Œuvres : Été 85 – Grâce à Dieu – Franz – Madre
Personnes citées : François Ozon – André Téchiné – Rodrigo Sorogoyen
Les cinémas ont été rouverts le 22 juin, mais, depuis cette date, je n’ai vu que deux films en salle, Été 85 et Madre. Peu de spectateurs dans la salle, d’ailleurs. Mais il n’y a pas moins de publicités projetées sur les écrans : comme auraient chanté naguère les Frères Jacques, Faut bien qu’ces gens bouffent !
Réalisé par François Ozon
Sorti en France le 14 juillet 2020
On sait que François Ozon réussit environ un film sur trois, et celui-ci, après sa réussite incontestée, Grâce à Dieu, sur la pédophilie dans l’Église catholique, ou son nostalgique Franz, déraille dans le dernier tiers et dans son drame très peu inattendu, car on le voit venir de loin.
Tous les comédiens sont parfaits, même si le jeune acteur qui incarne Alexis est un peu en retrait. Ozon ne tombe pas dans le piège de la sous-pornographie qui entachait le dernier film de Téchiné, et ses images très fugitives de nu masculin restent tout à fait pudiques. Et le grand pas en arrière qu’opère la fin n’échappe pas au ridicule, malheureusement !
Réalisé par Rodrigo Sorogoyen
Sorti en Italie (Festival de Venise) le 30 août 2019
Sorti en France le 22 juillet 2020
La première scène de ce film, un plan-séquence assez long, ne fait que reprendre un court métrage de dix-sept minutes, sorti par le même réalisateur, en 2017. On y montrait une mère dont le fils de six ans avait été enlevé sur une plage, et ladite mère n’avait pu suivre l’évèment que par son téléphone mobile. Cet évènement tragique, qui n’avait pas connu d’épilogue, avait eu lieu dix ans plus tôt, et Marta revenait sans cesse sur la même plage, dans l’espoir de retrouver son fils, en vain.
Un nouvel épisode venait se greffer sur ce drame : Marta tombait sur un garçon de seize ans, l’âge qu’aurait alors son fils, et pense que ce pourrait être l’enfant perdu, alors que le garçon est d’une famille française en vacances, et que la malheureuse mère, qui a réussi à se rapprocher du garçon, a fini de se rendre odieuse à la famille, qui apparemment n’a rien à se reprocher.
Bien entendu, cette histoire ne pouvait pas avoir de fin. Mais la tension est palpable, et on s’identifie à Marta, qui n’a rien non plus à se reprocher, ainsi qu’au garçon, qui est uniquement amical et parfaitement équilibré. C’est d’ailleurs ce contraste qui déséquilibre un peu le film, lequel reste toutefois honorable et mérite d’être revu.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.