JPM - Films vus à la télé - Janvier 2014

Films vus à la télé - Janvier 2014

 

Il y a aussi des films à la télévision ! De bonnes chaînes du câble ou des satellites en diffusent, souvent d’excellents, parfois de grands classiques. On donnera sa préférence à celles qui ne massacrent pas l’image du film en y inscrivant leur logo, et, bien entendu, qui présentent les œuvres en version originale. Hélas, les chaînes du groupe Canal Plus ont renoncé à cette restriction, affichant de la publicité (!) sur le générique de fin – seules les chaînes d’OCS respectent encore les téléspectateurs... Après France 3 qui a conservé son Cinéma de Minuit durant des décennies, c’est aujourd’hui France 5 qui a pris le relais, avec toujours Patrick Brion comme présentateur et maître d’œuvre. Tous les films vus ne sont pas traités ici, on ne parlera que des meilleurs, ou des plus intéressants – ce qui n’est pas forcément la même chose.

Œuvres citées : La fille en bluejeansBluejeansBlue denim – Vertigo – Le ciel est à vous

Personnes citées : Philip Dunne – Carol Lynley – Brandon deWilde – Bernard Herrmann – Jean Grémillon – Madeleine Renaud – Charles Vanel – Jean DebucourtU

La fille en bluejeans

Mardi 21 janvier 2014 - Ciné+ Classic

De Philip Dunne, en 1959. Titre original : Blue denim. Scénario du réalisateur et d’Edith R. Sommer, d’après une pièce de James Leo Herlihy et William Noble. Durée, 1 heure et 29 minutes. Noir et blanc, format 2,35:1. Sorti aux États-Unis le 30 juillet 1959, pas sorti en France.

Ce film, totalement inconnu en France, offre ce paradoxe d’être à la fois bien réalisé et bien interprété, et d’être rétrograde du point de vue étique. Il prend en effet sévèrement parti contre l’avortement, présenté comme un crime, aussi bien moral que pénal. La fille qui doit avorter est conduite en voiture chez le médecin en ayant les yeux bandés pour qu’elle ne puisse dire où il habite, le garçon qui l’a mise enceinte pleure parce qu’il croit que l’intervention va la tuer, et tout à l’avenant. Il faut dire que l’opération n’est devenue légale aux États-Unis qu’en 1973.

Deux détails sauvent l’entreprise : les deux jeunes interprètes, Carol Lynley et Brandon deWilde, sont attrayants, et la musique est de Bernard Herrmann. Parfois elle se rapproche de celle qu’il a composée l’année précédente pour Vertigo, en moins brillant toutefois.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Le ciel est à vous

Jeudi 23 janvier 2014 - Ciné+ Classic

De Jean Grémillon, en 1944. Scénario de’Albert Valentin, adaptation et dialogue de Charles Spaak. Durée, 1 heure et 45 minutes. Noir et blanc, format 1,37:1. Sorti en France le 2 février 1944.

Les Gauthier sont un modeste couple de garagistes, dans une petite ville de province. Pierre a servi dans l’aviation et a connu Guynemer, Thérèse s’occupe de la comptabilité de leur commerce, et elle élève ses deux enfants, Jacqueline, l’aînée, passionnée de piano, et Claude. La famille a peu d’argent. Aussi, lorsqu’un client reconnaissant des services de Pierre offre à Thérèse de gérer le garage beaucoup plus important qu’il possède à Limoges, elle accepte. Mais Pierre, en son absence, s’ennuie un peu, se met à beaucoup fréquenter l’aérodrome, et donne même aux amateurs des baptêmes de l’air.

Lorsque Thérèse revient, elle est contrariée de voir que son mari a un peu délaissé le foyer pour cette passion renaissante, mais elle y prend goût elle aussi, au point que le couple en vient à acheter un petit avion, et, pour cela, revend le piano de leur fille ! Puis Thérèse, de plus en plus « mordue », se lance dans la compétition aérienne, s’inscrit pour une traversée de l’Atlantique, et gagne ! Mais comme elle n’a pas la radio à bord de son appareil, tout le monde croit qu’elle a échoué et qu’elle est morte. La nouvelle de son triomphe finit néanmoins par arriver, elle devient une héroïne nationale, et un symbole du féminisme.

Outre la description d’une passion de plus en plus envahissante, c’est surtout ce dernier point du féminisme que visait Jean Grémillon, excellent raconteur d’histoires passionnantes. Mais comme ce film a été tourné durant l’Occupation, il a passé sottement pour « pétainiste », en raison de son optimisme. En tout cas, ses interprètes sont prestigieux : Madeleine Renaud, Charles Vanel et Jean Debucourt, sans compter quelques acteurs de second plan devenus célèbres ensuite.

Grémillon est injustement oublié aujourd’hui, il n’a pas la place qu’il mérite, c’est certain.

En bref : à voir. Haut de la page

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Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.