la direction de Roberto Rosellini, devenu entre temps son amant et le futur père de sa fille Isabella. Le film s’intitula Jeanne au bûcher, et il adaptait un oratorio écrit par Paul Claudel, avec une musique d’Arthur Honegger ! En tout cas, le scandale de sa liaison extra-conjugale (elle était mariée et mère de famille, Rossellini était aussi marié et père) nuisit beaucoup au film, aux États-Unis du moins. En France, il fit un triomphe !

Autre curiosité, la voix des anges a été faite par Marni Nixon, dont j'ai parlé deux ou trois fois. C'est elle qui doublait Deborah Kerr dans Le roi et moi, Audrey Hepburn dans My fair lady et Natalie Wood dans West side story, entre autres.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

La fille du puisatier

Vendredi 15 mai 2015 - Ciné+ Émotion

De Daniel Auteuil, en 2011. Scénario du réalisateur, d’après celui de Marcel Pagnol, en 1940. Durée, 1 heure et 47 minutes. Couleurs, format 1,85:1. Sorti en France et en Belgique le 20 avril 2011.

Cette nouvelle version en couleurs, beaucoup mieux photographiée que celle de Pagnol, est aussi plus concise, puisque l’original durait deux heures et cinquante minutes. Mais on sait que Pagnol aimait prendre son temps. Et si les acteurs sont un peu moins prestigieux que ceux de l’époque (Raimu, Fernandel, Charpin), ils sont parfaitement honorables et ne se ridiculisent en rien.

On a beaucoup critiqué Daniel Auteuil d’oser adapter un intouchable comme Pagnol, mais il n’est pas certain que celui-ci se serait plaint du résultat.

En bref : à voir.Haut de la page

Sainte Jeanne

Jeudi 21 mai 2015 - Ciné+ Classic

D’Otto Preminger, en 1957. Titres originaux, Saint Joan ou Bernard Shaw’s Saint Joan. Scénario de Graham Greene, d’après la pièce de George-Bernard Shaw. Durée, 1 heure et 50 minutes. Noir et blanc, format 1,85:1. Sorti aux États-Unis le 8 mai 1957, en France le 17 mai 1957.

Dans ce film tourné à Londres, il faut convenir que Jean Seberg, à laquelle on attribua le rôle après qu’Audrey Hepburn dut refuser (parce que, prétendit-on, on n’avait pas donné à son époux Mel Ferrer le rôle du dauphin Charles, ce que lui-même a démenti), Jean Seberg, donc, bien que ce fut son premier film, s’est révélée infiniment meilleure qu’Ingrid Bergman dans le film de Victor Fleming. Quant à Graham Greene, qui adapta la pièce en six scènes et un épilogue de George-Bernard Shaw, il y ajouta quelques répliques, dont celle-ci, dite par Warwick : « Elle brûlera, avant que le pape ait entendu parler de ça ! ». Curiosité de la pièce, l’évêque Pierre Cauchon y est montré sympathique, contrairement à sa réputation en France, sans doute injustifiée (à cause de son nom !).

Cela dit, le film n’eut guère de succès.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Courrier Plan du site

Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes 122 films racontés

Dernière mise à jour de cette page le mardi 8 septembre 2020.