Les critiques et notules de ce site peuvent sembler longues aux lecteurs pressés. Pour eux, ces aperçus en peu de mots. Ils sont classés par pages, en suivant l’ordre alphabétique. Au sommaire de celle-ci, Ma mère, Mais qui a tué Mona ?, Manipulations, Massacre à la tronçonneuse, Melancholia, Mercredi folle journée !.
Barême :
Classique
À voir absolument
À voir
À voir à la rigueur
Inutile de se déranger
À fuir
Christophe Honoré fait aussi profession d’écrire des bouquins pour enfants. Il a probablement voulu changer un peu d’activité, en adaptant Georges Bataille, un auteur dit « sulfureux ». Son personnage central est joué par Louis Garrel, qui a deux spécialités : faire la gueule, et jouer à poil. Il joue donc le rôle d’un garçon de 17 ans, perpétuellement maussade, à la fois mystique et travaillé par le sexe, dont la mère est présentée comme « la plus grande salope du bassin méditerranéen » (sic). Cette mère décide de dégourdir un peu son rejeton, dont elle ne s’est guère occupée jusque là. Autrement dit, elle le pousse à multiplier les expériences sexuelles, de préférence en sa présence à elle. Bien entendu, tout au long du film, il se masturbe énormément, c’est un minimum, et se fait une fois masturber par sa mère. On torture un peu, aussi, pour varier les plaisirs, et on se balade beaucoup à poil, mais c’est du tout-venant.
La fin du film est excellente : la mère meurt d’un accident, son corps est exposé à la morgue – dans un cercueil de verre, comme dans toutes les morgues. Le fils va voir le corps de sa chère maman, et là, que croyez-vous qu’il fait ? Gagné ! Mais surgit un infirmier, qui, sans doute adversaire du travail manuel, l’expulse à coups de lattes dans le train. Fin.
Danny DeVito aime bien l’humour noir. Il n’a pas réalisé Mais qui a tué Mona ?, mais il l’a produit, et le film porte sa marque. Il y interprète le chef de la police d’un village paisible, que deux meurtres viennent animer un peu pour notre plus grand plaisir : celui de Mona, épouvantable mégère haïe de tous, puis, plus tard, de son mari Phil, qui feignait l’idiotie afin d’avoir la paix dans son ménage, et rival amoureux de Jeff, son crétin de fils dont on se demandera jusqu’à l’épilogue comment il a perdu sa main droite.
Je ne vous raconte pas l’histoire, inracontable, mais le joyeux cynisme de cette histoire fera la joie des gourmets.
Afin de remplacer le vice-président décédé, le Président des États-Unis, un démocrate, choisit une femme, qui doit passer devant la commission d’approbation, présidée par un ennemi intime et rétrograde du Président. L’opposition républicaine sort sur la candidate une vieille histoire de partouze estudiantine. Elle n’a rien à y voir et se trouve en mesure de le prouver, mais, par principe, elle refuse de se justifier. Habile manœuvrier, le Président confondra publiquement le méchant et maintiendra son choix.
Mal réalisé mais bien interprété, le film bénéficie surtout d’un bon scénario, malgré une fin qui n’échappe pas à la tradition du discours final, moralisateur et patriotique.
On pourra aussi rigoler sous cape devant les allusions malveillantes à la politique française : il y est affirmé que chez nous, avoir trompé sa femme est plutôt un argument positif pour se faire élire.
Cinquième mouture d’une série qui a commencé en 1974 avec le célèbre film de Tobe Hopper portant le même titre. La nouveauté, relative, tient à ce que cette nouvelle version rompt avec la tendance actuelle, celle de la parodie. Le film de Marcus Nispel n’a pas un atome d’humour, et c’est volontaire.
L’histoire, adaptée de faits réels, est celle d’une famille de tarés texans, les Hewitt, qui enlevaient des jeunes gens pour les massacrer ; l’un des membres, défiguré, se fabriquait des masques avec de la peau humaine !
Le film, lui, et c’est devenu rarissime, malmène les personnages, mais pas les spectateurs. En outre, la tension est constamment au zénith, autre rareté, mais avec suffisamment d’inventivité pour que cela ne soit pas pesant. En outre, Massacre à la tronçonneuse offre la vision d’un aspect peu glorieux des États-Unis, le côté crasseux, sordide, obtus, arriéré, impitoyable et antidémocratique de l’Amérique du Nord « profonde », pour parler par antiphrase. La véritable face du Pouvoir étatsunien actuel, en somme. Et l’on hésite par conséquent à qualifier le film de « divertissement ». Bref, en dépit du postulat, ce n’est pas un de ces films à la mode pour lycéens.
Un mariage chez les riches, qui commence mal, continue mal et se termine très mal, puisque c’est la fin du monde !
Le récit est un prétexte permettant au réalisateur d’exprimer son nihilisme et sa haine de tout. Mais c’est Wagner qui assure toute la partie artistique de l’entreprise, par ailleurs fumeuse et ratée.
Pascal Thomas est le cinéaste de la province et de la classe moyenne. L’inconvénient avec les films qui servent une « tranche de vie » au lieu de raconter une histoire, c’est qu’on peut y fourrer n’importe quoi, et que, généralement, ils consistent en une suite de sketches dont l’intérêt est divers. Dans le cas présent, si la plupart des scènes qui mettent des enfants en scène sont rafraîchissantes, on se lasse assez vite de suivre le personnage Vincent Lindon, acteur peu attrayant : un cavaleur impénitent et joueur invétéré, il doit prendre en charge sa fille que, divorcé, il voit rarement. L’intérêt qu’on prend à ce film beaucoup trop long se dilue la première heure passée.
Et puis, on a voulu doser la fantaisie et le drame afin d’en donner pour tous les goûts, et la séquence de la mort d’une droguée par overdose apparaît comme plaquée sur cette comédie.