Les critiques et notules de ce site peuvent sembler longues aux lecteurs pressés. Pour eux, ces aperçus en peu de mots. Ils sont classés par pages, en suivant l’ordre alphabétique. Au sommaire de celle-ci, Long way home, Lord of war, Love actually.
Barême :
Classique
À voir absolument
À voir
À voir à la rigueur
Inutile de se déranger
À fuir
Les Étatsuniens pauvres sont souvent obèses. Or nous sommes ici dans un quartier relativement pauvre de New York, le Lower East Side, et Victor, dix-sept ans, fils d’immigrés dominicains, est surpris par un de ses copains dans la chambre d’une jeune voisine justement obèse. Le bon copain s’empresse de colporter la nouvelle : Victor tire un boudin. Bien qu’obèse également, Vicki, la sœur de Victor, participe aussitôt à la rumeur en jouant du téléphone. Le pauvre Victor n’a d’autres ressources que de se chercher une nana un peu plus montrable. Ce sera Judy, jolie fille qu’il s’en va draguer à la piscine. Mais Judy commence par l’envoyer bouler. Cependant, après négociation avec le frère (obèse) de la dulcinée, sur le mode « Tu me présentes ta sœur, je te présente la mienne », elle se ravise : le seul moyen de ne plus être harcelée par les voyous du quartier, c’est de faire croire qu’elle « a un mec », et donc, pourquoi pas Victor, qui présente l’avantage d’être beau garçon ? Nous sommes donc chez Marivaux, avec l’amour en conclusion.
Il y a aussi d’autres histoires, avec Nino, le cadet de Victor travaillé par la croissance, avec leur grand-mère, une cinglée, et le tout sonne juste. Au bout du compte, la situation s’arrange, et Victor devient peu à peu un adulte.
Le film, tout empreint de spontanéité, fait ainsi, et en douceur, passer une morale et une critique sociale, pose sur ces jeunes un regard amical, sans simplification abusive, et nous épargne les clichés habituels sur la violence des quartiers défavorisés et les scènes obligées sur la drogue.
Film du réalisateur de Gattaca. Cette fois, on reste dans notre époque pour viser les trafiquants d’armes non pourvus d’une estampille gouvernementale. Yuri Orlov, joué par Nicolas Cage, est une parfaite ordure, mais le récit parvient presque à le rendre sympathique, parce que moins faux-cul que ceux qui agissent avec la bénédiction de leurs gouvernements, justement.
Cet employé d’un modeste restaurant familial qui se reconvertit dans le trafic de mort est un immigré, venu d’Ukraine avec toute sa famille. Yuri, que ses concurrents ont pris au début pour un simple amateur voué à l’échec, devient assez rapidement un aigle dans sa partie, et il aura la peau de Simeon Weisz, le plus puissant trafiquant de la planète, qui l’avait méprisé à ses débuts.
Le film décrit une succession de coups fourrés, alors que Yuri est sans cesse poursuivi aux quatre coins de la planète par un policier, Jack Valentine, qui a juré de le faire tomber. Les scènes d’anthologie se succèdent, mêlant l’horreur (le dictateur africain André Baptiste, qui essaie un pistolet en abattant froidement l’un de ses gardes) à l’humour froid, ou aux remarques pertinentes : les Occidentaux reprochent couramment aux Africains leurs élections truquées... mais c’est bien aux États-Unis que George Bush s’est faire élire, en 2000, via un truquage électoral mis en œuvre par son propre frère, le gouverneur de Floride. Balayons devant notre porte...
Le film fait la distinction entre marchands d’armes officiels et trafiquants d’armes privés : ces derniers, tout odieux qu’ils sont, font pâle figure comparés aux gouvernements des cinq membres du Conseil de Sécurité aux Nations-Unies : les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine, et bien entendu la France.
Le film, qui a un côté « courrier du cœur » assumé, s’amuse avec, d’autant plus que tout se passe durant la période de Noël. Sur la dizaine d’histoires d’amour racontées ici, seules deux se terminent de façon plutôt mélancoliques. Elles concernent aussi bien le Premier ministre britannique (rigolo Hugh Grant) qu’un petit garçon de dix ans, en passant par un jeune homme obsédé du sexe mais habitué aux râteaux que le vaut son physique... disons moyen, mais auxquels cet optimiste impénitent croit pouvoir échapper enfin s’il va tenter sa chance aux États-Unis.
Les surprises ne manquent pas non plus : on ne voit pas tous les jours l’interprète tragique d’Avril brisé, le très beau Rodrigo Santoro, figurant au même générique que Claudia Schiffer et mister Bean.
Et ne vous privez pas du plaisir de voir le Premier ministre britannique envoie chier le Président des États-Unis au cours d’une conférence de presse, événement qu’on ne verra jamais dans la réalité !