JPM - Films vus - Notules -  Juillet 2018

Notules - Juillet 2018

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées (en italiques, autres que des films de cinéma) : Le village des damnésThe writer and the screen: on writing for film and televisionThe A to Z of movie makingThe turn of the screw – Le tour d’écrou – The Omen – La mauvaise réputationHva skal folk siL’une chante, l’autre pas – Au poste ! – Le dossier Mona LinaShelter – Les citronniers – DogmanThe strange ones – Sixième sens – ParanoïaUnsane – Vol au-dessus d’un nid de coucou – Un couteau dans le cœurHéréditéHereditary – House of wax – L’île au trésor – Contes de juillet – The guilty – ZamaBécassine !Come as you areThe miseducation of Cameron PostMa reum – L’échange des princesses – Ben XContes de juilletThe charmer

Personnes citées : Wolf Rilla – Martin Stephens – Richard Donner – Jack Clayton – Henry James – Iram Haq – Agnès Varda – Gisèle Halimi – Valérie Mairesse – Thérèse Liotard – Mathieu Demy – Rosalie Varda – Quentin Dupieux – Eran Riklis – Matteo Garrone – Christopher Radcliff – Lauren Wolkstein – Manoj Shyamalan – Steven Soderbergh – Yann Gonzalez – Vanessa Paradis – Nicolas Maury – Romane Bohringer – Ari Aster – Guillaume Brac – Lucrecia Martel – Alfred Hitchcock – Bruno Podalydès – Desiree Akhavan – Frédéric Quiring – Louis XV – Igor Van Dessel – Nic Balthazar – Guillaume Brac – Milad Alami

Une erreur que nul ne voit

Dimanche 1er juillet 2018

Aujourd’hui, j’ai voulu revoir un film britannique que j’aime beaucoup, Village of the damned (en français, Le village des damnés), dans sa version de 1960, la meilleure. Il y a eu un remake, en 1995, en couleurs et joué par une vedette, Christopher Reeves, mais, bien que ce remake soit l’œuvre de John Carpenter, il ne vaut pas l’original : à mon avis, on a cédé à la mode et gonflé le scénario d’une foule de péripéties qui l’alourdissent, et ce remake, comme la plupart des remakes, est tombé dans l’oubli.

Le réalisateur du film d’origine, dont je parle ici, s’appelait Wolf Rilla, il était né en Allemagne, mais comme sa famille était juive, elle a quitté le paradis nazi en 1934 pour s’installer à Londres, quand Wolf n’avait que quatorze ans. Là, il a fait carrière dans le cinéma britannique et à la télévision. Il a aussi écrit une demi-douzaine de livres, dont au moins deux manuels d’initiation au tournage des films, The writer and the screen: on writing for film and television et The A to Z of movie making. Puis, en 1974, il a quitté le métier et le Royaume-Uni, et il est parti s’installer en France, avec sa femme, pour tenir un hôtel-restaurant, Le Moulin de la Camandoule, à Fayence, en Provence. Il est mort à Grasse, en 2005.

Je l’ai dit, j’aime beaucoup ce film, qui a un point commun avec d’autres de mes préférés : il est court. Il dure une heure et quatorze minutes, et va droit à l’essentiel, qui est l’invasion du Royaume-Uni par des êtres malfaisants venus on ne sait d’où, mais qui possèdent des pouvoirs étendus et veulent s’emparer du pays – un thème classique dans la science-fiction, quoique sans trucages numériques ou optiques, à l’exception de leurs yeux, qui, par instants, se fixent et changent de couleur. Le trait caractéristique de cette histoire réside en ce que les méchants du film sont des enfants, et je crois que c’est unique dans le cinéma d’horreur. Sauf peut-être pour The Omen, film de 1976, réalisé par Richard Donner.

Cependant, malgré mon attachement au Village des damnés, je n’ai pu m’empêcher de relever une erreur de mise en scène : il est dit expressément que ces envahisseurs, tous nés le même jour des femmes du villlage en âge de procréer, sont au nombre de dix. Or le générique de fin donne la liste des interprètes, et, paradoxalement, ils sont douze, plus le chef de la bande, joué par Martin Stephens. Donc, treize interprètes. Or une scène existe où on peut les compter : là, ils sont douze. Où est passé le treizième ?

 

Le village des damnés

 

Je signale que Martin Stephens (sur l’image, le deuxième à partir de la droite) est le seul d’entre eux qui a fait une carrière au cinéma, notamment dans Les innocents, film de Jack Clayton tiré d’un roman célèbre d’Henry James, The turn of the screw (en français, Le tour d’écrou). Puis, à l’âge de dix-sept ans, il a abandonné le métier pour devenir architecte. On connaît beaucoup d’acteurs qui feraient bien de l’imiter !

En bref : à voir absolument.Haut de la page

La mauvaise réputation

Lundi 2 juillet 2018

Réalisé par Hiram Haq

Titre original : Hva skal folk si

Sorti en France le 6 juin 2018

D’abord, il faut rappeler que la réalisatrice pakistanaise Hiram Haq a vécu une aventure semblable, puisqu’elle a grandi en Norvège avant d’être enlevée par sa famille et envoyée au Pakistan, alors qu’elle n’avait que quatorze ans. Son film constitue une sorte de revanche, que certains critiques ont vue comme fustigeant « une tradition imprégnée de religiosité mal digérée ». Il est vrai que cette famille, mal intégrée au mode de vie européen, a emporté avec elle toutes les sottises serinées par un islam intolérant et un sens de la culpabilité qui devrait, croit-on, ne toucher que les femmes. Le père de famille, qui a envoyé sa fille Nisha, trop éprise de liberté, au Pakistan, dans sa famille qu’elle ne connaît pas, et qui revient la récupérer lorsqu’elle a été surprise avec son gentil cousin qui l’embrassait dans la rue, va jusqu’à lui ordonner de sauter dans le précipice au bord duquel il l’a entraînée ! Puis il se ravise, la ramène en Norvège, et la contraint à un mariage avec un garçon qui vit au Canada, pour éviter une union avec un de ces « connards de Blancs », perspective qui incite la pauvre fille à s’évader. On ne saura pas la suite, mais on peut supposer que, cette fois, les services sociaux pourront la tirer du piège où on l’a enfermée.

Le film, dont le titre en norvégien signifie « Que diront les gens ? », est assez oppressant, et n’incite pas à mettre les croyances religieuses d’Orient au même rang que la tolérance occidentale.

En bref : à voir.Haut de la page

L’une chante, l’autre pas

Mercredi 4 juillet 2018

Réalisé par Agnès Varda

Sorti en France le 9 mars 1977

Ressorti en France le 4 juillet 2018

De tous les films d’Agnès Varda que j’ai vus, c’est sans doute celui que j’aime le moins, et il eût valu remettre à neuf un autre de ses films. Ici, au-delà d’une histoire plaisante, celle d’une amitié qui survit au passage du temps, on a un peu trop l’impression d’un manifeste féministe, en outre, bien trop truffé de chansons militantes qui ne sont pas des chefs-d’œuvre, loin de là.

Alors, bien sûr, on reconstitue l’atmosphère de l’époque, les années soixante-dix, et on convie même Gisèle Halimi, avocate célèbre, pour y faire une très courte séquence, d’ailleurs inutile, où elle n’est que figurante. Et, si les deux figures féminines qui dominent, jouées par Valérie Mairesse et Thérèse Liotard, sont convaincantes, les autres acteurs sont très moyens. À noter qu’Agnès Varda fait jouer des personnages très secondaires par ses propres enfants, Mathieu Demy et Rosalie Varda.

J’ai vu le film à la première séance, le jour de sa ressortie, et... nous n’étions que deux spectateurs dans la salle !

En bref : reprise. À voir à la rigueur.Haut de la page

Au poste !

Jeudi 5 juillet 2018

Réalisé par Quentin Dupieux

Sorti en France le 9 mars 1977

Ressorti en France le 4 juillet 2018

Quentin Dupieux, qui est français, n’avait jusqu’ici fait ses films qu’aux États-Unis. Pour la première fois, il filme en France, avec des acteurs tous français (plus Poelvoorde, qui est belge), mais ne lâche pas son style habituel, l’absurde, qui parsème les dialogues.

Le présent et les flash-backs se succèdent tout au long, jusqu’à ce que surgisse le fantastique, lorsque nous découvrons que toute l’histoire était jouée sur la scène d’un théâtre (seule « L’Humanité » a noté que ce gag avait été inventé par Luis Buñuel dans un de ses films français de la fin de sa vie), ce que la toute dernière scène dément d’ailleurs complètement, puisque le policier, ou plutôt son personnage, arrête réellement le suspect qu’il avait cuisiné jusque là.

Autre vertu du film, il est court : une heure et treize minutes. Si seulement il pouvait lancer une nouvelle mode !

En bref : à voir.Haut de la page

Le dossier Mona Lina

Mardi 10 juillet 2018

Réalisé par Eran Riklis

Titre original : Shelter

Sorti en Israël le 6 septembre 2017

Ressorti en France le 4 juillet 2018

Le réalisateur, après un film honorable, Les citronniers, qui fustigeait l’excès de pouvoir commis par un ministre d’Israël à l’encontre d’une veuve qui cultivait des citronniers (il les faisait détruire pour ne pas gêner les précautions prises afin de le protéger dans sa résidence de congé !), a réalisé une kyrielle de films qui ne sont pas sortis chez nous, et celui-ci ne nous le fera pas regretter. Cela, parce qu’après un début honorable décrivant les rapports de deux femmes, une ancienne espionne libanaise et celle qu’on a chargée de la protéger durant deux semaines (le titre anglais signifie « Abri »), le dénouement est strictement incompréhensible, et se contredit lui-même dans une courte scène dans un aéroport, où les personnages qu’on a vus morts sont bien vivants et parviennent enfin à échapper à leurs poursuivants du Hezbollah.

La plus grande partie de l’histoire se déroule dans un appartement situé à Hambourg, avant un pré-épilogue à Cologne qui obscurcit tout.

Les deux actrices sont très bien, les hommes font leur boulot de brutes.

Film conseillé aux éventuels spectateurs qui apprécient de ne rien comprendre à ce qu’on leur raconte.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Dogman

Mercredi 11 juillet 2018

Réalisé par Matteo Garrone

Sorti en France (Festival de Cannes) le 16 mai 2018

Sorti en France le 11 juillet 2018

Film déprimant et assez laid, déjà vu le 13 juin. La critique est ICI.

En bref : sans opinion.Haut de la page

The strange ones

Mercredi 11 juillet 2018

Réalisé par Christopher Radcliff et Lauren Wolkstein

Sorti en France (Festival de Cannes) le 16 mai 2018

Sorti en France le 11 juillet 2018

Ce film, qui n’est que la transposition vers le long-métrage d’un court-métrage de quatorze minutes, réalisé par les deux mêmes auteurs et sorti, en 2011, avec le même titre, est de ceux qui font de la rétention d’information à seule fin d’allonger la sauce, et dont l’un des pires exemples a été le ridicule Sixième sens, en janvier 2000, premier succès de Shyamalan – qui était loin d’être le bon scénariste dont on a tant parlé !

Comme les quelques spectateurs ayant déjà vu le film ont déjà dévoilé à mots couverts l’histoire cachée derrière le récit, je n’ai aucun scrupule à écrire que ce tandem en fuite, Sam, qui a quatorze ans, et Nick, qui a la trentaine, sont amants, et que le second a tué le père du premier, lequel, en voulant aller vivre dans une autre ville, risquait d’anéantir leur idylle. En outre, il a mis le feu à leur maison. Sur ce thème qui restera dissimulé jusqu’à la fin, on accumule les détails étranges, qui permettent de tenir quatre-vingt-une minutes – et agacent le spectateur, qui ne cesse de se demander quelle horrible vérité on veut lui cacher.

L’adulte est joué par Alex Pettyfer, qui est plutôt bon, et le jeune garçon, par James Freedson-Jackson, qui l’est beaucoup moins.

Je ne prédis pas à ce film une belle carrière, car il déroute sans parvenir à passionner.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Paranoïa

Jeudi 12 juillet 2018

Réalisé par Steven Soderbergh

Titre original : Unsane

Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 21 février 2018

Sorti en France le 11 juillet 2018

Seul le nom du réalisateur m’a intéressé, car, en réalité, je n’apprécie guère les films d’horreur. Et, en effet, si la réalisation de Unsane est bonne (on a tout filmé avec... un iPhone et avec la caméra intégrée dans un drone !), le scénario, qui n’est pas dû à Soderbergh, n’a rien de neuf, et rappelle furieusement Vol au-dessus d’un nid de coucou, avec cette fois une femme, Claire Foy, jouant le rôle de Jack Nicholson.

Bref, son personnage a des obsessions, consulte une psychiatre, qui lui fait signer des papiers qu’elle oublie de lire, et elle se retrouve internée bien malgré elle dans un asile d’aliénés, qui tire ses revenus des sommes que lui versent les assurances de ses pensionnaires. Mais le spectateur, lui, passe son temps à anticiper, devinant plus ou moins que la fille en question, en réalité, est bien perturbée. Ce que la fin confirme.

Le film peut être vu, parce que Soderbergh est un grand réalisateur, mais il a fait beaucoup mieux !

En bref : à voir.Haut de la page

Un couteau dans le cœur

Vendredi 13 juillet 2018

Réalisé par Yann Gonzalez

Sorti en France (Festival de Cannes) le 17 mai 2018

Sorti en France le 27 juin 2018

D’abord, un petit avertissement : si vous espériez vous rincer l’œil en voyant des scènes pornos, passez au large, il n’y en a pas. Tout est simulé, et les cadrages ne vous montreront rien.

En outre, tout dans ce film est, soit bidon, soit d’un ridicule involontaire, aussi bien les dialogues que les situations. Vanessa Paradis s’est égarée dans cette galère sans que l’on comprenne pourquoi, et Nicolas Maury, qui n’est pas mauvais acteur quand on lui donner un rôle à jouer, n’a ici rien d’autre à faire qu’à promener sa perruque blonde et, de temps en temps, sa fausse moustache. Remarqué aussi ce qui porte le comble à l’horreur, la présence de Romane Bohringer dans un petit rôle ne servant à rien : elle est plus laide que jamais.

Reste à se demander ce que ce navet fichait au Festival de Cannes !

En bref : à fuir.Haut de la page

Hérédité

Lundi 16 juillet 2018

Réalisé par Ari Aster

Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 21 janvier 2018

Sorti en France le 13 juin 2018

Le film d’horreur devrait, tout comme les comédies, obéir à une règle : ne pas durer plus d’une heure et demie. Or celui-ci dure deux heures et six minutes, et l’on trouve le temps long, très long, d’autant plus qu’on ne comprend rien aux péripéties, où on ne parvient pas à distinguer ce qui se passe de ce qui est seulement fantasmé.

Inutile de tenter un résumé de l’histoire, qui n’est qu’une accumulation de scènes sans lien et sans logique. Si vous aimez l’horreur, allez plutôt voir les films d’Alexandre Aja, ou encore, House of wax.

Que sauver de cette soupe indigeste ? Les deux acteurs principaux, Toni Collette et Alex Wolff. Quant au réalisateur, qui fait là son premier long métrage d’après, dit-il, l’histoire tragique de sa propre famille, il place bien sa caméra, mais devrait chercher un meilleur scénariste que lui-même.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

L’île au trésor

Mardi 17 juillet 2018

Réalisé par Guillaume Brac

Sorti en Tchéquie (Festival de Karlovy Vary) le 30 juin 2018

Sorti en France le 4 juillet 2018

Apparemment, ce petit documentaire n’est autre que le « making of », comme disent les Français, d’une comédie de style rohmerien, Contes de juillet, qui sortira dans une semaine, et qui est une histoire en deux parties, avec cinq filles et cinq garçons, dans Paris et sa banlieue. Le film dont il est question ici a été tourné dans un parc de loisirs installé dans un méandre de la Seine, près de Cergy-Pontoise, où, dit-on, le réalisateur a passé ses vacances lorsqu’il était enfant. On y voit des touristes en vacances et des employés du parc, tous filmés avec bienveillance, même si certains ne sont autres que des resquilleurs, y compris parmi les employés épisodiques.

Il n’y a aucun fil conducteur, aucune intrigue, et les personnages ne sont désignés, au générique de fin, que par leurs prénoms. Le tout est sympathique, mais le film ne s’impose pas outre mesure.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

The guilty

Mercredi 18 juillet 2018

Réalisé par Gustav Möller

Titre original : Den skyldige

Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 21 janvier 2018

Sorti en France le 18 juillet 2018

Chef-d’œuvre vu en projection de presse il y a exactement trois mois, le 18 avril. La critique, rédigée à l’époque, est ICI.

En bref : à voir absolument.Haut de la page

Zama

Mercredi 18 juillet 2018

Réalisé par Lucrecia Martel

Sorti en Italie (Festival de Venise) le 31 août 2017

Sorti en France le 18 juillet 2018

Presque tout le monde, surtout chez les critiques professionnels, a idolâtré ce film. Or je l’ai trouvé affreusement enuyeux, et n’ai pas été le seul, puisque, des quatre spectateurs que nous étions, deux sont partis en cours de projection ! Car absolument rien n’est fait pour faciliter ce qui, pour Hitchcock, était capital : permettre au spectateur de comprendre ce qui se passe. L’intention de ce film semble être de déconcerter. Alors, oui, on comprend que tout cela se passe en Amérique du Sud, en 1790, à une époque où les Occidentaux avaient réduit le sous-continent en esclavage ; que les fonctionnaires envoyés sur place avaient surtout pour mission de ne pas trop déranger le gouvernement central ; et que l’un d’eux, un juge nommé Zama, devenu cinglé à force de réclamer une mutation dans une grande ville, va se lancer dans une expédition punitive qui vise à capturer un malfaiteur célèbre, un humoriste qui le lui fera payer en lui coupant les deux mains !

Le plus rigolo, dans cette sortie de film, c’est que le site Allociné se ridiculise, en parlant de la réalisatrice, Lucrecia Martel, comme d’un homme, et multiplie les « il » à l’occasion des multiples citations ésotériques qu’il fait de la dame. On y trouve au moins celle-ci : « Parfois, j’imagine la vie dans des pays riches où mes films auraient été obèses, énormes, avec des scènes inutiles et complaisantes ». Or Zama dure près de deux heures. On a au moins cette occasion de rire !

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Bécassine !

Jeudi 19 juillet 2018

Réalisé par Bruno Podalydès

Sorti en France (Avant-première à Quimper) le 31 mai 2018

Sorti en France le 20 juin 2018

Ce film en tous points charmant ne semble avoir plu à persone : ni à la critique, ni au public, si bien qu’il a rapidement quitté les salles d’exclusivité où il était sorti. Dommage, il est joli à voir et bourré de gags pas si bêtes. Bécassine elle-même n’est pas caricaturée, et les Bretons qui se sont sentis insultés ne l’avaient pas vu (rien n’évoque la Bretagne dans ce film !)

Tous les rôles sont tenus par de bons acteurs, et si le récit manque un peu de rythme, c’est certainement voulu et conforme à la bande dessinée d’origine.

En bref : à voir.Haut de la page

Come as you are

Vendredi 20 juillet 2018

Réalisé par Desiree Akhavan

Titre original : The miseducation of Cameron Post

Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 22 janvier 2018

Sorti en France le 18 juillet 2018

Une lycéenne vient de se faire surprendre en train de copuler avec une camarade. Aussitôt, on l’envoie dans une institution religieuse qui traite ce genre de « problème ». Elle tient le coup quelque temps, puis, après la tentative de suicide d’un garçon pensionnaire du lieu, elle décide de fuguer avec deux autres pensionnaires.

Le film est plat comme la Beauce, et les interprètes n’expriment rien. Pour ne rien arranger, le titre de la version distribuée en France n’a aucun sens.

On n’est pas étonné de voir qu’il est sorti au Festival de Sundance, où l’on préfère les films faussement audacieux et politiquement corrects. Celui-ci ne dit rien, et le dit mal.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Ma reum

Lundi 23 juillet 2018

Réalisé par Frédéric Quiring

Sorti en France (Festival de Cannes) en mai 2018

Sorti en France le 18 juillet 2018

Décidément, la sélection des films admis à concourir au Festival de Cannes est devenue un critère négatif : on ne compte plus les navets qui ont été choisis cette année, et Ma reum en fait partie. Au fait, si l’argot des cours de récréation vous reste étranger, une « reum », dans ce pseudo-langage qu’est le verlan, c’est une mère. Et, en effet, tout tourne ici autour d’une mère légèrement abusive qui, ayant appris que son fils chéri, qui a neuf ans, est le souffre-douleur de trois petits crétins de sa classe, va tout faire pour venger sa progéniture, empoisonner la vie des coupables, et multiplier les tours pendables qu’à son tour elle va leur jouer.

L’idée n’était pas mauvaise, mais le résultat est, pour le film, pitoyable et vulgaire. Une indication : on ne rit jamais. L’actrice principale en fait des tonnes, se ridiculise, et... joue mal !

Reste, dans la distribution, trois des quatre enfants, qui sont assez bons. D’ailleurs, on a choisi Igor Van Dessel, qui jouait Louis XV dans L’échange des princesses, et dont le talent est évident.

Seul détail intéressant de cette histoire : au dénouement, le fils brimé, Arthur, projette un film qu’il a réalisé, et qui montre ses tortionnaires en train de lui faire subir des sévices. Cet épisode ne dira rien à ceux qui n’ont pas vu (ou ont oublié) Ben X, premier film de Nic Balthazar, un Flamand qui n’a fait que trois longs métrages entre 2007 et 2016, et dont deux seulement sont sortis en France.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Contes de juillet

Vendred 27 juillet 2018

Réalisé par Guillaume Brac

Sorti en France le 25 juillet 2018

Tous les critiques sont d’accord, ce film est « à la manière » d’Éric Rohmer : bavardages insignifiants, tentatives avortées de flirt, disputes, etc. L’ennui est que, chez Rohmer, les personnages sont un peu plus intéressants ! Ici, aucun de ceux qui nous sont montrés n’a le moindre début d’une aspiration qui le hisserait au-dessus du commun. Est-ce parce que les acteurs sont des étudiants dont les histoires les plus marquantes ne visent qu’un seul but, concrétiser les rencontres fugitives en mettant l’autre dans son lit ?

On payerait pour ne pas rencontrer ce genre de personnages, qui ont autant de jugeote (et de langage) que les poupées en plastique vendues aux enfants. Et le fait d’avoir inséré dans le récit le compte-rendu radiophonique sur l’attentat très meurtrier commis à Nice le 14 juillet 2016 ne parvient pas à fournir un peu d’intérêt à ces deux histoires sans lien entre elles. Finalement, leur courte durée – une heure et huit minutes – est leur principale vertu.

L’île au trésor, du même réalisateur et sorti deux semaines auparavant, valait mieux, car, au moins, il permettait de sourire.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

The charmer

Lundi 30 juillet 2018

Réalisé par Milad Alami

Titre original : Charmøren

Sorti en Espagne (Festival de San Sebastián)

Sorti en France le 25 juillet 2018

Le réalisateur, presque débutant (un moyen métrage en 2014, plus quelques courts métrages), s’est lancé dans une histoire très morne, sans aucun rythme – les interprètes attendent un quart d’heure entre deux répliques – et sans grand intérêt. Son personnage, Esmail, est un Iranien qui est venu tenter sa chance au Danemark, où il n’a trouvé qu’un petit boulot de déménageur. Menacé d’expulsion, il est sommé de prouver qu’il vit en concubinage avec une Danoise, mais, chaque fois, cela tourne mal. Il finit par retourner en Iran, et l’on apprend enfin qu’il y avait laissé une famille complète, sa femme et ses deux filles, sans compter les amis qu’il y avait.

Cette histoire ne parvient jamais à intéresser le spectateur. Les femmes rencontrées sont séduisantes, mais il n’arrive à rien avec elles, et se fait même casser la figure par le mari de l’une d’entre elles, qui s’était suicidée par dépit du manque d’attention qu’il lui portait.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Courrier Plan du site

Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés

Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.